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zaine de jours. Mais, le 12 mai, il se manifesta de la douleur et de la roideur du cou, et le 17 apparut le trismus, à un degré très-prononcé.

Le 18, M. Ridout, médecin du blessé, appela en consultation M. S. Lane, de l'hôpital Sainte-Marie, et il fut convenu que l'on aurait recours au traitement par la fève de Calabar, préconisé par M. Eben Watson, Une solution ayant été préparée avec huit grains d'extrait pour une once d'alcool, on administra toutes les heures 10 minims de cette solution, c'est-à-dire une dose équivalente à un sixième de grain d'extrait, A la suite, meilleure nuit, deux heures de sommeil; cependant, le lendemain, les symptômes tétaniques étaient plus prononcés; la roideur s'était étendue à la partie postérieure du tronc. Le 21 mai, nouvelle aggravation trismus plus marqué, ainsi que l'épisthotonos, gêne considérable de la respiration; la dose est portée à 15 minims toutes les heures. Les deux jours suivants, l'état reste le même, bien que les nuits aient été meilleures; 20 minims par heure, soit un tiers de grain d'extrait. Le 22 mai, amélioration légère; continuation de la même dose. Le 26, la situation persistant sans changements favorables, 30 minims, ou un demi-grain d'extrait toutes les heures. Le 29, nouvelle augmentation de la dose, qui est portée à 40 minims de la solution (deux tiers de grain d'extrait). Cependant le malade est allé en s'affaiblissant, en même temps que la déglutition est devenue très-difficile, que la dyspnée a continué et que les bronches se sont remplies de mucosités. Le 31 mai, mort par asphyxie à la suite d'une violente convulsion tétanique. Ainsi, dans ce cas, si la fève de Calabar sembla d'abord apporter quelque détente dans l'intensité des spasmes tétaniques, cette amélioration ne se soutint pas, malgré l'augmentation des doses du médicament; les symptômes allèrent ensuite toujours s'aggravant et le patient finit par succomber. (The Lancet, 31 octobre 1868.)

Nous ne cesserons de répéter qué l'expérimentation thérapeutique de la fève de Calabar ne peut être faite par la voie de l'estomac. Il faut absolument pour l'absorption, condition sine qua non, que le médicament soit donné en injection hypodermique sous forme d'une solution d'érésine. Il est bien reconnu que, dans le tétanos, l'état

d'excitabilité de la moelle et de l'encéphale est tellement surexcité, qu'aucun nerf n'agit plus et que l'absorption gastrique est impossible.

Le rédacteur en chef, F. B.

De l'emploi de l'acétate de potasse à haute dose dans le traitement du croup. Le docteur Labat, de Bordeaux, vient de communiquer à la Société médicochirurgicale de cette ville deux exemples de croup qui ont nécessité la trachéotomie, et dans lesquels l'acétate de potasse, comme adjuvant après l'opération, a paru produire de bons résultats. La lecture de ces observations nous a frappés, car nous sommes depuis longtemps convaincus de cette idée que l'on ne pourra agir sur les fausses membranes diphthériques, une fois produites, qu'au moyen de médicaments qui s'éliminent par les voies respiratoires, soit à l'état de vapeur, soit dissous dans les sécrétions mu queuses, qui peuvent être excitées dans ce but thérapeutique, et c'est précisément cette idée qui a guidé notre confrère le docteur Labat. Il avait d'abord essayé le soufre seul, le sulfure de potasse, non pas comme parasiticide, ce qui est une erreur absurde, mais comme expectorant, et n'a rien obtenu, malgré les nombreux résultats merveilleux proclamés par le docteur Barbosa de Lisbonue, mais qui n'ont pas résisté à l'épreuve pratique tentée par nos confrères de Toulouse et de Reims. Alors M. Labat pensa à l'acétate de potasse qui peut être donné à assez forte dose et qui n'a pas grand goût. Voyant chez son opérée, petite fille de deux ans et demi, l'expectoration très-sèche, et la canule cesser d'être humide, ce qui, comme on le sait, est un signe pronostic fâcheux, il prescrivit 10 grammes d'acétate de potasse dans 120 grammes d'eau, une cuillerée toutes les demiheures. Trois heures après un changement notable s'était opéré dans l'expectoration, elle était abondante, mais purulente et l'enfant succomba.

Convaincu qu'il avait trouvé un médicament susceptible de l'expectoration muqueuse et abondante, M. Labat l'administra à une seconde petite fille, âgée de quinze mois et qui avait contracté le croup à l'hôpital. Vingtquatre heures après la trachéotomie, la toux était devenue sèche. Prescription acétate de potasse, 8 grammes dans 120 grammes d'eau sucrée. Le

lendemain l'expectoration avait reparu, et l'enfant guérit après avoir pris en deux jours 16 grammes d'acétate de potasse. Depuis cette époque, le docteur Dudon, chef interne à l'hôpital Saint-André, a administré avec succès à deux enfants opérés l'acétate de potasse suivant cette méthode.

