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et observent les préceptes qu'il a imposés. Tous ces fidèles, quel que soit le pays qu'ils habitent et la distance qui les sépare les uns des autres, ne forment qu'un seul tout, un seul corps. Ce corps a deux chefs, l'un visible, l'autre invisible. Le chef visible de l'Eglise est le pape, vicaire et représentant de Jésus-Christ sur la terre; on le voit à Rome, où il réside. Il est secondé par les évêques, qui, sous sa dépendance, gouvernent les différents diocèses du monde catholique. Le chef invisible de l'Eglise, c'est Jésus-Christ lui-même ; nous ne voyons pas ce divin sauveur, et c'est lui cependant qui protége et gouverne l'Eglise. - Un savant évêque développe ainsi cette vérité : « Toute société doit avoir un chef. Il y a un roi dans un royaume, un général dans une armée, un gouverneur dans une province, un premier magistrat dans une ville, un père dans une famille. La société spirituelle de l'Eglise étant plus nécessaire, plus parfaite que toutes les autres sociétés, ne peut donc être privée d'un chef. Ce chef, c'est Jésus-Christ, fils de Dieu, hommeDieu, auteur et fondateur de l'Eglise, chef éternel qui, du haut des cieux, continue à instruire et à gouverner son Église, et à la vivifier de son esprit jusqu'à la fin des siècles. Mais Jésus-Christ ne devant plus être, depuis son ascension, visible sur la terre, s'est donné, pendant le cours de sa vie mortelle, un lieutenant, un vicaire qu'il a revêtu de son autorité et qu'il a chargé d'enseigner et de diriger l'Eglise en son nom. Ainsi il établissait un chef visible pour une société qui devait être visible; et ce chef, lieutenant et vicaire de Jésus-Christ, gouvernant à la place et au nom de Jésus-Christ, est saint Pierre, un des douze apôtres. » (1)

D. Le chef visible de l'Eglise a-t-il toujours résidé à Rome ? R. Le chef visible de l'Eglise a plusieurs fois résidé ailleurs qu'à Rome, mais sans cesser pour cela d'être l'évêque de Rome.

(1) Mgr Chartrousse, évêque de Valence. Voir le Mémorial catholique, no de novembre 1847.

EXPLICATION.

a

L'histoire nous apprend que dans le XIVe siècle, plusieurs papes, Français d'origine, résidèrent à Avignon; mais ils n'en étaient pas moins les évêques de Rome et les héritiers de saint Pierre. « Rome est la vraie capitale de la république chrétienne; c'est la deuxième patrie de tout le monde; » (1) et elle est appelée à juste titre la ville éternelle, parce que, jusqu'à la consommation des siècles, eile ne cessera jamais un seul instant (2) d'être le centre de l'unité catholique et le véritable siége de celui à qui il a été dit : « J'ai prié pour < vous, afin que votre foi ne défaille point. » (3)

TRAIT HISTORIQUE.

· RÉPONSE D'INNOCENT III AU PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE. Jean, patriarche de Constantinople, s'étonnait d'entendre Innocent III appeler l'Eglise de Rome, l'Eglise universelle et la mère de toutes les Eglises, et prétendait que c'était l'Eglise de Jérusalemi qui était la vraie mère de toutes les Eglises. Voici quelle fut la réponse du souverain pontife : « L'Eglise romaine est l'Eglise universelle, en ce qu'elle représente l'unité de toutes les Eglises particulières, et qu'elle préside à toutes. L'Eglise de Jérusalem est appelée la mère de toutes les Eglises, parce qu'elle a été la première, quant à l'époque de sa fondation; mais l'Eglise romaine mérite ce nom comme étant la première en dignité. Ainsi, André fut appelé à l'apostolat avant Pierre, et cependant Pierre est le premier et le prince des apôtres. » (4)

=

LEÇON XXIV.

DES CARACTÈRES DE LA VRAIE ÉGLISE.

= D. Peut-on reconnaître l'Eglise de Jésus-Christ à des marques certaines? - R. Oui, car l'Eglise de Jésus-Christ doit être une, sainte, catholique ou universelle, et apostolique.

EXPLICATION. Il y a sur la terre plusieurs sociétés

-

(1) Voir le discours de M. de Falloux dans la séance de l'assemblée législative du 7 août 1847.

(2) Stabit æternum tua, Petre, sedes. (Hymne de la fête de S. Pierre.) (3) Luc., xx11, 32.

(4) Histoire du pape Innocent III, par Hurter.

qui portent le nom d'Eglise. Au IXe siècle, les Grecs se séparèrent de l'Eglise romaine par ce schisme trop fameux que l'on nomme schisme des Grecs ou d'Orient, et formèrent une Eglise particulière qu'on appelle l'Eglise grecque. Au commencement du XVIe siècle, Martin Luther, moine apostat, se mit à prêcher une nouvelle doctrine, et parvint à séparer de la communion de l'évêque de Rome une grande partie de l'Allemagne qui, dès lors, forma une église particulière appelée Eglise luthérienne ou protestante. En 1531, Henri VIII, roi d'Angleterre, après avoir fait auprès du souverain pontife d'inutiles démarches pour faire casser le mariage qu'il avait contracté avec la fille du roi d'Espagne, se sépara du saintsiége et se fit déclarer protecteur et chef suprême de T'Eglise d'Angleterre; c'est ce qu'on appelle l'Eglise anglicane, etc. Outre ces différentes Eglises, il y en a beaucoup d'autres : l'Eglise romaine, la petite Eglise, etc. -Laquelle est l'Eglise de Jésus-Christ? Mes enfants, comme ce n'est que dans la vraie Eglise que nous pouvons trouver le salut et la vie, sans doute Jésus-Christ, qui veut le salut de tous les hommes, nous a donné des marques pour la reconnaître. Quelles sont ces marques? quels sont les caractères qui distinguent la véritable Eglise de toutes les Eglises fausses? Il y en a quatre : l'unité, la sainteté, la catholicité ou universalité, et l'apostolicité: ou, en d'autres termes, l'Eglise de Jésus-Christ doit être une, sainte, catholique ou universelle, et apostolique.

