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moins vraisemblable que leur action se- | atteint la terre; voilà une horrible pluie rait insensible. qui aura pu durer quarante jours.

Je n'ai pas besoin de réfuter longuement l'influence qu'on attribue souvent à la présence des éòmètes sur les saisons et les produits agricoles, non plus que sur les événemens de la nature des épidémies ou sur les tremblemens de terre, etc. Les instrumens délicats que possède le météorologiste, sont tout-à-fait muets à l'égard de l'influence physique des comètes sur l'état de l'atmosphère et les phénomènes qui en dérivent. Passons à la discussion des problèmes géologiques dans lesquels elles auraient joué un rôle plus ou moins important,

184. En première ligne se présente le système de Buffon, sur l'origine des planètes et de notre globe en particulier. Nous avons dit comment le choc d'une comète, rencontrant le soleil, aurait donné naissance à tout notre système; mais nous avons vu aussi combien peu ce roman de la nature soutient l'épreuve d'une discussion sur le terrain des prineipes les plus élémentaires de la science. Je ne le cite ici que pour mémoire, et je passe à celui de Whiston.

Lé délugé a-t-il été produit par une comėte?

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Il ne s'agit donc que de trouver une grosse comète, et surtout de la faire passer près de notre globe à l'époque du déluge. Or, Whiston en à justement une sous la main, et c'est là la partie séduisante de son système. Nous avons déjà mentionné la comète de 1680, coměte remarquable par sa taille et son éclat, et dont les élémens paraboliques, il est vrai, ne se retrouvent pas ailleurs dans les catalogues, mais qu'il est facile d'identifier avec quelques autres au moyen d'un rapprochement d'époques assez remarquable. Les auteurs rapportent à l'an 1106 une immense comète avec une très grande queue; une autre coměté très grande, celle nommée Lampadias, parut en 531; enfin, l'année de la mort de César, en 43 avant notre ère, une autre comète se montra, laquelle était fort brillante, puisqu'on la voyait avant le coucher du soleil. Or, il est remar、 quable que ces quatre époques soient séparées par un intervalle de 575 ans. On est done suffisamment autorisé à croire que ces quatre apparitions ne sont qu'une même comète, dont 575 ans forment la période. Mais en remontant ainsi par përiodes de 575 ans vers les temps antérieurs, on tombe sur les années 2343 et 2918 avant notre ère, lesquelles ont dû être signalées par l'apparition de cette comète. Si donc l'on veut bien reinarquer que la première de ces deux époques est celle du déluge, à six ans près, si l'on s'en rapporté du texte hébreu; que la seconde donne l'année du déluge, à huit ans près, si l'on préfère la chronologie des Septante, il en résulte clairement, suivant Whiston, que la grande comète de 1680 a dû passer près de la terre à l'époque du déluge.

Le nom que je viens de prononcer est celui d'un contemporain et d'un ami de | Newton. A la fois théologien et astronome, il imagina d'introduire dans la Bible la théorie de l'attraction universelle, et d'expliquer le déluge par l'intervention d'une comête. La terre est composée, selon lui, d'un noyatt central entouré d'eau, laquelle est recouverte d'une croûte solide de médiocre épaissøur. Admettons qu'à l'époque da déluge, une très grande comète, pourvue d'une queue raisonnable, ait passé près de la terre, son attraction aura soulevé les Il faut remarquer encore que si l'on en eaux intérieurés, lesquelles auront brisé | excepte la comète de Biela, cefle de 1680 la croûte qui s'opposait à cette marée a plus approché de l'orbite terrestre d'un nouveau genre, et se seront répán- | qu'aucune autre éomète connue, sa didues par les fissures sur toute la surface. stance minimum à cette orbite ne dépasVoilà ce que Moïse appelle la rupture sant pas 112 rayons terrestres, ou moins des fontaines du grand abîme. Il reste que le double de la distance de la terre à trouver les cataractes du ciel. Or, à la lune. Enfin, on peut encore suppoWhiston les reconnaît facilement dans ser, dans l'intérêt de ce système, que la la queue de sa comète. Supposons que comète de 1680 était beaucoup plus volucette queue soit de l'eau, et qu'elle ait mineuse à l'époque du déluge, et qu'elle

