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plus belle de toutes. Quant au dialogue intitulé Asclepius, il a été imprimé séparément parmi les ouvrages d'Apulée, chez Alde, en 1521, à Bâle, en 1597, à Francfort, en 1621, mais en latin seulement, le texte grec ne subsistant plus.

MÉRÉRIUS.Saint Grégoire de Tours et Fortunat de Poitiers parlent de Mérérius, évêque d'Angoulême, mais sans rien dire de de ses écrits. Si l'on en croit un auteur du XII siècle, il joignait à une grande éloquence un profond savoir, et il avait même composé divers ouvrages que l'on disait se trouver alors dans la bibliothèque de Cluny. C'est tout ce que nous en savons. On met la mort de Mérérius vers l'an 570.

MESSIEN, prêtre et secrétaire de saint Césaire d'Arles, travailla avec un diacre nommé Etienne à retoucher la Vie de ce saint prélat commencée par trois évêques. Ce qu'ils y ont ajouté roule principalement sur ses vertus, ses miracles, sa mort et les circonstances qui l'accompagnèrent. L'ouvrage fut fini avant la mort de saint Cyprien de Toulon, qui ne parle de Messien qu'avec éloge et en le qualifiant de vénérable prêtre. On y voit régner partout une simplicité merveilleuse, tant pour le style que pour la maniè re dont les faits sont présentés. Messien et Etienne y parlent tour à tour, en rapportant ce qu'ils se rappellent des actions du saint, à peu près comme ils auraient fait dans une conférence réglée. On y trouve un événement important pour l'histoire de notre nation, la prise d'Arles sur les Goths par l'armée du roi Childebert, en 542, l'année même de la mort de saint Césaire.

Outre la part que Messien a eue dans la composition de cet ouvrage, on a encore de lui une lettre adressée à l'évêque de Vicence et publiée par dom Mabillon sur un manuscrit de la ville d'Arles. L'auteur y rend compte d'une vision qu'eut saint Césaire, dans une nuit qui suivit la fête de saint Augustin. Il lui sembla voir Jésus-Christ accompagné de ce saint docteur, de saint Pierre, de saint Paul et du martyr saint Hermès, en l'honneur de qui le Seigneur lui ordonna de bâtir une église, ce que le saint fit exécuter bientôt après. Comme ceci s'était passé dans un voyage dont l'évêque de Vicence avait fait partie dans les premiers jours, Messien continue dans sa lettre à l'instruire des événements arrivés depuis qu'il les avait quittés. De sorte qu'on peut regarder cette pièce comme une espèce de supplément à la vie de saint Césaire, puisqu'on n'y retrouve aucun des faits qu'elle contient. Elle marque aussi la vénération profonde que Césaire professait pour saint Augustin et explique l'attachement qu'il manifesta pour sa doctrine.

On a encore une requête présentée au Pape Symmaque par Messien, qui n'y prend que le titre de secrétaire, et un abbé nommé Gilles, en faveur des priviléges de l'église d'Arles. C'estun très-petit écrit qui tend particulièrement à obliger l'évêque d'Aix à reconnaître la juridiction de celui d'Arles qui

était alors saint Césaire. Symmaque y répon dit favorablement par un rescrit adressé à saint Césaire lui-même et daté du mois de juin 514.

METELLUS, abbé de Tergennesée, qui florissait vers l'an 1060, a laissé quelques églogues intitulées : Quirinales, à la louange du martyr saint Quirin. Canisius les a publiées dans le tome 1" de ses Antiquités.

METHODE, surnommé Eubulius, docteur de l'Eglise et martyr, florissait au commencement du iv siècle. Après avoir été simultanément évêque d'Olympe et de Patare en Lycie, il fut transféré au siége de Tyr, pour des raisons qui ne sont pas connues, mais qui devaient être graves, puisque les canons défendaient ces translations, extrêmement rares dans les premiers siècles de l'Eglise. Son zèle pour la pureté de la foi chrétienne l'exposa au ressentiment des ariens. Il fut exilé à Chalcide, et y reçut la couronne du martyre l'an 311 ou 312. L'Eglise célèbre sa fête le 18 septembre.

