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MOIS DE JUILLET.

Séance du vendredi 2.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et la rédaction en est adoptée.

Il n'y a pas de correspondance officielle.

M. DE SAULCY lit le Rapport suivant, au nom de la Commission de numismatique,

MESSIEURS,

Le concours de cette année portait exclusivement sur deux ouvrages:

1° Recherches sur les monnaies de Charles II, comte de Provence, par M. Blancart.

2o L'Art gaulois, etc., par M. Eugène Hucher.

Chacun de ces ouvrages était digne d'estime et méritait toute l'attention de la Commission qui les a examinés avec un soin particulier. Voici le résultat de son examen :

Le travail de M. Blancart, déjà présenté en manuscrit au concours de l'an dernier, doit se composer d'une dizaine de cahiers, dont un seul est imprimé.

La Commission, prenant en considération la détermination adoptée par elle au sujet du livre de M. le baron D'Ailly Sur les Monnaies de la république romaine, en cours d'exécution, a cru de son devoir d'appliquer au travail de M. Blancart la même cause d'atermoiement et non de rejet, lant s'en faut. En conséquence, la Commission ne s'est plus trouvée en présence que du livre de M. Hucher.

Ce livre, dont la forme paraît singulière au premier abord, pour une raison que nous allons dire, n'en est pas moins un livre excellent et rempli d'intérêt. Le reproche que certains esprits pourraient lui adresser est le suivant. Les monnaies y sont représentées avec un grossissement considérable (20 fois environ), de façon qu'aucun des détalis des types ne puisse échapper au lecteur. En d'autres termes, les figures des monnaies sont exactement celles que l'on produirait en soumettant les pièces elles-mêmes à l'action d'une trèsforte loupe. Est-ce un vice? Est-ce une qualité? Cela dépend du point de vue auquel on se place, et nous n'hésitons pas à dire qu'une fois le but que M. Hucher s'était proposé connu, il est impossible de ne pas applaudir au parti qu'il a pris. M. Hucher voulait initier toutes les classes de lecteurs à ce que l'on peut à bon droit nommer L'art gaulois, et, pour cela faire, il était indispensable de présenter jusque dans leurs moindres détails les types numismatiques

qui seuls peuvent nous faire comprendre l'art de nos pères. M. Hucher, qui à une solide érudition joint un remarquable talent de dessinateur, avait depuis longtemps dirigé toutes ses études sur l'his toire monétaire des Gaulois. Il avait réussi à former à grands frais une riche collection de monnaies gauloises; il lui a donc été facile de faire dans ses cartons, comme dans toutes les collections qui lui ont été ouvertes avec empressement, un choix intelligent des pièces les plus intéressantes, quant à la variété et à la complication sui generis des types. Ce choix fait, il a reproduit tous ces types avec son talent hors ligne, et a constitué ainsi, pour les artistes de toutes les classes, un très-précieux répertoire.

Mais M. Hucher ne s'est pas borné à cela. A côté de l'artiste, le numismatiste érudit réclamait sa part du travail, et cette part a été belle. Naturellement au courant de tous les progrès qui ont été faits dans la science de la Numismatique gauloise depuis les travaux des Lagoy, des La Saussaye et des Lelewel, M. Hucher a profité de l'oc casion pour planter un solide et brillant jalon sur ce terrain défriché depuis moins d'un demi-siècle; car, il faut bien le confesser, jusqu'à la création de la Revue de numismatique française, en 1836, les monnaies de nos aïeux, les Gaulois, avaient été dédaigneusement rejetées par tous les savants, comme indignes de leurs études. En un mot, le travail de M. Hucher est, au point de vue numismatique pur, un vade-mecum désormais indispensable à quiconque voudra se livrer à l'étude des antiques monnaies de la Gaule.

En conséquence, la Commission, touchée du double mérite du travail de M. E. Hucher, n'hésite pas à proposer à l'Académie de donner à l'auteur le prix fondé par feu Allier de Hauteroche.

L'Académie adopte les conclusions du Rapport.

L'Académie se forme en comité secret.

La séance étant redevenue publique, M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, au nom de la Commission des travaux littéraires, saisie successivement par l'Académie des lettres de candidature pour la place d'auxiliaire vacante par suite du décès de M. SainteMarie Mévil, fait connaître la désignation que cette Commission, après avoir consulté les éditeurs du Recueil des historiens occidentaux des croisades et en avoir mûrement délibéré, croit devoir présenter à la sanction de la Compagnie. Les candidats sont, dans l'ordre de leur inscription, MM. Lecoy de la Marche, Meyer, Guérin, Rocquain, Bonnardot, tous archivistespaléographes; mais, comme il en est un dans le nombre, M. Meyer, dont les titres, il y a plusieurs années, avaient déjà fixé le choix de l'Académie, et qui même a rempli pendant quelque temps, à sa pleine satisfaction, les fonctions d'auxiliaire, témoin la belle découverte de la Chronique de Primat

faite durant une mission en Angleterre dont l'Académie l'avait chargé, la Commission n'hésite pas à proposer unanimement à l'Académie de rendre à M. Meyer la place qu'il n'avait résignée qu'à regret, par suite de la nécessité accidentelle d'une option avec les fonctions d'archiviste aux Archives de l'Empire. L'Académie décidant de passer immédiatement au vote, M. Meyer est de nouveau nommé auxiliaire de ses travaux, à la majorité de 17 voix contre 1 donnée à M. Lecoy de la Marche. M. DELISLE ayant cédé son tour de parole, M. DE WITTE fait la communication suivante :

<< Mon ami M. Wolfgang Helbig, un des secrétaires de l'Institut archéologique, vient de m'envoyer de Rome les photographies d'une statue d'Amazone, trouvée, il y a peu de temps, au coin du vicolo di San Nicolà in Tolentino, c'est-à-dire sur l'emplacement des jardins de Salluste. Cette statue a été achetée pour le Musée de Berlin par les soins de M. Helbig. On dit que c'est la plus belle des Amazones connues, et, en effet, si l'on en juge par les deux photographies que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, on peut se convaincre que cette statue est une œuvre de sculpture des plus remarquables, exécutée par un habile artiste grec. Le type est celui de l'Amazone du Vatican (1).

