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chrétien parce qu'on refuse de croire la doctrine chrétienne, ou qu'on y renonce même extérieurement après en avoir fait profession; on devient, il est vrai, incrédule ou apostat, mais on conserve toujours le caractère imprimé dans l'âme par le baptême, le caractère de chrétien. A plus forte raison, on ne cesse pas d'être chrétien parce que, tout en croyant et professant les vérités qu'enseigne la doctrine chrétienne, on néglige de remplir les devoirs qu'elle impose. Ces devoirs, toutefois, il faut les pratiquer pour être un bon chrétien, pour l'être véritablement, dans toute l'étendue du terme et dans toute la force de l'expression. Ne l'oubliez pas, mes chers enfants, chrétien veut dire disciple de Jésus-Christ. Or, un disciple ne doit-il pas écouter son maître avec docilité et respect? et ne regarderait-on pas, avec raison, comme un bien mauvais écolier, comme un indigne disciple, celui qui, au lieu d'écouter son maître, se moquerait de ses leçons et se montrerait, en toute occasion, désobéissant et indocile? Il ne suffit donc pas d'être baptisé pour être un bon chrétien; il faut, de plus, croire les vérités et pratiquer les devoirs que nous enseigne la religion de Jésus-Christ.

D. Quel est le signe du chrétien? - R. Le signe du chrétien est le signe de la croix.

EXPLICATION.

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Comme on connaît un soldat à son habillement, ainsi l'on connaît un chrétien à sa profession de foi. Or, le signe de la croix est une profession de foi abrégée, et, en le formant, nous déclarons publiquement que nous croyons en un seul Dieu en trois personnes, à l'incarnation du Fils de Dieu, et à la rédemption du genre humain opérée par Jésus-Christ mort pour nous sur la croix. Le signe de la croix, c'est-à-dire la figure que nous formons sur nous de la croix, est donc le signe, la marque distinctive du chrétien.

On fait le signe de la croix en portant la main droite

au front, puis à l'estomac, ensuite à l'épaule gauche, de là à l'épaule droite, en disant : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

L'usage de faire le signe de la croix remonte jusqu'aux temps apostoliques. A l'exemple des premiers chrétiens, nous devons contracter la sainte habitude de ne jamais l'omettre avant et après nos prières, avant et après nos repas, au commencement et à la fin de nos actions principales.

Ce qui vient d'être dit du signe de la croix sera développé, lorsque nous expliquerons la leçon où ce sujet est traité d'une manière spéciale. (1)

TRAITS HISTORIQUES.

COURAGE DES PREMIERS CHRÉTIENS.

L'an 177, plusieurs chrétiens furent arrêtés à Lyon pour la cause de la religion. Parmi ces illustres confesseurs se trouvait une jeune esclave nommée Blandine, d'une complexion si faible que tous les fidèles craignaient pour elle; sa maîtresse surtout, qui était au nombre des martyrs, appréhendait qu'elle n'eût ni la force ni la hardiesse de confesser sa foi. Cependant les plus horribles supplices ne purent ébranler son courage. En proie aux plus cuisantes douleurs, elle s'écriait sans cesse : Je suis chrétienne! (2)

Quel est votre nom? demandait à sainte Macre, jeune vierge de Reims, le président Rictius Varus. Elle répondit: Je suis chrétienne; j'adore le vrai Dieu et non les idoles. Quelques jours après, vers l'an 287, elle expira courageusement au milieu des tourments les plus affreux. Je suis chrétien, voilà mon nom, répondit saint Quentin, Romain de naissance et fils du sénateur Zénon, au même président; si vous voulez en savoir plus long, mes parents m'ont nommé Quentin. Le juge le condamna à avoir la tête tranchée. Ceci arriva le 31 octobre 287.

LE TITRE DE CHRÉTIEN EST LE PLUS BEAU DE TOUS.

Un des principaux ministres de Napoléon, et depuis longtemps son ami dévoué, avait partagé son indifférence en matière de (1) Voir à la fin de ce volume.

(2) Fleury, Hist. eccl.

religion. Après mille chances de fortune, de faveurs et de disgrâces, la fin de la vie et du drame arriva pour lui comme pour tous. La foi alors se réveilla dans toute sa vivacité à la vue de l'immuable et terrible éternité; il se disposa à la mort de la manière la plus édifiante; il reçut le saint viatique ostensiblement et sans respect humain. Au moment où le prêtre fit son exhortation, il commença par ces mots : Monsieur le comte; le malade l'arrêta et lui dit : « Mon cher curé, les titres ne sont plus rien pour moi; je ne conserve et n'apprécie que celui de chrétien. » (1)

LEÇON II.

DU CATÉCHISME.

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D. Ou apprend-on la doctrine chrétienne? R. Dans le catéchisme.

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EXPLICATION. Les vérités que nous devons croire et les devoirs que nous devons remplir, se trouvent dans les divines Ecritures, dans la tradition, et, en abrégé, dans un livre auquel on donne le nom de catéchisme. On appelle aussi catéchisme l'instruction que l'on fait aux enfants et aux adultes pour leur apprendre ces vérités et ces devoirs. Venir au catéchisme, est donc la même chose que venir à l'instruction.