Saint Méthode avait composé un Poëme de dix mille vers, contre Porphyre; deux Traités de la Résurrection de la pythonisse, contre Origène, dont il avait d'abord partagé les erreurs; un autre du Libre arbitre, contre les valentiniens; des Commentaires sur la Genèse et le Cantique des cantiques, et un dialogue intitulé le Festin des Vierges. De tous ces ouvrages, il ne nous reste intact que le dernier. C'est un dialogue sur l'excellence de la chasteté, composé sur le plan et à l'imitation du Banquet de Piaton.

Festin des Vierges. L'auteur introduit dix vierges qui s'entretiennent sur la chas teté et font chacune un discours, soit pour en relever les avantages, soit pour en prescrire les devoirs; mais elles ne parlent pas en personne c'est une femme, nommee Grégoria, qui, après avoir assisté à leur entretien, raconte à Eubulius ce que ces vierges avaient dit. Marcella, la plus âgée d'entre elles, après avoir ouvert l'entretien, avait fait voir que, si la virginité est excellente, on éprouve aussi de grandes peines pour la conserver. Cette vertu n'était presque point connue dans la loi ancienne, surtout avant Abraham, puique alors il était permis, non-seulement d'épouser plusieurs femmes, mais même ses sœurs. Nul, parmi les justes et les prophètes, n'était demeuré vierge: cet état était réservé aux disciples de Jésus-Christ, qui devait être le prince des vierges, comme il est le prince des prêtres, des prophètes et des anges. Un moyen de se conserver dans la pureté, c'est de médi ter assidûment les saintes Ecritures. Quoique les vierges soient en bien plus petit nombre que les autres justes, elles sont néanmoins dans un plus haut degré de gloire devant Dieu, ce qui se trouve prouvé par un passage de l'Apocalypse.

Après que Marcella se fut ainsi expliquée sur la virginité, Théophile prit la parole à son tour, et montra, par diverses autorités de l'Ecriture, que Jésus-Christ, en enga geant les hommes à faire profession de la

emportée dans leurs vases avec leurs lampes.

Procille emprunte, pour relever la virginité, divers passages du Cantique des cantiques. Elle la compare à un lys entre les épines, et dit qu'elle avait la prérogative de donner la qualité d'épouse de Jésus-Christ. Quoiqu'il y ait plusieurs filles dans l'Eglise, les vierges seules sont les épouses de Jésus-Christ, suivant cette parole du prophète : Il y a soixante reines et quatre-vingts femmes du second rang; mais une seule est ma 'colombe.

virginité, n'a pas aboli le mariage. Elle dit que le sommeil, ou l'extase que Dieu envoya à Adam, et pendant laquelle il tira une de ses côtes pour en former une femme, signifiait la passion du mariage. Dieu est l'auteur de la génération et de la formation des enfants, même de ceux qui naissent d'un adultère. On ne peut pas dire, pour cela, qu'il soit l'auteur du crime, qui consiste dans la mauvaise volonté de celui qui use du mariage contre les lois, et non dans la matière dont Dieu forme les enfants qui naissent d'un mauvais commerce. Comme aux enfants légitimes, il leur donne des anges tutélaires. L'âme n'est point engendrée avec le corps; elle est immortelle et tient son être de Dieu seul qui l'inspire, selon qu'il est écrit: Le Seigneur répandit sur son visage un souffle de vie, et l'homme reçut l'âme et la vie.

Thalie parla la troisième, et soutint, contre Théophile, qu'on devait appliquer à Jésus-Christ et à son Eglise ces paroles d'Adam à sa femme Voilà maintenant l'os de mes os et la chair de ma chair. Jésus-Christ n'est venu au monde que pour s'unir à l'Eglise comme à son épouse, qui, par cette union, est devenue sa chair et ses os, s'est augmentée en grandeur et en beauté, selon ces paroles dont les impudiques abusent pour combattre la virginité: Croissez et multipliez. Le reste de son discours est une explication du chapitre vi de la première Epitre aux Corinthiens, dans lequel saint Paul relève les avantages de la virginité et donne divers avis aux personnes mariées et

aux veuves.

Dans l'entretien suivant, Théopâtre entreprend de démontrer qu'il n'y a pas de moyens plus efficaces que la virginité pour réconcilier l'homme avec Dieu, le faire rentrer dans le chemin de la vertu, lui rendre l'immortalité et le réintégrer dans le paradis, d'où il avait été chassé pour son péché. Elle applique aux vierges l'estime particulière que Dieu témoigne ressentir pour Jérusalem, dans le psaume cxxxvI.