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a diminué depuis cette époque par l'effet | elle correspond verticalement à peu près de la résistance de l'éther. Mais voici aux mêmes points du globe; de sorte quelques considérations qui détruisent cet échafaudage de merveilleux rapprochemens.

que le liquide qu'elle attire a le temps de céder à son action avant qu'elle ne se transporte ailleurs. Or, il en est tout Je néglige les difficultés chronologi- autrement des comètes en général et de ques considérables qu'on pourrait sou- celle de 1680 en particulier. Quand elle lever au sujet de l'époque du déluge; est voisine de la terre, son mouvement car, en admettant la chronologie géné- de translation est extrêmement rapide; rale des Septante, la seule aujourd'hui l'effet qu'elle tendrait à produire dans soutenable, il reste encore sur l'époque un instant, serait neutralisé par celui précise du déluge des incertitudes qui qu'elle tendrait à produire quelques inpeuvent aller jusqu'à 200 ans. Mais je ferai stans après, et qui serait tout autre en remarquer d'abord que toute la théorie conséquence des nouvelles positions de de Whiston repose sur la constance de la comète. Admettons le cas extrême et la période de 575 ans ; ce qui entraîne excessivement improbable où la comète cette conséquence que l'orbite de la co- et la terre seraient parvenues simultanémète n'aurait pas subi depuis le déluge | ment aux deux points du minimum de d'altération sensible. Donc, si la distance leur distance, laquelle eût été de 170,000 de son nœud à l'orbite terrestre était lieues, les mouvemens respectifs de la dans les derniers temps égale à 112 rayons terre et de la comète eussent en peu de de notre globe, ou 170,000 lieues envi- minutes doublé, triplé, décuplé cette ron, elle n'a pas pu être moindre à l'é- | distance. De plus, par suite de la rotapoque du déluge. Telle serait donc aussi tion de notre globe, combinée avec ces le minimum de la distance du centre de déplacemens, l'action de la comète sur la comète à celui de la terre, si en même les eaux dans un méridien eût été aussi temps que la comète arrive à son nœud en quelques minutes combattu par son notre globe arrivait tout juste au point action dans un autre méridien. Ces effets de son orbite qui est le plus voisin de ce se seraient donc mutuellement détruits, nœud. Or, Whiston supposait que la di- | outre que sous aucun méridien les eaux stance de sa comète à la terre, n'avait n'auraient eu le temps de se déplacer. été que de 3 à 4 mille lieues seulement.

En second lieu, Whiston donnait à sa comète une masse très considérable, supposition dont le moindre défaut est d'être très gratuite. Supposer d'ailleurs que le volume et par suite la masse de la comète ont subi par la résistance de l'éther une réduction très grande, entraîne à admettre aussi que son cours a subi une altération proportionnelle; la durée de sa révolution serait donc fort différente de 575 ans.

En troisième lieu, il faut considérer que cette grande masse et cette très petite distance que Whiston attribue à sa comète, ne suffiraient pas encore à la production des effets qu'il prétend expliquer par ce moyen. Car, si la lune, par exemple, exerce sur les eaux de l'Océan une action aussi énergique, c'est que son mouvement angulaire est très lent; que dans l'intervalle de quelques heures, sa distance à la terre varie à peine; que pendant un temps assez long,

Enfin, pour ce qui est de la queue de la comète, Whiston, par l'usage qu'il en fait, est amené à supposer que la matière de la comète elle-même n'est autre chose que de l'eau. Supposition excessivement gratuite, et tellement invraisemblable, que je ne crois pas devoir m'arrêter à la discussion de plusieurs difficultés que soulève cette hypothèse.

