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Avidium Heliodorum praef(ectum) Aegypti) et Titum) Flavium Vergilianum praef(ectum) castr(orum), cura(m) agente Statilio Tauro centurione leg(ionis) II Tr(aianae) F(ortis), curatore coh(ortis) eiusdem.

On voit qu'elle a été gravée pour rappeler la construction d'une basilique, basilica, par une cohorte de fantassins et de cavaliers, cohors prima Flavia Cilicum equitata, sous le règne d'Antonin le Pieux, C. Avidius Heliodorus étant préfet d'Egypte, T. Flavius Vergilianus étant praefectus castrorum, et Statilius Taurus, centurion de la légion deuxième Traiana Fortis, étant commandant intérimaire, curator, de la cohorte dont il s'agit.

Cette cohorte est connue par d'autres monuments; elle est mentionnée notamment dans une inscription du mont Claudien (1), datée du 48 Pharmouthi, Dapμoux, de la deuxième année d'Hadrien, c'est-à-dire du 23 avril 118. Elle avait alors un commandant réglementaire, un tribun, l'officier nommé dans cette inscription y étant qualifé de χιλίαρχος σπείρης πρώτης Þraovías Kiλíxwv inяx. On sait, en effet, que les commandants réguliers des cohortes auxiliaires étaient des préfets ou des tribuns. Il n'en était pas ainsi de l'officier qui commandait notre cohorte au moment où notre inscription a été gravée, puisque cette inscription nous apprend qu'il était centurion de la légion deuxième Traiana Fortis, et qu'elle ne lui donne que le titre de curator cohortis; il n'en était donc que le commandant intérimaire, ou, pour employer le terme usité en pareil cas, le praepositus.

C'est, du reste, la première fois que l'on rencontre le titre de curator donné à un commandant militaire, à moins ce

(1) Letronne, Inscr. de l'Egypte, tom. I, p. 153, n. 46; Corp. inscr. Gr., n. 4713 F. Un T. Antonius Alfenus Arignotus, qui vivait sous Caracalla (voy. Corp. inscr. Gr., n. 3484 A et B), est qualifié de χιλίαρχος σπείρης πρώτης Κιλίκων dans une inscription de Thyatire, ibid., n. 3497.

pendant qu'il ne faille voir un commandant de la garde germaine de l'empereur Claude, dans un curator Germanorum, affranchi de ce prince, qui est mentionné dans une inscription reproduite deux fois par Orelli (1). Mais on sait que les gardes germaines des premiers empereurs formaient plutôt un collége d'esclaves qu'un véritable corps militaire (2).

» La légion deuxième Traiana Fortis, formée en Egypte par Trajan (3), ne quitta jamais cette province; elle y est mentionnée sur un grand nombre de monuments, notamment dans une inscription datée de la dixième année d'Antonin (4) (147 de notre ère), et elle y était encore au temps de la notice des dignités (5).

>> Deux inscriptions de la Grande-Bretagne mentionnent comme la nôtre des basiliques construites par ou pour des cohortes auxiliaires; la première est du régne de Gordien le Jeune (6):

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Imperator) Caes (ar) M(arcus) Ant(onius) Gordianus P(ius) F(elix) Augustus) balneum cum basilica a solo [ex]struxit, per Egn(atium) Lucilianum leg(atum) Aug(usti) pr(o) pr(aetore), curante Marco) Aur(elio) Quirino praef(ecto) coh(ortis) I L(ingonum) Gor(dianae).

(1) N. 2909 et n. 3529.

(2) Voy. Henzen, Sugli equiti singolari, dans les Annales de l'Institut de corresp. arch., 1850, p. 17.

(3) Dion, lib. LV, c. 24.

(4) Corp. inscr. Gr., n. 4766.

(5) Orient, c. XXIV.

(6) Durham, Horsley, Britannia antiqua, p. 192, n. 54.

» La deuxième est datée du premier consulat d'Alexandre Sévère (222 de notre ère) (4):

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CAES

·

IMP
M - AVRELIO
SEVERO ALEXANDROPIOFELAVG

PONTMAXIMOTRIB POTCOSPPCOHIAEL
HISPANORVM MEQDEVOTANVMIN1

MAIESTATIQVEEIVS BASILICA M

EQVESTREM EXERCITATORIAM

I AM PRIDEMASOLO COEPTAM
AEDIFICAVITCONSVM MAVITQVE

SV B C VRA MARIVALERIANILEG
AV GPR PRINSTANTEMAV RELIO
IMP-DN

SALVIOTRIBCOH

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Impleratori) Caes(ari) M(arco) Aurelio Severo Alexandro Pio Felici) Aug(usto), pont(ifici) maximo, trib(unicia) pot(estate), co(n)s(uli), p(atri) p(atriae).

