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langues capitales du monde. Rutheni Borysthenida docti, Moscovitæ vero barbari.

Après avoir relu ce curieux livre d'un critique Teuton, je descendis par une pente rapide la montagne, dont le menacant Petchersk occupe le sommet, et aux bases de laquelle sont creusées les cata

des crânes oléifères. Car plusieurs de ces corps, malgré leur sainteté, se sont dissous entièrement, et il n'est resté que leurs crânes. De qui sont ces têtes, dit le Patericone? on l'ignore; ce qui est sûr, c'est qu'elles sont saintes, puisque, dépouillées de toute chair et de toute humidité, elles distillent une essence huileuse, douée de la vertu des mira-combes de la Russie. L'escalier long d'un cles... En effet, si l'on prouve que l'esprit de Dieu habitait dans Samson, parce qu'entre ses mains des eaux pures jaillirent de la mâchoire d'âne, à combien plus forte raison l'huile des têtes kijoviennes ne démontre-t-elle pas la sainteté de ceux qui les ont portées, comme les reliques de Nicolas Mirlekiskj, de Demetrius Oléifer, et d'autres où se recueillent un onguent salutaire..... Ces choses sont des mystères. L'huile symbolise la miséricorde et la paix donnée aux hommes dans la personne de Noé, à qui la colombe apporte le rameau d'olivier.... Ce jus tiré de l'olive signifie encore la prudence, la douceur, la vivifiante lumière des êtres que le martyre a réunis à notre Sauveur, dont le titre même de Christ indique l'onction; et c'est pourquoi sa fiancée l'Eglise le salue par le cri: Ton nom même est une huile répandue. ›

quart de lieue, et couvert en bois, qui mène du couvent à ces grottes, tombe enfin sur une petite place solitaire, devant une chapelle déjà moitié crypte, toute tapissée de vieilles icones votives revêtues en métal. Là, se trouve l'entrée des souterrains; sous la galerie funèbre qui les précède, est peint le fameux Monitarstvo. A la lampe qui brûle devant cette peinture, le vieux moine alluma son cierge, et me prit par la main, comme la sibylle du Pausilippe, lorsqu'elle introduisait l'étranger dans les ténèbres de l'Achéron. Moi, pareil au myste des initiations antiques, j'étais plein d'attente et de respect. Il m'expliqua les vingt-deux stations expiatrices dont se compose le purgatoire des Russes, et qui furent, dit-on, dévoilées à une voyante, pieuse muse de saint Basile, qui déclara cette vision orthodoxe. L'âme extatique avait été conduite à travers ces

autant de crimes, et autant de châtimens contre la colère, l'ivresse, l'impureté, la paresse, la médisance, la calomnie. Chacun de ces vices est représenté par des démons hideux et fétides, aux formes bizarres, qui rappellent les dieux monstres de l'Inde, et qui sont chargés de supplicier les coupables. Enveloppée sous cette légende, l'origine du Monitarstvo remonte évidemment aux écoles gnosti

Chapitre treizième. Causes physiques de ce phénomène. Supposé que les moi-vingt-deux degrés, qui correspondent à nes ne fraudent pas, ce qui est peu supposable depuis tant de siècles que cette merveille existe, l'huile des crânes de Kijov peut résulter des miasmes humides, qui, sortis de tant de cadavres, s'attachent à ce qu'ils trouvent de spongieux comme les crânes, et en découlent par les pores transformés en huile médicinale; car les semblables sont guéris par les semblables, ainsi qu'on paralyse le poison par d'autres poisons ou antidotes.ques, qui avaient conservé une partie de On s'attendait peu à trouver ici cet axiome de l'oméopathie moderne.

Chapitre quatorzième. Les popes sont pour les Ruthènes des anges théophores. Ces chrétiens se prétendent les seuls pravoslavnij ou orthodoxes, mais en même temps ils sont déplorablement iconolâtres (iconolatræ abominandi).

