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» Marcel, après la bataille de Poitiers et pendant la captivité du roi » Jean, jusqu'à la célèbre ordonnance de 1413, sous Charles VI;

» En apprécier les vrais caractères, en rappeler les divers effets, en assigner la portée et faire voir à quel moment et pourquoi il a été » arrêté. »

Le prix est de la valeur de quinze cents francs. Les Mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut le 31 décembre 1870, terme de rigueur.

La même Académie propose, pour le concours de 1871, le sujet suivant :

« Histoire critique des doctrines sur l'éducation en France depuis le » XVIe siècle. »

Le prix est de la valeur de deux mille cinq cents francs. Les Mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut, le 31 décembre 1871, lerme de rigueur.

- M. Marchand, imprimeur à Blois, entreprend de publier, sous les auspices de la Société des sciences et lettres de Blois, l'Histoire du monastère de Saint-Lomer, composée au XVIIe siècle par Dom Noël Mars. Le travail du savant bénédictin sera complété par M. A. Dupré, bibliothécaire de la ville de Blois, qui se propose de joindre à l'Histoire de Saint-Lomer une notice sur la vie de Dom Noël Mars, des chartes inédites, des notes, une table et des renseignements bibliographiques. Le tout formera un beau volume in-8°, dont le prix est fixé à 12 francs pour les exemplaires sur papier vélin, et à 20 francs pour les exemplaires sur papier vergé.

SUR

LE VÉRITABLE TEXTE

DES

INSTRUCTIONS DE SAINT LOUIS

A SA FILLE ISABELLE ET A SON FILS
PHILIPPE-LE-HARDI.

Les conseils laissés par saint Louis à sa fille Isabelle, femme de Thibault, comte de Champagne et roi de Navarre, et à son fils Philippe-le-Hardi, doivent être mis au nombre des monuments les plus précieux qui nous restent sur l'histoire de saint Louis. Ces textes nous apprennent, il est vrai, peu de chose touchant les institutions et les événements de cette grande époque; mais ils nous font pénétrer dans la pensée intime du saint roi; ils nous permettent, si j'ose ainsi parler, de lire dans son âme, et, à ce titre, ils offrent un très-grand intérêt.

Pour que l'historien puisse faire, avec confiance, usage de ces documents, il est nécessaire que le texte en soit bien fixe; il importe que la pensée de saint Louis soit dégagée, autant que possible, de tout élément étranger; travail de critique d'autant plus utile que, si je ne m'abuse, le texte le plus usuel et le plus souvent cité des instructions de saint Louis à son fils, c'est-àdire le texte de Joinville et des Grandes chroniques, est précisé ment le moins sûr et présente plusieurs passages très-suspects.

Telle est, du moins, la conclusion à laquelle m'a conduit l'étude critique des documents en question.. Cette conclusion est-elle légitime? Je ne saurais mieux faire, pour en vérifier l'exactitude, que de soumettre mon travail aux lecteurs de la Bibliothèque de l'École des chartes et, en particulier, aux personnes qui font, du règne de saint Louis, l'objet plus particulier de leurs études.

Je m'occuperai d'abord des instructions de saint Louis à sa fille, dont le texte n'offre pas, d'ailleurs, de difficultés sérieuses; j'aborderai ensuite l'étude plus délicate du texte des instructions de saint Louis à son fils.

I.

INSTRUCTIONS DE SAINT LOUIS A SA FILLE ISABELLE.

Ce document nous est fourni :

1° Par le confesseur de la reine Marguerite (Ms. fr. 5722, fol. 30 et suiv.)'.

2° Par le manuscrit N. D. 272, aujourd'hui 25462 du fonds français.

