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de preuves certaines, toute hypothèse reposer sur une somme de probabilités nettement déduite et logiquement démontrée.

L'Académie, assurément, est loin de demander aux concurrents une universalité de connaissances dont ne se targue aucun de ses propres membres. A certains esprits aventureux, elle conseillerait plutôt de savoir se borner et de s'interdire ces excursions souvent dangereuses sur certaines parties mal connues par eux du domaine de l'érudition Mais ce qu'elle demande particulièrement aux auteurs qui lui font l'honneur de briguer ses suffrages, c'est de creuser à fond la question, si restreinte qu'elle soit, qu'ils ont choisie, de l'examiner, de la montrer sous toutes ses faces, et d'en faire jaillir enfin, s'il est possible, ne fût-ce qu'une étincelle de lumière nouvelle.

La séance étant redevenue publique, le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL présente les ouvrages suivants :

1° Au nom de M. LE BLANT, Recherches sur l'accusation de magie dirigée contre les premiers chrétiens, communication faite à l'Académie et insérée dans le t. XXXI des Mémoires de la Société des Antiquaires de France.

2o Au nom de M. de Caumont, correspondant: I. Table générale des matières contenues dans les 10 volumes formant la 3 série (vol. XXI à XXXI) du Bulletin monumenTAL, publiée pour la Société française d'archéologie, par M. Renault, conseiller à la cour impériale de Caen, (Paris et Caen, 1869, vol. in-8°). II. Les provinces de France 2 série, t. II, Chartularium insignis ecclesiæ Cenomanensis quod dicitur LIBER ALBUS capituli. Imprimé aux frais du département de la Sarthe (Le Mans, 169, 1 vol. gr. in-40).

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3o De la part de M. Castan Į Le siège et le blocus de Be ançon, par Rodolphe de Habsbourg et Jean de Chalon-Arlay, en 1289 et 129, étudiés dans les textes et sur le terruin (1869, in-8°). II. Lettre sur Ch. Weiss (Extr. des Mémoires de la Soc. d'émulation du Doubs), br. in-8°.

4o Bulletin de la Société des Antiquaires en Picardie: 1868, n° 3 et 4 1869, 1 et 2.

Sont adressés pour les concours,

I. Pour le concours du prix Gobert :

Le comte Corvetto, ministre secrétaire d'Etat des finances, sous le roi Louis XVIII, etc., par M. le baron de Nervo, trésorier général (Paris, 1869, in-8°. 6 ex. et lettre d'envoi).

II. Pour le concours de numismatique :

Traité de la composition et de la lecture de toutes inscriptions monétaires, monogrammes, symboles et emblèmes depuis l'époque merovingienne jusqu'à

l'apparition des armoiries, par J. M. R. Lecoq-Kerneven (Rennes, 1869, in-8°, avec tableaux et planches).

M. Loiseleur, bibliothécaire de la ville d'Orléans, lit un Mémoire sur la doctrine secrète des Templiers, lecture qui donne lieu à diverses observations.

Séance du vendredi 12.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER.

M. le PRÉSIDENT annonce à l'Académie que M. le Secrétaire perpétuel, qui est un peu souffrant, ne pourra assister à la séance et qu'il a prié M. Wallon de le remplacer au bureau. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Le SECRÉTAIRE Communique à l'Académie :

1o Une lettre de M. le ministre de l'instruction publique, qui approuve le choix fait par l'Académie du vendredi 19 courant pour tenir sa séance publique.

2o Une lettre de M. Bellaguet, chef de la division des sciences et lettres au ministère de l'instruction publique, informant l'Académie que M. le ministre a attribué à la bibliothèque des Archives de l'empire un exemplaire du tome XVI de la continuation du Gallia christiana.

M. Loiseleur continue la lecture de son Mémoire doctrine secrète des Templiers.

sur la

A propos du Procès de Florence, dont l'auteur du mémoire a surtout fait usage, M. HAURÉAU dit que ce document était connu depuis longtemps. M. Raynouard en a parlé en quelques lignes. Il était connu, mais le texte n'en avait pas été publié. Pour le fond, du reste, il s'accorde avec les pièces éditées soit en France par M. Michelet, soit en Angleterre et en Allemagne.

