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litaire Juif, qui avait embrassé le Chris<tianisme, et après avoir goûté avec tant de plaisir les vives et brillantes expres<sions de Quintilien, la profonde et rapide éloquence de Cicéron, les tours ‹ naturels et délicats de Pline, je m'assujettis à apprendre l'alphabet de la << langue hébraïque et à étudier des mots que l'on ne saurait prononcer qu'en sifflant.Combien cette étude me coûta! combien il me fallut vaincre de diffi<cultés ! combien de fois j'abandonnai mon dessein, perdant toute espérance ‹ d'y pouvoir réussir, et combien de fois <je le repris m'efforçant d'en venir à <bout par un travail opiniâtre ! Mais ‹ enfin, grâce au Seigneur, j'ai la joie de goûter maintenant les doux fruits d'une étude dont les commencemens ‹ m'ont paru si difficiles et si dégoû‹ tans (1). ›

L'éducation, comme elle est encore aujourd'hui, était toute païennè : aussi Jérôme avait eu beaucoup de peine à quitter Platon et Cicéron pour Moïse et Jérémie. Etant déjà à Bethléem, il raconte à Eustochia comment, ayant quitté patrie, père, mère, sœurs et une table où il avait coutume de faire bonne chère, il était venu à Jérusalem pour servir Dieu. ‹ J'avais apporté avec moi, dit-il, les li‹ vres que j'avais amassés à Rome avec beaucoup de soin et de travail, et dont je ne pouvais me passer: tels étaient alors ma misère et l'excès de ma passion, je jeûnais pour lire Cicéron. < Après de longues et fréquentes veilles, ‹ après avoir versé des torrens de larmes, < que le souvenir de mes péchés faisait

couler du fond de mon cœur, je me < mettais à lire Platon, et lorsque, ren<trant en moi-même, je m'appliquais à la lecture des prophètes, leur style dur et grossier me révoltait aussitôt. ‹ Aveugle que j'étais et incapable de voir < la lumière, je m'en prenais au soleil, « au lieu de reconnaître mon aveugle‹ ment. Séduit et trompé de la sorte par « les artifices du serpent antique, j'eus << vers le milieu de la sainte quarantaine < une fièvre qui, pénétrant jusqu'à la moelle de mon corps déjà épuisé par ‹ de continuelles austérités, et me tour

(1) Epist. 18.

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<mentant jour et nuit avec une incroyable violence, me dessécha tellement, ‹ que je n'avais plus que les os. Mon corps était déjà froid. On préparait les funérailles, lorsque tout-à-coup, dans ‹ un ravissement d'esprit, je me trouvai <devant un tribunal. Ebloui de l'éclat ‹ dont brillaient tous ceux qui étaient ‹ présens, je demeurai prosterné contre terre. Le juge m'ayant demandé quelle ‹était ma profession, je lui répondis que ‹ j'étais chrétien. « Tu mens, me dit-il, tu n'es pas chrétien, mais cicéronien; ‹ car là où est tón trésor, là est aussi ton ‹ cœur (1). ›

Alors les ministres de la colère lui firent souffrir de grands tourmens; il promit de ne plus lire les livres profanes, et dans la suite il fut plus passionné pour les livres sacrés qu'il ne l'avait été auparavant pour les auteurs profanes.

Saint Jérôme, comme tous les anciens maîtres de la vie spirituelle, conseillait la vie cénobitique. Il écrit au moine Rus

ticus:

<<< Il faut examiner d'abord s'il vous est << plus avantageux de vivre en particulier << dans la solitude, ou en commun dans << un monastère. Pour moi, je vous con<< seille de vous mettre en la compagnie << des saints, de ne vous point conduire << par vos propres lumières, et de ne vous << point engager sans guide dans des rou<< tes qui vous sont inconnués, parce que « vous pourriez peut-être vous écarter « d'abord et vous égarer tout-à-fait ;' << marcher plus ou moins qu'il ne faut; << vous fatiguer par une course précipi« tée, ou vous arrêter et vous endormir << sur le chemin. La vanité se glisse ordi« nairement dans tout ce que fait un so<< litaire. Pour peu qu'il jeûne et qu'il << demeure dans sa retraite, il se repaît << de l'idée de son propre mérite; il se << méconnaît lui-même; il ne sait plus << ni d'où il est sorti, ni ce qu'il est venu << faire dans le désert; et il ne saurait ni << fixer son imagination, ni retenir sa << langue, condamnant tout le monde, << malgré la défense que nous fait l'apô<< tre saint Paul de juger les serviteurs de « Dieu; ne se refusant rien de tout ce que son intempérance lui suggère, dor

