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vives coliques gastriques et intestiuales, suivies de collapsus, refroidissement persistant des extrémités, ralentissement remarquable du pouls, qui, à 60 dès le premier jour, était à 80, 84 à partir du quatrième jour; en même temps état filiforme du pouls. En résumé, l'arnica a produit une forte congestion vers la tête avec excitation, un catarrhe suraigu de l'estomac et des intestins, avec collapsus et dépression de longue durée du système nerveux cérébro-spinal, et un ralentissement marqué du pouls. Le traitement a consisté principalement dans l'emploi d'extrait thébaïque et de morphine. (Schmidt's Jahrbücher, 28 décembre 1868.)

Pneumonie ataxique ; heureux effets du bromure de potassium. L'expérimentation clinique du bromure de potassium continue, en donnant des résultats qui en général paraissent favorables; plus tard il y aura à colliger tous ces faits, à les examiner attentivement et à en tirer les enseignements qu'ils pourront donner. En attendant, nous les enregistrerons, comme par le passé, à mesure qu'ils se produiront.

L'action sédative exercée par ce médicament sur le système nerveux a suggéré à M. le docteur Calloch, médecin suppléant des hôpitaux de Nantes, l'idée qu'il pourrait être employé avec avantage contre les phéno mènes ataxiques qui accompagnent certaines maladies aiguës. Et, en effet, il a paru éminemment utile dans un cas de pneumonie ataxique qui s'est présenté dans un service hospitalier dont notre confrère se trouvait temporairement chargé; ce cas, d'autant plus instructif qu'il est plus simple, mérite une courte mention.

Ouvrier maçon, âgé de trente-neuf ans, entré à l'Hôtel-Dieu de Nantes, le 30 décembre dernier, avec de la fièvre et du délire. A la visite du 31, au matin, face injectée, conjonctivite avec sécrétion abondante; réponses nettes, mais délire loquace dès qu'on cesse de lui parler; agitation qui nécessite bientôt la camisole de force; toux fréquente, oppression, 30 respirations; pouls à 112. Souffle intense dans les deux tiers inférieurs du pou mon gauche; matité correspondante. Bromure de potassium, 4 grammes; bouillon, tisane. Jusqu'au 3 janvier, continuation de l'agitation et de la nécessité de contenir le malade; per

sistance de la fièvre; le bromure a été rapidement élevé à 8 grammes par jour. Le 3, au matin, calme absolu; réponses lentes, mais nettes; respiration naturelle; pouls bon, quoique faible. Suspension du bromure; vin de Malaga, 60 grammes. Le 4, mieux définitif pas de toux, souffle disparu en grande partie; sonorité à peu près normale il y a eu quelques instants de délire tranquille Retour au bromure, 3 grammes, associé au quinquina. Le 5 et les jours suivants la convalescence se prononce de plus en plus nettement; il n'y a que de la faiblesse. Aliments, vin de quinquina. Le 7, guérison. Aucun traitement n'a été dirigé contre la pneumonie; le bromure de potassium a été le seul médicament employé, circonstance qui paraît donner à l'observation un intérêt tout particulier. (Journ. de méd. de l'Ouest, janvier 1869.)

Sur l'action antipériodique de la santonine. Se fondant sur des expériences personnelles concernant l'action antiseptique du sulfate de quinine, relativement à l'action des substances tirées du quinquina sur les infusoires disséminés dans l'atmosphère des marais. l'auteur estime que les substances considérées comme insecticides sont aussi antipériodiques.

Les insecticides très-souvent sont anthelmintiques, et c'est ce qui a déterminé l'auteur à essayer la santonine comme antipériodique. Il y a deux ans qu'il a commencé ses expériences et les résultats lui paraissent encourageants. Il a eu l'occasion cette année de multiplier ses essais, la fièvre intermittente ayant sévi d'une façon veritablement épidémique. Il divise en trois groupes les malades affectés de fièvres périodiques traités au moyen de la santonine:

10 Adultes traités par la santonine unie à des purgatifs. On peut dire à cela que les purgatifs et les émétiques seuls peuvent couper des accès de fievre, mais il ne croit pas qu'on puisse obtenir aussi facilement la guérison qu'il l'a observée.

