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délivra de toutes ses douleurs. Une fièvre violente avait réduit à l'extrémité deux jeunes gens, fils d'un seigneur de la province, nommé Bénédic, et de Lope, sa femme. Désespérés de voir leurs enfants prêts à leur être ravis, ils supplièrent saint Pavace de venir les voir. A son arrivée, il fit un signe de croix sur eux, et à l'instant même ils se sentirent tout à fait guéris. (1)

DERNIERS MOMENTS DE SAINTE MACRINE.

Sainte Macrine, sœur de saint Grégoire de Nysse, se sentant à sa dernière heure, ne voulut plus s'entretenir qu'avec Dieu. La prière des lampes, c'est-à-dire les vêpres, ayant commencé, elle se mit en devoir de la réciter autant qu'elle le pouvait. Elle fit d'abord le signe de la croix sur ses yeux, sur sa bouche et sur son cœur; elle le fit à la fin de la prière sur son visage, et aussitôt elle rendit tranquillement l'esprit.

Nous venons de vous expliquer, mes enfants, la première partie de la doctrine chrétienne. Nous allons passer à la seconde partie, qui traite de la morale, ou de ce que nous devons faire pour arriver un jour au ciel. Morale veut dire règle des mœurs; c'est la réunion des devoirs que nous avons à remplir envers Dieu, envers le prochain et envers nous-mêmes.

(1) D. Colomb., Histoire des évéques du Mans.

APPENDICE.

Extrait des décrets du concile provincial de Paris, de l'année 1849.

I

SUR DIEU CRéateur.

<< Condamnant des erreurs trop souvent renouvelées de nos jours, < nous déclarons à tous les fidèles confiés à notre vigilance, qu'il << est absolument contraire à la foi catholique d'affirmer que les << créatures n'ont pas été tirées du néant, ou que Dieu et les créa<<tures n'ont qu'une seule et même substance (ce qu'on appelle < panthéisme), ou que Dieu n'a fait que donner des formes à << une matière préexistante, ou que l'action de Dieu en dehors de « lui-même n'est pas libre, mais nécessaire. En conséquence, nous << les avertissons de se tenir soigneusement en garde contre tous les < systèmes d'une vaine philosophie qui font subtilement glisser <dans les esprits le poison de ces erreurs. » (1)

II

SUR L'ORDRE SURNATURel.

<< Nous jugeons également condamnables ceux qui détruisent << tout ordre surnaturel en affirmant, d'une part, qu'il n'y a point << d'autre action de Dieu sur les créatures que celle de leur création <et de leur conservation naturelle; et en niant, d'autre part, que « Dieu puisse élever la créature raisonnable à un état qui ne lui <est point dû, qui surpasse les forces de la nature créée, et <constitue l'homme dans une sublime et ineffable union avec Dieu,

d'où, par le secours d'une grâce surnaturelle, il s'élève jusqu'à < cette admirable société avec la nature divine, qui doit commencer << sur la terre par la justice et la charité, et se couronner dans le < ciel par la vue de Dieu tel qu'il est. » (2)

III

SUR LES LIVRES SAINTS.

<«< Nous croyons aussi devoir réprouver ce système importé « d'Allemagne en France, depuis peu d'années, par lequel les

(1) Decreta concilii provincialis Parisiis, habiti anno 1849, p. 51. (2) Ibid., p. 53.

<< mythologues, ainsi qu'on les appelle, sous le masque d'une < vénération mensongère pour les livres saints, en bannissent < entièrement l'inspiration du Saint-Esprit, tournant en pures << fictions des paroles et des faits historiques, au point qu'ils n'ont << pas honte de les comparer aux mythes dont abondent les livres << des Indiens et des Grecs, et d'enlever ainsi au texte sacré toute <certitude et toute vérité historique. » (1)

IV

SUR LA TRÈS-SAINTE TRINITÉ.

<< Enfin le concile rejette avec horreur l'erreur de quelques < philosophes de nos jours, qui, mettant en avant le nom de la << très-sainte Trinité, et se vantant d'y croire, expliquent ce mystère << ineffable de l'unité de la nature divine en trois personnes, par on <<< ne sait quel assemblage monstrueux du Créateur et de la créa<ture, ou de l'infini, du fini et de leur rapport. » (2)

V

CONTRE UNE NOUVELLE SECTE QUI A PRIS LE NOM MENTEUR D'OEUVRE DE LA MISÉRICOrde.

<< Nous avons appris avec une vive douleur qu'en certains lieux << de la province, de nouvelles et folles erreurs sont répandues par < d'indignes séducteurs, dont la ruse, cachée sous le masque de la piété, a malheureusement trompé plusieurs àmes imprudentes. << Ces insensés, déplorant avec effronterie ce qu'ils appellent la ruine et la corruption de l'Église catholique, et s'arrogeant, < comme inspirés du ciel, une nouvelle mission, annoncent l'œuvre << mensongère dite de la miséricorde, destinée, selon eux, à rendre < la vie, en quelque sorte, à l'Eglise de Jésus-Christ. Ils osent < répandre parmi le peuple des révélations comme leur ayant été << faites par les anges, les saints, Jésus-Christ lui-même, des << visions et des miracles; ils osent entreprendre de former un < nouveau collége d'apôtres, composé de laïques, et annoncent ‹ dans l'Eglise de Jésus-Christ un troisième règne, qu'ils ne crai<< gnent point d'appeler le règne du Saint-Esprit; et, en atten<dant, ils exercent avec leurs sectateurs, dans leurs assemblées (1) Decreta prov. conc. Parisiis, p. 53. (2) Ibid.