Thalluse, dans le cinquième discours, fait un détail des choses qu'il était permis de vouer à Dieu, selon la loi de Moise, et dit que de tous les voeux le plus grand est celui de la chasteté. Elle se fonde sur un passage du livre des Nombres, que nous lisons différemment dans la Vulgate, mais qui est conforme à la version des Septante, suivie par saint Méthode. Elle en donne encore pour raison que le von de chasteté nous consacre tout entiers à Dieu et sanctitie également l'âme et le corps. Elle veut que l'on se donne à Dieu de bonne heure, et elle prescrit aux vierges ce qu'elles doivent faire et éviter pour rester pures.

Une autre vierge, nommée Agathe, parle ensuite, et montre, par la parabole des dix vierges, rapportée au chapitre xxvi de saint Matthieu, que la virginité doit être accompagnée de la sagesse, de la justice, de la prudence et des bonnes œuvres, signifiées par l'huile que les vierges sages avaient

Thècle commence son discours par l'explication du terme grec, qui exprime la virginité, et elle remarque que, en supprimant une seule lettre, ce terme signifie l'union avec Dieu et la participation des choses célestes. Elle ajoute que la virginité nous élève vers le ciel et nous rend si insensibles aux choses de la terre, qu'elle nous fait surmonter même les plus cruels tourments. Elle applique à l'Eglise ce que l'Apocalypse dit de la femme revêtue du soleil, qui enfante un fils. Ce fils, ce sont les chrétiens que l'Eglise enfante par le baptême et qu'elle rend ainsi participants de Jésus-Christ, qui, par ce sacrement, naît d'une manière spirituelle dans chacun des baptisés. La suite de son discours est une explication de la parabole du dragon qui fait tomber la troisième partie des étoiles. Elle combat ensuite l'opinion du destin et montre que les hommes sont libres, sans être dominés en aucune manière par l'in fluence des astres. Elle ajoute que c'est la concupiscence de la chair qui est en nous la source du mal, comme la concupiscence de l'esprit est la source du bien.

Le neuvième discours, sous le nom de Tysiane, contient une explication allégorie que de ce que le Lévitique rapporte de la fête des Tabernacles, et elle conclut que notre corps, pouvant être appelé le tabernacle de la foi, de la charité et des autres vertus, mais surtout de la chasteté, nous devons nous appliquer à l'embellir. Le plus bel ornement que nous puissions lui donner, c'est la virginité. Ceux qui en font profession jouiront, après la résurrection. d'un repos de mille ans sur la terre avec Jésus-Christ, après quoi, ils le suivront dans le ciel qui est la maison de Dieu.

Domnine parla la dernière, et, pour faire comprendre l'excellence de la virginité, elle se servit d'une comparaison rapportée au livre des Juges, où il est dit que les arbres résolurent un jour de se donner un roi. Elle attribue à cette espèce d'énigme un sens allégorique très-difficile à entendre. Tous ces discours étant terminés, Arété, à la prière duquel ces vierges avaient entrepris l'éloge de la chasteté, dit que, quoique plusieurs en fissent profession, il y en avait peu néanmoins qui la gardassent, parce que, pour être véritablement vierge, il ne suffit pas de garder la continence du corps, mais il est encore nécessaire de se purifier de toutes sortes de voluptés. même des déré

glements de l'esprit, et d'écarter surtout en soi les aiguillons de la vaine gloire et de l'ambition.

Il s'éleva, à la fin, une discussion entre Grégoria et Eubulius, pour savoir si la condition des vierges, qui ne ressentent point les mouvements de la cupidité, est plus parfaite et préférable à celles des vierges qui les ressentent et qui y résistent. Grégoria préfère la condition des premières; mais Eubulius lui montre, par plusieurs exemples, qu'il y a plus de mérite à résister aux mouvements de la chair qu'à ne les point ressentir.