20 Enfants auxquels on ne pouvait admettre le sulfate de quinine. C'est une des catégories de malades près de laquelle l'auteur a le mieux réussi.

50 Malades rebelles au quinquina ou chez lesquels il y a eu récidive.

L'auteur prescrit la santonine à la dose de 10 à 20 centigrammes, sus

pendue dans une potion émétisée et gommeuse, dans l'huile de ricin, ou bien aussi en pilules unies à la rhubarbe, à la magnésie. L'auteur a rarement observé la vision en jaune, bien qu'il ait fait prendre la santonine pendant trois ou quatre jours de suite.

L'auteur insiste en terminant sur le prix relativement peu élevé de la santonine comparé au sulfate de quinine et la considère comme un excellent succédané du sel quinique et des préparations arsenicales. (Gazzetta medica di Torino, nov. 1868.)

TRAVAUX ACADÉMIQUES.

Bandages herniaires; modification à donner à la forme de la pelote dans certains cas. A l'occasion du rapport lu dernièrement à l'Académie par M. Broca sur le système des bandages herniaires de M. le docteur Dupré, M. Huguier a cru devoir présenter quelques remarques sur la contention des hernies, qui complètent les considérations émises à ce sujet par son collègue. M. Huguier a d'abord fait remarquer que la plupart des hernies difficiles à contenir sont des hernies inguinales; les hernies crurales présentent plus de facilité pour l'application et le maintien des bandages. La cause des difficultés qu'on rencontre à contenir les hernies inguinales dépend de certains détails de la conformation du bassin, particulièrement du développement plus ou moins marqué de l'épine du pubis, très-accusée chez certains sujets, à peine indiquée chez d'autres. La hernie inguinale passe sur l'épine pubienne; pour la maintenir, après réduction, la pelote est obligée de comprimer et en quelque sorte d'écraser la partie du tégument qui recouvre cette épine. De là des douleurs insupportables qui ne permettent pas au sujet de conserver l'appareil. M. Huguier croit avoir trouvé le moyen de remédier à cet inconvénient, en modifiant un peu la forme de la pelote ordinaire. Il a fait simplement pratiquer sur le bord de cette pelote une échancrure qui embrasse dans sa concavité l'épine du pubis, la laisse libre, la préserve de toute compression, sans empêcher la pelote de comprimer efficacement la partie de l'abdomen qui donne issue à la hernie. (Acad. de méd., 9 févr. 1869.)

Traitement des fractures de la clavicule M. Chassaignac a posé les conclusions suivantes à l'appui des considérations qu'il a présentées au sujet du traitement des fractures de la clavicule, Ces conclu

sions résument, dit-il, une expérience de vingt-cinq années dans les hôpitaux de Paris et dans la pratique civile :

« 1o Si, dans la majorité des cas de fractures de la clavicule, les moyens de traitement de la pratique générale peuvent suffire à satisfaire le desideratum du chirurgien, il est des malades chez lesquels ces moyens sont tout à fait impuissants;

« 2o La fracture de la clavicule, mal réduite ou maintenue d'une manière insuffisante, peut entraîner des conséquences très-fâcheuses, parmi lesquelles on peut citer la formation d'une pseudo-arthrose; l'impuissance durable, même indéfinie du membre fracturé; des douleurs parfois intolérables; une difformité choquante et très-gênante due à un cal irrégulier et volumineux;

« 30 Il n'y a point de fracture de la clavicule qui, dans les premières heures, et même dans les premiers jours après l'accident, ne puisse être réduite par le procédé que j'ai publié (procédé de l'amplexation, décrit et figuré dans mon Traité d'opérations, t. II, p. 26 et 27);

« 40 Le seul obstacle sérieux à la réduction consiste non dans l'enclavement des fragments, non dans la formation rapide d'un travail organique qui retiendrait ceux-ci dans une position vicieuse, mais dans la résistance des muscles qui maintiennent le chevauchement;

