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Sem, qui peupla l'Elymaïde et qui passe pour le père des Iraniens. Dans le livre des Rois, de Firdoussi, Kaïomorts ouvre la liste des souverains de l'Iran, et une ancienne tradition des Parses donne pour père à Kaïomorts (peut-être le Chodor Lahomor de l'écriture ), Aram, fils de Sem'.

Le témoignage de Moïse suffit pour établir la haute antiquité des habitants de la Perse: dans le dénombrement des descendants de Noé, Elam est désigné comme le premier parmi les fils de Sem, et son nom précède celui de tous ses frères. Les peuplades Sémitiques de la Perse se sont mêlées plus tard à des tribus de race Japhétique. Madaï, troisième fils de Japhet, est regardé par les interprètes comme le père des Mèdes, et les habitants de la Médie sont désignés sous le nom générique de Madaï, dans le texte original des livres d'Esther et de Daniel. Les Elamites et les Madaï furent réunis en 553 avant J.-C. sous le sceptre de Cyrus. La Perse était constituée en royaume indépendant dès les temps voisins de la dispersion, et le roi d'Elam, qui fut surpris de nuit par l'élite des serviteurs d'Abraham dans la vallée des bois, avait tenu sous le joug, pendant douze ans, les princes de Sodome, de Gomorrhe, d'Adama, de Seboïm et de Segor.

Zoroastre, dont le nom Zend signifie astre d'or, naquit à Urmi dans l'Azer-bedjan, près de six siècles avant J.-C. Plusieurs auteurs prétendent qu'il fut dans sa jeunesse esclave d'un prophète Israélite à trente ans, Zoroastre quitta sa ville natale, et s'avança jusqu'à la mer d'Hyrcanie. Il se retira ensuite dans une caverne de l'Albroux ou Caucase, et y passa vingt années à consulter Ormuzd et à converser avec les esprits célestes. De là il se rendit à Balkh dans la Bactriane, où se trouvait la cour du roi Gouchtâsp, et lui présenta luimême le livre de la parole de vie, qu'il prétendait avoir re

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'Bible de Vence, v. I, p. 190.

Azer-beyan, selon Chardin, veut dire pays du feu. Ce nom rappelle la contrée d'Ur en Chaldée. (Voyages en Perse, II, 310, 5, 5.)

3 Zoroastre, Confucius et Mahomet, etc., par M. de Pastoret, page 8. * C'est-à-dire le Zend-Avesta. — Gouchtâsp, le sixième roi de la dynastie kaïanienne, paraît être le Darius hystaspis des Grecs. — Voir la vie de Zoroastre, par Anquetil-Duperron. Zend-Avesta, II, 423.

çue directement du ciel. Gouchtâsp reconnut la mission du serviteur d'Ormuzd, et fit répandre dans les Indes le bruit de sa réforme. Un Brahmane, nommé Tchengréghatchah, écrivit au roi de l'Iran, pour l'engager à se méfier de Zoroastre, et il se rendit deux ans après, avec d'autres sages, dans la Bactriane, pour confondre en personne le novateur. Vaincu dès son début par la science de son rival, Tchengréghatchah embrassa sans différer la loi de Zoroastre; nombre de sages de l'Indoustan et des royaumes voisins suivirent, comme à l'envi, l'exemple du Brahmane. La mission prophétique de Zoroastre dura dix ans, au bout desquels il se rendit à Babylone pour y enseigner la philosophie. Le législateur des Iraniens mourut à l'âge de 77 ans; on dit qu'avant sa mort il initia lui-même Pythagore à ses mystères. Voilà en peu de mots ce que les livres des Parses rapportent sur Zoroastre; s'il faut croire les Indiens, cet ancien sage, dont leurs annales font mention sous le nom de Zard-hurst, aurait visité les régions de l'Indoustan, et puisé chez les Brahmes les connaissances dont il enrichit plus tard sa patrie. Dans la vie de Bouddha, le sage de Warnachi (Benarès) brise par son éloquence les charmes des Tèrs, et force leurs chefs à tomber à ses genoux et à reconnaître sa suprématie. La dispute de Zoroastre avec les Brahmanes paraît calquée sur la querelle de Bouddha avec les prêtres ignicoles, et l'un de ces tableaux est évidemment la contrefaçon de l'autre '.

Il est prouvé de nos jours, qu'il y a beaucoup à rabattre de la haute antiquité attribuée communément aux livres canoniques de la Chine. Confucius, qui réunit les traditions éparses des ancêtres de sa nation, vivait au milieu du sixième siècle avant Notre-Seigneur, et la forme de ses ouvrages a éprouvé des altérations considérables, puisqu'on fut obligé, après la destruction des anciens livres, de recourir à des copies mutilées de ses recueils ainsi qu'à la mémoire d'un vieillard pour recomposer le Chouking. L'Ecriture-Sainte ne nous fournit aucune donnée sur la manière dont la Chine a été peuplée

'Leben des Buddha, nach Mongolischen nachrichten, von J. Klaproth, S. 159.

après la dispersion des hommes; mais l'inspection du Globe et l'éloignement de la plaine de Sennaar, suffisent pour établir, suivant la remarque de M. de Maistre, que l'Inde a été habitée avant les contrées de la Chine. Les Indiens appellent la Chine Tschin, suivant Abdallah-âl-Béidhaouy, et ils prétendent que les Chinois descendent d'une colonie d'Indiens de la classe militaire, qui abandonnèrent autrefois leur patrie pour secouer le joug des lois et vivre dans une indépendance absolue. Le Manava-Dharma-Sastra accuse les Tchinas de s'être dégradés volontairement en rejetant la religion et les ordonnances de leurs ancêtres

Par l'omission des sacrements et par la non fréquentation des Brahmanes, les races suivantes de Kchatryas » sont descendues par degrés, dans ce monde, au rang de Soudrâs.