Ce dialogue est plein d'allégories et de passages expliqués dans un sens mystique; mais la doctrine en est très-orthodoxe. I loue la virginité sans blâmer le mariage, modération assez rare dans les anciens. Photius dit qu'il a été corrompu par les hérétiques et qu'on y trouve des passages qui semblent favoriser l'arianisme. En effet, on lit, dans le vir discours, que le Fils, qui est au-dessus de toutes les créatures, s'est servi du témoignage du Père, qui seul est plus grand que lui. Mais si, à cause de ce terme, il fallait penser que ce dialogue a été corrompu par les ariens, il faudrait affirmer aussi la même chose de l'Evangile de saint Jean. Il n'y a pas plus de difficulé à donner un bon sens à cette expression dans saint Méthode que dans l'évangéliste, d'autant plus que, dans ce passage et dans tous les autres du même dialogue, où il est question du Verbe, l'auteur remarque qu'il existe avant tous les siècles. Je ne m'arrête point à signaler que l'auteur a enseigné dans ce traité l'opinion des millenaires, ni à faire un précis de sa doctrine, parce qu'on peut s'en rendre compte par l'analyse que nous avons faite de son ouvrage.

Nous avons

Traité de la résurrection. d'assez longs fragments d'un traité que saint Méthode écrivit sur la résurrection des corps. Il était divisé en deux parties et écrit en forme de dialogue, dans lequel le saint, sous le nom d'Eubulius, soutenait avec Auxence la vérité de la religion contre Proclus et Aglaophon, partisans d'Origène; car saint Méthode, comme nous l'avons dit plus haut, après avoir été partisan d'Origène, devint un de ses plus grands adversaires et écrivit contre lui le livre dont nous parlons. Il y accuse Origène d'avoir enseigné que les hommes ne ressuscitent pas avec leur chair; mais il ne marque pas en quel passage de ses écrits se trouve cette erreur. Nous savons, au contraire, par le témoignage de saint Augustin, que plusieurs J'ont justifié sur ce point, et, aujourd'hui même, il est encore facile de montrer qu'il est resté constamment orthodoxe sur l'article de la résurrection. Il déclare nettement, dans ses livres contre Celse, qu'au jour de la résurrection, que nous attendons, nos corps doivent changer de qualités, et il apporte en preuve ces paroles de saint Paul aux Corinthiens: Le corps est mis en terre plein de corruption, et il ressuscitera incor

ruptible; il est mis en terre difforme, et il ressuscitera glorieux; il est mis en terre privé de mouvement, et il ressuscitera plein de vigueur; il est mis en terre comme un corps animal, et il ressuscitera comme un corps spirituel. Saint Méthode établit la possibilité de ce changement sur la puissance de Dieu, qui est le maître de donner à la matière de plus nobles qualités que celles qu'il lui avait accordées dans le moment de sa création. Origène dit encore ailleurs qu'il n'est pas de ceux qui, quoiqu'ils portent le nom de chrétiens, nient le dogme de la résurrection, établi dans les Ecritures. Il soutient que, en s'en tenant à leurs principes, ces sortes de gens-là ne sauraient comprendre ce que l'Evangile rapporte du grain de blé qui se reproduit en épi par une sorte de résur rection. Mais pour nous, ajoute-t-il, qui croyons que ce que l'on sème ne reprend de vie qu'à la condition de mourir auparavant, et qui savons que ce que l'on sème n'est pas le corps même qui doit renaître, puisque Dieu forme ce corps comme il lui plaît, puisqu'il ressuscite ce qui est mis en terre, comme un corps animal, avec les qualités d'un corps spirituel, nous retenons la doctrine de l'Eglise de Jésus-Christ; nous conservons à la promesse de Dieu toute sa grandeur, et nous démontrons, non par de simples paroles, mais par des raisons solides, la possibilité de la chose. Origène ne niait donc pas la résurrection des corps, mais seulement que nous dussions ressusciter avec notre chair et notre sang; c'est-à-dire qu'il ne veut pas que le corps animal, déposé en terre plein de corruption, ressuscite dans le même état. Du reste, il s'explique clairement par cette comparaison: Nous ne disons pas que le corps qui s'est corrompu reprenne sa première nature, comme nous ne disons pas non plus que le grain de blé, après s'être corrompu, redevienne grain de blé; mais nous disons que, comme du grain de blé il sort un épi, il faut qu'il y ait dans le corps un certain germe qui, ne se corrompant point, fasse que le corps ressuscite incorruptible. C'est dans son Traité de la résurrection que saint Méthode demandait à Dieu de pouvoir répéter, au jour du jugement, ces paroles du psaume LXV, qui doivent s'entendre des martyrs: Vous nous avez éprouvés par le feu, ainsi qu'on éprouve l'argent; nous avons passé par le feu et par l'eau, et vous nous avez conduits dans un lieu de rafraîchissement.