» Dans la lettre qui accompagnait cet envoi, on n'indique pas les mutilations que cette statue a subies. Mais en examinant les photographies, on s'aperçoit que la tête, parfaitement antique, a été séparée du corps. Les bras sont modernes, du moins en grande partie, ainsi que l'appui sur lequel pose la main gauche. Il serait possible que le bras droit, qui est levé et replié au-dessus de la tête, fût antique dans quelques parties; les pieds paraissent de travail ancien. L'extrémité du nez et peut-être la

(1) Voyez sur les statues d'Amazones un travail de M. Otto Jahn, Berichte der sächs. Gesellschaft der Wissenschaften, 1850, p. 32 et suiv.Cf. Schoell, Philologus. t. XX, p. 412 et suiv. Voyez surtout le remarquable travail de M. A. Klügmann, Rheinisches Museum, Neue Folge, t. XXI, 1866, p. 324 et suiv.

lèvre inférieure ont été restaurés. Quoi qu'il en soit, la tête est d'un caractère noble et distingué; le torse est admirablement modelé et le vêtement léger qui est attaché sur l'épaule droite retombe sur le corps et sur les cuisses en plis élégants. Du reste, la vue des deux photographies fait ressortir beaucoup mieux que je ne saurais le dire le mérite de cette belle statue. >>

M. Dumont poursuit la lecture commencée de l'Exposé des principaux résultats de son dernier voyage en Thrace. - Quelques observations lui sont adressées par MM. DE WAILLY et MAURY.

M. MÉRIMÉE présente à l'Académie, par une lettre adressée au Secrétaire perpétuel, en date du 1er juillet, une demande formée par M. Capelle, bibliothécaire de la Cour impériale de Montpellier, à l'effet d'obtenir, pour la bibliothèque de cette Cour, la concession de divers ouvrages publiés par l'Académie. Renvoi à la Commission des travaux littéraires.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

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1o Au nom de M. MAURY, la 3 édition, revue et considérablement augmentée, de son livre ayant pour titre : La terre et l'homme, ou Aperçu historique de géologie, de géographie et d'ethnologie générales (1869, 4 vol. in-12).

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2o Au nom de M. O. Jahn, correspondant, les ouvrages ou mémoires ci-après: I. ED. GERHARD: Ein Lebensabriss (1868, in-8°); II. Aus der Alterthumswissenschaft populäre Aufsätze (1 vol. in-8° de 420 pp., avec 8 planches et des bois); III. Perseus, Herakles, Satyrn auf Vasenbildern und das Satyrdrama (Extr. du Philologus); IV. Kottabos auf Vasenbildern (in-8°); - V. Mémoires (en allemand) concernant les représentations sur les vases relatives à l'industrie et au commerce, lus à la Société royale des sciences de Saxe (Classe de philologie et d'histoire), le 24 mai 4867, in-8°.

3o Les antiquités primitives de la Norvège, par E. Beauvois (1869 in-8°).

4o Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest: 1869, 400 livr.

5o Revue africaine 1869, mai.

6o Le cabinet historique: 1869, avril-mai.

7° L'Investigateur : 1869, mars-avril.

Séance du vendredi 9.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Il est donné lecture de la correspondance officielle.

M. ELIE DE BEAUMONT, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, par une lettre du 7 juillet, adressée au Président de l'Académie, le prie de vouloir bien inviter l'Académie à désigner le lecteur qui devra la représenter dans la séance publique des cinq Académies du samedi 14 août prochain. - Cette désignation est renvoyée au vendredi 23 juillet.

M. le SECRÉTAIRE perpétuel notifie à l'Académie la triste nouvelle qu'il vient de recevoir de la mort de M. Berbrugger, l'un de ses plus anciens correspondants, conservateur de la bibliothèque et du musée d'Alger.

L'Académie se forme en comité secret pour entendre le Rapport de la Commission chargée d'examiner les ouvrages envoyés au concours du prix Gobert en 1868.

La séance étant redevenue publique, M. DELISLE commence la 2. lecture de son Mémoire sur les ouvrages de Guillaume de Nangis. Sont présentés à l'Académie :

4° Au nom de M. LITTRÉ, la 22o livraison de son Dictionnaire de la langue française (POR-PYX).

2o De la part de l'Académie impériale des sciences de Vienne : I. Comptes-rendus des séances de la classe de philosophie et d'histoire : vol. LIX, 1868, cahiers 4-4;- II. Fontes rerum Austriacarum: Diplomataria et Acta: vol. XXVIII, sect. 2; - III. Archiv für Österreichische Geschichte vol. XL, part. 4.

:

3o Au nom de M. Weil, correspondant, De l'ordre des mots dans les langues anciennes comparées aux langues modernes. Question de grammaire générale, reproduction d'une thèse jadis soutenue devant la Faculté des lettres de Paris, et formant actuellement le 3 fascicule d'un Recueil publié par la librairie Franck, sous le titre de Collection philologique, avec un Avant-propos de M. Bréal.

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