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qu'il ne doit l'être dans un homme; il femble auffi qu'une des cuiffes tient de celles d'un garçon, & l'autre de celles d'une fille. M. MORAND fe borne à ces defcriptions. On a, dit-il, tant raisonné Jur pareils phénomènes fans rien éclaircir que j'ai cru ne devoir être qu'Obfervateur. D'autres moins exacts, pour ne rien dire de plus, n'ont pas été fi modeftes. La planche colorée que M. Gautier a donnée de Drouart, ne gagnera pas à être comparéé avec les figures qui accompagnent le Mémoire de nôtre favant Académicien.

que

Entre fix Obfervations Anatomiques qui ont été communiquées à l'Académie & que nous trouvons ici dans fon Hiftoire, la cinquième nous a paru la plus curieu fe. Il s'y agit d'une longue épingle de fer, qu'une jeune fille du voifinage de Padoue s'étoit introduite dans le canal urinaire, & qui (cette fille s'étant endormie) étoit tombée dans la veffie. Plus d'un tiers s'y incrufta d'une matière pierreuse, pendant que la pointe reftée nue fe faifoit cruellement fentir. La fituation de cette fatale épingle ne permettant pas d'en faire l'extraction avec des tenettes, & la mort étant certaine fi on n'en délivroit pas la jeune fille, on engagea un habile homme à effayer le haut appareil. L'opération se fit avec toute la dextérité poffible; mais les forces manquèrent à la malade déjà épui

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fée. Le troisième jour elle fuccomba à fes peines.

Nous refervons pour le trimeftre prochain la fuite de cet Extrait.

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ARTICLE SECOND. ORDRES MONASTIQUES, Histoire extraite de tous les Auteurs qui ont confervé à la poftérité ce qu'il y a de plus curieux dans chaque Ordre. Tom. II. pagg. 324...

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Quatrième Extrait.

U'on ne nous demande pas raison de l'ordre que fuit nôtre Hiftorien dans ce fecond Tome, qui eft le quatrième Volume de fon ouvrage; comme il n'a pas jugé à propos d'en inftruire fes Lecteurs, nous ne faurions donner là-dessus aucun éclairciffement qui puiffe fatisfaire. Ce qui eft certain, c'eft que dans ce volume, où il n'y a ni noms de chofes fingulières, ni moins d'efprit & de malignité que dans les précèdens, on trouve beaucoup plus de diverfité. Il faudra abfolument paffer fous filence quantité d'endroits remarquables, pour donner un idée de tout.

L'Hiftoire du Purgatoire de St. Patrice fe présente dès la première page. On croiroit d'abord que c'eft un hors-d'œuvre ; mais on n'eft pas long-tems dans l'erreur. Ce pieux Roman affortit fort bien le refte de l'ouvrage & répond à merveilles aux vûes de l'Auteur, aufli l'a-t-il compofé avec foin, écrit avec art, & d'un stile tout propre à le faire lire des personnes mêmes qui feront le moins tentées de s'en amufer.

Le fonds eft tiré des Légendaires; divers Auteurs l'ont brodé. Nôtre Anonyme affure qu'il a particulièrement suivi Manriques dans fes Annales de Citeaux; & plus encore le R. P. François Bouillon Cordelier & Bachelier en Théologie de la Faculté de Paris, dans l'hiftoire qu'il en fit imprimer à Paris en 1659, avec approbation & privilége, comme la chofe du monde la plus autentique.

Patrice ou Patrik, qu'on nomme l'ancien , pour le diftinguer de deux hommes célébres qui bientôt après lui portèrent le même nom & illuftrèrent les mêmes lieux, paffe pour l'Apôtre de l'Irlande, où il mourut en 449 (1). Affligé de ce qu'il ne faifoit pas d'affez rapides

pro

(1) C'eft de Rapin que nous empruntons cette date; nôtre Auteur n'a pas ofé fans doute démentir l'Auteur de la Légende qui fait fleurir Patrice vers l'an 280.

progrès dans fon miniftère, il demanda à Dieu d'appuyer fa prédication de quel que prodige qui la rendit plus efficace. Le Ciel l'exauça. Patrice ayant touché de fa baguette dans un endroit du Comté de Downe en Irlande, la terre s'ouvrit, Dieu révéla au Saint que cette caverne menoit au Purgatoire, & que ceux qui auroient le courage d'y defcendre, feroient difpenfés d'y retourner après leur mort. La Légende y fait voyager un homme de qualité nommé Nicolas & affure qu'il y vit des chofes étranges. Il fe pourroit que ce foit le même que nôtre Auteur appelle Ennius & dont il s'eft également difpenfé de dire la patrie, & de décrire la qualité, content de le fuivre dans fon voyage foûterrain & de nous en apprendre les avantures plus que romanefques.

Cet Ennius déchiré par les remords les plus cruels, entendit une voix céleste qui le raffura en lui promettant la remiffion de fes péchés & les prémices d'une félicité éternelle, s'il avoit le courage de paffer les mers, & d'aller en Irlande à la Caverne de St. Patrik. Il obéit, il arrive; les Moines d'un couvent voisin de l'antre mystérieux l'aident à fe purifier; le Supérieur le munit d'un paffeport pour l'autre monde, au nom de St. Patrice (2). Il

en

(2) Dans les Chroniques des Frères mineurs

Tom.

entra dans la caverne; les Prêtres & le peuple qui l'avoient fuivi, retournent dans le temple faifis d'effroi & de crainte, offrir des vœux & des facrifices pour fon heureux retour, incertains s'ils le reverroient jamais.

Bientôt le dévot & courageux Ennius fe trouve dans une affreufe obfcurité; la terre tremble fous fes pas, l'empire foûterrain mugit, des abîmes s'ouvrent à fes yeux. Grand Dieu, s'écrie-t-il tranfi de frayeur, fecourez moi! mais à l'instant le lieu où il étoit s'écroule; il tombe d'une hauteur prodigieufe; il fe trouve dans une vafte falle où le jour n'étoit que comme le crépuscule du matin lorsque le Soleil va paroitre fur l'horizon. Douze vieillards vénérables s'y préfentent à lui; ils le fortifient, ils le préparent aux affauts des puiffances infernales, & lui promettant la protection célefte; Vous verrez, lui difent-ils, les fupplices des Damnés & la gloire des Bienheureux, & vous fortirez d'ici pleinement réconcilié à la fuftice divine; après quoi ils difparoiffent foudainement.

Pour

Tom. I. 1. 5. c. 25. il eft parlé fort au long d'une femme tentée de fe noyer, à qui St. Antoine de Padoue envoya du Ciel un brevet contre le Démon pour la délivrer de fes tentations. L'original s'en conferve dans les archives de la couronne à Lisbonne.

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