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cher d'aucun objet. Le sommes-nous des maux de la Hongrie et de l'Autriche ravagées? Leurs habitans passés au fil de l'épée, et ce sont encore les plus heureux; la captivité entraîne bien d'autres maux et pour le corps et pour l'ame: ces habitans désolés, ne sont-ce pas des chrétiens et des catholiques, nos frères, nos propres membres, enfans de la même Eglise, et nourris à la même table du pain de vie? Dieu accomplit sa parole: « le jugement commence » par sa maison (1) », et le reste de la maison ne tremble pas! Chrétiens, laissez-vous fléchir, faites pénitence appaisez Dieu par vos larmes. Ecoutez la pieuse Reine qui parle plus haut que tous les prédicateurs. Ecoutez - la, princes; écoutez - la, peuples; écoutez-la, Monseigneur, plus que tous les autres. Elle vous dit par ma bouche, et par une voix qui vous est connue, que la grandeur est un la joie une erreur, la jeunesse une fleur qui tombe, et la santé un nom trompeur. Amassez donc les biens qu'on ne peut perdre. Prêtez l'oreille aux graves discours que saint Grégoire de Nazianze adressoit aux princes et à la maison régnante. « Res>> pectez, leur disoit-il (2), votre pourpre », respectez votre puissance qui vient de Dieu, et ne l'employez que pour le bien. « Connoissez ce qui vous a été » confié, et le grand mystère que Dieu accomplit » en vous. Il se réserve à lui seul les choses d'en

songe,

(1) Tempus est ut incipiat judicium a domo Dei. I. Petr. iv. 17. (2) Imperatores, purpuram vereamini.... Cognoscite quantum id sit, quod vestræ fidei commissum est, quantumque circa vos mysterium.... Supera solius Dei sunt; infera autem, vestra etiam sunt. Subditis vestris deos vos præbete. Orat. xxv11; tom. 1, pag. 471.

» haut; il partage avec vous celles d'en bas mon>> trez-vous dieux aux peuples soumis », en imitant la bonté et la munificence divine. C'est, Monseigneur, ce que vous demandent ces empressemens de tous les peuples, ces perpétuels applaudissemens et tous ces regards qui vous suivent. Demandez à Dieu avec Salomon (1), la sagesse qui vous rendra digne de l'amour des peuples et du trône de vos ancêtres; et quand vous songerez à vos devoirs, ne manquez pas de considérer à quoi vous obligent les immortelles actions de LOUIS LE GRAND et l'incomparable piété de MARIE-THÉRÈSE.

(1) Sap. xx. 4.

ORAISON FUNÈBRE

D'ANNE DE GONZAGUE DE CLÈVES,

PRINCESSE PALATINE,

Prononcée en présence de monseigneur le Duc, de madame la Duchesse, et de monseigneur le duc de Bourbon, dans l'église des Carmelites du faubourg Saint-Jacques, le 9 août 1685.

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NOTICE

SUR ANNE DE GONZAGUE,

PRINCESSE PALATINE.

ANNE DE GONZAGUE étoit la deuxième des trois filles de Charles de Gonzague-Clèves, premier du nom, duc de Nevers, de Rhetel, de Mantoue et de Montferrat : elle naquit en 1616. L'aînée des filles fut reine de Pologne ; ANNE DE GONZAGUE et sa plus jeune sœur, sacrifiées dès leur jeune âge à l'agrandissement de leur aînée, étoient destinées à la vie religieuse. Aussi, dès l'enfance, furentelles mises au couvent. Anne de Gonzague fut élevée à l'abbaye de Faremonstier, diocèse de Meaux. L'empressement qu'on mit à lui faire prendre les goûts et les habitudes monastiques, fut précisément ce qui l'en détourna. Devenue libre, et maîtresse de ses droits par la mort de son père, arrivée en 1637, elle parut à la Cour de France, et épousa quelque temps après le prince Edouard, l'un des treize enfans que Frédéric V, duc de Bavière, comte Palatin du Rhin, avoit eus d'Elisabeth, fille de Jacques Ier, roi d'Angleterre. Le prince Edouard s'étoit réfugié en France pendant les malheurs de sa maison. Il étoit protestant; mais il renonça à l'hérésie pour épouser la princesse ANNE, et de ce mariage naquirent quatre enfans dont une fille, qui, en 1663, épousa Henri-Jules, duc d'Anguien, depuis prince de Condé.

Les guerres de la Fronde furent pour la princesse Palatine une occasion de faire briller sa dextérité dans les affaires et ses talens dans l'art de concilier les esprits. C'est l'idée qu'on donne d'elle dans tous les Mémoires du temps.

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