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Paris.-Imprimerie Bonaventure et Ducessois, 55, quai des Grands-Augustins.

ん、59.

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DIDIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR

35, QUAI DES AUGUSTINS

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PRÉFACE

DE L'ÉDITION DE 1849.

En voulant publier aujourd'hui de nouveau ce que j'avais écrit, il y a bien des années, sur deux époques de la vieille société romaine et du génie chrétien dans ses commencements, j'ai senti ce qui manquait à ce travail, accueilli d'abord avec faveur. Étendue des recherches ou importance des vues, rien dans mes premiers essais ne répondait suffisamment à la grandeur du sujet ; mais on crut y reconnaître, quand ils parurent, le sentiment vrai d'une littérature alors presque oubliée, et la reproduction expressive de quelques types originaux que depuis longtemps on ne regardait pas. Cela suffisait, à son heure, pour attirer quelques moments l'attention publique, emportée par tant d'objets. Il faut le dire encore : la préoccupation politique, qui souvent distrait des lettres, y ramenait cette fois. Dans les controverses d'il y a vingt ans, quelques esquisses de la lutte des opinions au e et au ve siècle intéressaient la curiosité et même la passion, en leur montrant la stérilité des efforts humains pour refaire les temps qui ne sont plus.

Une autre disposition plus calme, un mouvement d'étude, un goût de poésie faisait rechercher tout ce qui dans d'autres époques avait rajeuni la pensée et varié les formes de l'imagination. Quelques exemples d'inspiration et d'éloquence, puisés dans les monuments de la science théologique, devenaient une nouveauté pour les lettres

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et une nouveauté conforme à l'état des esprits. Quelques traits choisis de la transformation du polythéisme, l'image de ses efforts contradictoires pour s'épurer par la morale et s'aviver par la superstition, l'idée du progrès social mêlé dès l'origine à la ferveur spéculative de la foi chrétienne, attachaient à la lecture de mes considérations sur Symmaque et saint Ambroise, sur Julien et Marc-Aurèle, sur la philosophie stoïque comparée au christianisme du même temps. Quelques souvenirs de la vie, quelques analyses du génie de saint Athanase, de saint Grégoire de Nazianze et de saint Basile, de saint Chrysostome, de Synésius, de saint Jérôme et de saint Augustin, plaisaient d'autant plus que ma fidélité laïque et littéraire laissait aux pensées recueillies dans leurs ouvrages la hardiesse et la poésie, que les scrupules trop respectueux du XVIIe siècle croyaient devoir affaiblir, et que le siècle suivant avaient dédaignées. On me savait gré d'un jugement plus libre et d'une admiration impartiale, et par divers motifs, on approuvait cet essai dans une voie nouvelle.

Mais depuis, les esprits ont fait de grands pas dans cette voie, même en paraissant occupés de toute autre chose. Le sentiment religieux est devenu plus sévère. L'érudition a pris plus de place dans les lettres. Ce besoin d'examen ne saurait être satisfait par l'étude seule des beautés morales qui animaient l'éloquence de quelques hommes puissants par la conviction et les œuvres. Et dans un temps où les monuments de cette éloquence redeviennent pour des communions dissidentes un objet de méditation dogmatique, toute autre manière de les considérer peut paraître étroite et superficielle. Il ne faut pas y renoncer cependant. On ne peut méconnaître qu'il y a dans les pères de l'Eglise encore autre chose que la doctrine théologique,

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