<< clandestines, un culte impie et sacrilége qui outrage surtout l'ado<< rable sacrement de l'eucharistie.

<<< Ils affirment aussi que parmi les anges tombés, beaucoup ont << été envoyés dans des corps humains pour faire pénitence, avec << l'espérance de recouvrer la gloire du ciel; que l'homme, par << conséquent, est composé d'une triple substance: d'un esprit, qui << est un ange, d'une âme et d'un corps. Ils propagent encore << d'autres opinions aussi futiles et aussi détestables, dont ils ne << veulent pas donner d'autres preuves que les communications <<< divines dont ils se vantent.

« Pour nous, émus d'une compassion paternelle pour les âmes << simples qui se sont laissé tromper, et désirant les détourner de << l'erreur, voici ce que nous jugeons à propos de leur dire

<< Confessant avec les apôtres, dans le symbole de notre foi, << une Eglise toujours sainte et catholique; affirmant avec le pape << Pie VI qu'il ne peut survenir en elle un obscurcissement général << des vérités de la religion; demeurant attachés aux saintes règles << prescrites par le concile de Trente, qui défendent d'admettre aucun << nouveau miracle s'il n'a été reconnu et approuvé par l'autorité << ecclésiastique; enseignant, en outre, avec les saintes Ecritures, <«< que Dieu n'a point pardonné aux anges déchus, mais qu'il les << réserve pour être punis au grand jour du jugement par des liens << et des ténèbres éternels; condamnant, par conséquent, cette << descente des anges coupables dans des corps humains, déjà << réprouvée par plusieurs conciles; enfin, croyant fermement avec <«<les Pères du quatrième concile de Latran, que Dieu a composé << la nature humaine, non de trois, mais de deux substances, << l'âme et le corps,

<< Nous réprouvons et condamnons avec le pape Grégoire XVI, << d'heureuse mémoire, dans son bref à l'évêque de Bayeux, du << 8 novembre 1843, les erreurs, les fables et les folies mentionnées << ci-dessus, et nous en déclarons les propagateurs et les fauteurs, << outre les peines déjà portées par le droit, dignes des censures «< ecclésiastiques, et devant en être frappés par les ordinaires, s'ils « le jugent à propos.

« C'est pourquoi nous défendons expressément à tous ceux qui << ont charge d'âmes, d'absoudre au tribunal de la pénitence toute << personne opiniâtrément attachée à ces erreurs, ou participant à << ce culte impie, à moins qu'elle ne donne des signes d'un sincère

<< repentir, et que le saint-siége n'ait accordé à ces mêmes prêtres << des pouvoirs particuliers. » (I)

VI

CONTRE LES ERREURS QUI RENVERSENT LES FONDEMENTS DE LA SOCIÉTÉ ET DE LA CHARITÉ.

<< Les circonstances actuelles exigent que nous condamnions, comme nous condamnons en effet, les erreurs de ceux qui << affirment que les individus et les familles ne peuvent posséder << justement et licitement des biens en propre, et que les lois civiles << qui protégent la propriété établissent par cela même l'injustice et << la tyrannie. Nous devons condamner encore avec plus de force les << assertions de ces hommes qui osent prétendre que les ensei<< gnements de la religion, et surtout le précepte de la charité, sont << favorables à ces erreurs.

<< Mais il y a encore d'autres erreurs qui tendent à relâcher ou à << rompre les liens de l'amour fraternel entre les hommes. La source << de ces erreurs est cette philosophie perverse qui enseigne par ses << divers systèmes que l'intérêt de chacun est le fondement de toutes

les obligations morales. Par de tels systèmes, personne ne l'ignore, << non-seulement le sentiment de la charité s'affaiblit dans les cœurs, << mais la notion même de cette vertu s'efface dans les esprits : << désirant conserver ou renouveler dans toutes les àmes la vraie << notion et le sentiment intime de la charité, nous condamnons << cette doctrine impie, et particulièrement ses funestes conséquences << relativement à l'amour du prochain.

<< En outre, nous exhortons vivement les curés et tous les dispen<< sateurs de la parole divine, à rappeler fréquemment aux fidèles cette loi par laquelle Dieu a recommandé à chacun d'avoir soin << de son prochain.

« Enfin, nous recommandons aux prédicateurs de ne pas avoir « l'air d'ébranler les fondements de la justice en revendiquant les << droits de la charité, et de ne pas paraître blesser les principes de << la charité en défendant les droits de la justice. » (2)

VII

DE CERTAINES CALOMNIES RÉPANDUES DE NOS JOURS CONTRE L'ÉGLISE DE dieu.

<< Il est faux de dire que l'Eglise ne compatit pas au sort des (1) Decreta conc. prov. Parisiis, p. 55, 59.

(2) Ibid., p. 63, 65.

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