Il n'existe pas de difference importante entre ces manuscrits: toutefois, la comparaison de quelques passages me porte à préférer le manuscrit N. D. 272. Le Confesseur présente, çà et là, un texte moins satisfaisant et quelque peu altéré : peut-être ce texte du Confesseur a-t-il été traduit du latin; quelques tournures sembleraient l'indiquer. L'historien anonyme connu sous le nom de confesseur de la reine Marguerite écrivit en français la vie de saint Louis d'après les pièces latines du procès de canonisation, pièces qui, malheureusement, ne nous sont pas parvenues. Il est naturel de supposer que, parmi les pièces du procès, il trouva les instructions de saint Louis à sa fille, traduites du français en latin, et que lui-même en fit une nouvelle traduction du latin en français ?.

peut-être le texte du Confesseur

1. Conf. Dom Bouquet, t. XX, p. 82. 2. Ce n'est là d'ailleurs qu'une hypothèse est-il simplement rajeuni et non pas traduit du latin.

Notre appréciation s'appuie sur les rapprochements suivants :

MANUSCRIT N. D. 272.

Et le livra à mort pour nous

délivrer de la mort d'infer.

1o.

CONFESSEUR.

Et l'offri à mort pour ce qu'il nos délivrast des poines d'enfer.

Pour ce qu'il nos délivrast n'est-il pas traduit du latin ut liberaret?

MANUSCRIT N. D. 272. Acoustumés-vous souvent à confesser, et eslisiés tousjours confessours qui soient de sainte vie et de souffisant lettrure, par qui vous soiés ensignie et doc trinée des coses ke vous devés eschiever et des coses que vous devés faire.

2o.

CONFESSEUR.

Acoustumez-vos à confesser vos souvent et eslisiez tozjors confesseur qui soit de sainte vie et qui soit soufisamment lettré, si que vos soiez par lui enseigniée es choses que vos devez

fére.

Et qui soit soufisamment lettré au lieu de Et de souffisante lettrure est un tour traînant, peut-être dû à un traducteur qui n'aura pas retrouvé la formule plus rapide de saint Louis. Enfin, ce paragraphe est incomplet dans le confesseur : les mots des coses kc vous devés eschiever sont omis.

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Par l'espace de tens avant n'est-il pas une traduction

inexacte de per spatium temporis? Per spatium temporis traduisait exactement une pièche devant; mais il aurait fallu rendre spatium par un espace de temps et non l'espace de temps.

MANUSCRIT N. D. 272.

Car chou est mout grans péchiés de guerroier nostre signour pour l'ocoison de ses dons.

4o.

CONFESSEUR.

Car c'est moult grant péchié que fere guerre à nostre seigneur par l'achoison de ses dons.

L'énergie de cette expression guerroier nostre signour s'est perdue.

5o.

J'aurai, si je ne me trompe, à constater ici une altération de sens assez grave dans le confesseur de la reine Marguerite. Reportons-nous d'abord au ms. de N. D.; on y lit cette phrase:

« Se vous avés aucun malaise de cuer ou d'autre cose, dites-le » à vostre confessour ou à aucune autre persoune ke vous quidiés » qui soit loiaus et ki vous doive bien chéler, pour chou ke vous le » portés plus en pais, se ch'est cose ke vous puissiés dire. »

Cette restriction se ch'est cose ke vous puissiés dire s'applique évidemment à la seconde hypothèse et non à la première, car il n'est chose qu'on ne puisse dire à son confesseur. Dans le texte du confesseur de la reine Marguerite, la restriction a changé de place et s'applique aux deux hypothèses :

<< Se vos avez aucune tribulacion de cuer, se ele est tele que vo » la puissiez el doiez dire à vostre confesseur, dites-li ou à autre » persone, etc. »

Voilà une petite erreur spirituelle dont saint Louis ne saurait être responsable et qu'il faut imputer à un copiste ou à un traducteur.

Il me semble qu'on peut se rendre compte assez facilement de ce qui a dû se passer.

La phrase, telle que, dans mon opinion, saint Louis l'a écrite se ch'est cose, etc., est assez mal placée à la fin du

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