D. Pourquoi l'Eglise doit-elle être une? - R. L'Eglise doit être une, parce que Jésus-Christ n'a enseigné qu'une doctrine et n'a établi qu'un corps de pasteurs et de fidèles.

EXPLICATION.

son père les vérités n'a pas révélé le pour

Jésus-Christ a puisé dans le sein de qu'il a révélées aux hommes, et il et le contre; c'eût été se contredire lui-même. « On ne trouve point en lui, dit le grand apôtre, le oui et le non. » (1) Ainsi, 1o Jésus-Christ n'a (1) Non est in illo est et non. ( II, Cor., 1, 18.)

enseigné qu'une seule doctrine. 2o Jésus-Christ n'a établi qu'un seul corps de pasteurs et de fidèles; il s'en est clairement expliqué, lorsque, parlant des nations à qui il devait faire connaître la vraie religion, il disait aux Juifs: « J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de «ce bercail; il faut aussi que je les y amène, et il n'y « aura plus qu'un seul bercail sous un même pasteur. » (1) Et quand il adresse à saint Pierre ces paroles : « Tu es

Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, » (2) il ne lui dit pas qu'il bâtirait sur lui ses Eglises, mais son Eglise; c'est qu'il n'en voulait avoir qu'une. « Comme <«< il n'y a qu'un seul Dieu et un seul Seigneur, c'est par

l'unité que ce qu'il y a de plus excellent doit nous être < recommandable, en ce que l'unité est l'image du • premier principe de toutes choses. Aussi est-ce pour cela que nous attribuons l'unité à la vraie Eglise, que les hérétiques s'efforcent de diviser en plusieurs parties; » ainsi s'exprime saint Clément d'Alexandrie. (3)

Comme il n'y a qu'un seul Jésus-Christ, il n'y a • aussi qu'une seule Eglise, une seule chaire fondée sur saint Pierre par la parole même de Jésus-Christ: donc ⚫ un seul autel, un seul sacerdoce; il ne peut y en avoir << deux; » ce sont les paroles de saint Cyprien. (4)

Puisque Jésus-Christ n'a enseigné qu'une seule doctrine et n'a établi qu'un seul corps de pasteurs et de fidèles, il s'ensuit que l'Eglise de Jésus-Christ est essentiellement une, c'est-à-dire qu'elle ne forme qu'un seul tout dont toutes les parties sont inséparables; tout ce qui s'en détache devient absolument étranger à cette Eglise et n'a plus avec elle ni liaison ni rapport. C'est ce qu'enseigne saint Paul, quand il compare l'Eglise au corps humain, et les fidèles aux membres qui le composent :

(1) Et fiet unum ovile, et unus pastor. (Joan., x, 16.)

(2) Matth., xvi, 18.

(3) Guillon, Bibliothèque choisie des Pères, t. 1, p. 417. (4) Guillon, t. 11, p. 237.

« Nous avons été baptisés, dit-il, dans le même esprit, « pour n'être tous ensemble qu'un même corps.... et un << même esprit. » (1)

Mais quels sont les liens qui unissent ainsi en un seul corps tous les membres de Jésus-Christ? C'est, d'après ce qui vient d'être dit, l'unité de doctrine et l'unité de gouvernement. 1° L'unité de doctrine : elle consiste en ce que, partout, on fait profession de croire et d'enseigner les mêmes vérités et les mêmes mystères, qui sont les vérités et les mystères que Jésus-Christ a révélés. a Ce qui fait l'Eglise, dit saint Jean Chrysostôme, c'est « l'unité de la foi. » (2) - Saint Irénée, après avoir fait l'énumération des principales vérités qu'il faut croire, continue en ces termes : « Tel est le symbole de foi qui a a été donné à l'Eglise et qu'elle conserve fidèlement, «< comme étant réuni dans un seul et même domicile où « il n'y a qu'une seule âme et un seul cœur, où tout ce << qu'il y a de membres d'une même famille reconnaissent, << enseignent et transmettent la même doctrine. » (3) 2o L'unité de gouvernement: elle consiste en ce que, partout, on reconnaît le même chef invisible, qui est Jésus-Christ, et le même chef visible, qui est le successeur de celui à qui Jésus-Christ a dit : « Tu es Pierre, et sur « cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de « l'enfer ne prévaudront point contre elle. >>

« C'est ici, surtout, dit Mgr Rossat, évêque de Verdun, (4) qu'il faut admirer la sagesse du divin fondateur de l'Eglise : Tout royaume divisé contre lui-même sera déchiré; toute famille où règne la discorde verra la désolation pénétrer dans son sein. (5) Il y a longtemps que l'histoire s'est chargée de justifier cet anathème

(1) I, Cor., XII, 13.

(2) Guillon, t. xш, p. 177.

(3) Idem., t. 1, p. 163.

(4) Mandement pour le carême 1847.

(5) Matth., xii, 25.

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