<< 5° Quand la fracture est tout à fait récente, le procédé de réduction que j'ai indiqué suffit toujours à rétablir le niveau des fragments. Lorsque plusieurs jours se sont écoulés, et lorsque la réduction paraît impossible par la seule action du procédé décrit, le malade, placé dans le décubitus horizontal, doit être endormi par le chloroforme. Toute contraction musculaire ayant cessé, on fait céder facilement l'immobilité des fragments dans leur position vicieuse, et le pro

cédé qui venait d'être reconnu iusuffisant, appliqué de nouveau pendant l'anesthésie, et le malade étant toujours dans la position horizontale, obtient le succès voulu.

a 60 Toute fracture de la clavicule peut être maintenue réduite par l'un ou l'autre des deux appareils suivants: 1o celui que j'ai figuré dans mon Traité des opérations, t. II, p. 26 et 27; 20 celui dans lequel la main du membre fracturé, étant portée sur un coussinet qui recouvre l'épaule saine, est maintenue par des circulaires et des doloires qui s'enroulent

autour du thorax et qui, au lieu de passer sur la clavicule fracturée comme dans l'appareil inamovible décrit par Velpeau (éd. oper., t. I, p. 229 et 230), ne porte que sur l'épaule saine exclusivement, laissant complétement découverte la région claviculaire du côté de la fracture;

70 Tout ce traitement est fondé sur ce principe que, quand le moignon de l'épaule fracturée est porté à son plus haut degré d'élévation, et s'y trouve maintenu, aucune difformité de la fracture ne résiste aux efforts du chirurgien.» (Société de chirurgie.)

VARIÉTÉS.

Banquet de l'Internat. Le banquet du 20 février 1869 fera date. Jamais la réunion n'avait été si nombreuse, grâce aux efforts de la commission permanente qui a produit l'Annuaire de l'Internat et que tous les anciens internes ne sauraient trop remercier, car cet annuaire, a dit M. Denonvilliers, est le livre d'or de l'Internat. Il permet de revendiquer un titre dont on s'honore et de démasquer ceux qui l'usurpent.

A cette réunion se pressaient les jeunes internes en exercice et surtout les anciens en grande majorité. Bon nombre de médecins de province n'avaient pas hésité à sacrifier leurs intérêts pour assister à cette fête où la confraternité médicale se retrempe dans les souvenirs de la salle de garde. Nous pouvons en citer plusieurs: MM Penard, de Versailles; Gillet, de Melun; Thomas, de Tours; Logerais, de Pougues; Garreau, de Laval; Legentil, de Ville-Dieu; Henrol, de Reims; Laburthe, de Coulommiers; Lefeuve, de Pontoise; Augros, de Maison-Laffite; Prestat, de Pontoise, sans compter ceux qui se sont excusés par lettres; MM. Etoc, du Mans; Bouteiller, de Rouen; Turner, de Saintes; Houssard, d'Avranches, le promoteur du premier banquet de l'Internat en 1817.

Le banquet était présidé par M. Denonvilliers, ayant d'un côté MM. Bouillaud et Giron de Buzaringues, député, et de l'autre M. Jacquemin, interne de 1817, et M. Horteloup, père. Des toasts ont été portés par MM. Denonvilliers, Bouchut, Bouilland et Piogey. L'allocution du président, petillante de verve et d'entrain, a été couverte d'applaudissements, et, au café, un des commissaires de la fête, M. Emile Tillot, notre ami et notre collaborateur, a charme l'auditoire par deux chansons que nous sommes heureux de reproduire. Beaucoup de lecteurs sont d'anciens internes des hôpitaux, ils pourront voir que la poésie n'a pas déserté les salles de garde et que le culte des muses est compatible avec l'exercice de la médecine.

LES PRÉSENTS D'ARTAXERCÈS.

AIR: Le Grenier de Béranger.

L'histoire dit qu'au divin Hippocrate

Un roi persan fit offrir un cadeau
S'il voulait bien, quittant une île ingrate,
Venir purger ses sujets d'un fléau.
Son beau refus, digne de sa nature,
A jusqu'à nous traversé bien des ans.
Chacun l'a vu sur le marbre, en peinture.
D'Artaxercès repoussant les présents.