Chapitre quinzième et dernier. Le slavon issu de l'hébreu catalogue comparatif des racines de ces deux idiomes. Le slavon doit être rangé parmi les quelques

la croyance néoplatonicienne aux voya-
ges et migrations de l'âme à travers les
différens cieux. On sait d'ailleurs que le
rite oriental a gardé beaucoup plus que
celui d'Occident le caractère plastique
et judaïque dans les cérémonies. A l'épo-
que de Constantin et de ses fils, il
y eut
en Grèce une sorte de rapprochement
entre l'Eglise et le vieux paganisme mou-
rant, qui léguait, comme le centaure, sa
toge sanglante à son vainqueur. Rappro-
chement dont l'Eglise latine, déjà sépa-

rée de la cour et du pouvoir temporel, I les; dans de petites églises souterraines fut préservée davantage.

Quoi qu'il en soit, les stations du purgatoire sont ici traversées par l'âme sous la figure d'un enfant, conduit par deux anges ailés, répétés vingt-deux fois : l'un blanc et pur, l'autre noir et hideux, à ailes de chauve-souris, et plus ou moins grimaçant. Au point de départ s'ouvre une cité à murailles, tours et portes byzantines; c'est la cité de l'univers. Audessus de cette cosmopole brille le disque rouge de l'astre de la nuit, symbole des ténèbres qui couvrent la vie terrestre. A chaque station, plusieurs groupes de démons rugissans tâchent de s'emparer | de l'âme, qui, après les vingt-deux épreuves, soutenue par son génie blanc, franchit un arc triomphal, au-dessus duquel brille la lune blanche et presque éclipsée par l'éclat naissant du jour. Audelà de cette porte, Jésus-Christ en juge suprême, sur son trône entouré de chérubins, attend l'âme tremblante. Les expiations purgatoriales sont finies; celui qu'elles ont purifié monte au ciel, celui qui est resté obstiné dans le mal tombe dans l'abîme éternel. Un pareil monitarstvo, mais avec moins de détails, est peint d'ordinaire sur la porte du réfectoire de chaque couvent pour avertir les moines entrant au lieu de leurs seules jouissances physiques, que d'affreuses peines expient les abus.

Les cryptes kijoviennes se composent de deux étages ou cavernes : la première, attribuée à saint Antoine, est la plus grande, la plus riche en reliques illustres de métropolites, princes, évêques; c'est le ciel supérieur. La seconde, dite de Féodose, est moins ornée, quoiqu'elle ait encore des sanctuaires et de spacieuses cellules, où dorment les pères obscurs et tout le peuple des saints. Nous nous enfonçâmes par un couloir étroit dans la première caverne. Ses mille détours, ses portes secrètes, ses escaliers, tantôt montant, tantôt descendant, semblent indiquer l'intention des fondateurs de se ménager des retraites en cas de persécution; c'est un vaste labyrinthe de chambres et de corridors, où çà et là sont taillés des bancs de repos pour les pélerins et les moines d'autrefois; souvent des verroux ferment l'entrée des cellu

|

brûlent des lampes. Nulle part, la voûte,
taillée dans le sable dur, ne pose sur
d'autres étais que des colonnes et des pi-
liers taillés dans ce roc tendre; la ma-
çonnerie paraît à peine autour des prin-
cipales portes. Aussi ces catacombes
n'offrent-elles qu'une faible miniature de
celles de Rome et de Naples; cependant
le vandalisme restaurateur des moines
brille là comme partout: pas une figure
du moyen âge n'est restée, soit aux ico-
nostases des chapelles, soit au fond des
arcades funèbres qui recèlent les bières
en bois des saints. Par une inconcevable
barbarie, on réstaure annuellement ces
bières; chaque année on donne aux mo-
mies un nouveau trousseau, et l'on re-
touche les peintures des légendes qui
surmontent les tombeaux. Ainsi, excepté
les murs et les corps même des confes-
seurs, tout est ici entièrement moderne,
mais moderne à l'orientale;
de sorte que
le voyageur en parcourant ces nombreu-
ses rangées de momies, embaumées
comme celles d'Egypte et de Syrie, peut
se croire un moment aux catacombes
chrétiennes du Liban. Chaque profes-
sion, chaque dignité sociale y conserve
son costume : le patriarche tout doré;
le prélat avec mitre et crosse; l'ermite,
le frère lai, tous y portent un habit dont
la magnificence est en rapport avec le
degré d'honneur propre à chacun durant
sa vie. Un écriteau proclame le nom du
mort au-dessus de chacune de ces tom-
bes, simples comme celles des tsars et
des moujiks, comme celles de tous les
vieux croyans. Partout j'ai remarqué que
l'absence d'ornement sculptural ou ar-
chitectonique est le caractère distinctif
des sépultures orthodoxes.

