Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

et de m'y combler des dons de votre miséricorde, il n'est plus rien qui doive captiver mon cœur et l'éloigner de vous. Pénétrée de vos bienfaits, je renonce dès ce moment à tous les attachements trop sensibles qui affaiblissent en moi l'amour qui vous est dû. Disparaissez pour jamais de mon souvenir, biens trompeurs que j'ai trop aimés; je possède en moimême le bien seul désirable: eh! pourrais-je, après avoir goûté le pain des Anges, regretter des jouissances terrestres, ou les rechercher encore? Non, Seigneur, mon ame honorée de la visite d'un Dieu aussi grand en lui-même, qu'il est magnifique envers sa créature, ne saurait sans crime renoncer à sa dignité, pour reprendre le cours de ses malheureuses habitudes.

Mais c'est à vous, ô mon Dieu! qu'il appartient de conserver en moi les dons que j'ai reçus de votre main libérale vous n'en faites jamais d'extraordinaires, sans accorder de puissants secours pour en profiter. Ah! si par votre adorable présence, j'ai joui d'un honneur qui surpasse tous les autres, que votre souverain pouvoir me fortifie et m'aide à acquitter tout ce que je dois à votre bonté suprême. Partout où vous daignâtes entrer, Seigneur, vous fites éclater vos miséricordes. Vous descendîtes dans le chaste sein de Marie, et, en l'élevant jusqu'à la dignité de Mère de Dieu, vous lui donnâtes une abondance de grâces qui portèrent la plus humble créature au plus haut degré de perfection et de gloire.

Vous entrâtes, avant que de naître, en la maison de sainte Elisabeth, et par votre présence, vous sanctifiâtes l'enfant qu'elle portait, vous lui donnâtes une joie toute céleste, et vous remplîtes sa Mère de votre Esprit divin. En venant au monde pour converser avec les hommes et les élever jusqu'à vous, vous daignâtes réparer leurs malheurs, et les sanctifier lorsqu'ils étaient encore vos ennemis. Si l'Arche même de votre ancienne alliance, qui n'était que l'ombre de vos saints Mystères, opérait les plus consolants prodiges; si, pendant son séjour chez Obédédom, vous versâtes sur la maison et sur tous les biens de ce vertueux Israélite, vos bénédictions les plus abondantes; ah! Seigneur, puisque, par une plus grande miséricorde, vous n'avez pas dédaigné une demeure aussi abjecte et aussi pauvre que celle de mon ame, mettez le comble à vos faveurs, et bénissez, sanctifiez votre servante, aidez-la à correspondre à vos grâces, enrichissez de vos dons le lieu que vous vous êtes choisi, et rendez-le digne de vous. Faites que je participe aux qualités précieuses du tombeau où fut déposé votre Corps adorable : il était de pierre; donnez-m'en la fermeté pour vous demeurer fidèle: il renfermait un suaire, symbole de l'humilité chrétienne, revêtezmoi de cette vertu si convenable à ma faiblesse et à mes misères: on y trouvait de la myrrhe, qui annonce l'esprit de mortification, faites que je meure à mes désirs déréglés et à ma volonté propre, pour ne vivre

que de vous seul. En descendant dans mon cœur, vous avez voulu qu'il devînt semblable à l'Arche du Testament: cette Arche contenait les Tables de la Loi; puissé-je aussi, Seigneur, aidée de votre grâce, n'avoir d'autres pensées, ni d'autres désirs, que de me conformer entièrement et parfaitement à votre Loi sainte !

Troisième Méditation.

O le plus tendre des Pères, je suis votre enfant; vous m'en donnez à l'autel la preuve la plus consolante. Quand répondrai-je à ce bienfait, en vous aimant de l'amour le plus tendre, le plus solide et le plus invariable! Que toutes les puissances de mon ame, que mon enten-dement, que ma volonté, que ma mémoire ne s'occupent qu'à vous connaître, à vous aimer, et à faire de votre souvenir l'objet habituel de mes pensées et de mes affections; que tous mes désirs et toutes mes espérances se portent vers vous; et que, dans tous mes travaux et dans toutes les peines de cette vie, mon premier recours soit vers vous, et mon premier soin de me jeter entre vos bras, comme un enfant se jette dans ceux de son père, pour y trouver un asile assuré.