185. Je ne dirai qu'un mot de la théorie de Halley, qui croit pouvoir expliquer par le choc d'une comète une partie de l'histoire de la terre. D'où viennent les produits marins qu'on trouve si abondamment jusqu'au sommet des montagnes ? L'astronome anglais suppose que la terre étant arrêtée dans sa course par le choc direct d'une comète, l'Océan dont les eaux ne font pas corps avec la masse du globe, mais sont simplement posées sur sa surface, aura continué sa route avec sa vitesse ordinaire; de là une effroyable marée qui aura envahi les montagnes. Cette hypothèse est con

tredite par l'état de conservation des coquillages dont on veut expliquer la présence dans des régions si élevées audessus du niveau des mers. Ces lames, souvent si petites et si minces, ont conservé leurs crètes, leurs pointes les plus délicates, leurs parties les plus fragiles; de sorte qu'on ne peut admettre qu'elles se soient logées si haut par l'effet d'un transport violent, brusque et instantané. Je ferai remarquer par occasion que si le mouvement de translation de la terre était complètement arrêté par une cause quelconque, notre globe obéissant dès lors à sa seule gravitation vers le soleil, s'en irait tomber dans cet astre, et qu'il ne mettrait guère que deux mois à faire le voyage.

Mais une comète pourrait choquer la terre, sans détruire totalement sa vitesse, et dans ce cas, il y a encore largement lieu à d'immenses cataclysmes. L'axe, les pôles, la vitesse, la durée de l'année seraient changées, et la surface du globe éprouverait une révolution mortelle à tous les êtres vivans. On a eu recours à cette supposition pour expliquer le changement de climats que quelques parties de la terre auraient subi, au dire de certains naturalistes, qui se fondent sur la présence à la surface du sol, de nombreux débris d'animaux qui n'appartiennent pas à ces zones. On a attribué également à un choc de comète la singulière dépression du sol d'une partie de l'Asie; dont 18,000 lieues carrées sont beaucoup au-dessous du niveau de la mer Caspienne. Nous ne pouvons nous arrêter à la discussion de ces systèmes ; disons seulement qu'aux champions des comètes, les physiciens et les géologues opposent d'autres systèmes, d'autres suppositions à peu près aussi solides ; et que les uns et les autres ne sont pas au bout de leurs disputes et de leurs recherches.... ut inquirant semper, comme dit l'Écriture.

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186. En résumé, les rapports des comètes avec notre globe paraissent avoir été tout à fait inoffensifs jusqu'ici, et rien n'indique qu'ils soient bien menaçans, si l'on considère l'avenir. C'est là, du reste, une question sans intérêt, surtout pour le chrétien qui croit à la future dissolution de ce monde. Chacun des jours que le soleil éclaire, peut voir s'éteindre ce

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merveilleux flambeau ; chaque heure qui s'écoule pour nous, peut être l'heure suprême de l'univers. A l'instant que Dieu a désigné pour éclairer son agonie, tous ses ressorts se briseront; toutes ces forces qui en maintiennent les diverses parties, et qui en règlent les merveilleux mouvemens, ces forces que l'Évangile appelle, les vertus des cieux, se troubleront, se mêleront, s'évanouiront, et abandonneront au chaos tous ces corps célestes, qui se balancent avec tant d'ordre dans l'espace infini. A cet arrêt divin, plus d'un astronome, sans doute, refusera de souscrire ; il se demandera si les destinées de tant de milliers de mondes sont à ce point enchaînées à celle de la terre; de la terre qui n'est qu'un point atomique, perdu, oublié, insensible au milieu de tant et de si vastes systèmes : il dira que le Christ en traçant ainsi le drame de la destruction universelle, ignorait les rapports des diverses parties de l'univers, qu'il en ignorait la grandeur et la composition, lui qui subordonnait à la terre tout ce qui existe dans les régions infinies de l'espace. Oh! non; la parole de notre Évangile n'est pas vaine, et le chrétien éclairé l'accepte avec une foi égale à celle du plus humble des croyans. Nous ne disputons pas aux astronomes les merveilleux résultats de leurs observations et de leurs calculs; nous croyons comme eux, et plus qu'eux peut-être, à ces régions d'infinie profondeur, où se succèdent des mondes sans nombre et sans bornes; mais nous savons aussi que