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avoir été composé contre Origène, était en forme de dialogue entre un orthodoxe et deux valentiniens. L'auteur y montrait que le mal ne vient point d'une substance coéternelle à Dieu, mais qu'il n'est autre chose que la désobéissance de l'homme créé de Dieu avec une volonté libre, indifférente.

Photius nous a conservé plusieurs fragments d'un livre de saint Méthode, intitulé: Des créatures. Saint Jérôme n'en parle pas, mais il remarque que, outre les traités de ce Père dont il fait mention, il en existait encore plusieurs autres qui étaient entre les mains de tout le monde. On voit par ce qui nous reste de ce livre que l'auteur y enseignait que l'univers n'est point co-éternel Dieu; que deux puissances ont concouru à la création du monde, le Père qui, par sa volonté, l'a créé de rien, et le Fils qui, étant la main toute puissante et invincible de Dieu, a achevé et poli la matière qui avait été tirée du néant. Suivant lui, Moïse est l'auteur du livre de Job. Il prétend que les premières paroles du livre de la Genèse doivent s'entendre de Dieu; que cette sagesse, qui n'est autre que le Verbe, a été engendrée du Père avant tous les siècles, et est devenue le principe de toutes choses, puisque le Verbe est lui-même sans commencement. Il y rapportait, en l'attribuant à Origène, un passage dans lequel l'auteur s'efforçait de montrer, par la combinaison des nombres, que le inonde avait existé longtemps avant les six jours qui ont précédé la création d'Adam.

Traité des martyrs. - Saint Méthode avait encore écrit un traité intitulé Des martyrs, dont Théodoret nous a conservé un fragment qui prouve que l'auteur pensait sainement sur l'union des deux natures en JésusChrist, et qui révèle en même temps la haute idée qu'il avait du martyre. « Le martyre est si admirable et si fort à désirer, dit-il, que Jésus-Christ, Fils de Dieu, a voulu l'honorer dans sa personne, jusqu'à oublier, pour ainsi dire, qu'il était l'égal de son Père, afin de couronner la nature humaine de ce don parfait. »>

Contre Porphyre. Saint Jérôme cite plusieurs fois le poëme de saint Méthode, contre Porphyre, et dit qu'il était composé de dix mille vers, quoique l'auteur n'y réfutat qu'une partie des quinze livres que ce philosophe platonicien avait écrits contre la religion chrétienne. L'historien Philostorge et Fréculphe, évêque de Lisieux, parlent aussi de cet écrit du saint docteur. Trithême dit qu'il était divisé en deux livres. Il ne nous reste que quelques fragments qui se trouvent parmi les ouvrages de saint Jean Damascène.

LIVRES SUPPOSÉS. Saint Jérôme lui attribue des Commentaires sur la Genèse et sur le Cantique des cantiques, dont nous n'avons pas d'autre connaissance. Les sermons sur ja naissance de Jésus-Christ et sur sa présentation au temple, malgré quelque ressemblance de style, sont évidemment supposés, et révèlent, par la nature même des erreurs qu'ils combattent, un auteur posté

rieur de quelques siècles à notre saint docteur. Il en est de même de quelques autres discours qui lui sont attribués.

Le style de saint Méthode est un style asiatique, c'est-à-dire diffus, surchargé d'épithètes et trop rempli de comparaisons. Ses expressions sont presque toujours figurées, son tour de phrase affecté, ses allégories tirées de loin et ses pensées recherchées. Il dit peu de choses en beaucoup de paroles. Du reste sa doctrine est saine et exempte même de la plupart des erreurs communes aux anciens, particulièrement sur la virginité de Marie, le péché originel, les anges gardiens et beaucoup d'autres points, ainsi qu'on peut s'en convaincre par l'analyse que. nous avons donnée de son principal ouvrage, le seul que nous possédions tout entier.

