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sur ce sujet lorsque nous parlerons des ennemis de la foi. (1)

TRAIT HISTORIQUE.

RÉPONSE DE LA HARPE.

On interrogeait le célèbre La Harpe sur sa religion; voici quelle fut sa réponse: « Je suis chrétien, parce que vous ne l'êtes pas. Une religion qui a pour ennemis mortels les plus mortels ennemis de toute morale, de toute vertu, de toute humanité, est nécessairement amie de la morale, de la vertu, de l'humanité; elle est donc bonne. » (2)

Après ces préliminaires, à l'explication desquels vous avez prêté, mes enfants, une attention dont nous ne pouvons trop vous féliciter, nous allons entrer dans le corps de la doctrine chrétienne. Elle se divise, comme nous l'avons déjà dit, en quatre parties, dont la première comprend ce que nous devons croire, ou, en d'autres termes, l'histoire et les dogmes de la religion. Dogme signifie un point de doctrine solidement établi, une vérité incontestable. On donne le nom de mystères aux vérités qui, bien qu'elles soient incontestables, sont cependant incompréhensibles à la raison.

(1) Voir la leçon du t. 11.

(2) Du fanatisme dans la langue révolutionnaire, par La Harpe, P. 102.

PREMIÈRE PARTIE.

HISTOIRE ET DOGMES DE LA RELIGION.

LEÇON PREMIÈRE.

DE DIEU.

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D. Quelle est la première vérité que la religion nous enseigne?· R. La première vérité que la religion nous enseigne est l'existence de Dieu.

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EXPLICATION. Il faut entendre par vérité, un principe, une maxime regardés généralement comme vrais, et qui ne sont ou ne peuvent être contestés que par des hommes dépourvus de raison ou de bonne foi. Par exemple les enfants doivent aimer et respecter leurs parents; l'homme est mortel; il y a une autre vie. Ce sont là autant de vérités, autant de principes certains, de maximes constantes et incontestables. Il y a un Dieu, auteur et créateur de tout ce qui existe telle est la première vérité que la religion nous enseigne. Aussi le symbole des apôtres, qui contient l'abrégé de notre foi, et renferme en substance toute la doctrine chrétienne, commence-t-il par ces poroles: Je crois en Dieu.

D. Pourquoi croyez-vous qu'il y a un Dieu ? R. Je crois qu'il y a un Dieu, d'abord parce qu'il a lui-même révélé son existence.

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EXPLICATION. Dans la sainte Écriture, qui renferme la parole de Dieu, se trouvent une foule de passages où il est question de Dieu et de ses perfections. « Au commence«ment, est-il dit au livre de la Genèse, Dieu créa le ciel et la « terre. » (1) — « Je suis le Dieu tout-puissant, marchez en << ma présence; » (2) ainsi parla le Seignenr à Abraham.

(1) In principio creavit Deus cœlum et terram. (Gen., c. 1, v. 1.) (2) Ego sum Deus omnipotens, ambula coram me.(Ibid.,c. XVII, v.1.)

-

« Vous avez abandonné le Dieu qui vous a créé, v est-il dit au livre du Deuteronome. (1) Ainsi Dieu nous a révélé lui-même son existence, et c'est la première raison pour laquelle nous croyons qu'il y a un Dieu.

D. N'avez-vous pas d'autres motifs pour croire qu'il y a un Dieu ?-R. Oui ; je crois encore qu'il y a un Dieu, parce que, si Dieu n'existait pas, le monde et tout ce qu'il renferme n'aurait pu exister.

EXPLICATION. L'existence de Dieu, qui nous a été révélée par Dieu lui-même, est une vérité également fondée sur la raison; c'est-à-dire que l'homme, s'il veut faire usage de cette faculté intellectuelle par laquelle il connait et juge, est nécessairement conduit à admettre qu'il y a un Dieu. En effet, la raison ne lui dit-elle pas que, sans Dieu, le monde, l'univers, le ciel, la terre et tout ce qu'ils renferment n'auraient pu exister? Car qui aurait pu donner l'existence au monde? L'aurait-il reçue de lui-même? Mais ce qui n'est pas est-il capable de quelque chose? Conçoit-on que ce qui a été pendant une éternité dans le néant, puisse en sortir, à moins qu'un être déjà existant, et par conséquent un être éternel et tout-puissant, ne l'en tire par sa volonté ?

La raison se réunit donc à la révélation pour nous prouver l'existence de Dieu. « La grandeur et la beauté << de la créature, nous dit le Sage, peut faire connaître a et rendre en quelque sorte visible le Créateur. » (2) Saint Paul dit dans le même sens, en parlant des philosophes « S'ils ont connu ce qui peut se découvrir de «Dieu, c'est Dieu lui-même qui le leur a fait connaître ; a car les perfections invisibles de Dieu, sa puissance « éternelle et sa divinité, sont devenues visibles, depuis << la création du monde, par la connaissance que ses << créatures nous en donnent. » (3) C'est ce qui fait dire

(1) Deum qui te genuit dereliquisti. (Deut., c. xxxII, V. 18.)

