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tandis que cette âme est non-seulement la forme du corps humain, mais, bien plus, qu'elle est immortelle, et que, selon le nombre de corps dans lesquels elle est placée, elle est, pour chacun d'eux, multiplicable et multipliée, et le sera toujours, ce que l'on voit évidemment dans l'Évangile, lorsque le Seigneur dit : Mais ils ne peuvent tuer l'âme. (1) Et ailleurs : Celui qui hait son âme dans ce monde, la conserve pour la vie éternelle..... (2) La même chose ressort de ce qu'il promet des récompenses éternelles ou des supplices éternels à ceux qui doivent être jugés, selon le mérite de leur vie. (3) Autrement, l'incarnation et les autres mystères du Christ ne nous seraient d'aucun avantage; il ne faudrait point attendre la résurrection; et les saints et les justes seraient les plus misérables des hommes, selon l'expression de saint Paul. (4) »

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D. Quelle est la principale erreur enseignée de nos jours, par rapport à la nature humaine? - R. C'est celle de Pierre-Michel Vintras, qui prétend que la nature humaine se compose non-seulement d'un corps et d'une âme, mais d'un corps et d'une âme joints à un esprit déchu, et qui forme comme la partie principale de notre être. EXPLICATION. Vintras et ses adhérents semblent reconnaître encore l'Eglise catholique. Or, qu'enseignet-elle, cette sainte Eglise? Prenons les catéchismes de tous les pays et de tous les temps ils nous apprennent, en son nom et par son autorité, que nous sommes composés d'un corps et d'une âme, et que ce corps et cette âme font un homme parfait. D'esprit déchu, jamais il n'en a été question dans nos livres élémentaires, jamais l'Eglise n'en a parlé à ses enfants dans ses instructions familières, jamais dans les chaires chrétiennes aux fidèles assemblés, jamais à ses théologiens dans ses écoles. Et elle a omis (1) Matth., vi, 24. (2) Joan., XII, 25. (3) Matth., xxv, 46. (4) I, Cor., XV, 9.

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non-seulement de parler de cet ange déchu, attaché à notre nature, mais elle l'a positivement exclu, en inculquant aux petits et aux grands qu'ils étaient composés de deux substances, ni plus ni moins d'une substance spirituelle, qui est l'âme, et d'une substance matérielle qui est le corps. L'Eglise est-elle donc dans l'erreur? S'il en était ainsi, Jésus aurait cessé d'être avec elle; et cependant il a dit : « Je serai avec vous jusqu'à la con« sommation des siècles. » (1) De plus, ne lisons-nous pas dans le symbole de saint Athanase, lequel est reçu avec un profond respect par l'Eglise d'Orient et par celle d'Occident, et qui a toujours servi de règle pour décider les vérités catholiques : « Comme l'âme raisonnable et le « corps forment un seul homme, ainsi Dieu et l'homme « forment un seul Christ? » Mais si l'homme a comme principale partie de lui-même un ange déchu, comment expliquer cette parole: Deux choses forment le Christ, l'humanité et la divinité; deux choses forment l'homme, l'âme raisonnable et le corps? Comme le Sauveur est un Christ parfait, parce qu'il est Dieu et homme tout ensemble, l'homme est parfait dans sa nature, parce qu'il joint à un corps matériel une âme raisonnable. Nulle place laissée pour la folle invention de l'ange déchu; vouloir l'admettre, ce serait renverser toute l'économie de la doctrine catholique. (2) « Nous n'igno<< rons pas, disent les Pères du concile de Francfort, que << la nature humaine est composée de deux substances, « savoir, d'un corps et d'une âme.... qui font un homme

parfait.» (3) Donc, l'homme a la perfection de sa nature avec une âme et un corps; donc, toute addition étrangère ne saurait lui convenir, et l'esprit déchu qu'on veut lui ajouter n'est qu'une chimère. (4)

() Matth, XVIII, 20.

(2) Les Nouveaux illuminės, par l'abbé Caillau, p. 24.
(3) Conc. francofordiense, sub Adriano papa 1, anno 794.
(4) Les Nouveaux illuminés, p. 25.

D. La sainte vierge Marie n'est-elle pas une émanation de la Divinité, et n'a-t-elle pas été unie à un esprit préexistant à sá naissance, et non déchu? R. Quelque haute idée que l'on doive

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avoir de la sainte vierge Marie, on ne peut pas dire qu'elle est une émanation de la Divinité, et qu'elle a été unie à un esprit préexistant à sa naissance, et non déchu.