(1) Epist. 21, ad Eustochiam.

« mant aussi long-temps qu'il lui plaît, <<< vivant sans crainte et au-delà de ses «< désirs, se mettant au-dessus de tous << les autres. Je ne prétends pas par là << condamner la vie solitaire; mais je ‹ veux que l'on ne voie sortir de l'école << des monastères que des gens qui soient « à l'épreuve de toutes les austérités qu'il | « faut pratiquer dès que l'on est entré << dans le désert; des hommes dont l'on «< connaisse par une longue expérience << les mœurs et la conduite; qui ne se << soient jamais laissé ni abattre, ni vain<< cre par l'intempérance; qui se plaisent << dans la pauvreté; qui ne s'amusent << point, comme font quelques moines <«< impertinens et ridicules, à vanter les << combats imaginaires qu'ils soutiennent << contre des spectres et des démons, afin << de s'attirer par là l'admiration d'une po«pulace ignorante et crédule et d'attra<< per en même temps leur argent (1).

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Voilà des conseils sages, mais voilà aussi une amère satire contre les faux moines, les solitaires hypocrites du cinquième siècle; car dès cette époque il y avait des hommes qui abusaient de la sainteté de la profession monastique pour tromper les fidèles, thésauriser l'argent des aumônes et commettre d'autres crimes plus énormes encore (2).

Les occupations de Jérôme dans la solitude de Bethléem étaient saintes et utiles à la science ecclésiastique; il traduisit l'Écriture sainte de l'hébreu en latin et fit de savans commentaires. Il paraphrasait, pour sa fille Eustochia, Ezé›chiel, ce prophète des malheurs et de la consolation du peuple de Dieu, lorsqu'il vit arriver, dans l'abjection et mendiant des secours et un abri, les hommes consulaires et les grandes dames de Rome. La ville dominatrice du monde venait de tomber sous les coups des barbares du Nord; elle était devenue le tombeau de ses propres enfans (3). Ces misères furent

(1) Hieron., Epist. 18.

(2) Voyez aussi une lettre à Eustochia.

(5) Quis crederet ut totius orbis extracta victoriis Roma corrueret ut ipsa suis populis et mater fieret et sepulcrum ?... Quotidie sancta Bethleem, nobiles quondam utriusque sexus atque omnibus divitiis affluentes, susciperet mendicantes. D. Hieronym., Comment. in Ezechiel, lib. III, edit. Froben, Basle, 1337, in-folio, tom. 3, P. 400.

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pour Jérôme une effrayante vision : il ne crut plus à rien de durable sur la terre; la seule chose importante est de se préparer par les bonnes œuvres un viatique pour le voyage éternel; car dans ce monde tout ce qui naît meurt, et la vétusté y consume le travail des hommes (1). Il reçut à Bethléem tous ces nobles exilés, ces débris de la puissance et de la grandeur; il quitta tout travail pour gémir sur tant de douleurs, pour pleurer avec ceux qui pleuraient; il préférait faire de bonnes actions à dire et écrire de belles choses; il aimait mieux, dans cette triste circonstance, réaliser dans sa vie les préceptes divins qu'à les paraphraser (2). Il appliquait à Rome et à ses citoyens errans et fugitifs ces paroles d'Ezéchiel :

<< Maintenant, la fin est sur toi, et « j'enverrai ma colère contre toi, et je << mettrai contre toi toutes tes abomina«<tions..... Ils verront venir épouvante ‹ sur épouvante..... Ils passeront d'un << pays à un autre et seront emmenés «< captifs (3). » Et le souvenir de ces calamités rendit ses derniers jours tristes et amers. Saint Jérôme mourut en 420.