D. Qu'est-ce que le catéchisme? R. Le catéchisme est une instruction familière, par demandes et par réponses, sur les vérités et les devoirs de la religion.

EXPLICATION. - Dans les premiers temps de l'établissement du christianisme, le catéchisme était l'instruction qu'on donnait aux païens, aux juifs, à tous ceux qui se convertissaient, ainsi qu'aux enfants, avant de les initier aux mystères et de les admettre au baptême. Tout

-

(1) Correspondance d'un ancien directeur de séminaire, p. 130. Le prêtre, lorsqu'il parle aux fidèles, dans l'exercice du saint ministère, se sert ordinairement de ces expressions: Mon frère, ma sœur, mes frères. Ce sont là les termes liturgiques; on aurait tort, par conséquent, de s'en offenser. Cette observation nous a été suggérée par M. Meslé, curé de N. D. de Rennes.

homme qui se présentait pour recevoir ce sacrement, devait être instruit dans ce dessein; autrement, comment aurait-il compris l'excellence de la grâce qui lui était préparée? Admis à l'instruction, on devenait catéchumène, et celui qui instruisait s'appelait catéchiste. Ces différents termes, tous empruntés du grec, viennent de xxтnxíšeiv, enseigner, instruire par la voie du dialogue, mot qui lui-même a pour racine (1) xatá, contre, et xos, son, retentissement, écho. En effet, dans une telle instruction, le catéchiste et le catéchumène deviennent l'écho l'un de l'autre, et se mettent à l'unisson. La métaphore qui a fait prendre ce terme pour signifier l'instruction religieuse donnée à ceux qui se préparaient au baptême, a donc pu venir du fond même des choses, c'est-à-dire de l'harmonie de sentiments et de foi qui devait s'établir entre le chrétien et son disciple, comme elle a pu venir aussi de la forme, le catéchumène étant amené à repéter en propres termes les formules du catéchiste. (2)

Le catéchisme, qui renferme la substance de l'Evan-gile, est une instruction, c'est-à-dire que le catéchisme nous instruit, nous éclaire sur les vérités que nous devons croire et sur les devoirs que nous avons à remplir. Cette instruction se fait d'une manière simple et familière, afin qu'elle soit à la portée de tous et que les plus simples et les plus ignorants puissent en profiter; tout s'y passe par forme de conversation, et on y entre dans une foule de détails que le genre plus grave des prônes et des sermons ne permettrait pas. Cette instruction se fait par demandes et par réponses: on interroge un enfant pour voir s'il sait, puis celui-ci répond; l'expérience prouve que rien n'est plus propre à soutenir l'attention des enfants et à leur faire éviter l'ennui qu'ils ne tarderaient pas à éprouver, si le catéchiste,

(1) Racine, mot primitif d'une langue d'où plusieurs autres sont dérivés.

(2) Encyclopédie nouvelle, art. Catéchisme, par P. Leroux.

c'est-à-dire celui qui fait et développe l'instruction, parlait seul.

C'est dans le catéchisme que l'on apprend la doctrine chrétienne, c'est-à-dire les vérités enseignées de vive voix par Jésus-Christ lorsqu'il vivait sur la terre, et qui nous sont proposées par l'Eglise catholique, apostolique-romaine. Ce divin Sauveur ne nous enseigne pas immédiatement et par lui-même ces vérités, mais il les fait enseigner par les pasteurs de l'Eglise, et c'est d'eux que nous devons recevoir l'instruction qui nous est nécessaire pour bien servir Dieu et parvenir au salut. C'est en effet à l'Eglise et à ses pasteurs que Jésus-Christ a dit : « Allez, enseignez; celui qui vous écoute, m'é<<<coute. »> (1)

D. Quels sont ceux qui doivent venir au catéchisme? R. Les enfants, et généralement tous ceux qui ne connaissent pas la doctrine chrétienne.

EXPLICATION. Puisqu'il faut, pour être sauvé, croire les vérités que Dieu a révélées, et remplir les devoirs qu'il a imposés, et qu'on apprend cela au catéchisme, il s'ensuit, mes enfants, que c'est pour vous une obligation d'y assister. Il en est de même des personnes plus avancées en âge, et qui ont le malheur d'être ignorantes en matière de religion; elles doivent aussi venir au catéchisme, à moins qu'elles n'aient d'autres moyens de s'instruire ou de se faire instruire; car il est écrit: « Celui « qui, par sa faute, ignore ce qu'il doit connaître, sera a lui-même ignore. » (2) - Dans une maison ecclésiastique où l'on donnait chaque année des retraites aux séculiers, on leur prêtait des livres de piété pour les aider à bien faire les saints exercices. Parmi les livres qu'on distribuait à chacun, on ne manquait jamais de mettre un

(1) Euntes ergo, docete omnes gentes. (Matth., xxvIII, 19.) —Qui vos audit, me audit. (Luc., x, 16.)

(2) Si quis autem ignorat, ignorabitur. (I, Cor., xiv, 38.)

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