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« vous arriver à la fin de votre vie, et vous ne pécherez « jamais. » (1) Ainsi, le moyen le plus efficace pour éviter le péché, c'est de penser à ses fins dernières.

D. Combien y a-t-il de fins dernières de l'homme? - R. Il y en a quatre, savoir: la mort, le jugement, le paradis et l'enfer.

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EXPLICATION. On appelle la mort, le jugement, le paradis et l'enfer, les quatre fins de l'homme, parce que la mort est le dernier terme de sa vie; le jugement, le dernier arrêt de son sort; le paradis, la dernière récompense de sa vertu; et l'enfer, le dernier châtiment de son crime. Suivons l'avis du Sage: Pensons souvent à la mort et au jugement qui doit la suivre; au paradis, qui sera un jour notre partage si nous observons fidèlement la loi du Seigneur; à l'enfer, où seront à jamais précipités les ennemis de Dieu. Cette pensée salutaire sera pour nous un puissant préservatif contre le péché et un grand encouragement à la pratique de toutes les vertus. TRAITS HISTORIQUES.

LE CUISINIER DU MONASTÈRE.

Saint Jean Climaque ayant visité en Egypte un monastère de trois cent trente moines, fut singulièrement frappé de la vertu du cuisinier. Comme il le voyait toujours recueilli et baigné de larmes au milieu de ses occupations, il lui demanda de quels moyens il se servait pour entretenir ainsi son àme dans le recueillement et la componction. « Quand je sers les moines, répondit le bon religieux, je m'imagine servir non les hommes, mais Dieu lui-même dans la personne de ses serviteurs; et la vue de ce feu que j'ai sans cesse devant les yeux me rappelle ces flammes qui brûleront éternellement les pécheurs.» (2)

Mlle VICTORINE DE GALARD-TERRAUBE.

Mlle Victorine de Galard - Terraube savait tirer parti de tout ce qu'elle voyait pour élever son esprit aux grandes vérités de la religion; les feux d'une forge la faisaient penser à l'enfer et

(1) S. Jean Chrysost., apud Guillon, t. xvi, p. 389.

(2) Godescard, Vie de saint Jean Climaque.

lui inspiraient les plus sérieuses réflexions. « Si ce feu terrestre, disait-elle, a de quoi nous effrayer, pensons donc aux malheureux qui sout condamnés à brûler éternellement dans un feu bien plus redoutable, allumé par la colère divine; que rien ne nous rebute pour éviter un pareil malheur. Brûler toujours...., l'éternité tout entière être dans la compagnie des démons!... ne jamais voir Dieu! oh! toujours!..... jamais! C'en est donc fait, ô mon Dieu! la pensée de l'enfer me fera désormais renoncer à mes plus chères inclinations, lorsqu'elles seront contraires à votre sainte loi, et faire les plus grands sacrifices quand il s'agira de vous plaire. » (1) POURQUOI LA RELIGION DE JÉSUS-CHRIST DÉPLAÎT AUX INCRÉDULES.

Isaac de Beausobre, l'un des plus célèbres orateurs et historiens du parti protestant, mort à Berlin en 1738, ne laissait passer aucune occasion de combattre l'incrédulité. Voici de quelle manière il expliqua un jour les motifs de la haine que certaines personnes portent à Jésus-Christ : « Est-ce la morale de Jésus-Christ qui choque les incrédules? Cela peut-être, mais ils doivent enfermer cette raison au fond de leur cœur ; plus elle est véritable, plus ils doivent la cacher; ce n'est pas assez de la cacher aux autres pour jouir tranquillement de leur incrédulité, il faut qu'ils se la eachent à eux-mêmes: la conscience ne saurait la souffrir. Sontils choqués des promesses de l'Évangile, de l'immortalité? Mais si l'immortalité est véritable, comme on ne saurait le nier, chercher à la détruire, c'est ravir à l'homme le plus grand de ses biens. Ah! je vois bien ce qui, dans la religion de Jésus-Christ, déplaît aux incrédules: c'est l'enfer. Cet objet importun se présente à l'esprit plus souvent qu'on ne voudrait, et ne se laisse pas oublier; il corrompt les plaisirs; et, malgré tout ce qu'on en dit, il se fait craindre. Grâce à Dieu, la religion chrétienne n'est donc ́haïssable qu'au méchant, car lui seul peut et doit craindre l'enfer. »

ÉTERNITÉ DES PEINES DE L'ENFER.

Jacques Bridaine, célèbre missionnaire, était né avec une éloquence populaire pleine de verve, d'images et de mouvement. Prêchant un jour sur la mort, il s'écria avec cette voix forte et sonore qui le faisait entendre de dix mille personnes, en pleine campagne Eh! sur quoi vous fondez-vous donc, mes frères, pour

(1) Vie de Victorine, par M. l'abbé Desgenettes.

croire votre dernier jour si éloigné? Est-ce sur votre jeunesse ? Oui, répondez-vous, je n'ai encore que vingt ans, que trente ans. Ah! vous vous trompez du tout au tout. Non, ce n'est pas vous qui avez vingt ou trente ans, c'est la mort qui a déjà vingt ans, trente ans d'avance sur vous... Prenez-y donc garde; l'éternité marque déjà sur votre front l'instant fatal où elle va commencer pour vous. Eh! savez-vous ce que c'est que l'éternité? C'est une pendule dont le balancier dit et redit sans cesse ces deux mots seulement dans le silence des tombeaux Toujours! jamais! jamais! toujours et toujours! Pendant ces effroyables révolutions, un réprouvé s'écrie: Quelle heure est-il? et la voix d'un autre misérable lui répond : l'éternité ! » (1)

LEÇON XXXII.

