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bien et du mal, et il le lui défendit sous peine de mort : « Mange du fruit de tous les arbres qui sont dans le a paradis, mais garde-toi de toucher au fruit de l'arbre « de la science du bien et du mal, car le jour où tu en << mangeras, tu mourras ; » (1) c'est-à-dire tu deviendras sujet à la mort. Rien n'était plus facile que d'observer ce commandement du Seigneur, puisque nos premiers parents trouvaient abondamment, dans les autres fruits du paradis terrestre, de quoi satisfaire à tous leurs besoins; et cependant ils ne l'observèrent point et ne tinrent aucun compte de la menace qui leur avait été faite.

D. Pourquoi Dieu avait-il défendu à nos premiers parents de manger du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal? R. Dieu leur avait fait cette défense pour éprouver leur soumission et leur fidélité.

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EXPLICATION. Dieu avait fait à Adam et Ève la défense de manger du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal, pour les éprouver, pour les faire souvenir qu'ils avaient un maître auquel ils devaient obéir, et les tenir dans la dépendance où doit être la créature envers son créateur. Une pareille défense était tout à fait conforme à l'ordre et à la justice n'est-il pas juste, n'est-il pas dans l'ordre que les princes exigent de leurs sujets des marques de respect et de soumission? Dieu voulait aussi par là leur faire comprendre que tout lui appartenait, et qu'ils n'avaient d'autre droit sur les créatures que celui qu'il leur accordait. Il voulait enfin leur donner l'occasion de mériter, par leur fidélité et leur obéissance, la continuité de ses bienfaits et l'éternité bienheureuse à laquelle il les avait destinés.

D. Qui porta Adam et Ève à désobéir? - K. Ce fut le démon, jaloux de leur félicité.

(1) In quocumque enim die comederis ex eo, morte morieris. (Gen., II, 17.)

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EXPLICATION. Le démon, un des anges réprouvés, jaloux du bonheur dont jouissaient nos premiers parents, mit tout en œuvre pour les porter à désobéir à Dieu. Sous la figure d'un serpent, il s'approche de la femme et lui dit, en lui montrant l'arbre de la science: « Pourquoi Dieu vous a-t-il commandé de ne pas manger du « fruit de tous les arbres du paradis? » La femme lui répondit : « Nous mangeons du fruit des arbres qui sont • dans le paradis; mais pour ce qui est du fruit de cet « arbre, qui est au milieu du paradis, Dieu nous a « commandé de n'en point manger et de n'y point « toucher, de peur que nous ne mourrions. » Le serpent répondit à la femme : « Assurément, quand vous « en mangeriez, vous ne mourriez pas; mais Dieu sait << qu'aussitôt que vous en aurez mangé, vous deviendrez a semblables à lui, connaissant le bien et le mal. » La femme, séduite par ces paroles, considéra que le fruit de cet arbre était bon à manger, qu'il était agréable à la vue; et en ayant pris, elle en mangea et en donna à son mari, qui en mangea aussi. - Oh! mes enfants, quelle faute! Voilà donc Adam et Ève, qui étaient si heureux, devenus, comme les mauvais anges, rebelles à Dieu par leur désobéissance. Ils eurent à peine péché que leurs yeux furent ouverts, et ils connurent le mal dans toute sa laideur. Honteux, ils voulurent fuir pour se cacher; mais comment échapper aux regards de Dieu?

TRAITS HISTORIQUES.

SITUATION DU PARADIS TERRESTRE.

Un grand nombre de savants commentateurs de l'Ecriture placent le centre ou le milieu du paradis terrestre sur les rives du Jourdain, et ils l'étendent, de là, du côté du couchant, jusqu'à la Méditerranée; du côté du nord et du levant, jusqu'aux rives de l'Euphrate et du Tigre; et du côté du midi, jusqu'aux deux fleuves appelés le Gehon et le Phison, et situés, le premier dans l'Arabie déserte, et le second dans l'Arabie heureuse. D'autres commentateurs, dont

l'opinion paraît mieux fondée et mieux établie, placent le paradis terrestre entre le Tigre et l'Euphrate, près de l'endroit où exista dans la suite la fameuse Babylone.

SUR LE SERPENT QUI SÉDUISIT ÈVE.

Selon la plupart des interprètes de l'Ecriture, le serpent qui tenta Ève fut le serpent infernal, c'est-à-dire l'un des anges rebelles, des esprits réprouvés, caché dans les organes d'un serpent réel. - Pour rendre raison de la tranquille familiarité avec laquelle Ève se prêta à converser avec un animal d'une nature pour nous si rebutante, les savants nous font observer que le serpent n'était pas à cette époque un objet d'horreur, puisque tous les animaux étaient soumis à l'homme, sans qu'aucun pût lui nuire, ni par conséquent l'effrayer; que le tentateur put en choisir un de la forme la plus agréable, tels que les serpents ailés qui se trouvent en Arabie et en Egypte, et dont les ailes produisent un effet magnifique lorsqu'elles réfléchissent les rayons du soleil. Quant au langage humain du serpent, il suffit de savoir qu'une autorité infaillible nous en atteste la réalité. Encore neuve en toutes choses, et sans aucune expérience antérieure, Ève ne dut pas être plus surprise des sons articulés du serpent, qu'elle voyait peut-être pour la première fois, qu'elle ne le fut des sons mélodieux du rossignol, quand, pour la première fois aussi, elle en entendit le charmant ramage.

