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d'elle, et en particulier des protestants. Lorsqu'ils entreprennent de remonter le cours des siècles, ils sont forcés de s'arrêter à l'époque où Luther, sous prétexte de réforme, changea la doctrine et le ministère en vigueur dans l'Eglise où il était né, ce qui arriva vers l'an 1517. Ils ne sauraient pousser au delà la chaîne de leurs pasteurs. Que dirai-je de leur doctrine?... Ah! il est facile de comprendre qu'elle ne vient pas des apôtres, et jamais un homme sensé ne s'imaginera que les apôtres aient enseigné que la pénitence et les bonnes œuvres sont inutiles; et que, pourvu qu'on ait la foi, on ne peut plus perdre la justice, lors même qu'on se livrerait aux plus grands excès. (1)

L'Eglise romaine est donc la seule qui soit apostolique. Elle est aussi la seule qui soit une, sainte et catholique; elle est donc la seule qui réunisse les caractères que doit avoir l'Eglise de Jésus-Christ'; elle est seule, par conséquent, la vraie Eglise, hors de laquelle il n'y a. point de salut.

·D. Comment appelle-t-on ordinairement la vraie Eglise de JésusChrist? R. On l'appelle ordinairement l'Eglise catholique ou l'Eglise romaine.

EXPLICATION. Au milieu de toutes les sectes, l'Eglise romaine conserve le nom de catholique, que ne lui refusent pas même ses ennemis. Si, vous trouvant à Londres, par exemple, vous demandiez où s'assemblent les catholiques, soyez persuadés, mes enfants, que celui à qui vous feriez cette question, fût-il le protestant le plus zélé, ne vous conduirait jamais dans un temple de sa secte. A Londres, comme à Paris, les membres de l'Eglise romaine sont connus sous le nom de catholiques; il en est de même partout; il en a été de même

(1) On peut consulter sur ce sujet l'Histoire des variations, par Bossuet.

dans tous les temps; jamais aucune secte hérétique n'a pu dépouiller l'Eglise romaine de ce titre, ni le partager avec elle.

D'après tout ce qui vient d'être dit, il vous est facile de vous convaincre que vous appartenez à la véritable Eglise; il suffit pour cela que vous fassiez ce simple raisonnement Le pasteur de ma paroisse est en communion (1) avec Mgr l'évêque; Mgr l'évêque est en communion avec le pape, successeur de saint Pierre; saint Pierre a été établi par Jésus-Christ chef de son Eglise. Etant donc en communion avec le pasteur de ma paroisse, il est évident que je suis de la véritable Eglise.

TRAITS HISTORIQUES.

CE QU'IL FAUT PENSER DU PROTESTANTISME ET DE CEUX QUI Y

RENONCENT.

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Un prêtre catholique et un protestant se promenaient ensemble; ils rencontrèrent un rabin juif. « Nous voilà, dit le protestant, trois de différentes religions, qui de nous a raison? Je vais vous le dire, répondit le rabin : C'est moi, si le Messie n'est pas venu; c'est le catholique, s'il est venu; quant à vous, qu'il soit venu ou non, vous êtes dans l'erreur.» (2) - « Je n'aime pas ceux qui changent de religion, disait un prêtre protestant à M. le comte de Stolberg. - Ni moi non plus, répondit M. le comte, car si mes ancêtres n'en avaient pas changé, je n'aurais pas été obligé de revenir au catholicisme. >> Un protestant qui se fait catholique ne change pas de religion, il ne fait que rentrer dans celle que ses pères avaient eu le tort de quitter. Il y a à ce sujet une bien belle réponse d'un catholique établi dans un pays protestant. Comme on lui demandait s'il n'éprouvait pas de peine à voir ses cendres mêlées avec celles de gens qu'il regardait comme hérétiques : « Non, répondit-il; je demanderai seulement que l'on creuse plus avant, et elles se trouveront réunies à celles des catholiques. »

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(1) Communion signifie ici créance uniforme de plusieurs personnes, qui les réunit sous un même chef, dans une même église. (2) Vie de Mgr de Cheverus.

L'ÉGLISE PROTESTANTE N'EST POINT UNE.

Les protestants sont divisés entre eux sur les articles mêmes les plus importants et les plus essentiels. Les luthériens reconnaissent une seule personne en Jésus-Christ; Calvin et Bèze en admettent deux, comme Nestorius. Calvin dit que Dieu est l'auteur du péché; les luthériens disent que c'est une erreur abominable. Luther prétend que le Christ, selon l'humanité, est en tous lieux; Zuingle et Calvin le nient. Luther trouve dans l'Ecriture trois sacrements : le baptême, l'eucharistie et la pénitence; Calvin admet les deux premiers, rejette la pénitence, et il admet l'ordre, rejeté par Luther. Zuingle nie la pénitence et l'ordre, et il reconnaît le baptême et l'eucharistie, etc. Où se trouve l'unité au milieu d'opinions aussi divergentes? Jean-Jacques Rousseau fait le portrait suivant des ministres protestants : « Ils ne savent plus ce qu'ils croient, ni ce qu'ils veulent, ni ce qu'ils disent. On leur demande si Jésus-Christ est Dieu, ils n'osent répondre. On leur demande quels mystères ils admettent, ils n'osent répondre. Leur intérêt temporel est la seule chose qui décide de leur foi. On ne sait ni ce qu'ils croient ni ce qu'ils ne croient pas; on ne sait pas même ce qu'ils font semblant de croire; leur seule manière d'établir leur foi est d'attaquer celle des autres. »

L'ÉGLISE PROTESTANTE N'EST POINT SAINTE.

