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nécessité et l'infaillibilité de la Tradition. «Monsieur ne croit donc point à l'Ecriture sainte, lui dis-je ? Et qu'a de commun, répondit le protestant, ce livre divin avec votre fabuleuse Tradition?

Donnez-moi, ajoutai-je, une Ecriture sainte, et je vous montrerai l'essentielle connexion de l'une avec l'autre. » Le protestant accepta le défi et me présenta un volume de l'Ancien et du Nouveau Testament. Je l'ouvre, je le parcours, et, le lui rendant avec une indignation simulée : << Je vous demande, Monsieur, lui dis-je, l'Écriture sainte, et non le livre fabuleux que vous me préLe livre que je vous présente, repart le protestant, scandalisé de mon propos, est le grand livre par excellence, le livre qui renferme l'ancienne et la nouvelle alliance de Dieu avec les hommes.

sentez.

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Et d'où savez-vous, Monsieur, que ce livre est l'ouvrage divin dont vous me parlez, et non quelque ouvrage fabuleux qui aura été ténébreusement fabriqué et supposé, dans des temps plus ou moins reculés, en Grèce ou en Palestine, à Rome ou à Genève, à Paris ou à Amsterdam? D'où je le sais? réplique le protestant, je le sais par le témoignage infaillible de nos pères qui, de siècle en siècle, nous ont transmis ce livre comme un livre divin! Ab! vous admettez donc une Tradition infaillible, Monsieur le protestant, qui protestez si fièrement contre la Tradition? »

POURQUOI L'Église défend de LIRE LA BIBLE en langue vulGAIRE

ET SANS COMMENTAIRES.

Un pieux et savant laïque répond à cette question par la comparaison suivante : Le Code civil a été rédigé de nos jours, dans notre langue, par des hommes choisis qui se sont appliqués à y mettre toute la clarté possible. Hé bien! il est d'expérience journalière et constante que, lu sans commentaires, le Code civil est une mauvaise lecture, même pour un esprit cultive, mais étranger à la jurisprudence. Lu de la sorte, le Code civil est une mine à procès. - Que sera-ce de la Bible, écrite il y a tant de siècles, par tant d'écrivains divers, dans une langue étrangère, au milieu de mœurs et d'idées si éloignés des nôtres, pour ne rien dire de plus ? >> Cela conclut entre gens qui l'entendent bien, » disait Pascal. (1)

(1) M. Foisset, juge, docteur en droit, Catholicisme et proteştantisme, p. 75.

LEÇON XXVIII.

DE LA COMMUNION DES SAINTS.

D. Tous les membres qui composent l'Église ne participent-ils pas en commun à tous ses biens spirituels? R. Oui, tous les membres qui composent l'Eglise participent en commun à tous ses biens spirituels, et c'est ce qu'on appelle la communion des

saints.

EXPLICATION. Les fidèles qui composent l'Eglise ne forment tous ensemble qu'un même corps dont JésusChrist est le chef. L'union étroite de tous les membres de ce corps établit entre eux une communauté de biens spirituels, c'est-à-dire qu'ils possèdent ces biens en commun, et que chacun a le droit d'en user et de les faire contribuer à son bien-être et à son bonheur. C'est ce qu'on appelle la communion des saints.

=D. Qu'est-ce que la communion des saints? R. La communion des saints est la participation mutuelle entre tous les membres de l'Eglise à ses biens spirituels.

EXPLICATION.

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Communion sigific union commune, union de tous. En vertu de cette union intime qui règne entre eux, tous les membres de l'Eglise participent à ses biens spirituels : « Comme on voit, dit un pieux auteur, les enfants d'une même maison et les membres d'une même société partager les biens qui leur sont communs. »

D. Quels sont ces biens spirituels? · R. Ces biens spirituels, qui reçoivent leur valeur des mérites de Jésus-Christ, sont les sacrements, le saint sacrifice de la messe, les bounes œuvres des fidèles, leurs prières et celles des saints qui sont dans le ciel.

EXPLICATION.

Les biens spirituels qui sont communs entre tous les membres de l'Eglise, sont: 1o les sacrements: chacun a le droit d'y participer et d'aller y puiser la sainteté et la justice; 2° le saint sacrifice de la messe, qui, chaque jour, est offert pour tous et fait

descendre sur chacun des grâces de vie et de salut; 3° les bonnes œuvres des fidèles ; fécondées, vivifiées par le sang de Jésus-Christ, elles profitent et à ceux qui les opèrent, et à tous ceux qui leur sont unis par les liens de la charité; 4o leurs prières : le moi est banni de la société des fidèles, et quiconque prie, ne prie pas seulement pour lui, mais pour tous; en s'adressant à Dieu, il ne dit pas : mon père, mais notre père; 5° les prières des saints qui sont dans le ciel, lesquels ne cessent de s'intéresser en notre faveur auprès de celui qu'ils ont le bonheur de voir face à face. De tous ces biens spirituels, il se forme un trésor immense, inépuisable, qui appartient en commun à tous les fidèles. Ces biens spirituels reçoi

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vent leur valeur des mérites de Jésus-Christ : c'est par le moyen des sacrements et du saint sacrifice de la messe que ce divin Sauveur transfère, communique, applique aux membres de son Eglise ce qu'il a mérité par sa passion et sa mort. Les bonnes œuvres et les prières des fidèles ont la grâce pour principe; c'est la grâce qui les inspire, et la grâce est le fruit des travaux et des souffrances de l'Homme-Dieu. Quant aux saints qui sont dans le ciel, s'ils sont heureux et s'ils peuvent, par leurs prières et leur crédit, nous aider à parvenir au bonheur dont ils jouissent, c'est que, pendant qu'ils étaient sur la terre, ils ont bien usé de la grâce, et cette grâce, c'est Jésus-Christ qui la leur a méritée par l'effusion de son sang. Ainsi tout remonte à Jésus-Christ, tout est fondé, appuyé, basé sur les mérites de ce divin Sauveur.