En résumé, s'il est bien démontré par l'expérimentation thérapeutique que l'acétate de potasse à haute dose produit constamment une toux grasse et facilite le détachement des fausses membranes, il y a une nouvelle ressource thérapeutique qu'il ne faut pas négliger. (Journal de médecine de Bordeaux.)

Teinture de coloquinte dans la constipation. La coloquinte est un purgatif qui mériterait d'être plus souvent employé. Elle le serait avec avantage, d'après M. Gubler, dans les maladies du cœur et les hydropisies, spécialement dans celles qui sont liées à une lésion rénale telle que celle de l'albuminurie aiguë; elle rendrait d'utiles services dans les raptus congestifs et les apoplexies qui frappent le cerveau ou les poumons. Son action manifeste sur le gros intestin la rend utile dans le traitement de la constipation habituelle. Le docteur Crighton s'en loue beaucoup dans cette dernière affection; mais, au lieu de donner la préférence à l'extrait, comme le professeur de la Faculté dé Paris, il a plus volontiers recours à la teinture, qui lui semble une forme du médicament plus commode à administrer. Dans la constipation, dit-il, 10 et même 5 minims, soit, en poids 60 ou 30 centigrammes, dans un peu d'eau, pris une heure avant le repas du matin, suffisent en général pour assurer une évacuation. Il convient de se rappeler que la coloquinte est contre-indiquée lorsqu'il existe des signes d'inflammation des premières voies. (British. med. journ., 28 nov. 1868.)

Pourriture d'hôpital; bons effets de l'essence de térébenthine. L'action avantageuse de la térébenthine sur les plaies, dès longtemps connue, mais assez généralement oubliée, a été rappelée par quelques observateurs dans ces dernières années. On se souvient, par exemple, que M. le docteur Werner, de Dornac (1), emploie habituellement pour ses pansements, avec les meilleurs résultats, une espèce de savon liquide à l'essence de térébenthine. Mais c'est dans les plaies languissantes, atoniques, gangréneuses, que cet agent rend surtout de grands services, comme l'a reconnu M. le docteur Hachenberg, de l'armée fédérale des Etats-Unis, qui, pendant la guerre terrible de la sécession, a eu beaucoup à s'en louer dans le traitement de la pourriture d'hôpital, alors si fréquente.

Cette propriété antiseptique si précieuse de la térébenthine vient d'être démontrée de nouveau à l'hôpital d'Anvers, sur treize blessés, chez lesquels cette même maladie s'était déclarée épidémiquement sans

:

cause

locale appréciable. Les diverses substances ordinairement employées en pareil cas étaient restées absolument inefficaces poudre de charbon, poudre de quinquina et camphre, suc de citron, teinture d'iode, chlorate de potasse, perchlorure de fer, etc, et cela malgré le soin donné aux pansements, malgré l'usage d'un régime reconstituant. Les choses changèrent de face dès qu'on eut eu recours à l'essence de térébenthine. Après avoir bien lavé la plaie, on la pansait avec de la charpie imbibée de cette essence, et dès lors elle se modifiait très rapidement. Plus tard, on se servit du styrax et de la poudre de quinquina pour achever la cicatrisation. (Arch. méd. belges.)

(1) Bull. de Thérap. t. LXVIII, p. 219.

VARIÉTÉS.

Faculté de médecine de Paris. M. Brown-Séquard (Charles-Edouard), docteur en médecine de la Faculté de Paris, est chargé du cours de pathologie comparée et expérimentale à ladite Faculté.

Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse. Un congé d'inactivité, pendant l'année classique 1868-1869, est accordé, sur sa demande,

à M. Gaussail, professeur de pathologie interne à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Toulouse.

M. Bonnemaison, suppléant pour les chaires de médecine proprement dite à l'Ecole préparatoire de Toulouse, est chargé de la suppléance du cours de pathologie interne à ladite Ecole, pendant la durée du congé accordé à M. Gaussail.

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Ecole pratique des hautes études. M. Alphonse Milne-Edwards, docteur ès sciences naturelles, docteur en médecine, aide-naturaliste de la chaire de zoologie (mammalogie et ornithologie) du Muséum d'histoire naturelle, est nommé directeur adjoint du laboratoire d'anatomie zoologique et physiologique annexé à l'Ecole pratique des hautes études.

Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Poitiers. M. Guérineau, professeur de pathologie externe à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Poitiers, est nommé professeur de clinique externe à ladite Ecole, en remplacement de M. Gaillard, décédé.

M. Delaunay, professeur adjoint. d'anatomie et physiologie à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Poitiers, est nommé professeur de pathologie externe à ladite Ecole, en remplacement de M. Guérineau.

M. Jallet, suppléant pour les chaires d'accouchement, de pathologie et de clinique chirurgicales à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Poitiers, est nommé professeur adjoint d'anatomie et de physiologie à ladite Ecole, en remplacement de M. Delaunay.