Bethléem était devenue l'hôtellerie des pauvres : cette terre de Palestine a toujours été une terre sainte pour les chrétiens; il semblait qu'on s'approchait de la sainteté en s'approchant du Calvaire.

Saint Jean de Chozéba, long-temps après saint Jérôme, établit un monastère entre Jérusalem et Jéricho. Tous les jours il se rendait sur le grand chemin de Jérusalem pour y exercer les œuvres de la sainte charité. Il présentait du pain et de l'eau à ceux qui en avaient besoin;

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Dracon contre l'aristocratie de l'Aréopage, et enlevant à ce corps auguste la

Coup d'œil rétrospectif sur Athènes comparée à plus grande partie de son pouvoir judi

Rome. Droit criminel de Rome naissante. Loi des XII tables.

Pour apprécier les ressemblances et les différences des anciennes républiques de l'antiquité, résumons les principaux traits de l'histoire politique et judiciaire d'Athènes avant de commencer celle de Rome.

Une mobilité inquiète et progressive semble caractériser la physionomie du peuple athénien. Voyez-le, personnifié dans Thésée, arracher aux douze chefs de tribus des douze démes de l'Attique, l'autorité locale et patriarchale, et fondre dans la cité centrale ces élémens rivaux ; ôter au sacerdoce domestique et judiciaire des pères de famille ses plus belles attributions, pour en revêtir des magistrats nommés par la cité, et chargés du dépôt des choses saintes, en même temps que l'interprétation des lois et des jugemens. Ces magistrats n'offrent d'autre garantie conservatrice des vieilles traditions que d'appartenir à la première classe de l'État (2), au sein de laquelle ils doivent être choisis. Voyez encore le même peuple d'Athènes se soulevant avec

(1) Voir la vie dans le no 40, t. vII, p. 258.

(2) Thésée avait fait trois classes dans l'état, et avait repoussé de la participation au pouvoir les deux dernières, celles des agriculteurs et des arti

sans.

ciaire pour le transporter aux Éphêtes : puis l'œuvre de Dracon renversée à son tour, moins à cause des excès de sa sévérité législative que par suite du peu de ménagement qu'il garde pour tout ce qui a ses racines dans le passé. On ne brise pas impunément la chaîne qui lie à l'avenir les temps qui ne sont plus.

La réaction qui a lieu contre le code draconien ne peut être momentanément

apaisée que par le thaumaturge Épimédéré soit appelé par le peuple le plus nide. Il faut qu'un législateur sage et mopassionné et le plus léger à lui donner des institutions qui ne choquent ouvertement aucun des intérêts des diverses classes de l'État et soient entre elles une habile transaction. Solon est chargé de cette œuvre difficile.

Une fatale imprévoyance ou les exigences insensées de ses concitoyens le conduisent à d'immenses concessions envers la démocratie. Si d'un côté il restaure

l'Aréopage, s'il donne aux trois premières classes de l'État les magistratures politiques et administratives, d'un autre côté, il appelle la quatrième et dernière classe à concourir aux jugemens des crimes d'État. C'était livrer à la populace l'antique prérogative du sacerdoce et du patriciat ; c'était ravaler la justice au rang d'un instrument d'arbitraire placé entre les mains des plus basses passions, Alors

les partis ne cessent de s'arracher mutuellement le pouvoir: la tyrannie de Pisistrate s'établit sous les yeux même de Solon; puis l'oligarchie domine sous les trente tyrans; Périclès fonde le despotisme sur la corruption, qu'il déguise par l'élégance des arts et le charme de la parole; plus tard, la démagogie règne avec Cléon, le vil adulateur des passions populaires; enfin, Philippe et Alexandre sèment l'or à pleines mains dans l'Agora, et achètent les orateurs d'Athènes, qui vendent leur patrie après s'être vendus eux-mêmes.