M. Loiseleur ayant fait allusion à un Evangile de saint Jean selon les Templiers, M. ALEXANDRE l'informe que cet évangile apocryphe a paru dans le dernier fascicule des Evangiles apo

cryphes de Thilo. M. ALEXANDRE n'a pas étudié ce texte de fort près; mais il lui a paru qu'il différait de l'original moins par des altérations que par des suppressions. C'est le jugement qu'en porte aussi M. Thilo.

Sont offerts à l'Académie les ouvrages suivants :

1o De la part de M. DEFRÉMERY, une Notice sur les mots espagnols et portugais dérivés de l'arabe, notice tirée du Journal asiatique, où l'auteur rendait compte du Glossaire du MM. Dozy et Engelmann.

2o Mémoires de l'Académie d'Agram: vol. IV, V et VI (Agram, 186869); in-8°.

3o Monumenta spectantia ad historiam Slavorum meridionalium : vol. I (Agram, 1868; in-8°).

4o M. Leger, par qui ces ouvrages sont transmis, y ajoute un no de la Revue de l'Instruction publique, où il a résumé la préface (écrite en croate) de cette dernière publication.

5o Annales de la propagation de la foi novembre 1869.

6o M. EGGER offre à l'Académie, au nom de l'auteur, le 3o et dernier volume de l'Histoire de la communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire et fleuves descendant en icelle, par M. Mantellier, président à la cour impériale d'Orléans.

7° M. EGGER offre aussi à l'Académie, au nom de l'auteur, les Etudes d'onomatologie comparée de M. Robert Mowat. « C'est un recueil de petits mémoires rédigés d'après les meilleures méthodes, et l'auteur doit être d'autant plus loué de ces études qu'elles s'éloignent davantage de sa profession. Il est capitaine d'artillerie. » M. DELISLE offre à l'Académie les feuilles qui complètent l'ouvrage de M Aug. Longnon (Livre des vassaux du comté de Champagne et de Brie), auquel l'Académie, sur le rapport de la Commission des Antiquités nationales, a décerné une de ses médailles. Ces feuilles comprennent la préface et la table.

M. JOURDAIN continue la seconde lecture de son Mémoire sur les commencements de l'économie politique dans les écoles du moyen âge.

Séance publique annuelle du vendredi 19.

DISCOURS D'OUVERTURE

PAR M. ADOLPHE REGNIER, PRÉSIDENT.

MESSIEURS,

En venant aujourd'hui proclamer, au nom de l'Académie que j'ai l'honneur de présider, les prix décernés cette année, ce qui surtout me frappe, rien qu'à voir les questions proposées, les sujets traités, c'est la vaste étendue de ce champ, si extensible encore, qu'embrassent maintenant les études que désigne par excellence le nom général d'érudition; et, quand je me reporte d'un ou deux siècles en arrière, que je compare, non le mérite et les aptitudes des hommes, mais la matière même de ces études, les moyens de travail, et, à certains égards, les méthodes, je ne puis m'empêcher d'admirer les grands progrès accomplis dans presque toutes les directions. En dehors de l'érudition et de la science, Dieu me garde de nier, de contester le progrès dans aucune des grandes voies que la Providence a ouvertes à l'humanité ! L'aspiration au mieux, un des plus nobles attributs de l'homme, est en nous, à la fois, raison et instinct, et de toutes les tendances, inhérentes à notre nature, qui réunissent ce double caractère, Dieu assurément, ne nous en a donné aucune qui ne puisse et ne doive être satisfaite, je ne dis pas toujours dans chacun de nous, ni à tout jaruais et sans terme dans chacune de ces individualités collectives qui s'appellent peuples, nations, races, mais à coup sûr dans le genre humain, tant qu'il durera en ce monde, où certes il ne paraît point à la veille de finir. Je sais qu'à certains moments de la vie des nations, il faut que la foi au progrès soit bien robuste pour ne point d'faillir à la vue les temps d'arrêt, des pas en arrière. Quand nous franchissons, par exemple, tout juste quatre-vingts ans, que nous comparons les années que nous venons de vivre à cette aurore saluée par nos pères, ou même encore à des temps moins éloignés où la France s'essayait à cet idéal, comme on l'a nommé, de la civilisation qui consiste à concilier l'ordre avec la liberté, il faut le long espoir et les vastes pensées que donne cette foi, il faut étendre sa vue à tout l'ensemble de l'humanité, il faut, pour ne pas perdre courage et confiance, se rappeler combien de fois dans l'histoire, comme dans les orbites des corps célestes, la rétrogradation n'a été qu'apparente, combien de fois des haltes et même des pas en arrière n'ont été que des prises d'élan suivies d'une course assurée en avant.