O très-chaste Epoux des ames! attachez-moi à vous par des nœuds si étroits, que pendant ma vie et à ma mort, je demeure inséparablement unie à vous. C'est pour former cette union intime, que vous avez institué le Sacrement de votre amour. Vous savez que la créature tient de vous toute sa force et toute sa

vertu, que d'elle-même elle n'est que faiblesse et impuissance; que sans vous elle se perd sans resource, comme une goutte d'eau qui, laissée seule à l'air, se sèche en peu d'instants, mais qui, réunie à l'Océan, s'y conserve toujours. Ah! Seigneur, tirez-moi donc de moimême, et recevez-moi dans votre sein, parce qu'en vous seul je trouve la vie; j'y deviens forte et puissante et j'y acquiers un état de stabilité qui ne s'altère jamais. Ne vous éloignez pas de moi, ô bon Jésus! et demeurez avec moi; car le jour disparaît et la nuit approche. Ah! puisque j'ai eu le bonheur de vous recevoir dans mon ame, je ne perdrai aucune occasion de vous y fixer par mon amour et ma persévérance. Assurez vous-même ma fidélité; laissez-moi votre cœur, et ne me quittez pas que vous ne m'ayez donné votre bénédiction. Qu'un nouvel être prenne en moi la place de l'ancien ; que l'amour du monde s'y affaiblisse de plus en plus, et que le vôtre y croisse et s'y fortifie tous les jours, afin que, faisant mourir en moi tous désirs et tous sentiments contraires aux vôtres, je vous aime seul, ô mon Jésus! je ne pense qu'à vous, je ne soupire qu'après vous, je ne travaille, je ne vive que pour vous, et n'attende d'autre récompense que Vous-même, dans le temps et dans l'éternité. Ainsi soit-il.

DES VISITES AU SAINT SACREMENT.

L'AMOUR que nous témoigne Jésus-Christ est si excessif, que non content de nous donner son Corps

et son Sang pour nourriture, il veut encore résider jour et nuit sur nos autels, pour se communiquer continuellement à nous. C'est le vrai Salomon dont le trône est élevé au milieu de son peuple. Lui-même y repose sans cesse pour la consolation des ames fidèles ses délices sont d'être avec les enfants des hommes.

Un tel prodige de charité mérite de notre part des visites fréquentes à ce Dieu d'amour qui daigne habiter parmi nous. Nous devons nous y proposer, 1o de lui rendre hommage; 2o de lui témoigner notre reconnaissance; 3° de lui exposer nos besoins, et de solliciter son secours.

Ces visites doivent avoir lieu, surtout, pendant l'Octave du Saint-Sacrement, qui est pour les ames saintes un temps de richesses abondantes. Efforcezvous d'y avoir part, en vous montrant avec assiduité et avec ferveur aux pieds de votre divin Maître. Vous pourrez utilement le considérer chaque jour sous différents rapports, qui produiront en vous divers sentiments de respect, d'amour, de confiance et de gratitude.

ASPIRATIONS A JÉSUS-CHRIST,

au Très-Saint Sacrement de l'Autel.

GRAND Dieu, je vous reconnais et vous adore véritablement présent sur cet autel; et malgré le témoignage de mes sens, je crois sans hésiter, d'après votre parole même, et le témoiguage de votre Eglise, que votre humanité sainte, qui a servi de voile à votre Divinité, est elle-même voilée sous les espèces adorables de l'Eucharistie. Prosternée devant vous avec les Esprits bienheureux qui vous environnent, je m'unis à leurs hommages et désire vous y adorer en esprit et en vérité.

« ZurückWeiter »