Épouvantés des excès et de l'instabilité des gouvernemens populaires, la plupart des philosophes soupirent, après le régime monarchique; Platon désire un tyran aidé d'un bon législateur; Stobée demande un sage sur le trône.

On ne comprendrait pas qu'un peuple pût supporter pendant une si courte existence tant de révolutions et de calamités, si la légèreté, qui était la première cause de ses maux, n'en avait été en même temps le remède. Les Athéniens étaient des enfans que des hochets distraient des plus grandes douleurs. Les persécutions tyranniques, les guerres intestines, les massacres des factions rivales étaient à peine suspendus par des trèves de quelques jours; de riantes solennités se présentaient, et on s'y livrait avec l'ivresse de la joie et l'enthousiasme de la superstition. Pendant la guerre sanglante du Péloponèse, on célébrait des fêtes sur des débris encore fumans; l'athlète du jour faisait oublier le héros de la veille ; une palme remportée aux olympiques consolait d'une défaite; pour de tels peuples, les grandes douleurs n'avaient rien de bien sérieux, rien ne pénétrait profondément dans ces cœurs et ces imaginations mobiles.

Rome se présente dans l'histoire avec une attitude plus grave et une physionomie plus sévère. Son berceau est placé entre les terreurs de la sombre re ligion des Étrusques et les mâles exercices de la guerre. Elle s'élève obscurément, à l'ombre du foyer domestique, où règne le père de famille. Elle est patiente, parce qu'elle a foi en son immortalité. Elle croit devoir durer autant que lerocher du Capitole. Dans ses évolutions

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sociales elle procède avec lenteur. Comme l'a fait depuis l'aristocratie anglaise, le patriciat romain dispute pied à pied les prérogatives civiles et politiques au peuple qui veut y participer. Jamais il ne va au-devant d'une concession; il résiste, il élude, il ajourne, et ne fléchit que devant une insurmontable nécessité.

<< Il faudra, dit Michelet, plus de deux cents ans aux Latins, aux plébéiens, pour monter dans la cité; deux cents ans pour les Italiens; trois cents ans pour les nations soumises à l'empire. »

Le caractère oriental et primitif est plus fortement empreint dans l'histoire de Rome naissante que dans celle de la Grèce. Le patriarchat s'y montre uni au sacerdoce. Le père de famille conserve dans la vieille Étrurie les traditions de la religion et de son pouvoir sous l'emblême d'un certain nombre de mystérieuses formules. La cité se compose de l'agrégation de ces pères de famille.

Leur pouvoir y reste long-temps fort et incontesté, et c'est là le plus grand antagonisme qui existe entre la constitution romaine et la constitution athénienne.

Pendant qu'à Rome le père avait le droit de vie et de mort dans toute son étendue; à Athènes, le père avait seulement, à l'égard de son enfant, la faculté de ne pas' l'accepter comme membre de la famille. S'il ne le levait pas de terre au moment où il sortait des entrailles maternelles, il exprimait par là que le nouveau-né devait être vendu comme esclave. Il pouvait aussi répudier ou désavouer son fils encore mineur. C'était le bannissement de la famille substitué à la peine capitale.

A l'âge de vingt ans (1), le jeune Athénien était inscrit dans la phratrie, et dès l'instant où il faisait ainsi son premier pas dans la cité, il était émancipé, affranchi de toute dépendance dans sa famille naturelle. Il pouvait alors se marier et devenir chef de famille à son tour.

Le père n'héritait pas du fils; et s'il avait un enfant mâle, il ne pouvait tester pour le priver de sa succession. Ainsi, le droit attique abolissait l'exhérédation,

(1) Voir la Ss. 11 dè la dernière leçon, sur le jugement de Socraté.

préférait ouvertement le fils aux ascendans, et consacrait à son égard le principe d'affranchissement et de séparation. Le droit romain, au contraire, nous présente le père de famille comme étant à la fois chef religieux, chef guerrier et chef politique. Tous les sceptres sont unis dans sa main. Dans l'enceinte de son foyer domestique, aux pieds de ses pénates, il est roi absolu; il est tyran. Avec la terrible formule: Sacer esto Penatibus, il peut frapper de mort tout membre de sa famille, et chacun de ses arrêts est respecté comme un oracle.

