Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

sa suite les âmes des justes qu'il était allé visiter dans les limbes; il les fit entrer avec lui dans le séjour de la gloire et du bonheur. Dès ce moment, les portes du ciel, fermées aux hommes depuis la prévarication du premier homme, leur furent enfin ouvertes, et chacun de nous peut et doit même aspirer à occuper une place dans ce bienheureux séjour, où Jésus, comme précurseur, est entré pour nous.

= D. Pourquoi Jésus-Christ est-il monté au ciel? R. JésusChrist est monté au ciel pour y jouir, comme homme, de la gloire qu'il avait méritée par ses souffrances, nous y préparer une place et y être notre avocat auprès de son père.

:

[ocr errors]

EXPLICATION. Jésus-Christ est monté au ciel : 1° pour y jouir, comme homme, de la gloire qu'il avait méritée par ses souffrances. En faisant le sacrifice de sa vie, en versant tout son sang sur un bois infâme, de quelle récompense Jésus-Christ ne s'était-il pas rendu digne ? quelle gloire ne méritait-il pas ? c'est pour jouir, comme homme, de cette gloire, c'est pour recevoir cette récompense, qu'il a quitté la terre. Assis sur un trône éternel, il reçoit les adorations des heureux habitants de la sainte cité, et la céleste Jérusalem retentit de ce beau cantique a L'agneau qui a été mis à mort est digne de << recevoir la puissance,... l'honneur, la gloire et la a bénédiction.... Alleluia! parce que le Seigneur notre << Dieu, le Tout-Puissant, est entré dans son règne; « réjouissons-nous, faisons éclater notre allégresse et « rendons-lui gloire. » (1) -2° Jésus-Christ est monté au ciel pour nous y préparer une place et accomplir en notre faveur ce qu'il avait dit à ses apôtres avant de les quitter: « Il y a plusieurs demeures dans la maison de « mon père; je m'en vais vous préparer le lieu; » et ce lieu, cette place, rien ne pourra nous empêcher de l'occuper un jour, si nous en avons la ferme volonté.

3o Jésus-Christ est monté au ciel pour y être notre (1) Apoc., xtx, 6, 7.

avocat auprès de son père. Un avocat est celui qui défend quelqu'un, qui prend ses intérêts, qui plaide sa cause; or, c'est ce que fait pour nous Jésus-Christ dans le ciel. « Nous avons, dit saint Jean, pour avocat auprès du « père, Jésus-Christ, qui est juste. » Placé entre son père et nous, il ne cesse d'intercéder en notre faveur par des gémissements ineffables; il conjure son père d'oublier nos crimes et de nous faire grâce; il lui offre, pour le désarmer, la mort qu'il a soufferte pour nous sur la croix; enfin, mes enfants, il prie sans cesse pour nous, comme homme, et il exauce lui-même, comme Dieu, toutes les prières qui lui sont adressées... Et de là tant de grâces, tant de faveurs, tant de bienfaits que le ciel, à chaque instant, verse sur nous.

Voilà, mes enfants, pourquoi Jésus-Christ est monté au ciel. Mais quel est son état dans le ciel? quelle place y occupe-t-il? Il est assis à la droite de son père : c'està-dire qu'étant, comme Dieu, égal en tout à son père, il y possède, comme homme, une gloire qui est propre à lui seul, et qui ne peut convenir à aucune autre nature créée. Tel est le sens de ces paroles: Il est assis, etc., car Dieu le père étant un pur esprit, on ne peut imaginer en lui rien de corporel; par conséquent, il n'a ni droite ni gauche. Mais parce que, selon la coutume reçue parmi les hommes, le plus grand honneur est censé déféré à celui qui est placé à la droite, pour exprimer d'une manière proportionnée à notre intelligence l'excellence incomparable de la gloire qui appartient dans le ciel à Jésus-Christ, en tant qu'homme, la foi nous dit qu'il y est assis à la droite de Dieu, le père tout-puissant. TRAITS HISTORIQUES.

UNE RÉPONSE DE SAINT VICTOR.

Du temps de la persécution de l'empereur Maximien, un officier chrétien, nommé Victor, allait la nuit, de maison en maison, visiter ses frères pour les exhorter au mépris de la mort et leur inspirer le désir des biens éternels. Ayant été surpris, à Marseille, dans une

action si digne d'un soldat de Jésus-Christ, on le conduisit devant le juge, qui lui représenta que c'était folie de s'exposer à perdre le fruit de ses services, avec la faveur du prince, en adorant un homme mort. C'était ainsi qu'il appelait Jésus-Christ. Victor lui répondit : << Je renonce à tous les avantages dont je ne pourrais jouir qu'en devenant infidèle à Jésus-Christ, le fils éternel de Dieu, qui a daigné se faire homme et mourir pour notre salut, mais qui s'est ressuscité lui-même après sa mort, et qui règne avec son père céleste, auquel il est parfaitement égal en toutes choses. » Quelques jours après, Victor eut la tête tranchée. (1)

LA MONTAGNE DES OLIVIERS.

