Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

PAR P. E. TUEFFERD

DOCTEUR EN DROIT, JUGE AU TRIBUNAL CIVIL DE MONTBÉLIARD ET MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ
D'ÉMULATION DE CETTE VILLE.

MONTBÉLIARD

IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE H. BARBIER

1877

[ocr errors]

Dunning Nijhoff 6-10-27 15137

INTRODUCTION

Tous les âges de l'humanité ont laissé des vestiges en France. Dans notre contrée, quoique l'attention se soit portée seulement depuis quelques années sur les antiquités préhistorique, on a déjà découvert plus de vingt localités occupées par les hommes des époques de la Pierre, du Bronze et du Fer; et ce nombre ne fera qu'augmenter chaque année. Les plus importantes de ces stations sont celles du Mont-Vaudois et de Saint-Valbert près d'Héricourt; du Mont-Bart, de Chataillon, de Sainte-Suzanne et du Parc près de Montbéliard; du Grammont au-dessus de Beaucourt; de Chatillon près de Roches-les-Blamont; de la Bouloie et des Vieilles Vignes d'Hérimoncourt; de Mandeure; de la Caverne de Cravanche près de Belfort (') etc.

A l'époque celtique, notre pays fit partie de la Séquanie et était peuplé, parait-il, par les Mandubiens ou riverains du Doubs, dont les villes principales étaient Alesia (Alaise près de Salins), Vesontio (Besançon) et Epomanduodurum (Mandeure) (1).

(1) Voy. notre Étude sur l'humanité préhistorique, particulièrement dans les pays de Belfort et de Montbéliard (Revue d'Alsace, années 1876 et 1877.

(2) Voy. au Supplément No 2: les Séquanes, les Maudubiens et Mandeure.

C'est dans la première de ces villes que Vercingetorix fut vaincu par César. Quant aux deux autres, elles prirent un développement considérable sous la domination Romaine; leur splendeur date du règne des Autonins. La Sequanie se couvrit de stations et de villas, fut sillonnée de routes magnifiques et défendue par de nombreux camps retranchés (). Tout cela disparut sous les coups réitérés des Barbares, et aujourd'hui il n'en reste plus que quelques vestiges.

C'est au commencement du Ve siècle que les Burgondes, venus de la Germanie, s'établirent dans nos contrées où, en se croisant avec la population autocthone, ils devaient former la race Bourguignonne à laquelle nous appartenons et qu'aucune domination étrangère n'a pu modifier. L'on sait que le premier royaume de Bourgogne fut conquis en 534 par les fils de Clovis qui s'en partagèrent les dépouilles. Est-ce à cette époque ou plus tard que notre pays fut distrait de la Séquanie pour être annexé au Sundgau (Alsace supérieure), et former un conté qui prit le nom d'Elsgau (2)? c'est ce que l'on ignore. Quoiqu'il en soit, l'Elsgau est mentionné dans des chartes du commencement du VIII® siècle, et il devait exister antérieurement. On croit que les Campanenses, dont parlent certains chroniqueurs, étaient les habitants de l'Elsgau, et qu'ils avaient pour voisins à l'Est les Suggentes ou peuple du Sundgau et les Thurenses ou riverains de la Tur. L'Elsgau, qui comprenait ce qui forma ensuite les pays de Delémont, de Porrentruy, de Belfort et de Montbéliard (33), eut à

(1) Voy. Cl. Duvernoy: le Pays de Montbéliard, antérieurement à ses premiers Comtes, (Mémoires de la Société d'Emulation de Montbéliard.

(2) De l'Els, Alle ou Allan, rivière qui traverse la contrée.

(5) Voy. au Supplément le N° 3: l'Esgau et ses comtes.

V

sa tête les mêmes comtes que le Sundgau auquel il avait été rattaché, et qui étaient d'origine alsacienne. Une partie de l'Elsgau, le pays de Porrentruy, porte encore le nom d'Ajoie.

C'est seulement dans la première moitié du XI° siècle que l'Elsgau eut des seigneurs particuliers qui prirent le titre de Comtes de Montbéliard ('). Le premier d'entre eux, Louis de Mousson, avait une origine des plus illustres, car il descendait vraisemblablement d'Atticon, premier duc bénéficiaire d'Alsace (milieu du VII° siècle) et souche des Habsbourg, des Zehringen, des ducs de Lorraine, etc. Louis de Mousson fut l'auteur d'une famille qui règna sur le comté de Montbéliard pendant un siècle et demi, et qui sut profiter de l'éloignement où elle se trouvait du pouvoir central de l'Empire pour se rendre entièrement indépendante. Ce ne fut qu'à partir de Thierry III le Grand Baron (fin du XIII siècle), que nos comtes prêtèrent foi et hommage aux Empereurs (2).

En 1162 le comté de Montbéliard passa aux Montfaucon, puissants barons du comté de Bourgogne, qui le conservèrent jusqu'en 1282, époque où il échut par mariage à Renaud de Bourgogne, second fils de Hugues comte de Bourgogne, et petit fils de Jean de Chalon surnommé l'Antique. Montbéliard fit retour, en 1332, à la branche cadette des Montfaucon qui s'éteignit en la personne du comte Etienne (novembre 1397). L'ainée de ses petites filles, Henriette, apporta en dot à Eberhard de Wurtemberg, son époux, le comté de Montbéliard et ses dépendances, que ses descendants gardèrent jusqu'en 1793.

(1) Voy. au Supplément le N° 4; Comtes supposés de Montbéliard. (2) Voy. au Supplément le No 5: Situation politique des comtes de Montbéliard vis-à-vis de l'Empire germanique.

« ZurückWeiter »