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8° Loth (Arthur-Joseph-Marie), né le 17 décembre 1842, à Lille (Nord). 9o Rimasson (Jules-Marie-Hippolyte), né le 31 janv. 1843, à Secousse (Ille-et-Vilaine).

10° Meunier (François-Ernest), né le 25 juin 1847, à Joinville-le-Pont (Seine).

11o Calmette (Charles-Edouard-Jules-Fernand), né le 14 octobre 1846, à Paris (Seine).

12. Cerise (Guillaume-Laurent), né le 24 mai 1847, à Paris (Seine). 13° Charavay (Marie-Etienne), né le 17 avril 1848, à Paris (Seine). Sont nommés archivistes-paléographes hors rang

MM.

Dolbet (François-Eugène-Marie), né le 30 août 1843, à Gerville (Manche).

Doncœur (Armand-Jean-Marie), né le 30 janvier 1846, à Charleville (Ardennes).

Guérin (Marie-Joseph-Paul), né le 8 mars 1845, à Paris (Seine). Du Pontavice du Vaugarny (Guy-Marie), né le 27 janvier 1842, à Fougères (Ille-et-Vilaine).

Fait à Paris, le 14 mars 1869.

Pour ampliation :

Signé V. DURUY.

Le Conseiller d'Etat, Secrétaire général,

Charles ROBERT.

L'ordre du jour appelle le choix d'un lecteur qui représentera l'Académie dans la séance trimestrielle du mercredi 7 avril. La liste des lectures faites est préalablement communiquée par le Secrétaire perpétuel. Le scrutin étant ouvert, M. EGGER obtient neuf voix; M. MILLER en compte huit. M. EGGER lira, en conséquence, un extrait de la communication qu'il a faite à l'Académie Sur la part de l'hellénisme dans la langue de Ronsard.

M. MAURY a la parole. - Il se propose, en premier lieu, de reviser l'espèce de procès fait par M. Ravaisson, dans la séance précédente, à ce qu'il appelle le Naturalisme; en second lieu, de s'expliquer sur le monothéisme attribué aux peuples sémitiques. On qualifiait jadis d'idolâtrie toutes les religions qui reconnaissaient plusieurs dieux. Ce mot est aujourd'hui réservé aux cultes grossièrement matériels des peuples les plus dégradés;

pour les autres, plus avancés en religion, comme en civilisation, on préfère le nom de polythéisme, sur lequel il y a plus d'une distinction à faire. Le polythéisme se présente souvent combiné avec une sorte de monothéisme, et cela à des degrés divers; les deux notions sont plus ou moins étroitement liées l'une à l'autre,. et quoique le monothéisme soit ici ou là représenté par une divinité particulière, portée en quelque sorte à sa plus haute puissance, le polythéisme ne coexiste pas moins avec lui, surtout dans la pratique qu'il faut soigneusement distinguer de la théorie. Voilà pour le rapport du monothéisme et du polythéisme. Quant à la question de naturalisme qu'on veut exclure du domaine religieux, il y a sur l'application de ce mot aux cultes polythéistes un malentendu qu'il importe d'éclaircir. Ces cultes s'adressent aux forces de la nature et non pas aux corps matériels qui sont mus par ces forces. Ce sont elles que représentent les dieux, les personnes divines dans lesquelles s'individualisent les phénomènes perçus par les sens et dont l'esprit conçoit les causes, en les rapportant à celle que l'homme découvre en lui-même, par suite en les représentant sous la forme humaine. De là l'anthropomorphisme, de là les légendes divines où l'histoire des dieux se confond avec les phénomènes qui en ont été le point de départ; on peut ajouter que l'évhémérisme dérive en principe de la même source. Le naturalisme est donc contenu dans le polythéisme, mais en le rapportant à l'idée de force, de cause et même d'esprit; car, chez les peuples sauvages eux-mêmes, cette idée domine toute adoration des objets naturels, elle perce jusqu'à travers les grigris des nègres. En ce sens, les religions de la nature sont aussi cultes des esprits, et en Chine cette religion des esprits, apparaissant sous des formes diverses, se concilie avec la notion du morothéisme; ce qui n'empêche pas qu'à la Chine et ailleurs, au début de la civilisation, chaque corps, chaque élément, chaque partie de la nature n'ait été conçue comme un être distinct. On a dit que les noms ont engendré les dieux, que ceux-ci ne sont autre chose, à l'origine, que les épithètes différentes d'un seul et même dieu primordial. Il est tout aussi vrai de dire que la plu

part des noms divins représentent des divinités essentiellement différentes. Nulle part, d'ailleurs, on ne rencontre, même chez les Juifs, une séparation absolue entre le monothéisme et le pólythéisme; dans tous les polythéismes apparaît plus ou moins obscure la notion d'un dieu suprême dont les autres dieux ne sont que les créatures ou les subordonnés; à tout monothéisme s'associe le culte des esprits qui sont réellement des dieux inférieurs; en Palestine, comme chez les Arabes, le culte des anges se maintint sans compter de fréquents retours à l'idolâtrie. On a dit que les Sémites furent essentiellement monothéistes; mais que faut-il entendre par les Sémites? Sans parler des Cananéens, des Kouschites, qui ne furent tels que par la langue, nombre de peuples, sémitiques de race, eurent une théogonie plus ou moins développée et des divinités femelles et måles en grand nombre. Seulement leur mythologie ne fut jamais, à beaucoup près, aussi riche, aussi poétique, que celle des Hindous et des Grecs. Sans méconnaître les influences de race et de milieu, on peut dire que, dans le polythéisme et dans le monothéisme luimême, il y a des différences de degré, des variétés, des formes, plus ou moins distinctes, selon les peuples, leur caractère, leur civilisation plus ou moins avancée.

