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< pourrait rien faire de tout ce qu'il fait. » Ils lui répondirent : « Tu n'es que péché dès le ventre de ta mère, et << tu veux nous enseigner!... » Et ils le chassèrent. (1) Qu'ajouter à ce récit, d'une simplicité vraiment divine?

Ainsi Jésus-Christ a opéré, en preuve de la divinité de sa mission, une multitude de faits qui, par la variété, les circonstances, la manière, sont évidemment contraires aux lois constantes de la nature. Pour nier la divinité de sa mission, il faut donc choisir entre ces deux hypothèses ou dire que Dieu a employé sa puissance à tromper les hommes, ou dire qu'il a permis à un agent intermédiaire entre lui et les hommes, de les tromper sans leur donner aucun moyen d'éviter l'erreur. Or, l'une et l'autre sont d'une absurdité choquante; la divinité de la mission de Jésus-Christ reste donc démontrée par ses miracles.

TRAITS HISTORIQUES.

LE TEMPLE DE JÉRUSALEM.

Non-seulement Jésus-Christ a prouvé qu'il était le Messie, par J'accomplissement des prophéties en sa personne, mais encore toutes les prédictions qu'il avait faites, pendant qu'il vivait parmi les hommes, ont été parfaitement accomplies. En voici un exemple bien frappant Jésus-Christ avait prédit qu'il ne resterait pas pierre sur pierre du temple de Jérusalem. Pour montrer la fausseté de cet oracle, Julien l'Apostat forme le projet de rebâtir ce temple si célèbre et destine des sommes immenses à cet emploi sacrilége. Les Juifs accourent de toutes parts.... tous les sexes, toutes les conditions rivalisent de zèle pour le succès de l'entreprise; on voyait des femmes distinguées par leur naissance porter dans des vêtements précieux les matériaux du nouveau temple. La puissance de Julien, les efforts de l'intendant Alipius, la fureur des Juifs et des païens plongent les disciples du Sauveur dans la douleur la plus profonde. Saint Cyrille, évêque de Jérusalem, les console et leur annonce que Dieu va déployer la force de son bras. On arrache les (1) Joan., IX, 1-34.

fondements de l'ancien temple, et on accomplit ainsi la prophétie. On aperçoit un livre couvert d'une étoffe d'or; on l'ouvre, et on lit ces paroles Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu. On veut élever le nouveau temple, et aussitôt des globes de feu dispersent les matériaux et les ouvriers. Une croix éclatante brille dans les cieux, et des croix ineffaçables s'attachent aux vêtements des Juifs et des païens. On fait plusieurs fois de nouveaux efforts, et toujours les mêmes prodiges se renouvellent; enfin la croix triomphe, et l'impiété, frémissante, abandonne ses projets criminels. La croix remporte une plus touchante victoire : elle voit tomber à ses pieds un grand nombre de Juifs et de païens qui furent régénérés dans les eaux salutaires du baptême. Ce ne sont pas seulement les chrétiens qui rapportent ces événements mémorables, Ammien Marcellin, auteur contemporain, et Julien lui-même ont été contraints de rendre hommage à la vérité. Oui, le ciel et la terre passeront, mais les paroles de Dieu ne passeront point!

SUR LE GALVANISME.

Les frémissements qu'on a produits par le galvanisme, dans les muscles de quelques cadavres d'animaux, ont donné de grandes espérances aux incrédules pour une résurrection au moins passagère. Mais cette découverte, d'ailleurs très-intéressante, ne saurait porter aucune atteinte à la religion. « Le galvanisme, dit le savant Biot, (1) est maintenant une chose si simple, que l'on peut en donner une idée exacte à tous ceux qui ont la plus légère connaissance des phénomènes électriques. On savait depuis longtemps que l'électricité s'excite par le frottement des corps. On a vu depuis qu'elle se développe aussi par leur simple contact; et c'est en quoi consiste la découverte de Galvani, (2) c'est-à-dire dans la connaissance qu'il a donnée d'une propriété inconnue jusqu'ici du fluide électrique. Cette électricité, très-faible en elle-même, devient sensible lorsqu'on lui fait traverser des corps susceptibles de manifester son passage par leurs agitations. Tels sont les organes nerveux et musculaires de certains animaux..... L'imagination, toujours empressée de trouver dans ce qu'elle connaît la raison de ce qu'elle ignore, a cru voir dans ces convulsions mécaniques le rétablissement

(1) Notice lue à l'Institut, le 1er messidor an II.

(2) Galvani, médecin et physicien célèbre d'Italie, mort le 4 décembre 1795.

momentané de la vie; mais ces illusions n'ont pas été longues à disparaître devant le flambeau de l'expérience. » Que faut-il de plus pour tranquilliser notre foi? et quels rapports y a-t-il entre quelques mouvements excités dans le corps d'un petit amphibie, et la résurrection de Lazare, et les autres résurrections opérées par JésusChrist?

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LEÇON XVII.

DE LA PASSION ET DE LA MORT DE JÉSUS-CHRIST.

= D. Quelle fut la conduite des Juifs à l'égard de Notre Seigneur Jésus-Christ? R. Un petit nombre crurent à ses paroles, mais le plus grand nombre, insensible à ses bienfaits, refusa de le reconnaître pour le Messie.

