Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

intelligis generalem quidem esse in omnes Domini visionem, sed meritorum fieri disparilitate diversam. Boni quippe aspiciuntur ut conserventur, mali ut disperdantur : cum quibus utique partem et ipse habens, qui hominem à Deo aspici negas, non solum videri te à Domino evidenter intellige, sed periturum quoque indubitanter agnosce. Nam cum ad hoc sit vultus Dei super facientes mala, ut perdat de terra memoriam eorum, necesse est ut qui aspicere Dei vultum per fidem negas, aspicientis iram perditione cognoscas. Igitur de præsentia ac de aspectu Dei ista sufficiunt.

Videamus nunc an qui respicit regat, cum utique ipsa ratio aspiciendi causam in se habeat gubernandi; quia non ad hoc respicit ut, cum aspexerit, negligat, qui scilicet per id ipsum non negligere intelligitur, quia respicere dignatur; præsertim cum superius sacer sermo testatus sit malos ad perditionem a Deo aspici, bonos ad salutem. Hoc ipso utique dispensatio divini gubernaculi demonstratur. Hoc est enim justa gubernatione regere, et singulos quosque homines pro meritorum diversitate tractare. Sed accipe tamen de hac re plenius testimonium. Dicit ad Deum Patrem in psalmo Spiritus sanctus : Qui regis Israel, intende (2). ISRAEL, videns Deum interpretatur; quem utique cum Christiani fide et corde videant,

(1) Psalm. XXIX, 1.

des actions. Car il contemple les bons pour les conserver, les méchans pour les exterminer. Vous qui faites société avec eux en niant cette divine présence, sachez donc non-seulement que le Seigneur vous considère, mais aussi que vous périrez avec eux. En effet, si le regard de Dieu est sur ceux qui font le mal, pour effacer de la terre jusqu'à leur souvenir, vous qui, rebelle aux lumières de la foi, nier sa providence, vous ne pourrez manquer de la reconnaître aux châtimens de sa colère. En voilà sans doute assez sur la présence et la vigilance de Dieu.

Considérons à présent de quelle manière il gouverne ce que son œil ne cesse de voir, car l'inspection implique le gouvernement. Et en effet, regarderait-il les choses pour les négliger? Comme si l'on ne voyait point qu'il les conserve, par là-même qu'il daigne les regarder! D'autant que la parole sainte atteste plus haut que Dieu voit les méchans pour les perdre, les bons pour les sauver. Voilà bien, sans doute, qui montre dans la conduite divine une juste dispensation; car c'est là gouverner avec équité, et traiter tous les hommes en particulier suivant la diversité de leurs mérites. Vous en faut-il une preuve plus formelle? L'Esprit-Saint dit à Dieu le Père, dans le psaume: Toi qui gouvernes Israël, écoute nous. ISRAEL signifie homme qui voit Dieu. Sans doute, ils contemplent Dieu dans la pureté de leur cœur et avec une foi vive, les chrétiens qui croient avec docilité; mais, quoique ce Dieu gouverne tous les hommes, il est vrai de dire pourtant que la divinité donne

qui fideliter credunt, licet gubernator omnium Deus sit, illis tamen peculiariter regimen præstari a Deo dicitur, qui regi peculiariter a divinitate mereantur. Unde et tu, quicumque ille es, si Christianus es, necesse est ut regi te a Deo credas. Si autem gubernari te a Deo cum ceteris Christianis omnino non putas, necesse est extra omnes Christianos te esse cognoscas. Sed si illud, ut supra jam diximus, magis quæris, quod ad omnes homines, non quod ad solos pertinet Christianos, ecce evidenter dicit volumen sacrum cuncta quotidie nutu divinitatis regi et incessabiliter a Deo omnia gubernari. Ipse enim, inquit, diligit consilium et disciplinam. Nec enim est alius Deus, cujus cura est de omnibus. Cum sis ergo, inquit, justus, juste omnia disponis, et cum magna reverentia disponis nos (1). Ecce habes jugiter disponentem Deum, jugiter gubernantem; quamvis in isto Scripturæ loco non gubernatio tantum sacra, sed etiam dignitas declaretur humana. In hoc enim quod ait, disponis nos, vis divinæ gubernationis ; in hoc autem quod cum magna reverentia, culmen humanæ ostenditur dignitatis. Alibi quoque in propheta Numquid non cælum, inquit, et terram impleo (2)? Cur autem cuncta impleat, ipse declarat: Quia vobiscum sum, inquit, ut salvos faciam vos (3). Ecce enim non modo regimen (1) Sap. XII, 13-15-18. (2) Jerem. XXIII, 24. (3) Ib. XLII, 11.