Par delà tous ces cieux le Dieu des cieux réside; nous savons qu'il y a deux choses plus grandes que cette immensité matérielle; d'abord le Dieu qui l'a faite,.... et puis, l'homme dont l'intelligence atteint ces régions qui s'étendent si loin au delà de la portée de sa vue. Pour qui apprécie l'homme non par sa nature matérielle, mais par cette partie de son être qui est incommensurable avec la matière, il n'y a rien qui étonne si le monde tout entier appáraît comme création secondaire, liée par ses destinées à celles de l'humanité. Telles sont les hautes pensées dans lesquelles se complaît l'esprit du chrétien. Quelques uns de nos frères, je le sais, timi

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des en face de la science, n'osent à ce | point élever l'homme, et rapetisser l'univers; trop dépourvus du saint orgueil de leur nature, trop oublieux de la hauteur à laquelle Dieu l'a élevée en l'unissant à la sienne. Les ramener à des idées plus harmoniques avec notre foi commune, et justifier celles que nous proclamons

icí, est une tâche que nous entreprendrons quelque jour; ce sera là la fin, le résumé, et je dois le dire, la pensée intime qui aura présidé à ces leçons.

L.-M. DESDOUITS,

Professeur de physique au Collége Stanislas.

Littérature.

COURS SUR L'HISTOIRE DE LA POÉSIE CHRÉTIENNE. CYCLE DES APOCRYPHES.

NEUVIÈME LEÇON (1).

Transformation des légendes au treizième siècle.Joseph d'Arimathie et le saint Graal. - Traductions en vers des légendes évangéliques; Gautier de Coinsy. → La Genèse et le poème de l'Assomption d'Herman. - Des légendes apocryphes dans la décoration des églises.

Nous avons conduit l'histoire du cycle des apocryphes jusqu'au treizième siècle, et nous l'avons vu s'étendre de jour en jour. L'imagination pieuse du moyen âge y a fait entrer successivement tous les personnages dont le nom figure dans la prédication évangélique et dans le drame de la Passion. Apôtres, disciples, rois, bourreaux, et jusqu'à cet être abstrait qu'on appelle le peuple juif et qui nous est apparu sous le vêtement étrange d'Ahasverus, sont venus s'y placer à côté des aïeux et des parens du Sauveur. Mais actuellement le poème est clos; il va entrer dans une nouvelle phase. Le corps des légendes ne s'accroîtra plus, il se développera. La poésie chrétienne ne créera plus, mais elle coordonnera et embellira ses conceptions antiques. Nous ne verrons plus, comme par le passé, s'élever à chaque siècle une figure nouvelle; mais celles que nous connaissons se montreront désormais plus brillan

(1) Voir la huitième leçon dans le no 44 ci-dessus, page 92.

tes et plus habilement groupées ensemble. Aux légendes en prose grecque ou latine vont succéder des épopées et des drames rimés en langue romane. C'est à dater du treizième siècle en effet qu'on voit les trouvères et les facteurs de miracles s'emparer des traditions évangéliques et les transporter dans l'idiome vulgaire sous la forme de mystères, de lais ou de romans féodaux.

La plus curieuse, sinon la plus commune de ces transformations, est celle que nous a montrée l'Histoire de sainte Anne, analysée dans notre dernière leçon. Cette petite épopée caractérise assez bien l'espèce de baptême que recevaient des poètes séculiers les histoires orientales de Joachim et de Phanuel. Le treizième et le quatorzième siècle nous en offriraient sans doute beaucoup de semblables, si les poésies de ce temps d'aventureuse mémoire nous étaient arrivées en plus grand nombre. Tous les esprits alors étaient à la chevalerie. Les conceptions galantes et pieuses du cycle de la TableRonde et du Graal régnaient sur toutes les imaginations. Depuis Abraham jusqu'à Joseph d'Arimathie, tous les hommes de la Bible étaient barons ou paladins. On se rappelle ce passage de la très mellifluente histoire de Perceforest, cité dans notre troisième leçon, où Pilate est souverain chevalier des Juifs il y a beaucoup de métamorphoses pareilles

dans les romans du Graal, à commencer par Joseph d'Arimathie lui-même, qui est, dit un roman manuscrit de la Bibliothèque royale, le fondement de toute chevalerie.

