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L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE,

RECUEIL RELIGIEUX,

PHILOSOPHIQUE, SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE.

TOME VIII.

No 43. 1839.

L'UNIVERSITÉ

CATHOLIQUE.

Numéro 43. Juillen 1839.

Sciences Historiques.

COURS D'HISTOIRE DE FRANCE.

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Nous avons constaté l'existence du paganisme, légalement insaisissable, et dominant intérieurement la société ; paganisme dans le pouvoir, essentiellement despotique, c'est-à-dire, insouciant du bien-être des peuples, et sacrifiant tout à son intérêt propre, à sa suprématie, à son orgueil; paganisme dans les mœurs publiques et privées, profondément sensuelles et frivoles; dans les subtilités de la philosophie, superstitieuse et douteuse : toutes dispositions essentiellement contraires aussi à la foi catholique, qui est esprit et vie, esprit d'abnégation et d'amour, vie de vérité.

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De ces faits intimes devaient suivre trois sortes d'événemens, les uns providentiels et imprévus, les autres naturels et de production : 1° l'invasion, châtiment commencé, suspendu et toujours

(1) Voir la 12 leçon dans le no 40, tom, v1, p. 249.

menaçant; 2o l'épuisement social et la désorganisation administrative; 3o les divisions intestines et la guerre civile.

Le pape saint Gélase, justifiant l'abolition des Lupercales contre les païens et les demi-chrétiens, qui attribuaient les malheurs publics à l'abandon des traditions et des dieux de la nation, leur répondit: Certains hommes, assis dans leurs maisons, ne sachant ni ce qu'ils disent, ni ce qu'ils affirment; prétendant juger les autres, quand ils ne <se jugent pas eux-mêmes...; enseignant ‹ avant d'apprendre, sans examen, sans ‹étude des causes, sans chercher la rai< son des choses, répandent inconsidé

rément ce qui leur vient à la bouche... < Les Lupercales manquaient-elles lors<que Alaric prit Rome ?... On faisait les

Lupercales lorsque Anthemius arriva, et il y eut une affreuse contagion...... ‹ Mes prédécesseurs ont réclamé sans ‹ être écoutés. Les Lupercales ont continué, l'empire est aux abois.... Sontce les Lupercales supprimées ou plutôt nos mœurs qui causent tant de vols, <d'homicides, d'adultères, d'iniquités, l'oppression des pauvres, la perte des bonnes causes, le succès des mauvai‹ses, une perversité inouïe et générale, et enfin, ce qui surpasse tont, la faus‹ seté envers Dieu, les sacriléges, les

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L'invasion barbare était donc la coignée frappant déjà la racine de l'arbre, et justifiant les paroles des nouveaux voyans.

Dieu a toujours ainsi en réserve des coups inattendus et décisifs, mais sans suspendre le cours naturel des choses, qui n'exécute pas moins ses desseins, et qui amène le châtiment au temps marqué. La maladie tue aussi bien que le fer ou la foudre, quoique plus lentement; les vices invétérés, sans amendement, et surtout l'indifférence envers la foi connue, c'est-à-dire, envers la seule régénération possible, détruisent à la fin une nation indocile. Le vieux monde se minait par ses plaies secrètes, par son incurie obstinée. Comme il arrive alors infailliblement, le mouvement s'allanguit, sans qu'on sache pourquoi; il y a un malaise général qu'on ressent et qui ne se voit pas. L'organisation sociale se relâche et se détraque ; et s'il survient la moindre secousse du dedans ou du dehors, tout est compromis; c'est une crise, une explosion violente. Si le calme reparaît un moment, si quelque énergie se manifeste, c'est une intermittence qui fait croire qu'on touche à la fin et que tout se rétablit. On se trompe; la révo

pratiques magiques, détestables même aux païens? Voilà ce qui fait toutes nos adversités...... On ne veut pas que cela vienne par jugement divin, mais par la rencontre d'une vaine supersti<tion; je ne m'en étonne pas, on veut ‹ couvrir ainsi les crimes et les méfaits. Les hommes prétendent employer l'action du ciel et des astres, pour être <induits dans une erreur fatale, dans une nécessité de pécher, et pour attribuer leur perversité au ciel, non à leur propre cœur (1). N'est-ce pas là ce qu'avaient déjà dit saint Pierre-Chrysologue, Salvien? ce que répétaient constamment les saints prélats, prêtres et solitaires? savoir que toutes ces calamités, « guerres, contagions, nielles, << famines, n'étaient pas des malheurs des « temps, mais des châtimens de Dieu »; qu'il fallait renoncer aux vices, si on voulait de la prospérité (2)? Il me semble voir ici la grotesque figure de Gibbon, fendant sa bouche d'un ricanement sardonique, pour défendre l'innocente impudence des Lupercales contre les préjugés et l'absurdité du saint pontife (3). Bien d'autres, comme Gibbon, satisfaits de prendre leur pâture ici-bas, le nez en terre, et n'estimant réelles que les choses palpables, jusqu'où la superbe perspi-lution travaille sourdement ; car il reste cacité de leur intelligence peut s'allonger, prétendent aussi ne rien admettre qui dérangeât la tranquillité de leur circulation animale, politique ou littéraire; et pensant enchaîner Dieu par leur scepticisme, ils nient toute intervention de Providence céleste aux affaires humaines, ou du moins ils n'y consentent pas. Mais nonobstant, les événemens tombent d'en haut, renversent toutes les prévisions, les probabilités, et se font comprendre de ceux qui regardent à la lumière du soleil de justice. Dieu apparemment sait encore aujourd'hui ce qu'il veut, et il n'a pas perdu sa puissance depuis qu'il annonçait à Jérémie les châtimens dont il allait frapper son peuple endurci (4).

(1) S. Gelas., ep. 2, contra Andromachum. (2) S. Petr. Chrys., serm. 16, 20, 21, 43; Euseb. Emes. Homil. 24.

(3) Gibb. 56.

(4) Voyez dans les Méditations de Bossuet celles du 97 au 109 jours.

toujours l'agitation de l'ambition privée, la fièvre des états malades. Les médiocrités surgissent de toutes parts, se croyant d'autant plus habiles qu'elles sont plus promptes et plus avides. Quiconque a la chance ou l'envie de s'élever, s'estime indispensable. La facilité de parvenir en fait disparaître le péril et l'instabilité. Plus la fortune est glissante, plus on se hâțe; car il faut si peu de temps alors pour en tirer profit! Tous disent: Me voilà. On ne voit plus que des hommes d'état, et jamais il n'est plus difficile d'en trouver. Cependant, il y a toujours assez d'hommes pour conduire les autres, si on voulait les connaître ; mais les hommes de sens et de probité, qui valent encore mieux pour administrer que les hommes de talent, ne paraissent plus. On les ignore, on les écarte, ou ils se retirent; ils ne sont qu'une gêne, et l'état est livré à l'intrigue, premier et dernier signe des révolutions politiques. Des princes faibles ne savent

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