» Ce sont les Pondracas, les Odras, les Dravidas, les » Câmbodjas, les Yavanas, les Sacas, les Pârâdas, les Pahlavas, les Tchinas, les Kirâtas, les Daradas et les Kha»sas'. »

W. Jones admettait comme probable l'origine indienne des Tchinas, les Pandits lui ayant unanimement déclaré que ce nom désignait les habitants de la Chine, dont ils marquaient le véritable emplacement sur les cartes. J. Klaproth, dans l'Asie polyglotte, donne au mot Tschîn, qui désigne la Chine en Europe, une origine indienne; le même auteur prétend, dans les Tableaux historiques de l'Asie, que c'est la dynastie des Tschin qui a donné à cet empire le nom qu'il porte en Occident. Comment concilier ces deux assertions, et comment les Yavanas se trouvent-ils compris dans la sentence d'excommunication de Manou? Assurément les Grecs, issus de Javan, fils de Japhet, ne descendent point de la bande rebelle des Kchatryas de l'Indoustan, et il serait au moins aussi raisonnable de supposer que le législateur indien en nommant les Yavanas, entendait parler des Javanais, habitants de Java. Quoi qu'on pense des assertions des Brahmanes et de la décla

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'Manava-Dharma-Sastra, X, 43, 44.

Asia polyglotta, S. 157. - Tableaux historiques de l'Asie, pag. 33.

ration des Pandits, Confucius a avoué lui-même qu'on ne pouvait fixer avec certitude l'époque des deux premières dynasties de la Chine, et qu'on ne devait consulter l'histoire de ces races souveraines que pour y puiser des leçons de morale. Ce n'est qu'au 8° siècle avant J.-C. qu'un petit royaume, dont la capitale se nommait Tschin, fut érigé dans la province de Chen-si. Les Chinois commencèrent à être connus en Occident en l'an 120 environ avant l'ère chrétienne : vers la même époque la soie fut importée en Europe par la Transoxiane, et il est hors de doute que les Serès des anciens étaient les ancêtres des habitants de la Chine. Szür était alors le nom chinois de la soie, Sir signifie encore ver à soie en Coréen, et le mot grec Enp désignait indistinctement autrefois les vers à soie et les Serès ou habitants de la Sérique. En parlant des richesses de toute nature accumulées dans le port de Dam, Guillaume-le-Breton, auteur d'un poëme composé en l'honneur de Philippe-Auguste au commencement du 13° siècle, cite les tissus des Phéniciens et ceux des Chinois, qu'il désigne encore sous le nom de Serès2.

L'introduction du Bouddhisme en Chine date du premier siècle de l'ère chrétienne, et ce fut en l'an 65 de J.-C. que la doctrine de Bouddha, appelée Foé par les Chinois et Chakia Mouni par les Mongols, pénétra dans les provinces de l'empire du milieu. Depuis lors, le Bouddhisme, avec les sectes de la raison et des lettrés Tao et Yu, qui reconnaissent Lao-Tse et Kong-fou-tsé ou Confucius pour fondateurs, se sont partagés la croyance des habitants de la Chine.

'Recherches asiatiques, II, 407, 411, 412. 'La Philippide, chant IX.

3 C'est le nom que Tcheou-Kong donna au pays de Loyang, et qui est resté depuis à la Chine, appelée royaume du milieu ou Tchoûng-Koue

par ses habitants.

Les caractères chinois se lisent de droite

à gauche. (Eléments de la Grammaire chinoise, par M. Abel Rémusat,

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I.

MONOSYLLABE SACRÉ DES INDOUX.

Dieu, c'est le Créateur; son nom mystérieux est AUM.

L'ESSENCE de la Triade Védique se compose: 1o du monosyllabe sacré AUM, dont les trois lettres ont été exprimées des trois livres saints, le Ritch, le Yadjous et le Sâma Véda, par le Créateur; -2° des trois paroles Bhour, Bhouvah et Swar, signifiant terre, atmosphère et ciel, qui représentent les trois mondes; 3° de la Savitri, invocation au soleil, composée de trois stances et commençant par le mot Tad. Telles sont, d'après les Védas, les trois parties de la Triade

sainte.

Les trois lettres du monosyllabe mystique des Indoux désignent le commencement, le milieu et la fin; la triple puissance de Brahma, comme créateur, conservateur et destructeur'; elles sont la forme élliptique de ces paroles de l'Oupnek'hat: « Je suis le passé, le présent et le futur. »

«La sainte syllabe primitive, composée de trois lettres, » dans laquelle la Triade Védique est comprise, doit être » gardée secrète comme un autre triple Véda; celui qui con» naît cette syllabe, connaît le Véda '. »>

Le monosyllabe mystique AUM, qui n'était autre que Brahme, le Seigneur des créatures, devait donc rester secret, comme le nom glorieux, terrible et incommunicable ' du Dieu des Hébreux, exprimé dans notre langue par la réunion des trois lettres VHI 3. La réunion des trois radicales du

« Le monosyllabe mystique est le Dieu suprême, le monosyllabe est inaltérable, c'est Brahme, le seigneur des créatures. » ( Manava-DharmaSastra, 11, 83, 84.)

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Manava-Dharma-Sastra, XI, 265.

« Nomen ejus gloriosum et terribile. » Deuter. XXVIII, 58. « Incommunicabile nomen. » Sag. XIV, 21. I es langues sémitiquesse lisant de

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