DU PURGATOIRE.

D. Toutes les âmes vont-elles en paradis ou en enfer aussitôt après la mort? R. Non, il y en a qui vont en purgatoire.

EXPLICATION.

Les âmes qui, au sortir de leur corps, sont exemptes de tout péché, et qui sont en même temps quittes de toutes les peines temporelles dues au péché, entrent aussitôt au ciel. Celles qui, au moment de la mort, sont coupables de quelque péché mortel, vont aussitôt en enfer. Mais où vont les âmes de ceux qui meurent coupables de quelques fautes légères, ou sans avoir acquitté les peines dues à leurs péchés? Ce n'est point en paradis, où l'on ne saurait être admis à moins d'être tout à fait pur et d'avoir entièrement satisfait à la justice divine; ce n'est point non plus en enfer, puisqu'elles sont justes; mais elles vont dans un lieu qui tient le milieu entre le paradis et l'enfer, et qu'on appelle le purgatoire, c'est-à-dire un lieu où l'on se purifie.

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de souffrances où les âmes justes expient leurs péchés avant d'être admises dans le paradis.

(1) Essui sur l'éloquence de la chaire, par le card. Maury.

EXPLICATION.

Lorsque ces âmes auront expié les fautes légères dont elles ont été trouvées coupables, au moment où elles sont sorties des corps qu'elles animaient, et qu'elles auront acquitté toutes les dettes qu'elles ont contractées envers la divine justice, le ciel leur sera ouvert; mais elles ne sortiront du lieu d'expiation, et les portes de leur prison ne seront ouvertes, que lorsqu'elles auront payé jusqu'à la dernière obole. (1)

D. Est-il bien certain qu'il y ait un purgatoire? tence du purgatoire est un dogme de foi catholique.

R. L'exis

EXPLICATION. Ce dogme a été clairement défini par le saint concile de Trente, et il est fondé sur l'Écriture sainte aussi bien que sur la Tradition.

1o Le dogme du purgatoire a été clairement défini par le saint concile de Trente: « Si quelqu'un dit qu'à a tout pécheur pénitent qui a reçu la grâce de la justifi« cation, l'offense est tellement remise, et l'obligation à a la peine éternelle tellement effacée et abolie, qu'il ne « lui reste aucune obligation de peine temporelle à payer, « soit en ce monde, soit en l'autre, dans le purgatoire, a avant que l'entrée du royaume des cieux lui puisse être « ouverte, qu'il soit anathème.» (2)

2o Le même dogme est fondé sur l'Écriture sainte. Nous lisons au deuxième livre des Machabées, que Juda, l'un des principaux chefs d'Israël, envoya une somme d'argent à Jérusalem, afin qu'on offrit un sacrifice pour ceux qui étaient morts dans le combat. Pourquoi! parce que, nous dit le Saint-Esprit, « C'est une sainte et a salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu'ils a soient délivrés de leurs péchés. » (3) Mais si c'est une œuvre sainte, une pratique salutaire de prier pour les (1) Non exies inde, donec reddas novissimum quadrantem. (Matth., v, 26.)

(2) Conc. Trid., sess. vi, can. xiv.

(3) Sancta ergo et salubris est cogitatio pro defunctis exorare, ut a peccatis solvantur. (II, Mach, x11, 46.)

morts, afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés, il y a donc des morts qui ont en effet besoin de nos prières; il y a donc des morts qui ne sont point encore parvenus à ce lieu de repos, à cette heureuse patrie après laquelle ils soupiraient; il y a donc des morts qui sont encore dans un lieu d'exil, dans un état d'expiation et de souffrance; il y a donc un purgatoire dont on peut être délivré par les prières des fidèles? - Le Nouveau Testament nous fournit un grand nombre de preuves de la même vérité. « Celui, dit Jésus-Christ, qui aura blasphêmé <«< contre le Saint-Esprit, ne recevra la rémission de ce << péché ni dans ce monde ni dans l'autre ; » (1) ce qui suppose évidemment qu'il y a des péchés qui peuvent être remis dans l'autre vie. Or, ce ne peut être dans le ciel, où rien de souillé ne peut entrer; ce ne peut être non plus dans l'enfer, où le sang de Jésus-Christ ne reçoit point d'application; (2) c'est donc dans un lieu qui tient le milieu entre le paradis et l'enfer. Saint Paul nous déclare qu'un jour viendra où le Seigneur discernera le mérite de chaque homme; celui dont les actions seront parfaitement pures, recevra une prompte et entière récompense; celui, au contraire, dont les œuvres seront mêlées d'imperfection et ne pourront résister à l'épreuve qui en sera faite, sera cependant sauvė, « mais << en passant par le feu. » (3)

3o La Tradition n'est pas moins formelle sur ce point. Saint Ephrem reconnaît que « Jusqu'au jour du dernier « jugement, où le partage des élus et des réprouvés « sera déterminé sans retour, il y a un lieu mitoyen << où les âmes peuvent se purifier des péchés qu'elles << n'avaient pas entièrement expiés en cette vie. » (4)

(1) Non remittetur ei, neque in hoc sæculo, neque in futuro. (Matth., XII, 32.)

(2) In inferis nulla redemptio. (S. Bernard. )

(3) Ipse autem salvus erit, sic tamen quasi per ignem. (I, Coг.,11,15.) (4) S. Ephrem, apud Guillon, t. viii, p. 339.

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