Les Romains, par exemple, quoique Indo-Européens, eurent une multitude de dieux sans histoire, sans mythologie proprement dite. Quant au monothéisme, si l'on en a fait l'attribut exclusif des peuples sémitiques, c'est qu'on l'a considéré surtout dans l'œuvre de Moïse et dans celle de Mahomet. On a été frappé aussi de certaines variétés de ce dogme, antérieurement à Moïse, comme dans le livre de Job, dans les grandes figures de Melchisédech et de Jéthro, etc. D'un autre côté, M. Caussin de Perceval a fait voir qu'avant Mahomet et après lui nombre de tribus arabes étaient ou demeurèrent attachées au culte des astres, au sabéisme, comme on l'appelle d'ordinaire. Plusieurs curent aussi un polythéisme tout à fait à part, qui fut naguère signalé ici par le regrettable M. Munk. Si certaines tribus adoraient une seule divinité entourée d'intercesseurs, cette divinité n'était pourtant pas

la même pour toutes, et toutes ces divinités diverses des tribus étaient réunies à la Caaba. On ne saurait donc dire que les Sémites aient professé originairement le monothéisme et qu'il ait été en quelque sorte leur propriété.

M. DE ROUGE, en faisant remarquer que les derniers progrès de la science ont été mal compris dans le public et ont eu pour résultat plus d'une méprise fâcheuse, dit qu'il est cependant un certain nombre de points aujourd'hui solidement établis, et qui peuvent servir de base à des inductions philosophiques fondées. Il est certain, quand on s'éclaire des documents récemment produits, que les traces considérables d'un culte monothéiste plus ou moins pur se découvrent autour des Juifs ou dans leur voisinage, antérieurement à Moïse, au temps d'Abraham lui-même. On a cité avec raison Melchisédech, ce prêtre du Très-Haut, révéré par le patriarche des Hébreux. D'autres indices ont été révélés encore ou le seront. En Egypte, se présente un fait plus ou moins analogue, sous des formes différentes : on y retrouve ce Dieu créateur, supérieur à tous les autres, etqui a tout fait ex nihilo. Mais, en revenant au point principal du débat qui, pour la seconde fois, occupe l'Académie, il importe de signaler de nouveau, outre le petit groupe ethnographique auquel appartient en propre le nom de Sémites, d'autres groupes voisins ou éloignés compris sous ce nom, et qui peuvent jeter un grand jour sur la question en litige, non-seulement les Himyarites, mais les Assyriens, chez lesquels on trouve des traces de toute espèce de polythéisme et de mythologie. M. de Vogüé a développé sur le Dieu El, d'après les inscriptions de la Syrie, des idées fort remarquables, et montré que telle divinité particulière fut conçue d'abord comme la divinité par excellence, supérieure à toutes les autres. D'autres noms encore, d'autres faits peuvent être invoqués et l'ont été à propos de ce traité mémorable de Ramsès avec les Kéta, où toute la nature est prise à témoin, et où le polythéisme semble se concentrer en se généralisant. Les inscriptions égyptiennes qui ont fourni ce trait de lumière en fourniront bien d'autres.

M. RENAN est bien près d'entendre la question comme M. de Rougé. En ce qui concerne le monothéisme sémitique, le peuple hébreu n'est point un fait absolument unique. Sa religion présenta d'abord une analogie générale avec celle des peuples voisins, une sorte de fraternité religieuse, dont témoigne le livre de Job; mais tout se modifia profondément, surtout depuis l'époque des prophètes. C'est alors que le peuple juif entre dans la voie de ce monothéisme absolu où Mahomet est entré après lui. Certes le peuple hébreu, du temps des juges, n'était pas monothéiste comme il le fut à l'époque de Josias; les anciens Arabes n'étaient pas monothéistes comme le sont les musulmans; beaucoup d'Arabes nomades en sont même encore restés à la primitive religion sémitique, à ce qu'on peut appeler la religion de Job. Mais le germe du judaïsme et de l'islamisme préexistait. Jupiter n'a pas absorbé les autres dieux; le monothéisme ne s'est pas fait autour de lui. Il s'est fait autour de Jéhovah. Jéhovah a pu être à l'origine un dieu particulier de tribu comme un autre; mais ce Dieu particulier était apte à devenir le Dieu absolu, comme le roi de France, qui n'a d'abord été qu'un souverain féodal partiel, avait en lui ce qu'il fallait pour vaincre ses anciens pairs et fonder l'unité.

MOIS D'AVRIL.

Séance du vendredi 2.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. LE PRÉSIDENT notifie à l'Académie la perte nouvelle qu'elle a faite, le jeudi 25 mars, dans la personne de M. le marquis de Laborde. - Le bureau en costume lui a rendu les derniers devoirs, au nom de l'Académie, sans qu'il ait été prononcé de discours sur sa tombe, et les membres de l'Académie ont assisté à ses obsèques le lundi 19, sur la simple invitation de

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