Coh(ors) I Ael(ia) Hispanorum m(iliaria) eq(uitata), devota numini maiestatique eius, basilicam equestrem exercitatoriam iampridem a solo coeptam aedificavit consummavitque, sub cura Marii Valeriani leg(ati) Augusti) pr(o) praetore), instante Marco) Aurelio Salvio trib(uno) coh(ortis).

Imperatore) domino) nostro) Severo Alexandro Pio Felice) Aug(usto) co(n)s(ule).

» Ici la nature de la basilique est définie il s'agit d'une basilica equestris exercitatoria, c'est-à-dire d'un manége. En était-il ainsi de celle dont il est question dans notre inscriptions? C'est probable, quoiqu'on ne le dise pas, puisque cette basilique fut construite, comme celle-ci, par une cohors equitata.

(4) Netherby Cumbriae, Henzen, n. 6736.

» C. Avidius Heliodorus, qui figure dans notre inscription comme préfet d'Egypte, est mentionné en la même qualité sur un autre monument (1) daté de la troisième année du règne d'Antonin (140 de notre ère), mais sans son prénom Gaius, qu'aucun autre document ne nous avait encore fait connaître. Suivant M. Letronne, il gouverna l'Egypte depuis l'an 136, ou l'an 137 de notre ère, jusqu'à l'an 147 ou 148. Ce serait donc dans cet intervalle de dix années qu'il faudrait placer la date de cette inscription.

» Mais ce qui fait pour moi la grande importance de ce document, c'est qu'il me paraft pouvoir être cité comme une nouvelle preuve, et une preuvé des plus concluantes, à l'appui d'une opinion que j'ai émise dans mon Mémoire sur le conseil de guerre tenu par Titus, à savoir que le titre de l'officier qui commandait l'armée d'Egypte sous les ordres du gouverneur de la province, praefectus Augusti, était celui de praefectus castrorum. C'est, en effet, en qualité de commandant général de l'armée d'Egypte, et seulement en cette qualité, que T. Flavius Vergilianus a pu être mentionné dans cette inscription après le gouverneur de la province et avant le commandant de la cohorte. S'il n'eût été que praefectus castrorum d'une légion, on ne l'y aurait pas mentionné, pas plus que dans les deux inscriptions de la Grande-Bretagne, que je viens de mettre sous les yeux de l'Académie, on n'a mentionné le praefectus castrorum de l'une des légions stationnées alors dans cette province. Si dans ces inscriptions le légat impérial propréteur est seul nommé avant le préfet de la cohorte I Lingonum, ou le tribun de la cohorte I Aelia Hispanorum, c'est qu'en Bretagne le légat impérial propréteur était avant tout un commandant militaire, et n'avait pas au-dessous de lui un commandant général de l'armée; tandis qu'en Egypte, le praefectus Augusti était plus spécialement un gouverneur civil, comme le devinrent dans la suite les praesides

(1) Letronne, Inscr. d'Égypte, tom. I, p. 424; Corp. inscr. Gr., n. 4955.

de rang équestre de certaines provinces, la Numidie entre autres, qui, jusque-là, avaient été commandées par des légats impériaux.

>> La seconde inscription, quoique moins importante, a cependant aussi son intérêt; elle doit se lire ainsi :

Sex(tus) Mevius Sex(ti) f(ilius) Fab(ia) Domitius, eques signif(er) alae Aprianae; ann(orum) XXIV, hic situs est.

Σέξστος Μηούιος Σέξστου υἱὸς Φαβίᾳ Δομίτιος, ἱππεὺς σημηαφ(όρος) ἄλης ̓Απριανῆς, ἐτῶν κδ, ἄωρος ἐνθάδε κεῖται.

>> C'est, comme on le voit, l'épitaphe d'un porte-enseigne d'un corps de cavalerie, ala Apriana, mort en Egypte à l'âge de 24 ans, d'où l'on peut conclure que cette ala faisait alors partie de l'armée de cette province. Nous l'y trouvons, en effet, à l'époque de la notice des dignités, où elle est mentionnée parmi les troupes placées sous les ordres du comes limitis Aegypti, et comme tenant garnison à Hipponos (1). C'était jusqu'ici la seule mention qu'on en eût, et notre inscription est la première où elle soit nommée. Cette inscription, quoique funéraire, a donc aussi son importance. »

(1) Ala Apriana Hipponos. » Orient, c. XXV.

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