(2) A magnitudine speciei et creaturæ cognoscibiliter poterit creator horum videri. (Sap., x1, 5.)

(3) Quod notum est Dei, manifestum est in illis; invisibilia enim

à saint Augustin: « L'existence du Créateur peut être « découverte par le moyen de la créature, d'après ces « paroles de l'Apôtre: Les perfections invisibles de « Dieu, etc.» (1)

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=D. Pourquoi dites-vous que, sans Dieu, le monde et tout ce qu'il renferme n'aurait pu exister? - R. Parce que s'il faut un ouvrier pour bâtir une maison, à plus forte raison il en a fallu un pour faire le monde de rien.

EXPLICATION. La plus petite maison suppose un ouvrier qui l'a construite, et on ne pourrait s'empêcher de regarder comme un insensé celui qui oserait dire sérieusement que telle chaumière, qui sert de réduit à une famille pauvre et souffrante, est l'effet du hasard. Sa folie serait encore plus évidente s'il prétendait que l'architecture du Louvre, à Paris, le palais de la Bourse, l'église de Sainte-Madeleine et celle de Sainte-Geneviève, aussi bien que le dôme des Invalides, (2) ne sont point l'ouvrage des hommes; mais que ces admirables édifices se sont faits eux-mêmes, et que les matériaux dont ils se composent, la pierre, le bois, le fer, s'étant un jour mis en mouvement sans y être poussés par aucune cause, sont allés prendre d'eux-mêmes la place qu'ils occupent. Oui, l'on regarderait comme un insensé celui qui tiendrait un tel langage. Mais si la plus petite maison suppose un ouvrier qui l'a construite, et si l'on ne peut, sans folie, en faire honneur au hasard, à combien plus forte raison ne serait-ce pas une folie d'attribuer au hasard le monde, qui est si rempli de merveilles et dont toutes les parties sont unies entre elles dans un ordre si ipsius......, a creatura mundi, per ea quæ facta sunt, intellecta conspiciuntur. (Rom., 1, 19, 20.)

(1) Potest per creaturam inveniri Creator evidenter, dicente apostolo: invisibilia enim, etc.(S. Aug., tract. 2, in Joan. apud Sebastum a Christophoro, Theol. historico-polemitica, p. 10.)

(2) Le palais du Louvre, la Bourse, l'église de Sainte-Madeleine, celle de Sainte-Geneviève et le dôme des Invalides, sont, chacun dans son genre, des chefs-d'œuvre d'architecture.

admirable et si parfait ? Le monde existe: donc il y a un ouvrier souverainement intelligent, souverainement habile et souverainement puissant qui lui a donné l'exicet ouvrier, c'est Dieu.

stence; or,

Dira-t-on que le monde s'est créé lui-même? Mais si le monde existait déjà, qu'était-il besoin qu'il se créat? et s'il n'existait pas, comment pouvait-il se créer ? Ce qui n'existe pas est absolument incapable, comme nous l'avons déjà dit, de produire quoi que ce soit. Dire que le monde s'est créé lui-même, c'est dire que le monde était et n'était pas ; ce qui renferme une contradiction manifeste.

Le monde n'est point non plus l'effet du hasard. En effet, le hasard n'est rien: c'est un mot tout à fait vide de sens. Le hasard n'a jamais formé la plus chétive cabane; comment donc aurait-il pu donner l'existence au monde? On parle de hasard : mais le même hasard aveugle qui aurait un jour formé les corps, par la rencontre fortuite et la réunion des diverses parties dont ils se composent, les aurait détruits le lendemain par une autre combinaison également fortuite, et n'aurait pu leur imprimer ce caractère de stabilité et de régularité qu'on remarque en eux depuis tant de siècles.

- D. La beauté du monde, son immensité, l'ordre qui y règne, ne prouvent-ils pas aussi qu'il y a un Dieu? - R. Oui, la beauté du monde, son immensité, l'ordre qui règne dans les différentes parties qui le composent, prouvent l'existence d'un être souverainement parfait, souverainement puissant, souverainement sage, qui est Dieu.

EXPLICATION. 1o La beauté du monde prouve l'existence d'un être souverainement parfait, qui est Dieu. — Voyez ces campagnes couvertes de verdure et de riches moissons; ces bosquets et ces bois délicieux; ces sources d'une eau vive et pure; ces ruisseaux qui font entendre un murmure enchanteur; ce vaste et profond océan; ces forêts antiques et sombres; ces montagnes

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