EXPLICATION. Jésus-Christ n'éprouva de la part des Juifs qu'ingratitude et insensibilité. En vain tous ses pas étaient-ils marqués par des bienfaits; en vain opérait-il sous leurs yeux les miracles les plus éclatants; en vain leur disait-il sans cesse : « Si vous ne croyez pas à << mes discours, croyez à mes œuvres elles me rendent a témoignage et prouvent que je suis l'envoyé et le fils « de Dieu, » ils fermèrent les yeux à la lumière et refusèrent de le reconnaître pour le Messie. L'éclat de sa prédication et de ses miracles, loin de faire sur les princes des prêtres et les docteurs de la loi une impression salutaire, ne servit qu'à leur inspirer contre lui une jalousie et une haine violentes, dont vous verrez bientôt, enfants, les tristes résultats. Cependant quelques Juifs crurent aux paroles de Jésus-Christ; il s'en trouva même parmi les sénateurs; mais, à cause des pharisiens, (1) ils

mes

(1) Pharisiens, secte juive, une des plus nombreuses et des plus puissantes qu'il y ait eu dans la Judée. Les pharisiens affectaient de se séparer du peuple par leur genre de vie, et ils tenaient à honneur de se distinguer, par une plus grande sévérité de principes, de toutes les autres sectes qui régnaient parmi les Juifs; mais, dans le fond, ils étaient vicieux et corrompus à l'excès. Jésus-Christ avait plusieurs

n'osaient le reconnaître publiquement, de crainte d'être

chassés de la synagogue.

=

R. Non,

D. Se bornèrent-ils à ne point le reconnaître? ils l'accablèrent d'outrages, lui firent endurer toutes sortes de tourments et demandèrent sa mort.

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EXPLICATION. Avant de vous raconter, mes enfants, les outrages dont les Juifs accablèrent Jésus-Christ et les tourments qu'ils lui firent endurer, je dois vous parler des moyens qu'ils mirent en œuvre afin de pouvoir assouvir leur haine. Comme je vous l'ai déjà dit, l'éclat des miracles de Jésus offusquait les princes des prêtres; (1) ils y voyaient leur crédit compromis, et craignaient que le peuple ne finit par les abandonner pour suivre la nouvelle doctrine. La résurrection de Lazare, surtout, les avait beaucoup intrigués: « Que faisons-nous? « dirent-ils dans le conseil qu'ils tinrent à ce sujet ; cet « homme fait beaucoup de miracles; si nous le laissons. « faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront, ils << ruineront notre ville et notre nation. » Ce fut alors que Caïphe, non de lui-même, mais par une sorte de prophétie, déclara qu'il était utile qu'un homme mourût pour le peuple, et que la nation ne périt pas. Quelques jours avant la fête de Pâques, les principaux d'entre les Juifs se réunirent chez le grand prêtre Caïphe, et il fut convenu qu'on ferait arrêter Jésus. Mais comment se saisir de sa personne? Ils délibéraient encore à ce sujet, lorsqu'un traître vint les tirer d'embarras. Ce traître était Judas, un des apôtres de Jésus. Il proposa de le leur livrer; on convint du prix de la trahison: trente

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fois démasqué leur hypocrisie, aussi étaient-ils ses ennemis déclarés. Pharisien vient du mot hébreu pharès, qui signifie division, séparation, section. (Bibl. cath., août 1851, p. 75.)

(1) Princes des Prétres. On désignait sous ce nom le grand prêtre er exercice, celui qui avait possédé cette dignité, celui qui était à la tête des prêtres servant dans le temple et les chefs des familles sacerdotales.

deniers furent employés à l'achat du sang du juste, somme, suivant quelques auteurs, d'un peu moins de cinquante francs, et, suivant d'autres, de moindre valeur

encore.

Judas, fils de Simon, était surnommé Iscariote, du lieu de sa naissance, Iscarioth, bourg de la tribu d'Ephraïm; ou, suivant d'autres, de Carioth, ville de Juda, car Iscariote signifie l'homme de Carioth. (1) JésusChrist, l'ayant appelé à la dignité d'apôtre, en fit le trésorier des ressources temporelles qui lui étaient remises par les riches d'entre ses disciples, pour lui et les pauvres. Loin de se montrer reconnaissant de cette marque de confiance, Judas, dominé par la passion de l'avarice, ne pense qu'à une chose, à l'argent; il met l'argent au-dessus de tout. Ce fut lui qui osa censurer avec amertume l'action de Marie, sœur de Lazare ressuscité, qui répandit du parfum sur les pieds du Sauveur. « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents « deniers, disait-il, et ne les a-t-on pas donnés aux pau« vres? » Et il parlait ainsi, nous dit l'évangéliste, non qu'il s'inquiétât des pauvres, mais parce qu'il dérobait, et que, ayant la bourse, il disposait de l'argent qu'on y mettait. Il voyait répandre inutilement, selon lui, un parfum qu'il estimait dix fois le prix qu'il retira plus tard de la plus infâme trahison, il lui fut impossible de se contenir en présence de tant de générosité; il s'abandonna au murmure, ou plutôt il rugissait devant la valeur intrinsèque du sacrifice, comme le lion affamé devant sa proie, et il le faisait au milieu d'une famille pénétrée des plus vifs sentiments de reconnaissance et d'amour pour un miracle opéré en sa faveur. Il osait enfin porter l'hypocrisie jusqu'à essayer de déguiser sa cupidité par un intérêt prétendu pour les pauvres. Tel est l'homme

)

(1) Selon saint Jérôme, Iscariote est pour Issachariote, parce que Juda était de la tribu d'Issachar. Cette opinion ne paraît pas probable, (Voir le Dict. de philologie sacrée, par Huré, édit. de Migne.)

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