:

une attention plus particulière à ceux qui méritent cette glorieuse préférence, Ainsi, vous, qui que vous soyez, si vous êtes chrétien, ne doutez pas que Dieu ne prenne de vous un soin tout spécial. Mais si vous refusez de croire que ce soin s'étende à vous comme au reste des chrétiens, il faut vous regarder comme n'étant plus de leur corps. Voulez-vous, au contraire, en revenir à cette Providence qui s'occupe de tous les hommes, et non plus seulement des chrétiens; voilà que les livres sacrés vous montrent d'une manière évidente toutes les choses d'ici-bas soumises chaque jour et à chaque instant au regard comme à la puissance de la divinité. Il aime la règle et le bon ordre, car il n'est point d'autre Dieu qui ait soin de tous les hommes. Comme vous êtes juste, ajoutent-ils, vous disposez toutes choses avec justice, et vous nous gouvernez avec un grand respect. Voilà donc Dieu qui dispose, qui gouverne sans cesse ; et l'Écriture en cet endroit n'établit pas seulement le règne de Dieu, mais elle déclare encore la dignité de l'homme. Vous nous gouvernez, dit-elle, c'est la puissance de Dieu; elle ajoute, avec un grand respect, c'est la dignité de notre condition. Ailleurs aussi dans le Prophète : Est-ce que je ne remplis pas le ciel et la terre? Et s'il remplit toutes choses, il en donne lui-même la raison : Parce que je suis avec vous pour vous sauver. Le Seigneur manifeste ici non-seulement sa puissance et sa présence universelle, mais encore les faveurs et les bienfaits qui en résultent pour nous. Car c'est le propre de la divine présence de sauver tout ce qu'elle remplit. Et voilà ce qui fait dire au bienheureux Paul, dans les actes des Apôtres: En lui nous avons la vie, le mouvement et l'être. Il fait plus sans doute que de gouverner notre vie, celui qui

[ocr errors]

suum Dominus et impletionem, sed etiam vim ac beneficium ipsius adimpletionis ostendit. Huno enim fructum in se habet divinitatis impletio, ut salvet ea quæ adimplentur. Et ideo in Apostolorum actibus beatissimus Paulus: In ipso, inquit, et vivimus, movemur, et sumus (1). Plus absque dubio quam gubernator est vitæ, in quo motus ipse viventis est. Non enim dixit, ab ipso nos, sed in ipso moveri, docens scilicet insitam intra virtutes sacras omnium nostrum esse substantiam; quia in ipso profecto vivimus, a quo hoc ipsum ducimus quod sumus. Sed et Salvator ipse in Evangelio: Ecce ego, inquit, vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem seculi (2). Non solum nobiscum se esse dixit, sed etiam omnibus diebus esse nobiscum. Tu eum, ô ingratissime homo, qui sine cessatione nobiscum est, nec curam, nec respectum nostri habere dicis? Quid ergo facit nobiscum? Numquid ad hoc nobiscum est ut non respiciat, ut negligat? Et quomodo sibi utrumque convenit, ut qui pietati præstat præsentiam, impietati tribuat incuriam ? Ecce enim, inquit, vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem seculi. Præclare videlicet affectum Dei interpretamur, si nos calumniamur ab eo jugiter negligi, cum ille nos a se testetur jugiter non relinqui. Ille per hoc osten

(1) Act. XVII, 28.

(2) Math. XXVIJĮ, 20.

« ZurückWeiter »