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résister. Dira-t-elle qu'elle était dans des occasions trop dangereuses, exposée à des tentations trop violentes? Mais, ces occasions, il fallait les éviter; ces tentations, il fallait y résister. Se rejettera-t-elle sur les mauvais conseils qu'elle a reçus, sur les mauvais exemples qu'elle avait sous les yeux ? Ceux qui t'ont donné ces mauvais conseils, ces mauvais exemples, répond le Dieu des justices, subiront un jour leur châtiment, c'est à toi de subir aujourd'hui le tien. Va-t-elle réclamer la bonté, la miséricorde divine? Plus de bonté, plus de miséricorde; le jour de la justice est arrivé: Va, âme maudite, l'enfer est ton partage, va au feu éternel. (1) Craignons, mes enfants, un malheur aussi épouvantable; pour l'éviter, vivons chaque jour comme si chaque jour devait être pour nous le dernier; tenons-nous toujours prêts à paraître devant Dieu, et tâchons de mériter, par une vie sainte, d'être du nombre de ceux à qui le Souverain Juge dira Courage, serviteur bon et fidèle, entrez dans la joie de votre seigneur. (2)

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D. Que deviennent les âmes après le jugement particulier? R. Les âmes, après le jugement particulier, vont en paradis, ou en enfer, ou en purgatoire.

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EXPLICATION. Aussitôt qu'une âme est jugée, la sentence s'exécute; cette sentence est irrévocable et sans appel, et le sort de cette âme est fixé pour l'éternité. Elle va en paradis, ou en enfer, ou en purgatoire; en paradis, si elle a été trouvée parfaitement pure, et si, avant de quitter la terre, elle avait fait une pénitence proportionnée au nombre et à la grièveté des péchés qu'elle avait commis; en enfer, si la mort l'a surprise dans l'état du péché mortel; en purgatoire, si elle est encore souillée de quelque faute légère, ou s'il lui reste encore quelque péché à expier.

(1) Discedite a me maledicti in ignem æternum. (Matth., xxv, 41.) (2) Euge bone serve, et fidelis... intra in gaudium domini tui. (Matth., xxv, 23.)

TRAITS HISTORIQUES.

PENSÉE DE LA MORT.

Saint Jean l'Aumônier, patriarche de Jérusalem, se préparait avec une sainte frayeur au jugement de Dieu; et, pour s'entretenir sans cesse de la salutaire pensée de la mort, il faisait creuser chaque jour son tombeau, et il avait chargé quelqu'un de venir lui dire, au milieu des fêtes et des cérémonies: « Monseigneur, votre tombeau n'est pas encore achevé, donnez vos ordres pour qu'on le finisse, car vous ignorez l'heure de votre mort. »

LE SOURIRE DU MOURANT.

Un pauvre vieillard, grabataire depuis bien des années, avait, sur le point d'expirer, réuni toute sa famille et plusieurs amis autour de son lit. Le calme, la résignation étaient peints sur sa figure. Ses yeux étaient fermés; on eût dit qu'il dormait paisiblement, sans un doux sourire qui passa trois fois sur ses lèvres entr'ouvertes. Au milieu du deuil général, un de ses fils lui demanda quelle raison le rendait rayonnant d'une joie surnaturelle, et le faisait ainsi sourire.<< La première fois, dit le vieillard d'une voix défaillante, je songeais aux plaisirs fugitifs de ce monde, et je n'ai pu m'empêcher de sourire de la folie de la plupart des hommes, qui ne cessent de les poursuivre. La seconde fois, je me suis rappelé les chagrins qui sont venus fondre sur moi, et je me réjouissais en pensant que je vais les échanger contre une béatitude éternelle. La troisième fois, sans me croire pur aux yeux de mon Sauveur, je réfléchissais sur la mort, qui glace les hommes d'épouvante, et j'ai souri en voyant mon bon ange qui déployait ses ailes éclatantes pour transporter mon âme devant le trône du Tout-Puissant. » En prononçant ces dernières paroles, le vertueux vieillard expira. Quel doux trépas! dit un des spectateurs. Prenons-le pour exemple, ajouta le vénérable pasteur qui mêlait ses larmes à celles de tous les assistants, et nous pourrons aussi rendre le dernier soupir en souriant. La mort n'a rien d'amer ni de terrible pour quiconque fut toujours vertueux et sage. (1)

PAROLES TOUCHANTES DE SAINT MARTIN.