[ocr errors]

La montagne des Oliviers est la plus haute de celles qui environnent Jérusalem. Elle offre trois sommets ou collines parallèles dans la direction du nord au sud; c'est sur celui du milieu, qui est le plus élevé, que Jésus-Christ opéra sa glorieuse ascension et laissa dans le rocher l'empreinte de ses pieds, ainsi que saint Jérôme, qui l'avait vue, et les autres Pères en rendent témoignage. Il ne reste plus que celle du pied gauche, les Turcs ayant enlevé l'autre vers le milieu du XVIIe siècle; ils la conservent dans leur mosquée avec beaucoup de vénération. Le sacré vestige, qui subsiste encore, a été vu tout récemment par plusieurs voyageurs. Le talon est tourné vers le midi, et les doigts regardent le nord, en déclinant vers le couchant. Ainsi Jésus-Christ, en montant au ciel, comme sur la croix, avait le visage tourné vers l'Europe, cette belle partie du monde qui lui est restée la plus fidèle, et surtout du côté de la ville de Rome, suivant la remarque d'Adrichomius. (2) On a entouré le sacré vestige que nous venons de décrire, d'une maçonnerie pour empêcher qu'on ne marchât dessus, car il est révéré par les pèlerins du monde entier. Rien de plus fameux dans l'histoire, dit saint Bernardin, qu'un gentilhomme provençal qui, après avoir visité avec une piété et une dévotion extraordinaires les lieux consacrés par la vie, la mort et la résurrection de JésusChrist, mourut victime du divin amour, la boucle collée sur le roc où le Sauveur avait laissé l'empreinte de ses pieds! (3)

(1) Vie de saint Victor.

(2) Adrichomius, auteur de la Géographie sainte, ouvrage estimé pour son exactitude.

(3) Les Voyages de Jésus-Christ, p. 406.

LECON XXI.

DE LA DESCENTE DU SAINT-ESPRIT SUR LES APÔTRES ET DE L'ÉTABLISSEMENT DE L'ÉGLISE.

D. Jésus-Christ, en montant au ciel, n'avait-il pas promis à ses apôtres de leur envoyer l'Esprit-Saint? R. Oui, Jésus-Christ

avait promis à ses apôtres que, quand il serait au ciel, il leur enverrait l'Esprit-Saint, qui leur enseignerait toute vérité.

EXPLICATION.

Avant de quitter le monde pour retourner à son père, Jésus-Christ avait dit à ses apôtres que, lorsqu'il serait séparé d'eux, il leur enverrait l'Esprit-Saint, et il leur avait en même temps annoncé les admirables effets que cet Esprit sanctificateur produirait en eux. Il leur avait promis que cet autre consolateur (1) les instruirait de toutes choses, leur enseignerait toute vérité, et les revêtirait de la force d'en haut. « Le consolateur, qui est le Saint-Esprit, que a mon père enverra en mon nom, sera celui qui vous < enseignera toutes choses, et qui vous fera ressouvenir de << tout ce que je vous ai dit. (2) Lorsque le consolateur, « l'Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu, il << rendra témoignage de moi, et vous en rendrez aussi a témoignage, parce que vous êtes dès le commencement « avec moi. (3) Vous recevrez la vertu du Saint-Esprit, << qui descendra sur vous, et vous me rendrez témoignage « dans Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, « et jusqu'aux extrémités de la terre. » (4)

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

(1) Et ego rogabo Patrem, et alium Paracletum dabit vobis.

(Joan., XIV, 16.)

(2) Joan., xiv, 26.

(3) Ibid., xv, 26, 27.

(4) Act., 1, 8.

EXPLICATION.

-

[ocr errors]

Rappelez-vous, mes enfants, ce que

nous avons dit en parlant du mystère de la sainte Trinitė. La première personne de la sainte Trinité s'appelle le Père, la seconde personne s'appelle le Fils, et la troisième personne s'appelle le Saint-Esprit; ainsi le Saint-Esprit, que Jésus-Christ, en montant au ciel, avait promis d'envoyer à ses apôtres, est la troisième personne de la sainte Trinité. Cet esprit de vérité n'a point eu de commencement et n'aura jamais de fin. Il n'a point été fait; mais, procédant, de toute éternité, du Père et du Fils, comme nous allons bientôt l'expliquer, consubstantiel au Père et au Fils, c'est-à-dire ayant avec eux une seule et même substance, il est une personne divine parfaitement égale aux deux autres; il est Dieu comme le Père et le Fils. Notre Seigneur Jésus-Christ nous a rendu cette vérité bien sensible, lorsqu'il a ordonné à ses apôtres de baptiser toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. (1) En effet, si l'Esprit-Saint n'est pas Dieu, comment se trouve-t-il compris sous le même nom, avec le Père, qui est Dieu, avec le Fils, qui est Dieu? Si le Saint-Esprit n'est pas Dieu, comment intervient-il dans l'œuvre de notre régénération, de la même manière que le Père, qui est Dieu, que le Fils, qui est Dieu? Aussi les apôtres ont-ils, à l'envi, rendu témoignage à la divinité du Saint-Esprit. Lorsque l'apôtre saint Pierre reproche à Ananie d'avoir menti à l'EspritSaint, il lui fait en même temps connaître qu'en mentant au Saint-Esprit, ce n'est point à une créature, c'est à Dieu qu'il a menti. « Ananie, lui dit-il, comment Satan. << a-t-il séduit votre cœur jusqu'à vous faire mentir au «Saint-Esprit ?.... Ce n'est pas aux hommes que vous a avez menti, c'est à Dieu.» (2) - L'apôtre saint Jean déclare que le Saint-Esprit est une même chose avec le Père et le Verbe, et, par conséquent, Dieu comme le

(1) Matth., xxvIII, 19.

(2) Act., v, 3, 4.

« ZurückWeiter »