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AVIS

AUX JEUNES

PERSONNES

QUI VONT ENTRER DANS le monde.

Depuis que l'incredulité, d'accord avec les passions, travaille à saper jusque dans ses fondements la croyance et la morale des siècles; depuis qu'une fatale indifférence, en matière de religion, tend à affaiblir les vérités premières qui toujours furent la sauvegarde des mœurs, du repos et du bonheur des familles, il est indispensable que vous soyez solidement instruites des principes de votre Foi, et pénétrées des obligations qu'elle vous impose, afin que rien au monde ne soit capable d'en allérer en vous les impressions salutaires.

Trop souvent, hélas! vous rencontrerez dans la société des gens sans religion, qui voudraient anéantir l'Evangile et ses maximes, des prédicants de licence et d'impiété qui attaqueront avec adresse les points principaux de votre croyance, qui tourneront en ridicule les objets et les pratiques les plus respectables, et qui traiteront d'erreur ou de faiblesse votre docilité à l'Eglise et à ses lois. Comment résisterez-vous à la séduction de leurs fades railleries, à la subtilité de leurs faux raisonnements et à tous les piéges que leur perversité pourra tendre à votre faiblesse et à votre innocence, si vous ne vous éles appliquées à bien saisir les grands motifs qui doivent vous attacher invinciblement à la Religion de Jésus-Christ?

C'est pour vous affermir dans cette Religion divine, le plus beau des présents que le Ciel ait fait à la terre, qu'il a paru important de vous mettre sous les yeux une exposition succincte de ces principes. Puissiez-vous les graver profondément dans votre esprit et dans votre cœur !

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PRINCIPES RAISONNÉS

sur la religion chrétienne et catholique.

Je suis Chrétienne et Catholique, non pas précisément parce que j'ai eu le bonheur de naître dans un pays chrétien et catholique; mais je le suis par réflexion, par choix, parce qu'il faudrait renoncer à ma raison, pour ne l'être pas.

Je crois en Dieu; c'est-à-dire, je crois qu'il y a un Être souverainement grand, sage, puissant, qui a créé ce monde, et qui le gouverne. L'idée de sa grandeur et de tous ses attributs entre dans mon ame par tous mes sens : je ne puis ouvrir les yeux et les oreilles sans voir et entendre le ciel, la terre, toutes les créatures qui me crient; C'est lui qui nous a fails.

Je ne crois qu'un Dieu: ma raison se refuse à en reconnaître deux. Si on les supposait égaux en puissance, ni l'un ni l'autre ne serait le Tout-Puissant, puisque le premier n'aurait aucune puissance sur le second, ni le second sur le premier. Si l'un dépendait de l'autre, celui qui dépendrait, ne serait point ToutPuissant, et par consequent ne serait point Dieu. Toutes ces religions idolâtres dans lesquelles on adore une multitude de dieux, sont donc des extravagan ces pitoyables de l'esprit humain.

Le Dieu unique et tout-puissant que je ne puis méconnaître, c'est lui qui m'a créée. Mais m'a-t-il créée sans dessein? Cette idée répugne à sa sagesse.

Il est l'Être souverainement parfait; il n'a pu me créer que pour la fin la plus parfaite : il m'a donc créée, et n'a pu me créer que pour lui. Je m'écarte donc de la fin pour laquelle je suis créée, quand je n'agis pas pour lui. Dès que j'aime quelque chose au monde, que je ne peux lui rapporter, je m'égare, et

ma raison même me condamne. Je lui dois l'hommage de tout ce que je suis, de mon esprit pour m'elever vers lui, de mon cœur pour l'aimer, de mon corps même en l'employant à son culte.

Mais quel culte lui rendrai-je? De quelle manière veut-t-il que je l'honore?... Si j'étais née dans les forêts, que je n'eusse jamais entendu parler de l'Evangile, et que j'écoutasse ma raison, elle me dirait : Tu dois à cet Être infiniment grand le tribut de tes adorations, à cet Être infiniment parfait le tribut de tes louanges, à cet Être infiniment bon le tribut de ton amour; à cet Être infiniment puissant le tribut de tes prières et de ta confiance; à cet Être infiniment bienfaisant le tribut de tes actions de grâces. Voilà la Religion naturelle, celle que la raison nous dicte, quand elle n'est pas obscurcie par les passions. Je serais excusable devant Dieu de m'en tenir à cette Religion, s'il ne m'avait donné que ma raison pour me conduire.

Mais il m'a parlé par la Loi, par les Prophètes et enfin par Jésus-Christ. Ce Messie, venu au monde, s'est déclaré le Fils de Dieu : c'est pour cela même que les Juifs l'ont fait crucifier. Il était annoncé même tel, depuis l'origine du monde, par une multitude de prophéties incontestables qui se sont accomplies littéralement en lui. Il a prouvé qu'il était Fils de Dieu par des miracles attestés, que Dieu n'aurait jamais permis, s'il ne l'avait été. Né dans une étable, mort sur une croix, malgré tous les préjugés, toutes les passions, tous les obstacles réunis, par le ministère de pauvres pêcheurs, il a converti le monde entier, et d'idolâtre l'a fait Chrétien. Ce miracle seul, que j'ai sous les yeux, suppose tous les autres, et une preuve de la divinité de Jésus-Christ, à laquelle je ne puis me refuser. Si je n'étais pas Chrétienne, un mort ressuscité à mes yeux en preuve de la Religion, me ferait embrasser le Christianisme : le monde, d'idolâtre devenu Chrétien, est une preuve plus frappante de la divinité de Jésus-Christ, que ne le serait un mort ressuscité.

J'embrasse donc l'Evangile de Jésus-Christ, comme la Doctrine d'un Dieu, et j'y admire avec la plus tendre consolation la doctrine la plus sublime, la sagesse la plus profonde, la morale la plus pure et la plus digne d'un Dieu. C'est le témoignage que sont forcés de lui rendre les ennemis mêmes de la religion.

Mais si je ne savais pas lire, de quoi me servirait cet Evangile ? Qui m'a dit même que sachant lire et lisant cet Evangile, je l'entende comme il faut et j'en saisisse le véritable sens? Je vois des gens qui me paraissent respectables par leurs lumières et leurs mœurs, et qui avec un grand air de sincérité me disent que je me trompe... Et quoi donc, Jésus-Christ n'a-t-il ouvert la porte de son Evangile, qu'à ceux qui savent lire? a-t-il consenti que ceux qui liraient son Evangile, l'interpréteraient chacun selon ses lumières? a-t-il voulu qu'il y eût autant de religions que de têtes? Non, cela ne peut être. Il faut donc nécessairement qu'il ait constitué des ministres pour instruire. Il l'a fait, et il me les a montrés dans ses Apôtres et dans leurs successeurs légitimes.

Je le vois constituer Pierre chef de son Eglise, centre de l'unité Catholique. Vous êtes pierre, lui ditil, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise, et les porles de l'enfer ne prévaudront point contre elle.... Paissez mes agneaux, paissez mes brebis.... J'ai prié pour vous, afin que votre foi ne s'affaiblisse et ne se perde jamais.

Je l'entends dire à ses Apôtres Allez, instruisez toutes les Nations, les baptisant au Nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit, en leur apprenant à observer toutes les choses que je vous ai prescrites: et assurezvous que je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles... Je vous envoie, comme mon Père m'a envoyé.... Qui vous écoute m'écoute ; qui vous méprise me méprise, et quiconque me méprise, méprise Celui qui m'a envoyé.

Je vois donc dans le Pape, successeur de Pierre, et dans les Evêques, successeurs des autres Apôtres,

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