EXPLICATION. L'Eglise a condamné, par la bouche de saint Léon, la croyance erronée de l'émanation des âmes, que quelques philosophes supposaient sortir non du néant, mais de la substance même de la divinité. Voici ses paroles : « La foi catholique condamne l'impiété • qui découle de certains philosophes, et surtout des << manichéens, et qui tient que l'âme de l'homme est de « la substance divine; car ce qui est de Dieu est Dieu « même, et il n'y a dans ce cas que le Fils et le Saint« Esprit. Outre cette unique divinité de la souveraine « Trinité, il n'est aucune créature qui, dans son principe, « n'ait été tirée du néant. » (1) Cette décision si claire et si vraie, Pierre-Michel Vintras, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois, l'a totalement méconnue dans une de ses révélations, ou plutôt son archange prétendu s'est oublié ce jour-là jusqu'à devenir hérétique. Tel est, en effet, l'oracle qui lui fut un jour révélé : « Saint Michel a m'a dit que la très-sainte Vierge était divine, puis<< qu'elle était formée de l'émanation de la Divinité, et a que cette émanation surpassait tout ce qui devait être འ créé dans le ciel; que son esprit était tiré de la très« sainte Trinité; qu'il était composé de la puissance du « Père, de l'amour du Fils et de la sagesse du SaintEsprit; qu'alors donc elle était divine, puisque la puissance du Père est divine, que l'amour du Fils est << divin, et que la sagesse du Saint-Esprit est divine. » (2) Le démon, qui voit combien la dévotion à Marie lui est funeste, ne pouvant en empêcher les progrès, cherche à (1) Labbe, t. iv, p. 659. (2) Livre d'or, P. 62.

la défigurer par de coupables exagérations; et comme souvent il a perdu les âmes en leur inspirant une confiance présomptueuse en Marie, maintenant il travaille encore à les perdre, en leur inspirant d'exalter Marie au delà des bornes fixées par la divine Providence.

Nous parlerons bientôt des grandeurs de cette Vierge incomparable et des immenses priviléges que Dieu lui a accordés; mais quelles que soient sa dignité et sa gloire, elle ne cesse pas pour cela d'être une simple femme. Elle participe à la nature humaine; elle est, par conséquent, composée d'un corps et d'une âme que Dieu tira du néant pour animer ce corps, à l'instant où il fut suffisamment organisé. Il n'y a rien de plus en Marie; elle n'est point une émanation de la Divinité, et l'esprit fidèle qu'on lui adjoint est une chimère. (1)

TRAIT HISTORIQUE.

SAINT AUGUSTIN.

était

Les catholiques enseignent que l'homme est fait à l'image de Dieu. Saint Augustin, avant sa conversion, en avait conclu qu'ils adoraient un Dieu corporel; mais ayant reconnu que ce soupçon aussi mal fondé qu'injurieux à la foi des orthodoxes, il l'avait abandonné, en se reprochant à lui-même la précipitation de ses jugements. En effet, d'après l'enseignement catholique, ce n'est point quant au corps, mais quant à l'âme, que l'homme a été fait à l'image de Dieu. (2)·

PARAGRAPHE II.

DE LA SPIRITUALITÉ ET DE LA LIBERTÉ DE L'AME.

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D. La substance qui, dans l'homme, sent et pense, est-elle de la même nature que le corps ? R. La pensée étant essentiellement simple, elle ne peut être l'effet de la matière ou du corps, qui est essentiellement composé.

EXPLICATION.

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Il est facile de prouver, mes enfants, que la matière est incapable de penser et de sentir; qu'il

(1) Les Nouveaux illuminés, par M. l'abbé Caillau, p. 34. (2) Vie de saint Augustin.

y a par conséquent, dans l'homme, une substance essentiellement distinguée du corps, une substance immatérielle et spirituelle, simple et indivisible.

1° C'est une vérité incontestable que la matière n'a pas, par elle-même et par sa nature, la facuité de penser; car si la matière avait, par elle-même et par sa nature, la faculté de penser, il faudrait dire qu'un bloc de marbre, un tas d'argile et de boue, un morceau de bois ou de métal sont autant d'êtres pensants; ce qui est si évidemment contraire à l'expérience, à la raison et au bon sens naturel, que personne n'a jamais osé le soutenir.

2o Il n'est pas moins incontestable que la matière ne peut pas se donner la faculté de penser. En effet, d'où la tirerait-elle ? Ce n'est pas d'elle-même, puisqu'elle ne l'a point, et qu'on ne donne pas ce qu'on n'a pas. Ce n'est pas du néant, puisque le néant n'est rien et ne produit rien. Ce n'est pas du hasard, puisque le hasard n'est qu'un vain mot. Ce n'est pas enfin du mouvement, car la matière ne peut pas se donner le mouvement, il faut qu'elle le reçoive; elle est, par sa nature, inerte et passive. Ensuite le mouvement ne renferme pas en lui-même la faculté de penser; il n'est que le transport d'un lieu à un autre, le changement de rapport, de situation, des différentes parties de la matière entre elles; mais tout cela n'est pas la faculté de penser et ne renferme rien de semblable. Agitez en mille et mille manières des atomes de matière, vous aurez des chocs, des situations, des figures différentes, mais vous n'aurez jamais des pensées, ni les opérations qui s'ensuivent. Puisque la matière n'a pas par sa nature la faculté de penser, et qu'elle ne peut se la donner, ce qui pense en nous est donc une substance essentiellement différente et de la matière et de l'organisation de la matière ; une substance, par conséquent, spirituelle par elle-même et par sa nature, c'est-à-dire capable à la fois d'intelligence, de raisonnement et de sentiment réfléchi.

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