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La seconde caverne, sans communication apparente avec la première, est également précédée d'une petite chapelle à peintures, mais elle renferme dans son sein beaucoup moins d'appartemens, ce qui fait croire qu'elle ne servait point de demeure aux vivans, mais était simplement pour les morts; elle n'a que six cent trente-sept pieds de longueur, tandis que l'autre en a quatorze cent.

Ces grottes ne m'ont présenté, comme art, qu'une seule chose remarquable : c'est une chapelle, parmi beaucoup d'au

tres insignifiantes, qui a sa porte sainte | baisse par génération, car quand il sera

posée sur deux colonnes, que surmonte un arc en fer à cheval; l'extrême simplicité des chapiteaux et de tout l'ensemble de cette chapelle portent à la croire primițive. Ainsi, un arc moresque, perdu dans ces solitudes, y aurait été fait par des Byzantins en même temps que les Arabes faisaient ceux de l'Alhambra. Il y aurait en Russie plus d'uue preuve à recueillir pour démontrer que ce qu'on appelle art moresque n'est au fond que l'art byzantin. Nous parcourions ces rangées de moines du onzième et douzième siècle, enveloppés de bandelettes, et dont les os noircis et décharnés sont pourtant restés intacts. Le prêtre qui me conduit s'arrête devant chacun d'eux pour me raconter sa vie ; il y en a de si extraordinaires que je regrette de ne pouvoir les mentionner ici; mais cette Histoire des Pères de Kijov, tirée des sources slavonnes, mérite un travail à part.

Je regardais avec terreur les étroites fenêtres carrées, chacune aujourd'hui garnie d'une ou deux vitres, par où l'on passait le pain et l'eau aux malheureux enfouis pour leur vie dans ces cellules, pratiquées aux parois des corridors, et souvent trop étroites pour qu'ils s'y pussent coucher. Dans des temps barbares comme ceux d'alors, il fallait sans doute des prodiges d'ascétisme pour attendrir les cœurs durcis des grands de la terre; il fallait de tels martyrs pour fonder l'Église en Scythie. Ce genre d'ermites, qu'on nomme en russe d'un nom qui correspond à celui de murés, n'étaient pas toujours isolés. On montre une cellule où douze d'entre eux vécurent ensemble, et la légende les dit fils d'une même mère; on montre aussi un saint dont le corps s'enfonce de plus en plus dans la terre, au dire du peuple, qui observe avec anxiété de combien de lignes il

tout-à-fait enfoui l'univers finira.

J'arrivai enfin à la tête de mort placée sur une tombe, et d'où découle constamment une huile miraculeuse, dont les popes oignent les lèvres de leurs fidèles. Cette particularité me rappela des reliques semblables sur le Rhin et ailleurs; et l'abus qu'on en fait jeta dans mon âme de pénibles réflexions, qui m'accompagnèrent jusqu'à ce que je fusse remonté vers la clarté du jour. Un beau soleil brillait alors, et colorait l'ardente verdure et les vignes qui récouvrent ces grottes des saints russes, comme elle's revêtent les catacombes italiennes. Mais les images des murés planaient sur mon imagination; je me rappelais le texte d'Hélyot, qui prouve qu'il y en eut en France comme en Orient. « La coustume, dit-il, estoit autrefois à Vienne en Dauphiné de choisir un religieux que l'on croioit estre le plus avancé dans la perfection et le plus digne d'estre exaucé de Dieu, et on le renfermoit dans une cellule afin qu'il y passast le reste de ses jours dans la contemplation et qu'il y priast sans cesse pour le peuple; c'estoit aussi la pratique de la pluspart des monastères, non seulement d'hommes, mais encore de filles. Il y en avoit, entre autres, dans le monastère de Sainte-Croix de Poitiers; et Grégoire de Tours a descrit les cérémonies qu'on observoit dans la reclusion de ces saintes filles. » Mais ces reclus d'Europe avaient au moins un petit jardin, où ils pouvaient faire quelques pas; ceux des laures d'Orient étaient plongés comme dans des sépulcres. En Russie, ces espèces de stylites occupaient le plus haut degré dans la classe des anachorètes dits parfaits, en slavon schmniks, et revêtus de l'habit angélique comme ne participant plus aux faiblesses de la nature humaine.