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LEÇON X.

DU PÉCHÉ ORIGINEL.

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D. Quel mal a produit la désobéissance de nos premiers parents? R. La désobéissance de nos premiers parents les a rendus malheureux, ainsi que tous leurs descendants.

EXPLICATION. Adam et Ève, en mangeant du fruit défendu, ont commis un péché énorme; ils se sont rendus coupables d'une prévarication, d'une apostasie incompréhensible, dit saint Augustin. Cependant, on n'est que trop porté à regarder comme légère la faute de nos premiers parents : quel si grand mal, dit-on souvent (et Vous serez exposés, mes enfants, à entendre dans le monde ce langage impie et insensé), quel si grand mal

pouvait-il donc y avoir à manger un fruit? une désobéissance de cette nature est-elle donc un crime digne des supplices éternels? Mais pour juger de l'énormité de ce péché, pour en avoir une juste idée, il ne faut pas seulement faire attention à ce qui en a été l'objet, à ce qui en a été la matière, il faut considérer les circonstances dans lesquelles il a été commis; il faut se rappeler, d'un côté, la clarté du commandement, qui ne souffrait aucune interprétation, et l'arrêt de mort, qui marquait combien la volonté du souverain maître était absolue : « Le jour « où vous mangerez de ce fruit, vous mourrez; » (1) de l'autre, l'état heureux où était alors le premier homme, les lumières de son esprit, la droiture de sa volonté, l'intégrité et les forces de son libre arbitre, les grâces dont il était aidé, tous les moyens, en un mot, et toute la facilité qu'il avait de ne pas pécher. Il faut considérer que, dans Eve, ce péché renferme l'injure la plus atroce qu'elle pût faire à un être infiniment vrai et infiniment bon; qu'elle a osé le soupçonner d'un honteux mensonge et d'une basse jalousie. Dieu avait dit : « Si vous mangez « de ce fruit, vous mourrez ; » le démon avait dit : « Non, « vous ne mourrez point; mais Dieu sait que si vous en « mangez, vous deviendrez semblables à lui, et c'est pour « cela qu'il vous l'a défendu; » et Eve avait ajouté foi aux paroles du démon. Il faut considérer que, dans Adam, ce péché renferme la préférence la plus formelle de la créature au créateur, et que, dans l'un et dans l'autre, il est plein de la plus noire ingratitude. Ce sont ces circonstances qui rendent énorme le péché de nos premiers parents. Oui, mes enfants, Adam et Ève ont commis un très-grand péché; aussi a-t-il eu les suites les plus déplorables et les plus funestes leur désobéissance les a rendus malheureux, ainsi que tous leurs descendants.

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(1) In quocumque enim die comederis ex eo, morte morieris. (Gen., 11, 17.).

D. Comment cette désobéissance de nos premiers parents les a-t-elle rendus malheureux? — R. La désobéissance de nos premiers parents les a rendus malheureux, en ce qu'ils devinrent ennemis de Dieu, esclaves du démon, et que Dieu, pour les punir, les chassa du paradis terrestre, les condamna aux misères de la vie, à la mort et aux peines de l'enfer.

EXPLICATION.A peine Adam et Eve eurent-ils enfreint l'ordre de Dieu, que leurs yeux furent ouverts. Mais sur quoi, mes enfants? sur la misère dans laquelle ils venaient de tomber, sur l'avilissement auquel ils venaient de se réduire; c'est toute la lumière que produisit en eux le fruit défendu, l'arbre de la science du bien et du mal. Bientôt ils entendirent la voix du Seigneur, qui se promenait dans le paradis; croyant se dérober à ses regards, ils s'enfoncèrent dans l'épaisseur d'un bosquet. Mais le Seigneur appela Adam et lui dit : « Adam, où es<< tu? » Adam répondit : « J'ai entendu votre voix dans << le paradis, j'ai eu peur, parce que j'étais nu, et je me « suis caché. (Auparavant il ne s'en était point aperçu, il n'en avait point rougi, parce que tout en lui était innocent et pur.) Le Seigneur lui répondit : « Et d'où as« tu su que tu étais nu, sinon de ce que tu as mangé « du fruit de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? » Adam lui répondit : « La femme que vous m'avez donnée « pour compagne m'a présenté du fruit de cet arbre, et « j'en ai mangé. » Le Seigneur dit à la femme : « Pour<< quoi as-tu fait cela? » Elle répondit : « Le serpent m'a << trompée. » Alors le Seigneur Dieu dit au serpent: << Parce << que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux « et toutes les bêtes de la terre; tu ramperas sur le << ventre, et tu mangeras la terre tous les jours de ta << vie. »

La malédiction que Dieu prononce contre le serpent, c'est-à-dire contre le démon qui en avait pris la figure, ne détourne pas de dessus nos premiers parents les traits de sa colère. Ève entend la première l'arrêt qui ajoute

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