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le sentiment du savant naturaliste, lorsqu'il s'apitoie sur le sort du genre halicte, qui, suivant lui, «ne renferme que des individus innocens, et qui, dans ses opinions sur la morale, ne mérite pas une aussi cruelle destinée. »

On trouvera dans la notice originale une foule de détails que nous ne pouvons reproduire, et les doctes y remarqueront la réfutation d'un erreur de Réauinur qui, sans être détrompé par la différence de la taille, avait pris la coque du cerceris ornatus pour celle du sphex sabulosa.

Nous avons encore sous les yeux l'annuaire du département du Doubs (année 1836) publié à Besançon, par M. A. Laurens. C'est chose fort utile que ces livres pleins de faits qui contiennent des notices d'un intérêt local sur l'histoire du pays, sur l'agriculture, sur les curiosités naturelles et scientifiques, sur l'administration et beaucoup d'autres sujets encore. Celui-ci nous a paru fait avec le plus grand soin. Eu voyant presque tous les départemens qui nous avoisinent pourvus de publications semblables, nous n'avons pu nous empêcher de regretter que le nôtre en fût privé depuis la mort de feu Girault, qui en dirigea une pendant quelques années.

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A Dijon, le bel ouvrage de Mme Jobard continue d'être toujours aussi digne de l'attention des connaisseurs. La dernière livraison contient deux beaux dessins de M. Sagot, et une vue du château de Burnand, remarquable par l'entente du paysage. Nous finirons en remerciant M. Bizard, dont le talent bien connu, a voulu contribuer au succès de notre œuvre, en faisant hommage à nos lecteurs du dessin du château de Saint-Point, placé en tête de ce numéro.

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L

Es grandes institutions morales ne commencent point par de grands édifices. Il faut que la religion soit puissante avant qu'on lui élève un beau temple. Partout où les premiers chrétiens n'ont pas fait servir les basiliques païennes à l'adoration de Dieu, les primitives églises ont été modestes. Lorsque les cathédrales magnifiques se sont élevées, gothiques ou romanes, c'est que le culte était fort et les fidèles fervens et nombreux. Le temps était venu que l'église de Cluny ne suffisait plus au nombre des moines et à la splendeur du monastère. St.-Hugues entreprit, en 1089, l'édifice colossal; il n'eut pas la joie de voir la solennelle dédicace de l'église entière; car cette dédicace fut retardée jusqu'en 1131. Mais sa dépouille mortelle y repo

TOME II.

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sa du moins derrière ce maître-autel qu'il avait fait bénir par le pape Urbain II.

L'origine de l'église de Cluny, comme celle de toutes les basiliques du moyen-âge, est enveloppée de circonstances miraculeuses, qu'il faut aller fouiller dans les chroniques latines. On dit qu'un moine, nommé Gunzon, malade et paralytique, vit apparaître dans son sommeil les apôtres Pierre et Paul, et St.-Étienne, premier martyr. Le moine leur demanda qui ils étaient et ce qu'ils voulaient. St.-Pierre, se nommant lui-même et ses compagnons: lève-toi sur le champ, dit-il, frère, lève-toi, et va porter nos ordres à Hugues, abbé de cette église. Les proportions étroites de notre basilique peuvent à peine contenir la multitude des frères; nous voulons que l'abbé en bâtisse une plus grande. Et qu'il ne s'inquiète pas de la dépense, nous saurons bien pourvoir à tout ce qui sera nécessaire à cette œuvre. Je n'ose pas me charger de porter vos ordres, répartit le moine: car on n'ajouterait nulle foi à mes paroles. Tu as été choisi entre tous, répliqua Pierre, pour transmettre à Hugues nos commandemens, afin que ta guérison miraculeuse fasse croire à ce que tu diras. Si tu obéis fidèlement, sept années seront ajoutées à ta vie ; et si Hugues diffère d'exécuter notre volonté, le mal qui te quittera passera dans son corps. - Et parlant ainsi, Pierre tendait des cordes, et mesurait des dimensions de hauteur et de largeur. Il montrait au moine toutes les proportions et les qualités de l'édifice à bâtir, lui reco.nmandant bien de garder fortement dans sa mémoire le dessin de la basilique.

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Le moine, réveillé en sursaut, lui dont tout le couvent attendait que la cloche sonnât les funérailles, courut sain et sauf dans la chambre de l'abbé, et lui répéta ponctuellement ce qu'avait dit et montré l'apôtre. A l'aspect du moine, tout-àl'heure mourant, et maintenant guéri tout-à-coup par une vision merveilleuse, l'abbé fut bien surpris au milieu de lanuit. Menacé lui-même, s'il différait à commencer l'édifice, d'être

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