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me manière dans l'inscription dont nous nous occupons, d'autant mieux qu'après le NERVAE de la 3o ligne, il y a une lettre que l'on pourrait prendre pour un P, mais qui est évidemment un F dont les deux traits transversaux sont un peu endommagés : nous aurions donc déjà :

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ce qui est semblable à la fin de la 1ère et de la 4 ligne et à la 2a de l'inscription de Mandeure.

2o A la fin de la 3o ligne de notre inscription nous lisons G. GER. La partie supérieure de ces lettres est un peu enlevée : mais on ne pourrait former avec ce qui reste d'autres caractères que ceux que nous proposons. Remarquez que l'on trouve les mêmes lettres à la fin de la 3o ligne de l'inscription de Mandeure.

3o Les restes informes de la 3e ligne de notre pierre présentent le dessus d'un P et d'un C, le commencement d'un O, puis un intervalle où tout est fruste et enfin deux I : ce qui pourrait, sans invraisemblance, être les lettres P. CO. . II de la fin de la 3e ligne de l'inscription de Mandeure.

Ainsi les derniers caractères des quatre lignes seraient les mêmes dans l'inscription que nous cherchons à refaire et dans celle de la colonne milliaire de Mandeure. L'analogie ne porte-t-elle pas naturellement à conclure que le commencement de ces mêmes lignes est semblable?

Nerva ne vint pas dans la Gaule: son règne fut trop court; tandis que Trajan était, au moment de son avènement à l'empire, occupé d'une guerre contre les Daces, et que vraisemblablement il traversa notre province pour se rendre en Germanie et retourner en Italie.

Le mot VESANT. et le chiffre des milles qui compose la 6e ligne de l'inscription de Mandeure, ne sauraient donner aucune indication pour le lieu qui a pu être inscrit sur notre pierre, pas plus que pour le nombre des milles. Nous laissons donc à la fin de la dernière les deux signes tels qu'on peut facilement les lire . . . II: celui qui les précède est entièrement illisible. Seulement nous ferons observer que le chiffre qui indique la distance de Pontarlier (Abiolica) à Yverdun ( Eburodunum) dans la carte Théodosienne de Peutinger finit aussi par II; mais nous n'en tirerons aucune conséquence.

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Toutes ces considérations me déterminent à croire que l'inscription de cette pierre était ainsi qu'il suit :

IMP. NERVAE.

TRAIANO.

CAES. AVG. GER.

DIVI NERVAE.F

P.M.TR.P.P.P. COSS.II.

II.

Imperatori Nervæ Trajano. Cæsari. Augusto. Germanico. Divi Nervæ Filio. Pontifici. Maximo. Tribunitia potestate. Patri patriæ. Consuli iterum

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. II.

Nous ne donnons notre opinion que comme le résultat d'une conjecture, fondée sur l'analogie, c. à. d., sur la comparaison de cette pierre avec d'autres pierres qui sont de même nature, ont des caractères de même forme, paraissent être du même temps et ont été trouvées dans la même province.

Ce monument ne peut être d'ailleurs qu'une borne; car il a la forme des colonnes milliaires des Romains. S'il n'avait pas eu cette destination, il faudrait supposer qu'il a été élevé pour conserver le souvenir d'un grand évènement, ou pour fixer l'attention des voyageurs sur le phénomène que présente la source intermittente de Fontaine-ronde.

1o La grosseur de la pierre et l'aspérité des lieux près desquels on l'a trouvée, ne permettent pas de penser qu'on l'ait fait voyager: elle a été déplacée sans doute : mais sa place primitive n'était pas éloignée de l'endroit où elle était en dernier lieu. Or, il n'est pas possible de croire qu'un engagement militaire se soit donné dans cette partie des montagnes. Je ne parle que d'un évènement militaire ; car quels sont les autres faits dont les peuples ont l'habitude de conserver le souvenir par des monumens? Un combat ou toute autre action de quelque importance me semble impossible dans l'étroite vallée de La Combe dont les deux côtés sont tellement rapprochés qu'ils semblent se toucher et qu'à peine il y a de la place pour la route. D'ailleurs ni sous Nerva ni sous Trajan, il n'y eut de guerre dans la Séquanie : cette province jouissait de la plus grande tranquillité, sous la protection des Romains. Mais supposons qu'il n'en ait pas été ainsi ; il faudrait trouver parmi les restes de l'architecture romaine quelques monumens de la forme de notre pierre, qui eussent été destinés à conserver le souvenir d'un fait important: tel n'était point leur usage, et l'on sait que les peuples anciens en général, et les Romains en particulier, ne changeaient pas

capricieusement leurs habitudes: on peut s'en convaincre en parcourant les ouvrages consacrés à reproduire et à expliquer les antiquités ro

maines.

2o Si l'on pense que les Romains aient voulu, au moyen de cette pierre, appeler l'attention des voyageurs sur la source de Fontaineronde qui est en effet très curieuse, il faut alors convenir qu'il y avait près de ce lieu une voie romaine dès le 1er siècle de notre ère. Qui empêcherait dans ce cas de croire qu'outre cette destination, elle avait aussi celle de servir de borne milliaire?