D. La communion des saints n'existe donc pas seulement entre les fidèles qui sont sur la terre? R. Non, elle existe encore entre l'Eglise triomphante, l'Eglise souffrante et l'Eglise militante.

EXPLICATION. -On distingue dans l'Eglise, considérée en général, et en tant qu'elle est la société de tous les fidèles qui ont Jésus-Christ pour chef, trois parties différentes, selon les divers états où se trouvent ses

membres, savoir l'Eglise triomphante, l'Eglise souffrante et l'Eglise militante. La communion des saints existe entre ces trois Eglises, c'est-à-dire qu'il y a entre elles des rapports, des relations intimes, ainsi que nous allons l'expliquer.

=D. Qu'est ce que l'Eglise triomphante? R.L'Eglise triomphante est la société des saints qui règnent avec Jésus-Christ dans le ciel. EXPLICATION. Triompher, dans l'une de ses acceptions, signifie recevoir des honneurs extraordinaires pour récompense d'une victoire signalée qu'on a remportée. C'est en ce sens que l'on donne ici à la société des saints qui règnent dans le ciel, le nom d'Eglise triomphante, parce que, après avoir vaillamment combattu sur la terre et terrassé le démon, ils sont maintenant au faîte des honneurs et de la gloire. Dieu lui-même est devenu leur récompense; ils le possèdent avec tous ses attributs, avec son infinité ; leur cœur, ce cœur si vaste, en est rempli. Ils sont rassasiés, ils sont enivrés de l'abondance des biens dont on jouit dans la maison du Seigneur, et boivent à longs traits dans les torrents de ses plus pures délices. Ils sont heureux du bonheur de Dieu même; c'est sa félicité dont il fait passer en eux des émanations; c'est de sa propre volupté qu'il les abreuve. Ils nagent dans sa joie; ils y sont submergés comme dans un fleuve de délices. Telle est, mes enfants, l'Eglise triomphante.

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=D. Qu'est-ce que l'Eglise souffrante? · R. L'Eglise souffrante est la réunion des âmes justes qui souffrent dans le purgatoire. EXPLICATION. Les âmes du purgatoire composent l'Eglise souffrante, c'est-à-dire l'Eglise qui souffre, qui gémit et qui ne cesse de soupirer après l'heureux moment où elle sera réunie pour toujours à l'Eglise triomphante. Dans ce monde, le désir du bien suprême est continuellement affaibli, souvent contrarié, quelquefois même entièrement éteint, par les désirs charnels qui viennent le traverser. Mais dans l'âme dégagée du poids de son

corps, il reprend toute sa vivacité. Du fond de la prison où elle gémit, elle voit le ciel où elle doit être reçue un jour, et qui est encore fermé pour elle. Elle entrevoit le Dieu de majesté; sans cesse elle s'élance vers lui avec impétuosité et voudrait s'envoler dans son sein; mais Dieu la repousse et la laisse languir au milieu des tourments. Telle est l'idée qu'il faut se faire de l'Eglise souffrante.

·D. Qu'est-ce que l'Eglise militante? R. L'Eglise militante est la réunion des fidèles qui combattent sur la terre contre les ennemis du salut.

EXPLICATION. La réunion des fidèles sur la terre s'appelle Eglise militante ou qui combat, parce qu'ils ont sans cesse à combattre contre les ennemis de leur salut. Ces ennemis sont : 1° le démon, qui ne cesse de nous tendre des piéges et de nousjdresser des embûches pour nous empêcher de parvenir au bonheur éternel qui nous est destiné; 2° le monde, qui nous convie à ses fêtes, nous appelle à ses plaisirs et nous prêche une morale tout opposée à celle de Jésus-Christ; 3° les passions, ces ennemis domestiques que nous portons au dedans de nous-mêmes, et contre lesquels il faut avoir continuellement les armes à la main, si nous ne voulons pas essuyer de honteuses défaites.

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D. Sont-ce trois Eglises? - R. Non, l'Eglise triomphante, l'Eglise souffrante et l'Eglise militante ne font qu'une seule Eglise, dont tous les membres, soumis au même chef, qui est Jésus-Christ, sont animés du même esprit et destinés au même bonheur.

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EXPLICATION. Les chrétiens fidèles, en sortant de cette vie pour aller à Dieu, ne cessent pas d'appartenir à l'Eglise catholique; cette Eglise n'est pas seulement composée des saints de la terre, mais encore des saints du ciel et des saints du purgatoire. Les uns et les autres ne forment tous ensemble qu'une seule et même société, un seul et même peuple, une seule et même Eglise; et tous les membres de cette Eglise, soit qu'ils combattent

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