Martin Luther, né à Eisleben (Saxe), en 1483, entra dans l'ordre des religieux augustins déchaussés, et fit à l'âge de vingttrois ans les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Quelques années après, il apostasia et épousa Catherine de Bore, auparavant religieuse; tel est le fondateur du protestantisme. On donne aux luthériens d'Allemagne le nom de protestants, parce qu'ils protestèrent contre l'intérim de Charles-Quint, et qu'ils en appelèrent à un concile général. L'intérim de Charles-Quint était une espèce de règlement sur les articles qui concernent la religion, en attendant la décision du concile de Trente. Dans la suite, le nom de protestants a été donné aussi aux calvinistes et aux membres de la religion anglicane. Jean Calvin, autre chef du protestantisme, était curé de Noyon, sans cependant être revêtu du caractère sacerdotal; il commença à prêcher en 1537, vingt ans plus tard que Luther. Comme celui-ci, il contracta un mariage scandaleux. Ainsi

l'Eglise protestante a eu pour fondateurs un moine et un curé apostats.

SAINT FRANÇOIS DE SALES ET THÉODORE DE BÈZE.

Théodore de Bèze, un des principaux chefs du protestantisme, reçut à Genève la visite de saint François de Sales, conféra longtemps avec lui, reconnut qu'on pouvait se sauver dans l'Eglise romaine, et donna lieu de penser qu'il était peu éloigné des sentiments catholiques; mais surtout il ne put cacher les agitations de son cœur et les combats que lui livrait sa conscience. Après cette première entrevue, Bèze pria saint François de revenir. Il revint en effet, et jusqu'à trois fois, mais sans avancer beaucoup plus que dans la première. Dans une quatrième visite que lui fit le saint évêque de Genève, le triomphe de la vraie foi devint plus sensible. Le morne silence que Bèze garda sur tout ce qu'on lui disait de plus pressant, marqua qu'il reconnaissait la vérité; mais ses yeux baissés et la rougeur de son front, où se peignait son cœur bourrelá de remords, firent conjecturer en même temps qu'il tenait à l'erreur par des liens dont on n'eût jamais soupçonné ce vieillard octogénaire. Il mourut en 1605.

CONDUITE DE SAINT JÉRÔME.

Saint Jérôme, pendant le schisme de Mélèce, (1) ne sachant à qui s'attacher, s'adressa au pape saint Damase pour apprendre de lui avec qui il devait communiquer. « Je m'unis de communion, lui écrivit-il, à la chaire de saint Pierre; je sais que l'Eglise est bâtie sur cette roche. Quiconque mange l'agneau hors de cette maison, est un profane; celui qui ne se trouve pas dans l'arche de Noé, périra au milieu du déluge. Ici l'Eglise est déchirée en trois parties, dont chacune s'empresse de m'entraîner avec elle; je ne sais de quel côté est la vérité; en attendant, je crie tout haut: Celui qui est à la chaire de saint Pierre, est à moi. »

SURETÉ QU'ON TROUVE DANS L'ÉGLISE CATHOLIQUE, DE L'AVEU MÊME DES PROTESTANTS.

Avant d'épouser Charles d'Autriche, qui fut depuis l'empereur Charles VI, la princesse Elisabeth-Christine de Wolffenbuttel crut devoir, pour la tranquillité de sa conscience, consulter les luthériens

(1) Evêque de Lycopolis, en Egypte, au ive siècle.

dit

mêmes, dont elle avait jusqu'alors professé la foi. Les docteurs protestants, assemblés à Helmstædt, répondirent que les catholiques ne sont point dans l'erreur pour le fond de la doctrine, et qu'on peut se sauver dans leur religion. >> << Dès que cela est ainsi, la princesse en apprenant cette décision, il n'y a pas lieu d'hésiter, et dès demain j'embrasse la foi de l'Eglise romaine; car le parti le plus sûr, dans une matière si importante, est toujours le parti le plus sage. » Le père de la princesse tint le même langage, et s'attacha comme elle à l'Eglise catholique.

LEÇON XXV.

DE CEUX QUI N'APPARTIENNENT POINT A L'ÉGLISE.

PARAGRAPHE PREMIER.

DE LA MAXIME HORS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE POINT DE SALUT.

D. Peut-on être sauvé hors de l'Eglise catholique? · hors de l'Eglise catholique il n'y a point de salut.

R. Non,

EXPLICATION. Pour être sauvé, il faut croire tout ce que Jésus-Christ a enseigné, et faire tout ce qu'il a commandé; or, ce n'est que dans l'Eglise catholique que l'on croit tout ce que Jésus-Christ a enseigné, et que l'on fait tout ce qu'il a commandé; donc, point de salut hors de l'Eglise catholique. « N'espérez pas avoir Dieu pour père, « si vous n'avez l'Eglise pour mère; » ce sont les paroles de saint Augustin. (1) Pour exprimer la même vérité, les Pères de l'Eglise se servent de cette comparaison: « De même que tous ceux qui n'étaient pas dans « l'arche de Noé ont péri dans les eaux du déluge, ainsi « se perdent aussi tous ceux qui ne sont pas dans la vraie « Eglise. »> (2) << Dans les mains de Pierre, dit saint «Jean Chrysostôme, sont les clefs du royaume des a cieux, ces clefs qui lui furent données en récompense « de sa profession de foi. Ceux qui sont de la même foi (1) Apud Guillon, t. xxii, p. 442.

(2) S. Hyeron., apud Guillon, t. xx, p. 167.- S. Cyril. Alexand., ibid., t. xix, p. 356.

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