METHODIUS, patriarche de Constantinople, était né à Syracuse au commencement du 1x siècle. Après avoir achevé ses études avec succès, il fut ordonné prêtre. Envoyé quelque temps après à Rome pour solliciter le Pape en faveur du patriarche Nicéphore, que l'emperereur Léon avait chassé de son siége, il ne revint à Constantinople qu'après la mort de Léon. A peine était-il arrivé qu'il fut enfermé dans la tour d'Acrise, par l'ordre de l'empereur Michel, partisan déclaré des iconoclastes. La mort de Michel ouvrit les portes de sa prison; mais son zie pour le culte des images lui attira bientôt de nouvelles persécutions. Il fut jeté vivant dans un tombeau; où il subsista par l'bumanité d'un pauvre pêcheur, qui lui portait en secret du pain et de l'eau. Ayant recouvré la liberté, il fut élevé sur le siége de Constantinople en 842. Aussitôt, il assembla un concile qui rétablit le culte des images; et il publia une formule de rétractation à l'usage de ceux qu'il ramenait par sa douceur à la croyance de l'Eglise. Des envieux l'accusèrent d'entretenir un commerce criminel avec une femme; mais il les couvrit de confusion en faisant voir qu'il était eunuque. Méthodius mourut le 14 juin 846.

On de saint Méthod us une Vie de saint Denys l'Areopagite, imprimée séparément à Florence, en grec, en 1516, à Paris en 1562, puis en grec et en latin, à Anvers, en 1634, à la tête des ouvrages qui portent le nom de ce Père. Ce que Méthodius en dit paraît tiré des Areopagitiques de l'abbé Hilduin, dont il pouvait avoir eu connaissance pendant son séjour à Rome. Parmi les discours publiés sous son nom, il y en a un contre ceux qui disaient: Que nous a-t-il servi que le Fils de Dieu fût crucifié? L'auteur parle des étendards de l'empire changés en forme de croix, ce qui prouve qu'on ne peut l'attribuer à saint Méthode, évêque de Tyr, martyrisé en 311. Gretzer en a donné une partie dans son traité de la croix; le second discours est sur la rencontre de Siméon et d'Anne au temple avec la Mère du Sauveur; le troisième est sur les Palmes. Le P. Combefis les a fait imprimer tous deux, en grec et en latin, parmi les OEuvres de Méthodius de Patare; Paris, 1644. Il a douné aussi, en l'honneur

de sainte Agathe, un quatrième discours, imprimé dans sa Bibliothèque des prédicateurs, et depuis dans les Bollandistes au 5 février. On le fait auteur des Vies de saint Théophane et de sa femme; de quelques canons pénitentiaux rapportés par Balsamon; d'une Constitution pour le monastère des Studites; d'une Chronique et de certaines Révélations, qui ont été imprimées parmi les orthodoxographes à Bâle en 1564, sous le nom de saint Méthoaius, évêque de Patare et martyr; mais il est évident qu'elles ne peuvent être de ce saint évêque, puisqu'il y est question des Turcs qui ne sont venus que longtemps après. Peltan lui attribue un commentaire sur l'Apocalypse, mais les critiques ne sont pas d'accord sur l'authenticité de cet ouvrage. Allatius en fait auteur un autre Méthodius, car il en distingue plusieurs; l'évêque de Patare, le patriarche de Constantinople, un grammairien cité dans la Cornupée de Varin de Vérone, un prêtre de Jérusalem et un moine. On peut voir sa dissertation sur les écrits de Méthodius, imprimée à la suite des ouvrages de saint Hippolyte à Hambourg, en 1716 et ailleurs.

MÉTRODORE est auteur d'un comput composé de vingt-huit cycles chacun de dix-neuf ans, dont le premier coinmençait à Dioclétien et continuait pendant cinq cent trente-trois ans à marquer la fête de Pâques, suivant le calcul du quatorzième de la lune. Photius regarde ce travail comme inutile, puisque l'Eglise ne s'est point arrêtée au quatorzième de la ane pour la célébration de la fête de Pâques. Aussi, Métrodore rencontra-t-il des adversaires qui attaquèrent son cycle en plusieurs passages.