Les disciples de saint Martin le pressaient, un peu avant sa mort, (1) Traduit de Schmidt.

de se mettre dans une posture plus commode : « Laissez-moi regarder le ciel plutôt que la terre, leur répondit-il, afin que je voie la route que mon âme doit suivre en sortant de mon corps. »

LE PÈRE DE SERKIS.

Le père de Serkis, Arménien catholique, qui avait converti un grand nombre d'hérétiques, fut, comme Job, soumis à des épreuves que Dieu réserve sur cette terre à ses favoris. Il avait quatre cents moutons paissant sur la colline. Les Curdes (bandes de malfaiteurs dans l'Arménie) tombèrent sur le troupeau et en enlevèrent une partie; la maladie fit périr le reste. Comme ses proches cherchaient à le consoler: « Je me réjouis, leur répondit-il, car il y avait peutêtre dans ce nombre du bien injustement acquis, et la tribulation purifie la faute. » Atteint bientôt d'une maladie mortelle, il disait à ceux qui l'entouraient à son heure suprême : « Le ciel s'est servi de moi pour vous rendre catholiques; jurez ici, sur la croix de Dieu, qui va me juger, qu'il n'y aura jamais parmi vous un apostat. Je ne demande pas d'autres consolations. Pourquoi ces larmes? la mort est le commencement de la vie dont nous vivrons tous, je l'espère, réunis dans le sein de celui qui vous a fait connaître sa divinité. » (1}

MORT ÉDIFIANTE DU COMTE DE STOLBERG.

Rien de plus touchant que le récit de la mort du comte de Stolberg, rédigé par ses enfants. On sait que cet illustre écrivain fut l'une des plus précieuses conquêtes du catholicisme sur l'Allemagne protestante. Nous ne citerons ici que les dernières paroles de cette belle âme à son médecin : « Dites-moi, sera-ce fini demain ou après demain ? Votre vive foi et votre ardent désir de voir Dieu me permettent de vous dire que vous n'irez pas jusqu'à minuit. Dieu soit béni!» Il prit alors les mains du médecin, les serra avec force Merci, merci! Je vous remercie de tout mon cœur! Loué soit Jésus-Christ ! » En disant ces mots, il pencha la tête de côté, et, après quelques soupirs, il s'en alla vers son père et notre père, vers son Dieu et notre Dieu.

MORT DES PÉCHEURS.

La mort des justes, dit l'Esprit-Saint, est précieuse devant le Seigneur, mais la mort des pécheurs est très-mauvaise. Voltaire, au (1) E. Boré, Correspondance d'un voyageur en Orient, t. 11, p. 265.

lit de la mort, s'écriait, tremblant d'effroi et frémissant d'horreur : <<< Je suis donc abandonné de Dieu et des hommes? >> - « Quelle heure est-il? demande à l'article de la mort un homme qui toute sa vie avait fait profession de ne rien croire, quelle heure est-il? » On lui répond qu'il est minuit. « Minuit! s'écrie-t-il d'une voix qui glace d'effroi tous les assistants, voici l'heure fatale où va commencer ma malheureuse éternité ! » Il se retourne et expire. - On a vu un autre impie mourir dans les convulsions du désespoir, après avoir prononcé ces paroles effrayantes de l'Écriture : « Le pécheur, « à la mort, ouvrira les yeux et sera irrité : il grincera des dents et << frémira de rage; les désirs du pécheur périront avec lui. »

LE SOLITAIRE MOURANT.

