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L'ORACLE

DES

NOUVEAUX

PHILOSOPHES.

POUR SERVIR DE SUITE ET D'ECLAIRCISSEMENT
AUX ŒUVRES DE M. DE VOLTAIRE.

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Inimici Domini mox ut honorificati fuerint &
exaltati, deficientes, quemadmodum fumus, deficient.
Pfalm. XXXVI. 20.

A peine les Ennemis du Seigneur auront-ils été en
honneur & exaltés parmi les hommes, qu'ils toma-
beront, & s'évanouiront comme la fumée.

par M. l'abbé Guyon.

TER

A BERN E.

MDCCLIX.

FORCESTER COLLEGE,

OXFORD.

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IL est un Tems de fe taire, il en

eft un de parler. Le premier n'eft plus; nous fommes dans le fecond, & il ne peut être marqué à des fignes plus clairs, & à des devoirs plus preffans.

La révélation & la divinité du Chriftianifme ont été mille fois démontrées depuis dix-fept fiécles qu'il regne fur la terre. Nous ne pouvons plus révoquer en doute la néceffité qu'il y a de s'y foumettre. Nous l'avons reçu comme un préfent du Ciel; c'eft le plus précieux de tous nos biens; on veut nous le ravir & le faire difparoître; on l'attaque jusques dans fes fondemens; on le traveftit en culte illufoire, insensé, fuperftitieux, contraire à Dieu & à la Nature; les progrès de la féduction s'étendent de jour en jour. Peut-on demeurer dans

l'inaction, fi l'on eft convaincu?

Et comment fe diffimuler la guerre qu'on lui déclare, quand on voit les hoftilités que fes ennemis font éclater de toutes parts pour confommer fa ruine?

Ici on traitte de fables les Livres facrés, où font dépofés les titres 'de notre croïance & de notre espoir. Là, une voix impie, blafphémant contre le Créateur, blâme hautement la fageffe avec laquelle il a créé l'Univers, & felon laquelle il en régle tous les évé

nemens.

Un déluge de nouveaux Celses & de Juliens ofe contefter à JefusChrift la Divinité de fa Perfonne, les Oracles qui l'ont annoncé, la réalité de fes Miracles, la fainteté de fa Doctrine & l'obligation de la reconnoître. Ils vous foutiendront que Dieu n'a jamais parlé autrement qu'à la Raifon de chaque particulier; qu'elle feule mérite d'être écou

.

tée, comme l'organe de la vérité pure; que fa lumiere eft fuffifante, fes infpirations toûjours légitimes, fes décifions infaillibles, & fes droits fans limites.

Vous en trouverez un grand nombre, qui, pour éteindre toute Religion, & ouvrir une libre carriere au débordement de tous les vices par la promeffe de l'impunité, nient la fpiritualité & l'immortalité de l'Ame. Elle n'eft, felon eux, qu'une matiere organifée, une faculté fenfitive, égale dans l'homme & dans la bête; qui perd fes fonctions & fon être

dès
que la machine humaine vient
à fe diffoudre. Ecoutez-les, &
ils vous diront que la Matiere est
fufceptible de pensée; que nos
idées, nos jugemens & notre mé-
moire ne font que fes configura-
tions & fes agitations particulie
res; qu'il eft cruel de combattre
ce fentiment par les armes de la
Religion; & que ce n'eft ici qu'une

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