CYPRIEN ROBERT.

REVUE.

OEUVRES PHILOSOPHIQUES DE M. LE PRÉSIDENT-RIAMBOURG,

Publiées par MM. T.-H. FOISSET, et l'abbé FOISSET, ancien supérieur
de séminaire (1).

sance de l'auteur est acquise. Nous envisagerons donc M. Riambourg sous divers points de vue les uns, théoriques; les autres, personnels. Occupons-nous d'abord du principal, c'est-à-dire du fond de sa doctrine.

› Si les œuvres de M. Riambourg eussent été déjà publiées quand a paru l'ouvrage de M. Damiron, intitulé Essai sur l'histoire de la philosophie au dix-neuvième siècle, nul doute qu'il n'eût été rangé par la critique de l'ancien globe dans l'école théologique, et l'aurait été avec justice en admettant qu'il suffit pour appartenir à cette école d'une foi catholique sincère hautement avouée et de la résolution prise de repousser toute opinion contraire aux dogmes chrétiens. Mais si l'on eût prétendu indiquer sous cette désignation des esprits concentrés dans l'étude et l'amour de la religion au point de dédaigner les opérations de la pure raison et les observations psychologiques, aucun des écrivains classés dans cette catégorie ne lui aurait appartenu réellement, et M. Riambourg aurait dû moins que tout autre y prendre place.

Voici un homme dont la renommée | bien avancé quand une vraie connaislittéraire n'a pas eu dans le monde un grand retentissement, un philosophe dont les travaux n'ont été jusqu'ici appréciés que d'un public restreint, quoique nombreux. En convenant de ce fait, nous ajouterons avec confiance et conviction que l'énumération des écrivains philosophes de ce temps serait incomplète, qu'il y aurait lacune dans l'histoire des travaux qui ont de nos jours exercé une influence sur le mouvement des idées en philosophie, si une place honorable n'était réservée à M. le président Riambourg. Quels sont, pour obtenir une telle distinction, les titres à produire ? N'est-elle pas un prix assuré pour celui qui unit à la véritable intelligence des questions, à une raison qui les juge avec fermeté, le don de bien exprimer son jugement; pour celui enfin qui, ne relevant d'aucun maître, a su se frayer une voie que personne n'avait précisément ouverte? Tous ces mérites se retrouvent en M. Riambourg. Par les senti, mens et le fond des doctrines, il entre assurément jusqu'à un certain point en communauté avec d'illustres contemporains dont nous rappellerons bientôt le nom. Mais les procédés de son esprit sont tout autres que les leurs, et sa méthode semblerait le rapprocher des adversaires de ses principes; enfin, les devoirs d'une carrière publique, active, laborieuse, constamment associés aux méditations de la pensée, lui donnent aussi un caractère particulier. Suivant nous, le jugement d'un livre du genre de celui que nous avons sous les yeux est

M. de Bonald, M. de Maistre; plus tard, M. de Lamennais, dans l'Essai sur l'indifférence; M. Ballanche, M. d'Eckstein, avec M. de Chateaubriand, dont il est difficile de circonscrire la gloire par le nom de philosophe : voilà les hommes de qui l'influence a le plus contribué à ramener les esprits dans les voies de la religion. Tous tendent au même but; mais ils suivent des routes si différentes qu'il y a quelque chose de forcé à les

(1) Chez Debécourt, libraire, rue des Saints-Pères, 69; 3 vol. in-8°. Prix: 15 fr.

grouper sous le titre d'école. Pour peu qu'on étudie leurs œuvres et qu'on les compare, on est d'abord frappé de la distance qui sépare le point de départ de chacun d'eux, de la liberté entière avec laquelle chacun pose les prémisses dont il fera sortir ensuite toutes ses déductions. Ils ont cela de commun, que tous, leur marche une fois tracée, la suivent sans s'inquiéter des autres, sans même se préoccuper beaucoup de leurs adversaires; tous sont des esprits synthétiques ou veulent l'être, et, comme il arrive, tous ont leur synthèse particulière.