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Un solitaire qui avait eu le malheur de vivre assez longtemps dans une grande négligence de son salut et de sa perfection, tomba dangereusement malade; alors il fut ravi en esprit au tribunal de Dieu, et pendant une heure entière il parut hors de lui-même. Dans ce ravissement, il vit la rigueur et la juste sévérité des jugements de Dieu. Etant revenu à lui, il fut tellement frappé de ce qu'il avait vu, qu'il se condamna à la pénitence la plus rigoureuse. Il fit murer la porte de sa cellule, et y demeura enfermé pendant douze ans, sans parler à personne, et ne vivant que de pain et d'eau qu'on lui apportait. Lorsqu'il fut près de mourir, les solitaires qui étaient dans le monastère enfoncèrent le mur qui fermait sa cellule et s'approchèrent de lui. Tous alors le prièrent avec instance de leur adresser quelques paroles d'édification. Après s'en être excusé longtemps, il s'exprima enfin en ces termes : « Pardonnez-moi, mes frères, si je ne vous dis qu'une seule chose : En vérité, en vérité, si les hommes savaient combien le jugement de Dieu est redoutable, ils ne pourraient jamais se résoudre à l'offenser. » Après ces mots, il expira, laissant tous les solitaires pénétrés d'une sainte frayeur.

TRIBUNAUX POUR JUGER LES MORTS.

Un ancien peuple avait établi un tribunal pour juger les morts. Du moment qu'un homme avait rendu le dernier soupir, il était porté à ce tribunal, où le suivaient ses parents et ses amis. Là, en présence de tout le peuple, les juges s'enquéraient de la vie qu'il avait menée, et chacun était admis à l'accuser ou à le défendre. Les informations prises, les faits allégués pour ou contre scrupuleusement discutés, les juges autorisaient la famille du défunt à lui

rendre les honneurs de la sépulture, ou ils ordonnaient que le mort fût exposé nu sur une pierre qu'on appelait la pierre de l'infamie, et abandonné pour servir de pâture aux bêtes et aux animaux carnassiers. Le tribunal des morts fut la terreur des méchants, tant qu'il subsista chez le peuple qui en avait conçu l'idée. De quoi s'agissait-il, cependant? d'une peine grave, sans doute, mais qui ne retombait, après tout, que sur un cadavre insensible. Et nous, nous ne craignons point, que dis-je ! nous affrontons sans cesse les jugements de cet autre tribunal qui précipite dans l'enfer et le corps et l'âme des coupables qu'il condamne!...

LES ARABES OU ARABIENS.

C'est le nom que l'on donne à une secte d'hérétiques qui, dans le IIe siècle, attaqua l'immortalité de l'âme, sans cependant nier qu'il y eût une autre vie après celle-ci; ils prétendaient seulement que l'âme mourait avec le corps et qu'elle ressuscitait avec lui. Il se tint sur ce sujet, en Arabie, une grande assemblée à laquelle Origène assista; il y parla avec tant de solidité et de modération que ceux qui étaient tombés dans l'erreur des arabiens, l'abandonnèrent entièrement. (1)

LEÇON XXX.

DU PARADIS.

Comme nous venons de l'expliquer, les âmes, après le jugement particulier, vont en paradis, ou en enfer, ou en purgatoire; c'est ce qui va faire le sujet de cette leçon et des deux suivantes.

=D. Qu'est-ce que le paradis? R. Le paradis est un lieu de délices où, en voyant Dieu tel qu'il est et en l'aimant parfaitement, l'on jouit d'un bonheur éternel.

EXPLICATION.

Paradis (3) signifie un lieu fort agréable, soit un jardin, soit un parc, soit un bois. (2) Le

(1) Pluquet, Dict. des hérésies, article Arabiens.

(2) Huré, Dict. de philologie sacrée.

(3) Paradis, selon le sentiment général, vient du grec παράδεισος (jardin, parc, lieu de plaisance), mot qui lui-même emprunte au persan son étymologie.

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