CONCLUSION. La pierre trouvée près de Fontaine-ronde est de l'époque Romaine, comme il est prouvé par les mots NERVA et TRAJAN qu'on y lit, et par la forme des lettres qui n'appartiennent ni au moyenâge ni à des temps postérieurs.

C'est une borne ou colonne milliaire sa ressemblance avec celles dont nous avons parlé dans le cours de cette notice, nous détermine à le penser elle est ronde : les caractéres sont dans la même direction et de la même forme. Ils portent le nom de deux empereurs, et la dernière ligne est consacrée à des chiffres.

Enfin nous la croyons de TRAJAN, fils adoptif de NERVA, comme nous avons cherché à le prouver en la rapprochant de celle de Mandeure qui est parfaitement conservée. C'est d'après ces diverses considérations que nous avons essayé de rétablir l'inscription.

Quoiqu'il en soit, ce monument romain, qui n'a pu être placé que sur une voie romaine, n'est pas sans importance pour corroborer les preuves par lesquelles nous espérons démontrer que l'ancien Abiolica de la carte Théodosienne de Peutinger ou l'Ariarica de l'Itinéraire d'Antonin sont réellement PONTARLIER.

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BULLETIN.

'ESPACE et le temps nous manquent à la fois. Notre bulletin de septembre sera plus provincial, mais aussi plus hâtif et plus écourté que jamais.

que

Nous ne serons pas gais. Nous ne savons pas l'être sous le coup d'une perte aussi réelle celle du représentant de la Côte-d'Or à l'académie des sciences, M. Navier. Un jour sans doute, les travaux de ce savant ingénieur seront appréciés dans ce recueil. Qu'il nous suffise aujourd'hui de rappeler qu'il était fils d'un de nos députés à l'assemblée législative, auteur de cette fameuse Requête au Roi, bien oubliée depuis, mais qui, en 1788, eut dans notre Bourgogne le même retentissement que les écrits de Mounier dans le Dauphiné et la brochure de Sieyès Qu'est-ce que le tiers-état? dans toute la France. La vocation de Navier pour les ponts et chaussées avait été déterminée par son oncle, l'ingénieur Gauthey, à qui l'on doit le canal du centre et les premiers travaux du canal du Doubs et du canal de Bourgogne.

Depuis l'apparition de notre dernier no, les deux principales académies des deux Bourgognes, celles de Dijon et de Besançon ont eu leur séance publique. Les journaux des deux villes ont épuisé ce qu'il y avait à dire sur cette double solennité littéraire. A qui, par exemple, apprendrions-nous quelque chose en louant la nouvelle fable de M. Bressier ou le nouveau discours de M. Nault, ancien procureur général?

Mais il nous sera permis de relever les sujets de prix proposés par les deux compagnies et de féliciter l'académie de Besançon sur sa persévérance à encourager l'étude des souvenirs propres au comté de Bourgogne. Elle a couronné cette année un travail considérable sur les écrits historiques de Dunod. Nous aimerions à rendre compte de ce travail, que la modestie de l'auteur, M. Clerc, conseiller à la cour royale de Besançon, a dérobé jusqu'à ce jour à la publicité qui lui est due. M. Clerc est un de ces hommes de choix, qui ont mission pour cimenter l'union des deux provinces; il a passé trois années à Dijon, et nul de ceux qui l'ont connu ne l'ont oublié.

L'académie de Besançon propose pour 1837, l'éloge d'un FrancComtois, de l'abbé d'Olivet, en invitant les concurrents à insister sur les services que ce vénérable académicien a rendus à la langue française par son influence et par ses ouvrages.

L'académie remet au concours pour 1838 le sujet d'histoire locale qu'elle avait déjà proposé : Recueillir les traditions les plus intéressantes (mythologiques, religieuses ou chevaleresques) qui se sont conservées en Franche-Comté depuis le moyen-âge; signaler les événements auxquels elles peuvent se rattacher, ainsi que les traits de mœurs locales qui y correspondent; enfin indiquer le parti qu'on en pourrait tirer, soit pour l'histoire, soit pour la poésie. Les concurrents qui ne pourraient donner que les traditions d'un seul arrondissement ou même d'un seul canton, n'en sont pas moins invites à envoyer leur travail.

C'est bien comprendre la mission présente des sociétés littéraires de province. Nous ne sommes point les détracteurs des académies: il ne serait pas digne d'un recueil sérieux, comme le nôtre, de ramasser dans la rue les épigrammes, qu'on ne leur a point épargnées. Il nous parait bon que les hommes lettrés de chaque ville ne s'isolent point trop les uns des autres, qu'il y ait pour tous et pour chacun, dans sa ville même, un centre d'action et d'influence. Mais c'est à condition qu'il en sortira quelque chose, que les efforts communs laisseront trace, qu'il y aura un but à ces réunions hebdomadaires, un résultat final, patent et appréciable, à cette association de travaux ou de lumières. Or il y a une œuvre que les académies de province peuvent seuls mener à fin, et c'est en même temps l'unique œuvre qu'elles puissent faire : c'est d'accomplir, chacune dans le rayon qui lui est propre, ce que l'académie des inscriptions et belles-lettres ou la société des antiquaires de France ont tenté dans une sphère de recherches moins étroitement circonscrite. C'est de sauver des souvenirs qui s'effacent chaque jour, de raviver

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