MICHAELENSIS. Ne sachant pas la véritable signification de ce nom, nous aimons mieux le mettre en latin, tel que nous le trouvons, que d'en donner une traduction que nous ne serions pas en état de justifier. Tout ce que nous savons de Jean Michaelensis, c'est qu'il assista, au mois de janvier 1128, à un concile tenu à Troyes, et dans lequel dom Mabillon dit qu'il remplit les fonctions de secrétaire. Lui-même semble l'insinuer, en effet, dans le prologue sur la règle des Templiers qu'on lui attribue. Malgré plusieurs critiques qui font honneur de cette règle à saint Bernard, dom Mabillon ne craint pas de la restituer à Michaelensis comme son œuvre authentique. On peut voir les raisons qu'il en donne très-bien détaillées dans le tome XI de l'Histoire littéraire de la France (page 67 et suivantes).

Cette règle consiste en soixante-douze chapitrés, autant qu'il y en a dans la règle de Saint-Benoit, à laquelle l'auteur a emprunté plusieurs choses. Le but de cette règle est d'allier la vie monastique avec la profession des armes. Il y est défendu de recevoir des enfants dans l'ordre, dans la crainte que par la suite ils ne vinssent à se repentir de leurs engagements. En 1128, les chevaliers du Temple n'étaient encore que neuf, dont six se présentèrent au concile de Troyes, ayant à leur tête Hugues des Payens,

leur premier grand maître. Il est à présumer qu'ils emportèrent avec eux en Palestine,où ils retournèrent l'année suivante, la règle qu'on leur avait adressée. Elle a été imprimée dans différents recueils. André Favin l'a donnée dans son théâtre d'honneur et de chevalerie, imprimé in-4° à Paris en 1620. On la trouve aussi dans le Nécrologe de l'ordre de Citeaux avec une lettre de Baudoudin, roi de Jérusalem, à saint Bernard, pour le prier de donner une règle aux chevaliers du Temple; Chrysostome Henriquez l'a reproduite dans le Fasciculus sanctorum ordinis Cisterciensis; et elle se trouve enfin dans le tome X des Conciles du P. Labbe.

L'abbé Lebeuf, parlant des compositeurs de chant ecclésiastique, au XIIe siècle, cite un certain Michalus, fort vanté par le docteur Alain, comme ayant corrigé les erreurs commises dans cet art.

Musica lætatur Michalo doctore, suosque
Corrigit errores, tali dictante magistro.

Y aurait-il de la témérité à conjecturer que ce Michalus pourrait être le même que notre Jean Michaelensis? Du reste, ce musicien nous est absolument inconnu.

MICHEL, syncelle du patriarche Nicéphore dans le 1x siècle, et après sa mort, désigné par l'impératrice Théodora pour remplir sa place, refusa cette dignité. Il est auteur d'une vie de saint Denys l'Aréopagite et d'un panégyrique en l'honneur des saints anges, dans lequel, après avoir distingué leurs différents ordres, il parle des bons services qu'ils ont rendus aux hommes et en rapporte plusieurs exemples tirés de l'Ecriture. Ce discours est suivi d'une hymne sur le même sujet. L'un et l'autre sont d'un style guindé, plein de grands mots et surchargé d'épithè tes, Ils ont été publiés par le P. Combetis et se trouvent dans les Bibliothèques des Pères.

MICHEL, prêtre de Jérusalem, était syncelle du patriarche Thomas en 802. Les liai sons qu'il eut avec saint Théodore Studite pour la défense des images et les supplices qu'il eut à souffrir de la part des iconoclastes font l'éloge de son mérite et de sa vertu. Ce saint personnage, sachant son ami persécuté, lui écrivit pour l'exhorter à la constance, en lui représentant les chœurs des martyrs et des confesseurs, comme prêts à le recevoir dans leur société. Il lui donna avis en même temps que la persécution avait cessé à Constantinople. Nous avons de Michel un discours en l'honneur de saint Denys l'Aréopagite imprimé en grec à Paris en 1547 et en grec et en latin à Anvers en 1634, à la suite des ouvrages qui portent le nom de saint Denys; un discours sur les saints anges, dans le tome XXIV de la Bibliothèque des Pères de Lyon; la traduction d'une lettre que Théodore Abucara avait écrite en arabe et que Michel reproduisit en grec pour être envoyée aux Arméniens de la part de Thomas, patriarche de Jérusa lem. Čette lettre a pour but de montrer que le concile de Chalcédoine n'a rien enseigné que de conforme à la foi orthodoxe. Elle a

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