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fant allufion à la coutume des Anciens de boire autant de coups que le nom de leurs maitreffes avoit de lettres, il dit à fon ami Altus:

Tu Violantillam potas, mihi Claudia feptem
Dat Cyathos, & jam frigida fugit biems.
Quid faciam ficci cum terga Leonis adibit
Phabus, & ingratus faucibus aftus erit?
Ergo mea propter nomen breve cogar amice
Ferre fitim? tanti nulla puella mihi eft.
Non tamen hanc Dominam mutabo, fitimque
levabo;

Quid facies igitur, quæris? amabo duas.

Vôtre maitreffe Violantille vous fournit ,, onze coups à boire, la mienne Claudia ne m'en laiffe que fept; & cependant l'hy,, ver va finir. Que ferai-je quand le So

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leil entrera dans le Lion, & que mon ກ gofier fe reffentira des ardeurs de l'Eté? Faudra-t-il donc endurer la foifparceque le nom de ma maitresse est fi court? 11 n'eft point de maitreffe qui vaille pour ,, moi un fi grand facrifice. Cependant je ne veux ni quitter la mienne, ni endurer la foif. Que ferez-vous donc, demandez-vous? J'en aimerai deux. C'est à regret que nous omettons les defcriptions charmantes des plaisirs champêtres, qu'on trouve dans plufieurs endroits de notre Poëte; & que nous ne disons rien de fa 5. Eclogue, qui comparée avec la 8. de Virgile, laiffe la palme douteufe entres ces

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deux Poëtes, au jugement de Mr. BURMaN; mais il faut nous refferrer, & referver un peu de place pour donner quelque échantillon du travail de ce favant Commentateur.

Nous avons déjà dit qu'une de fes principales vûes a été de raffembler les paffages parallèles à ceux de Lotichius; c'eft ainfi par exemple que fur la 17. Elégie du L. V, il ramaffe près de deux pages de paffages de Poëtes anciens ou modernes, qui expriment avec Lotichius combien les douceurs de l'amitié & de la tendreffe font préférables à tous les tréfors; mais outre les richeffes que Mr. BURMAN a déployées en ce genre, on peut tirer bien d'autres fruits de fes remarques.

Tantôt elles font tournées à la morale & à la piété; c'eft ainfi qu'à l'occasion de l'Elégié 7. du L. I. il fait remarquer que les Mufes peuvent très bien traiter les fujets pieux; & dans les notes fur la 14. Ode du Livre I. il exhorte les jeunes gens à s'exercer plutôt à composer des hymnes facrées, qu'à traiter des fujets frivoles. Ainfi encore fur l'Elégie 3. du L. V. pour la nativité du Sauveur, il ramaffe les belles invocations faites, non aux Mufes, mais à la Divinité, à la tête de plufieurs Poëmes modernes, auxquelles, s'il avoit voulu fortir des Auteurs Latins, il auroit pû joindre la belle invo

cation du Taffe au commencement de fa Jerufalem délivrée.

O Mufa, tu, che di caduchi allori
Non circondi la fronte in Helicona,
Ma fù nel cielo infra i beati Chori
Hai di ftelle immortali aurea corona
Tu fpira al petto mio celefti ardori;
Tu rischiara il mio canto, & tu perdona,
S'intello fregi al ver, s'adorno in parte
D'altri dilecti, che de tuoi, le charte.

Quelques fois Mr. BURMAN enrichit fes notes de traits hiftoriques inftructifs. C'est ainfi que fur la 8. Ode du L. 1. il raporte le fupplice de Jean Funccius Théologien que l'ambition de fe mêler des affaires d'Etat conduifit à l'échaffaud, où il donna cette leçon mémorable à tous les ambitieux capuchonnés qui feroient tentés de fe mêler de ce qui ne les regarde pas.

Difce meo exemplo, mandato munere fungi,
Et fuge, feu peftem, την πολυπραγμα

σύνην.

On trouvera auffi dans ces notes plufieurs reftitutions heureufes de paffages d'Auteurs anciens. Nous n'en citerons qu'un exemple dans ces deux Vers de Properce L. II. El. IV. V. 4. cités pag.

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Hac merui fperare? dabis mihi perfida pœnas;
Et nobis Aquilo, Cynthia, ventus erit.

Ce mot Aquilo a donné la torture aux interprètes, qui ont imaginé plufieurs explications peu fatisfaifantes. Mr. BURMAN lit alio & le paffage eft clair.

D'autres fois ce font des anècdotes curieufes qui ornent fes notes; telle eft celle qu'il raporte (pag. 283) au sujet des fameufes Lettres des hommes obfcurs qui, écrites par Reuchlin, Erasme & quelques autres amis pour venger Reuchlin des perfécutions de quelques Moines ignorans & furieux, imitoient fi bien leur langage groffier & barbare en le tournant en ridicule, que ces imbécilles reçurent d'abord ces Lettres avec de grands applaudiffemens, comme fi elles euffent été écrites à leur louange.

Nous ne finirions pas fi nous voulions raporter tout ce qu'il y a de curieux, d'utile & d'intéreffant dans le travail du favant Commentateur. Tout volumineux qu'eft cet ouvrage, il feroit difficile d'y trouver quelque chofe qu'on voudroit qui n'y fût pas. Peut-être, en approuvant le zèle avec lequel M. BURMAN venge son oncle du dédain qu'avoit témoigné quelqu'un pour la fin de fon Poëme fur la mort de Grævius, (4) aimeroit-on mieux qu'il eût fup

(4) p. 15.

.

fupprimé quelques expreffions dédaigneufes contre le goût & l'étude de la Philos fophie (5)? Il faut permettre à chacun de fuivre fon goût: & fi l'utilité doit décider la préférence, la Philosophie ne doit pas être mise au rebut.

ARTICLE CINQUIEME. CONSIDERATIONS fur les REVOLUTIONS DES ARTS. à Paris 1755. 8. 282.

pag.

A

Second Extrait.

La fufte des Confiderations fur les Révolutions des Arts dont nous avons rendu compte dans la Partie précédente, on a joint trois autres petits Ouvrages qui partent apparemment de la même main, & qui méritent de n'être pas entièrement paffés fous filence. Nous allons en tracer une légère efquiffe.

RE

(5) Ad poëticas delicias capiendas, oportet ab ipfa juventute innutriri cultis Mufarum vi vetis, non verò ex fenticetis Philofophicis aut Logicis infelici lolio ac dura glande faginatum effe.

Tome IV. Part. I.

F

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