Nous le croyons, l'anecdote est certaine,
Mais arrangée à la façon du temps.

Le roi persan, c'est un banquier d'Athène
Par son docteur soigné depuis longtemps;
Pour s'acquitter il aurait eu l'audace
De lui porter un lièvre et des faisans.
Mais Hippocrate aimait fort peu la chasse.
D'Artaxercès il rendit les présents.

A peine entré dans notre confrérie,
Tout un public vous réclame à grand bruit,
Foule exigeante et soi-disant amie

Qu'un nouveau titre en un instant séduit.
L'année, hélas ! court pleine de promesses;
La médecine a des airs séduisants,
Mais vos clients mesurent les largesses.
D'Artaxercès redoutez les présents.

L'un se ferait, dit-il, un vrai scrupule
De vous payer un service amical;
Un autre croit qu'il serait ridicule
Pour vos conseils d'offrir un vil métal.
Un gros boyard, par une tabatière,
A reconnu vos soins depuis trois ans,
Mais on vous donne un écu de la pierre.
D'Artaxercès redoutez les présents.

Bourse au crochet, tricot, tapisserie, Fleurs en papier, œufs d'autruche, lézards, Vases fêlés font une galerie

Qui doit prouver votre goût pour les arts.
Pendule en zinc, cornets en pâte ferme,
Dons fastueux de cœurs reconnaissants!
Mais en biblots reçoit-on votre terme ?
D'Artaxercès redoutez les présents.

Diners en ville et concerts et musique,
Le cher docteur est choyé, dorloté.
Pour l'obtenir on devient tyrannique,
Mais le dîner lui sera bien compté.
Si vous soignez une tête princière,
Cordons et croix sont des dons séduisants,
Mais vous laissez vos fils dans la misère.
D'Artaxercès refusez les présents.

A vos bons soins une femme charmante,
Mon cher confrère, ose se confier.
Le cas est rare, aimable est la cliente,
Est-ce l'argent qui pourra vous payer?
Un médecin s'entend mal aux affaires ;
Votre malade a des yeux ravissants...
Mais dans huit jours quels cuisants honoraires :
D'Artaxercès redoutez les présents.

LES DEUX JUMEAUX.

AIR: Femmes, voulez-vous éprouver ?

Dans l'intérieur d'un utérus, Pour deux bien étroite demeure,

Se trouvaient un jour deux fœtus

bis.

Qui d' leur naissanc' touchaient à l'heure.
Le premier d'eux, la tête en bas,
Fait signe à l'autre de le suivre,
Et, le serrant dans ses deux bras
Lui dit : « Qu'on est heureux de vivre!
<< Pour nous ici, point de souci.
Tout nous arrive en abondance,
On n'a pas l' temps de dir' merci.
Ah! quelle charmante existence !
On se trouv' si bien dans ces eaux.
Regarde comme je me livre

Au bonheur d'aller sur le dos.

Frère, qu'on est heureux de vivre! »} bis.

Le second, dont la tête au ciel
Toujours dressée est moins légère,
Lui répond: « Quel heureux mortel !
Vrai, j'admire ton caractère;

Tu ris de tout comme un enfant,
Et de plaisir un rien t'enivre.
Moi je regrett' d'être vivant.
Ah! qu'on est malheureux de vivre! } bis.

«Ici nous sommes en prison.

Vois un peu quel étroit espace!
Je me cogn' la tête au plafond.

Dans tes pieds mon nez s'embarrasse;
Si je veux faire un mouvement,

Mon cordon se met à me suivre.

Etre attaché! quel amus'ment !

Ah! qu'on est malheureux de vivre! »

Ils étaient là d' leur entretien,
Quand tout à coup l'utérus tremble.
L'onde s'agite, avance et r'vient,
Puis s'écoulant les laisse ensemble.
Ils sont à see plein de frayeur,
Le premier vain❜ment veut poursuivre,
Il plonge en criant: « Quel malheur !
Ah! nous allons cesser de vivre. »

Son frère essaye de tirer
Sur ses pieds, effort inutile!
De colère il veut s'étrangler
Et casse son cordon fragile.

bis.

bis.

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