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taux de ses devoirs, est encore le seul moyen
qu'on puisse employer pour lever ces fouler
de difficultés qui se présentent sur l'origine
de l'inégalité morale, sur les vrais fondemens
du corps politique, sur les droits réciproques
de ses membres, et sur mille autres questions
semblables, aussi importantes que
mal éclair-

cies.

En considérant la société humaine d'un regard tranquille et désintéressé, elle ne semble montrer d'abord que la violence des homines puissans et l'oppression des foibles: l'esprit se révolte contre la dureté des uns, on est porté à déplorer l'aveuglement des autres; et comme rien n'est moins stable : parmi les hommes que ces relations extérieures que le hasard produit plus souvent que la sagesse, et que l'on appelle foiblesse ou puissance, richesse ou pauvreté, les établis semens humains paroissent au premier coupd'oeil fondés sur des monceaux de sable mouvant ce n'est qu'en les examinant de près, ce n'est qu'après avoir écarté la poussière et le sable qui environnent l'édifice, qu'on apperçoit la base inébranlable sur laquelle il est' élevé, et qu'on apprend à en respecter les fondemens. Or, sans l'étude sérieuse de l'homme de ses facultés naturelles, et de leurs dévélop

!

pemens successifs, on ne viendra jamais à bout de faire ces distinctions, et de séparer, dans l'actuelle constitution des choses, ce qu'a fait la volonté divine, d'avec ce que l'art humain a prétendu faire. Les recherches politiques et morales, auxquelles donment lieu l'importante question que j'examine, sont donc utiles de toutes manières, et l'histoire hypothétique des gouvernemens est pour l'homme une leçon instructive à tous égards. En considérant ce que nous serions devenus, abandonnés à nous-mêmes, nous devons apprendre à bénir celui dont la main bienfaisante, corrigeant nos institutions, et leur donnant une assiette inébranlable, a prévenu les désordres qui devroient en résulter, et fait naître notre bonheur des moyens qui sembloient devoir combler notre misère.

Quem te Deus esse

Jussit, et humanâ quâ parte locatus es in re,

Disce.

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J

AVERTISSEMENT

SUR LES NOTES.

▲ 1 ajouté quelques notes à cet ouvrage, selon ma coutume paresseuse de travailler à bâton rompu; ces notes s'écartent quelquefois assez du sujet, pour n'être pas bonnes à lire avec le texte. Je les ai donc rejetées à la fin du discours, dans lequel j'ai tâché de suivre de mon mieux le plus droit chemini. Ceux qui auront le courage de recommencer , pourront s'amuser la seconde fois à battre les buissons, et tenter de parcourir les notes; il y aura peu de mal que les autres ne les lisent pas du tout.

QUESTION

PROPOSÉE PAR L'ACADÉMIE

DE DIJON.

Quelle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes, et si elle est

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autorisée

par la loi naturelle ?

SUR L'ORIGINE

LES FONDEMENS

ET LES

DE L'INÉGALITÉ

PARMI LES HOMMES.

C'est de l'homme que j'ai à parler, et la

question que j'examine m'apprend que je vais parler à des hommes; car on n'en propose point de semblables quand on craint d'honorer la vérité. Je défendrai donc avec confiance la cause de l'humanité devant les sages qui m'y invitent, et je ne serai pas mécon tent de moi-même si je me rends digne de mon sujet et de mes juges.

Je conçois dans l'espèce humaine deux sortes d'inégalité; l'une que j'appelle naturelle ou physique, parce qu'elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du corps, et des qualités de l'esprit ou de l'ame;

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