M. Chédevergne, suppléant pour les chaires de médecine à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Poitiers, est nommé suppléant pour les chaires d'accouchement, de pathologie et de clinique chirurgicales de ladite Ecole, en remplacement de M. Jallet.

M. Alban de la Garde, docteur en médecine, est nommé suppléant pour les chaires de médecine et de pharmacie à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie de Poitiers, en remplacement de M. Chédevergne.

CONCOURS. Les thèses pour le concours d'agrégation ouvert près la Faculté de médecine seront soutenues dans l'ordre suivant:

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1er mars. M. Brouardel (Etude critique des diverses modifications employées contre le diabète sucre), argumenté par MM. Lécorché et Cornil. M. Ferrand (De la médication antipyrétique), argumenté par MM. Fernet et Chalvet.

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M. Olivier (Des atrophies musculaires), argumenté par MM. Leven

et Lancereaux.

M. Hayem (De la bronchite, pathologie générale et classification), argumenté par MM. Bouchard et Laborde.

5 mars.

M. Damaschino (La pleurésie purulente), argumenté par MM. Brouardel et Lécorché.

M. Cornil Des différentes espèces de néphrites), argumenté par MM. Ferrand et Chalvet.

8 mars. M. Chalvet (Physiologie pathologique de l'inflammation), argumenté par MM. Olivier et Leven.

M. Lancereaux (De la polyurie, diabète insipide), argumenté par MM. Hayem et Bouchard.

10 mars. M. Laborde (Physiologie pathologique de l'iclère), argumenté par MM. Damaschino et Brouardel.

M. Lécorché (Des altérations atheromateuses des artères), argumenté par MM. Cornil et Ferrand.

12 mars. M. Fernet (De la diathèse urique), argumenté par MM. Chalvet

et Olivier.

M. Leven (Des chorées, pathologie générale et classification), argumenté par MM. Lancereaux et Hayem.

15 mars. M. Bouchard (De la pathogénie des hémorrhagies), argumenté par MM. Laborde et Damaschino.

Pour les articles non signés :

F. BRICHETEAU.

THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE.

Du diagnostic des fièvres par la température (1);
Par le professeur SÉE.

(2o article.)

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL DES MALADIES DU PREMIER GROUPE.

Ce groupe comprend la fièvre intermittente, la fièvre pyémique, et une forme de tuberculisation.

Le frisson existe dans presque toutes les maladies de ce groupe. Dans la fièvre intermittente simple, que le type soit quotidien, tierce, etc., il n'y a aucun cas dans lequel il n'y ait de frisson, pourvu qu'il n'y ait pas eu d'intervention thérapeutique. Dans la fièvre pernicieuse il y a presque toujours un frisson.

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Il faut distinguer trois catégories de fièvres pernicieuses :

1o Celle dans laquelle se présentent des phénomènes cérébraux : délire, convulsions, etc. Au début on ne pense pas à une intoxica

(1) Leçon clinique professée à l'hôpital de la Charité (suite). Voir la livraison précédente, p. 145.

TOME LXXVI. 5° LIVR.

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tion paludéenne; au bout de neuf à dix heures tous les accidents sont terminés, et l'on attribute eet heureux effet à l'intervention des sangsues ou des vésicatoires, puis le lendemain reviennent les mêmes accidents qui, cette fois, sont mortels. Ceci ne peut arriver que quand on ne tient pas compte de la température qui est toujours à plus de 40 degrés; de plus, il y a eu un frisson plus ou moins intense.

2o Les fièvres pernicieuses vasculaires. Le frisson est presque permanent pendant tout l'accès, et elles aboutissent en général à la forme syncopale. La température est à 41 ou 42 degrés.

3o Dans le troisième groupe, que Torti a appelé fièvres pernicieuses colliquatives, cholériformes, etc., il n'y a pas le frisson ni la température élevée que l'on observe dans les deux premiers groupes. Lé frisson et l'élévation de température peuvent manquer au début, mais apparaître à la fin, et la chaleur peut monter à 40 et 41 degrés. Ces phénomènes forment une série morbide que nous allons chercher à expliquer. Il y a une période préfébrile qui a passé inaperçue, malgré les avertissements de Dehaen, qui avait noté l'ascension de la colonne thermométrique une demi-heure avant le frisson. Gavarret, en 1840, annonça le même fait, mais on n'en tint pas compte, et ce sont les recherches récentes qui ont mis hors de doute sa réalité. Une fois le frisson plus ou moins intense déclaré, la température augmente de 2 degrés, arrive à 40, 40,5 en deux heures de temps. Il n'y a pas d'autre cas de maladie ou l'ascension soit si brutale; ce maximum ne dure pas, et la brusque; mais cette

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descente es descente reste lente tant qu'elle n'a pas été de 1 degré. Une fois que le thermomètre a dépassé 40 et 41, la chute est précipitée et la courbe presque verticale. En totalité, l'accès dure de dix à douze heures.

Pendant ce temps, il s'est fait une combustion exagérée : l'urée, le représentant de la décomposition de nos tissus, est dans les urines

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