Mais ce n'est point là le sujet que je dois traiter en ce moment. Je ne m'excuse pourtant pas d'y avoir touché : dans les jours que nous traversons, le seul mot de progrès place nécessairement sur cette pente, et si de telles pensées étaient ici déplacées, si nos études devaient avoir pour effet de nous rendre indifférents à la chose publique, aux plus grands intérêts et de la société et de chacun de ses membres, quel esprit généreux, quel cœur patriotique s'y voudrait livrer? Elles n'auraient pas droit à être comprises sous ce nom

conservé dans le titre même de notre Académie, le nom de BellesLettres, ou comme on a dit mieux encore en latin, Litteræ humaniores. Mais enfin je n'ai point à m'étendre ici sur ce progrès qui, plus que tout autre, intéresse la civilisation; je n'ai point à parler de cette grande et commune voie où notre siècle, pour employer une comparaison que je lisais ces jours passés, où notre siècle, à ne le voir que chez nous, semble, s'il ne recule pas, n'avancer tout au moins, même aux yeux de l'optimiste, qu'à la manière des pèlerins de Saint Jacques trois pas en avant et deux en arrière. Le progrès qui nous touche, non pas davantage, mais plus spécialement, celui des études que nous représentons, des travaux d'érudition, celui-là, au temps où nous vivons, est incontestable, et, de même que celui des sciences naturelles, qui en sont les sœurs, qui le sont devenues par la méthode, incontesté.

Je le disais en commençant, il suffit, pour mesurer avec admiration le chemin parcouru, de considérer, dans les prix décernés, les sujets proposés et traités. Notre prix ordinaire concerne l'Egypte, l'Economie politique sous les Lagides. Egypte à la fois et économie politique! Le premier de ces mois, le nom de cette terre fameuse, à l'histoire de laquelle le jour même où je parle et ceux d'hier et de demain. 18 à 20 novembre 1859, ajoutent encore une date à jamais mémorable, le nom de l'Egypte nous dit une des plus grandes conquêtes qne la science ait faites dans le dernier demi-siècle et qu'elle continue avec une ardeur efficace; il nous rappelle une des plus grandes gloires de notre Académie et de notre pays, la merveilleuse découverte de Champollion, un de ces hommes qu'on ne loue point, parce que leur nom seul en dit plus que tous les éloges. Quant à l'économie politique, ce n'est point à nous à en parler; mais enfin nous n'ignorons pas combien elle aussi est dignement représentée dans l'Institut de France, et combien d'esprits éminents s'attachent aujourd'hui à développer les germes semés dans ce domaine par de grands et sages esprits des générations précédentes. Un des devoirs de l'érudition, telle que nous l'entendons et devons l'entendre, c'est, sans préoccupation de mode ni de vogue, de donner une juste part d'attention aux questions qui attirent le plus celle de la génération présente Une intéressaute lecture, qui fait partie du programme de celte séance, Sur l'économie politique au moyen de, vous montrera que c'est un devoir que l'Académie ne néglige point. Pour étudier le moyen âge en vue d'une telle exploration, il faut quelque chose du courage des voyageurs qui pénètrent dans le désert; mais les récits qu'on rapporte de ces sortes de voyages ont d'ordinaire je ne sais quel attrait de curieuse et parfois étrange nouveauté.

Sur la question de l'Economie politique sous les Lagides, deux mémoires ont été adressés à l'Académie. Ils se recommandent l'un et l'autre par une étude approfondie du sujet et par des mérites divers qui ont tenu quelque temps votre commission en suspens.

L'auteur du mémoire inscrit sous le numéro 2, et qui a pour épigraphe: «La période des Ptolémées est l'arrière-floraison de la vie nationale en Egypte,» est familiarisé avec l'histoire de l'Egypte à toutes les époques. Il connaît bien les sources, et, ce qui n'est pas aussi commun qu'on devrait le croire, les indique exactement. Ne se bornant pas aux documents grecs et latins, il cite et quelquefois transcrit les textes hiéroglyphiques et en discute le sens. Mais le temps lui a manqué, ce semble, pour mettre la dernière main à son

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