confiées; donnez-leur la science, la sagesse, la sainteté nécessaires pour éclairer, diriger et édifier les Peuples. Jetez un regard de miséricorde sur la France que vous avez toujours protégée visiblement; faites cesser entièrement les fléaux par lesquels vous l'avez justement châtiée; détournez et éloignez d'elle ceux qui la menaceraient encore; rétablissez-y la paix et la concorde; sauvez-en le Chef suprême et les membres, et conservez-y la Foi, la Religion et les mœurs. Exaucez mes vœux, Seigneur, et, par les mérites infinis du Sang de Jésus Christ, par ceux de la sainte Vierge et des Saints, daignez m'accorder l'indulgence, l'absolution et la rémission de tous mes péchés, dont j'ai et conserverai toujours un repentir sincère. Ainsi soit-il. Ajoutez à cette Prière, pour vous mieux conformer aux intentions de l'Eglise, cinq Pater et cinq Ave. MÉDITATIONS POUR LES TROIS JOURS QUI PRÉCÈDENT LA participation à la divine Eucharistie, est de tous les actes de religion, le plus essentiel pour conserver et fortifier l'ame chrétienne dans la vie de la grâce. On doit donc s'y préparer d'une manière qui réponde à la sainteté d'un Sacrement dont les effets sont proportionnés aux dispositions des cœurs qui le reçoivent. Pour ne mettre aucun obstacle au don céleste, il faut non-seulement bannir de son cœur tout péché amortel qui nous rendrait indigne d'y participer; mais même en éloigner tout ce qui empêcherait l'accroissement des grâces que Jésus-Christ y communique aux ames bien disposées. Méditation pour le premier jour. Qui êtes-vous, grand Dieu ! et qui suis-je, pour oser m'approcher de vous! Qu'est-ce que l'homme par lui-même, sinon un vase de corruption, un instrument de péché, un ennemi de Dieu, une créature impuissante pour le bien dans l'ordre du salut, et capable de tout mal? Qu'est-ce que l'homme, sinon l'être le plus aveugle dans ses desseins, le plus vain dans ses désirs et dans ses actions, le plus inconstant dans ses entreprises, le plus digne de mépris, par son orgueil et par la fausse estime qu'il a de lui-même?... Une créature si misérable osera-t-elle bien se présenter devant le Dieu de majesté, pour le recevoir dans la sainte Communion? Les étoiles du Ciel ne sont pas pures à vos yeux, Seigneur; les colonnes du Ciel tremblent devant vous; les Séraphins eux-mêmes se couvrent de leurs ailes en votre présence. Hé! comment donc une créature aussi misérable que je le suis, entreprendra-t-elle de vous recevoir dans elle-même? Saint Jean Baptiste, sanctifié dès le sein de sa mère, proteste qu'il n'est pas digne de délier les cordons de votre chaussure le Prince des Apôtres s'écrie: Ah! Seigneur, retirez-vous de moi, car je suis un homme pécheur; et j'aurai la hardiesse de m'approcher de vous, moi qui suis chargé d'iniquités? Si, au temps de votre ancienne Loi, il fallait être exempt de souillures pour manger les pains exposés devant vous, et qui n'étaient que l'ombre de vos augustes mystères, comment n'appréhenderai-je pas de m'approcher de vos saints autels pour manger le Pain des Anges, moi qui suis coupable de tant de péchés et d'imperfections? Vous avez commandé, mon Dieu, que l'on mangeât l'Agneau pascal avec du pain sans levain et avec des laitues amères; que ceux qui le mangeraient, eussent des souliers aux pieds, et une ceinture autour des reins; oserai-je donc manger le véritable Agneau pascal dont le premier n'était que la figure, sans apporter à votre banquet sacré aucune de ces préparations? Suis-je un pain azyme sans ancun levain de malice? Ai-je en moi les sentiments d'une véritable contrition, marquée par des laitues amères? Où sont mes autres dispositions. mes bons désirs, mes saintes affections? Ah! si un malheureux fut chassé de la salle du festin, pour n'y avoir pas été trouvé revêtu de la robe nuptiale, c'est-à-dire, de la charité; si on le fit jeter pieds et mains liés dans les ténèbres extérieures, dois-je attendre un sort moins rigoureux, si j'ose m'y présenter dans ce funeste état? O divin Jésus! à qui tous les replis de nos ames ne peuvent être cachés, que deviendrai-je, hélas! si vous n'avez pitié de mon indignité et de ma misère? Oza, pour avoir touché inconsidérément l'Arche du Testament, fut sur-le-champ puni de mort Ah! que n'ai-je point à craindre moi-même, si je reçois indignement celui qui était figuré par cette Arche sainte. Les Bethsamites ne firent que la regarder trop curieusement, et, en punition de cette témérité, le Seigneur appesantit son bras sur ces hommes. audacieux. O Dieu bon et terrible tout ensemble! que votre Sacrement est au-dessus de l'Arche de votre ancienne alliance! Quelles préparations ne faut-il donc pas pour recevoir en moi Celui qui est la grandeur et la justice même! Mais si j'ai tant à craindre, quand je considère au flambeau de la foi, votre Majesté redoutable, que ne dois-je point appréhender quand je jette les yeux sur mes péchés? Beauté infinie! il a été un temps où mon cœur semblait ne plus vous connaître, où j'avais plus d'estime pour la vanité et pour les objets créés, que pour les trésors les plus précieux de votre grâce. Mes désirs me dominaient avec empire; j'obéissais aveuglément à mes passions tyranniques, et je ressemblais à ces insensés, qui ont dit dans leur cœur : Il n'y a point de Dieu. Hélas! Seigneur, j'ai vécu dans un oubli presque habituel de votre divine présence; et quoique je susse que, comme Dieu, vous êtes partout, rien n'a pu mettre obstacle à mes offenses volontaires. Assurée par la foi de votre présence réelle au Saint Sacrement, Dieu caché et Sauveur, j'ai négligé de vous y visiter, de vous y adorer et de vous y remercier de l'excès de votre amour. Malheureuse que je suis, j'ai plus fait encore, je vous y ai outragé et déshonoré par mes péchés, par mes irrévérences et par ma coupable tiédeur. Méditation pour le deuxième jour. QUELQUE indigne que je sois, ô mon Dieu ! de vous recevoir dans le Sacrement Eucharistique, vos miséricordes me font encore espérer que ce Pain vivifiant sera pour moi le gage de la vie éternelle. Que votre grâce m'aide à sonder mon cœur, afin que je puisse me rendre le témoignage qu'il n'a plus de part avec les démons; car on ne peut participer à leur table et à la vôtre. Daignez me laver les pieds comme à vos Apôtres, et si je ne suis pas assez pure devant vous, lavez-moi non-seulement les pieds, mais encore les mains et la tête; purifiez-moi de tout ce qui souille le corps ou l'esprit, et achevez l'œuvre de ma sanctification par votre crainte et par votre amour. Purifiez-moi du vieux levain; et faites de moi une créature nouvelle, qui ose manger ledivin Agneau immolé pour le salut du monde. Puissé-je m'en nourrir, non avec le vieux levain du péché, ni avec le levain de la malice et de la corruption; mais avec les sentiments. d'un cœur sincèrement contrit, d'un cœur déterminé à se donner tout à vous. Que ce cœur, ô Jésus! se sente brûlant et pénétré de votre amour, lorsque vous viendrez en moi, et que vous me parlerez. Que mes yeux s'ouvrent dans cet heureux moment, |