Le rôle qu'on a fait à ce saint personnage dans la littérature féodale ne tient que de fort loin à notre sujet. Toutefois nous en dirons un mot, parce que son nom revient de temps en temps dans les légendes évangéliques, et que la manière dont on le pose dans les poèmes du Graal et de la Table-Ronde est un curieux échantillon du travail des trouvères sur les traditions religieuses.

et

Ce n'est pas tout, les poètes du treizième et du quatorzième siècle qui, sur de vieilles fables galloises, composèrent les romans de la Table-Ronde ajoutèrent à la mission tout apostolique de Joseph d'Arimathie un rôle chevaleresque, que leurs devanciers avaient à peine indiqué. Sous leur plume, l'évêque Joseph devint le chef d'une sorte de franc-maçonnerie guerrière et pieuse.

A les en croire, il aurait hérité, après la passion, de la coupe dans laquelle le Sauveur avait fait la cène, Cette coupe, qu'ils appellent du nom de Graal, était douée des vertus les plus merveilleuses. D'abord il y avait dans sa forme quelque chose de mystérieux et d'ineffable que le regard humain ne pourrait bien saisir, que la langue humaine ne saurait décrire complètement. Du reste, pour jouir de sa vue, même imparfaite, il fallait être

L'Évangile ne fournit que peu de renseignemens sur Joseph d'Arimathie. Nous y apprenons seulement qu'il était de la tribu d'Ephraïm et l'un des principaux habitans de Jérusalem. Il assista au jugement qui condamna Jésus-Christ, mais il ne prit point part à cette sentence ini-baptisé. Le Graal rendait lui-même des que. Après la Passion ce fut lui qui détacha de la croix le corps du Sauveur, l'ensevelit chez lui dans un sépulcre de pierre. Là se bornent les documens authentiques qui le concernent. La tradition de bonne heure embellit son histoire. Les Grecs déjà l'avaient ornée de plusieurs circonstances merveilleuses ; mais c'est chez les poètes anglo-normands qu'elle s'est enrichie des détails mythologiques dont nous allons donner une idée.

Après la Résurrection, disent-ils, Joseph d'Arimathie inspiré, comme tous ceux qui avaient approché de JésusChrist, du zèle de la prédication, avait abandonné sa ville natale, et s'était mis à annoncer l'Évangile. L'apôtre saint Philippe lui ayant imposé les mains, l'envoya vers les îles de l'occident. Il partit aussitôt, et traversant au milieu des périls les monts et les mers, il arriva en Angleterre, moins de dix ans après l'Ascension. Joseph d'Arimathie convertit à la foi la population de cette ile, y fonda des églises et y institua des évêques, avec lesquels il resta long-temps en relation quand d'autres intérêts l'eurent rappelé sur le continent. A l'appui de ces faits imaginaires, les légendaires et les trouvères apportent une collection de lettres tout aussi authentiques (1).

(1) Usserius, Antiquitates eccles. Britan., cap. 2.

oracles par lesquels il prescrivait tout ce qui, dans les cas imprévus, devait être fait pour l'honneur de son culte. Ces oracles étaient miraculeusement figurés à la vue en caractères écrits sur la surface du vase, et disparaissaient aussitôt qu'ils avaient été lus.

Les biens spirituels attachés à la vue et au culte du Graal se résument en une certaine joie mystique, pressentiment et avant - coureur de celle du ciel. Quant aux biens matériels, il tenait lieu à ses adorateurs de toute nourriture terrestre, les maintenait dans une jeunesse éternelle, guérissait leurs blessures, etc., etc.

Pour la conservation de cette coupe précieuse, Joseph d'Arimathie avait créé un ordre de chevalerie qui, selon la plupart des romanciers, s'éteignit à sa mort. Alors les anges l'emportèrent dans le ciel où ils la conservèrent jusqu'à ce qu'il se trouvât une lignée de héros dignes d'être préposés à sa garde et à son culte. Le chef de cette lignée fut un prince de race asiatique appelé Pérille, qui vint s'établir dans la Gaule, où ses descendans s'allièrent ensuite aux descendans d'un ancien chef breton (1).

Les destinées de cette corporation religieuse et guerrière, qui sont l'objet de longs et nombreux ouvrages,

l'histoire

(1) Fauriel, Romans chevaleresques, Revue des Deux-Mondes, 1832.

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