Alors même que la puissance paternelle, soumise à des lois, reçoit quelques modifications, l'enfant y est assujetti depuis sa naissance jusqu'à la fin de sa vie. Le père peut le mettre à mort, le vendre jusqu'à trois fois, l'enchaîner et le faire travailler avec ses esclaves. Le fils de famille a beau revêtir la robe virile, être promu aux premiers emplois de la cité, il est toujours mineur à l'égard de l'auteur de ses jours. Le consul Spurius Cassius est jugé et exécuté aux pieds des Lares domestiques. Vers la fin de la république, un complice de Catilina est poursuivi et mis à mort de la même manière.

Dans le système de la loi attique, le mari est un protecteur et non un maître; au lieu d'acheter sa femme par une somme d'argent et d'en faire sa chose, il reçoit de son beau-père une dot pour subvenir aux charges communes du ménage. Le mariage ne se présente pas sous la forme exclusive d'une répudiation de la part du mari: la femme peut accuser le mari aussi bien qu'être accusée par lui; elle trouve auprès des tribunaux justice et impartialité.

Dans la loi romaine primitive, la femme, loin d'être l'égale ou tout au moins la compagne du chef de famille, est considérée comme sa propriété, comme sa chose. Le futur époux donne en signe d'achat une somme d'argent à celui qui doit être son beau-père; puis, avec le fer de son javelot, il partage les cheveux de sa fiancée, lui fait goûter le gâteau sacré, confarreatio, et la fait ensuite asseoir à son foyer; de la sorte, tout se passe sans le consentement de la femme. D'une part, il y a tradition; de l'autre acquisition et prise de possession. Après la confarrea

tio, paraît une autre forme de mariage appelée coemptio : cette forme nouvelle est un progrès évident vers un adoucissement de mœurs. Elle exige le consentement mutuel des époux, et reconnaît par-là à la femme le droit de vouloir et de choisir; elle ne la considère plus comme l'instrument passif de la génération et de la perpétuité de la famille; mais alors encore la mère de famille n'est considérée que comme la sœur de son fils, erat mulier mater-familias viroloco filiæ. Une fois qu'elle était entrée dans la maison conjugale, le mari devenait son maître et son juge; il pouvait la mettre à mort, non seulement dans le cas de violation de la foi conjugale, mais pour des motifs légers; par exemple, lorsqu'elle avait bu du vin et dérobé les clefs.

A Rome, l'autorité du père s'étendait sur tous les membres inférieurs de la gens, sur les cliens et les colons qui s'étaient groupés sous la protection de sa lance et de ses Pénates.

Adversùs hostem æterna auctoritas esto. Hostis, hospes, c'était l'étranger accueilli en vertu du droit d'asile. La ville de Romulus fut fondée sur le droit d'asile, comme celle d'Athènes, où nous avons vu Oreste embrasser en suppliant les autels de Minerve.

L'étranger à Rome devait s'agréger à une famille et se soumettre à la sainte et imprescriptible autorité d'un père.

Ainsi, quiconque avait le jus Quiritium, le droit de la lance et du sacrifice, exerçait une sorte de royauté, religieuse et armée dans le cercle de la famille agrandi par la loi.

Les pères réunis sous le nom de Quirites, formaient le sénat, présidé par le roi ; dans leurs assemblées générales, ils jugeaient les crimes d'État et le petit nombre de délits que chaque père de famille ou patron ne voulait pas réprimer luimême parmi les gens de sa famille. La formule de jugement public contre le criminel condamné était celle-ci : Sacer esto Jovi Capitolino. Toujours la punition du coupable se présente sous la forme d'une expiation sacrée. Dans l'enceinte du foyer domestique, sa tête est dévouée aux dieux Pénates; dans la cité, elle est dévouée à Jupiter, le dieu protecteur de la patrie, Le père condamne

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