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angle droit ou aigu B, afin de battre les abords des places par des feux

T. 1.

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croisés, en réservant des batteries casematées en C, quelquefois même à deux étages, et garanties des feux de l'assiégeant par les orillons, pour pouvoir prendre une colonne d'assaut en flanc et presque en revers, lorsque celle-ci s'élançait sur la brèche. Dans la figure que nous donnons ici (72 bis), où se trouve représentée cette action, on reconnaîtra l'utilité des flancs masqués par des orillons: une des faces du bastion A a été détruite pour permettre l'établissement de la batterie de brèche en B; mais les pièces qui garnissent le flanc couvert de ce bastion restent encore intactes et peuvent jeter un grand désordre parmi les troupes envoyées à l'assaut, au moment du passage du fossé, si au sommet de la brèche la colonne d'attaque est arrêtée par un rempart intérieur C élevé en arrière de la courtine, d'une épaule de bastion à l'autre, et si ce rempart est flanqué de pièces d'artillerie. Nous avons figuré également le bastion remparé à la gorge, les assiégés prévoyant qu'ils ne pourront le défendre longtemps. Au lieu de remparer les gorges des bastions à la hâte, et souvent avec des moyens

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insuffisants, on prit le parti dès la fin du xvIe siècle, dans certains cas, de les remparer d'une manière permanente (72 bis')', ou d'isoler les bas

1 Delle fortif. di Giov. Scala, al christo. re di Francia di Navarra, Henrico IV. Roma, 4596. La figure reproduite ici est intitulée « Piatta forma fortissima difesa et

tions en creusant un fossé derrière la gorge, et de ne les mettre en communication avec le corps de la place que par des ponts volants ou des passages très-resserrés et pouvant être facilement barricades (72 bis")';

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on évitait ainsi que la prise d'un bastion n'entraînât immédiatement la reddition du corps de la place.

« sicura con una gagliarda retirata dietro o attorno della gola. A, rempart, dit la légende, d'arrière défense, épais de 50 pieds. B, parapet épais de 45 pieds et haut de 4 pieds. C, escarpement de la retirade, 14 pieds de haut. D, espace plein qui porte une pente douce jusqu'au point G. II, flanquement masqué par l'épaule 1. K, parapet épais de 24 pieds, élevé de 48 pieds au-dessus du fossé. (Scala parle ici de pieds romains. 0,297,896.)

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1 Ibid. Planche intitulée « D'un buon modo da fabricare una piatta forma gagliarda et sicura, quantunque la sia disunita della cortina. » X, rempart derrière la courtine, dit la légende. C, pont qui communique de la ville à la plate-forme (bastion). D. terre-plein. E, épaules. I, flancs qui seront faits assez bas pour être couverts par les épaules E... Scala donne, dans son Traité des fortifications, un grand nombre de combinaisons de bastions; quelques-unes sont remarquables pour l'époque.

Si ingénieux que fussent ces expédients pour défendre les parties saillantes des fortifications, on ne tarda pas à reconnaître qu'ils avaient l'inconvénient de diviser les ouvrages, d'ôter les moyens d'accéder facilement et rapidement, du dedans de la ville, à tous les points extérieurs de la défense, tant il est vrai que les formules les plus simples sont celles qu'on adopte en dernier lieu. On laissa donc les bastions ouverts à la gorge, mais on établit entre eux, et en avant des courtines, des ouvrages isolés qui devinrent d'une grande utilité pour la défense, et qui furent souvent employés pour empêcher les approches devant des fronts faibles ou de vieilles murailles; on leur donna le nom de ravelins ou de demi-lunes lorsque ces ouvrages ne présentaient que la forme d'un petit bastion, et de tenailles si deux de ces ouvrages étaient réunis par un front (72 ter). A est

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un ravelin et B une tenaille. Ces ouvrages étaient déjà en usage à la fin du XVIe siècle pendant les guerres de religion; leur peu d'élévation les rendait difficiles à détruire, en même temps que leurs feux rasants produisaient un grand effet.

C'est aussi pendant le cours du xvre siècle que l'on donna un talus pro

noncé aux revêtements des bastions et courtines, afin de neutraliser l'effet des boulets, car ceux-ci avaient naturellement moins de prise sur les parements, lorsqu'ils ne les frappaient pas à angle droit. Avant l'invention des bouches à feu, le talus n'existait qu'au pied des revêtements pour éloigner un peu l'assaillant et le placer verticalement sous les machicoulis des hourds, et l'on tenait au contraire à maintenir les parements verticaux pour rendre les escalades plus difficiles.

A partir du moment où les bastions accusèrent une forme nouvelle, le système de l'attaque comme celui de la défense changea complétement. Les approches durent être savamment combinées, car les feux croisés des faces des bastions enfilaient les tranchées et prenaient les batteries de siége en écharpe. On dut commencer les boyaux de tranchée à une grande distance des places, établir des premières batteries éloignées pour détruire les parapets des bastions dont les feux pouvaient bouleverser les travaux des pionniers, puis arriver peu à peu à couvert jusqu'au revers du fossé en se protégeant par des places d'armes pour garder les batteries et les tranchées contre les sorties de nuit des assiégés, et établir là sa dernière batterie pour faire la brèche. Il va sans dire que même avant l'époque où l'art de la fortification fut soumis à des formules régulières, avant les Errard de Bar-le-Duc, les Antoine Deville, les Pagan, les Vauban, les ingénieurs avaient dû abandonner les dernières traditions du moyen âge. Mais partant de cette règle que ce qui défend doit étre défendu, on multipliait les obstacles, les commandements, les réduits. à l'infini, et on encombrait les défenses de tant de détails, on cherchait si bien à les isoler, qu'en cas de siége la plupart devenaient inutiles, nuisibles même, et que des garnisons, sachant toujours trouver une seconde défense après que la première était détruite, une troisième après la seconde, les défendaient mollement les unes après les autres, se fiant toujours à la dernière pour résister.

Machiavel, avec le sens pratique qui le caractérise, avait déjà de son temps prévu les dangers de ces complications dans la construction des ouvrages de défense, car dans son Traité de l'art de la guerre, liv. vit, il dit : « ....Et ici je dois donner un avis: 1o à ceux qui sont chargés de « défendre une ville, c'est de ne jamais élever de bastions détachés des « murs; 2o à ceux qui construisent une forteresse, c'est de ne pas établir << dans son enceinte des fortifications qui servent de retraite aux troupes qui ont été repoussées des premiers retranchements. Voici le motif de « mon premier avis: c'est qu'il faut toujours éviter de débuter par un « mauvais succès, car alors vous inspirez de la défiance pour toutes vos « autres dispositions, et vous remplissez de crainte tous ceux qui ont <«< embrassé votre parti. Vous ne pourrez vous garantir de ce malheur en « établissant des bastions hors des murailles. Comme ils seront constam«ment exposés à la fureur de l'artillerie, et qu'aujourd'hui de semblables « fortifications ne peuvent longtemps se défendre, vous finirez par les perdre, et vous aurez ainsi préparé la cause de votre ruine. Lorsque les

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