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telligence, ce n'est pas seulement la hauteur de la fonction qu'un homme charge d'accomplir qui doit lui assigner un rang dans l'estime; souvent c'est pour lui un mérite de moins entreprendre lorsque la tâche qu'il s'impose lui paraît essentiellement utile, et qu'en promettant moins de gloire elle exige pourtant de grands efforts. Naturellement assez riche de raison pour dédaigner tout faste de logique, soutenu par une instruction forte et variée, doué d'un discernement calme. et d'une équité d'esprit qui le rendait singulièrement propre à l'exposition historique, à l'analyse et à la critique des systèmes, M. Riambourg avait parfaitement mesuré la nature de ses travaux à ses facultés; je dis la nature, non l'étendue, car l'œuvre à laquelle il voulait consacrer le reste de sa vie dépassait trop évidemment les forces humaines. Ce qu'il a laissé, et qu'il considérait seulement comme des lambeaux de cette œuvre, suffira, nous en avons la confiance, pour lui maintenir dans la mémoire des hommes éclairés une juste réputation.. Revenons à la philosophie et à son en

Ils se ressemblent encore par un autre point; tous donnent au mot philosophie la même étendue; tous en le prononçant ont le même objet immense sous les yeux, quoique chacun l'envisage sous un aspect qui lui est propre. Venus à la suite d'une époque qui a vu les doctrines les plus générales se mêler à tant d'événemens, les principes métaphysiques devenir solidaires de tant de catastrophes, il est arrivé, même aux plus philosophes d'entre eux, que l'abstrait et le positif se sont fréquemment unis dans leur polémique; comme leurs adversaires du dix-seignement actuel. Elle exerce sur la huitième siècle, ils ont considéré les questions à la fois dans leur théorie et dans leurs résultats; comme eux, ils ont appelé philosophie tout labeur de l'esprit humain, pourvu qu'il s'appliquât à des sujets généraux. Mais la philosophie ainsi conçue n'a plus les caractères d'une science; sans commencement et sans fin possibles, sans autres limites que celles de la pensée, dont elle est le noble et puissant exercice, elle est immense comme elle.

jeunesse une puissante influence, quelquefois salutaire, souvent dangereuse, alors même qu'elle semble perdre toute action sérieuse par suite de la succession rapide de professeurs qui ne font que paraitre, et chez qui pourtant, durant leur passage, les idées ont eu le temps de changer deux ou trois fois. Cette mobilité ne doit pas empêcher de reconnaître dans l'enseignement philosophique une sorte de marche suivie et certaines phases bien distinctes. Ainsi, professée au premier temps du rétablissement des études sous le consulat et sous l'empire dans une direction toute sensualiste, la philosophie a reçu tout-à-coup, il y a

On ne peut le nier cependant, il est une science de la philosophie cultivée par tous les peuples sortis de l'enfance; science spéciale, quoique bien vaste encore, dont au dix-septième siècle Des-vingt-cinq ans, une impulsion différente; cartes et Malebranche sont en France les représentans plus que Bossuet et Pascal; au dix-huitième siècle, Locke et Condillac plus que Rousseau et Voltaire. C'est cette science qui doit être enseignée dans les chaires publiques, et qui par suite des circonstances l'est sans suite, sans ensemble et sans fixité; c'est à elle que M. Riambourg a consacré ses laborieux loisirs. Dans l'ordre des travaux de l'in

depuis, il s'en est beaucoup fallu qu'elle ait toujours été rassurante au point de vue chrétien; mais enfin elle a cherché à relever l'homme, elle l'a rendu moins hostile aux doctrines religieuses, elle lui a inculqué des idées et des sentimens dont la religion peut tirer parti pour les tourner à mieux. Les catholiques doivent apprécier tout ce qui est bon en soi et savoir gré de tous les services; ils n'ou

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