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Cas d'empoisonnement par l'arsénite de cuivre. Il s'agit d'un cas d'empoisonnement par du nougat coloré en vert au moyen de l'arsénite de cuivre ou vert de Scheele. C'est à Crémone que le fait s'est passé. Une dame, son enfant âgé de deux ans, et une domestique, après avoir mangé du nougat en question, ont eu tous les symptômes d'un empoisonnement, et l'analyse chimique a fait découvrir dans les matières rendues la présence d'un sel de cuivre. L'examen d'autres produits provenant de la même maison a montré que le pâtissier incriminé se servait en effet de l'arsénite de cuivre pour colorer ses gâteaux et les bonbons qui présentaient la couleur verte. L'autorité municipale, saisie du fait, a immédiatement ordonné qu'on apposât des affiches mettant à l'index la maison en question, et signalant les dangers de ses produits. En même temps le syndic du commerce prohibait la vente de tout produit provenant de cette maison, sous peine de confiscation et de l'application d'autres mesures de rigueur inscrites dans le code pénal.

Nous avons cité le fait précédent parce que, outre l'intérêt d'actualité qu'il présente, il montre l'inégalité ou le défaut de proportion qu'on trouve dans les règlements relatifs à l'hygiène publique, et surtout dans la manière dont on les applique. C'est ainsi qu'il y a presque lieu d'être étonné de la prompte rigueur avec laquelle on a sévi contre le pâtissier de Crémone, en présence de l'indifférence ou de la lenteur de l'autorité à protéger les populations contre l'influence malsaine des rizières. En France, c'est plutôt le contraire qui aurait lieu. Il existe une commission des arts insalubres assez bien organisée, et le gouvernement ne craint pas de recourir aux expropriations pour cause de santé ou d'utilité publique. Par contre, qu'un

industriel fournisse à l'alimentation des produits toxiques ou avariés, il recevra sans doute une sévère admonestation, mais il ne sera pas signalé à la méfiance du public, comme le pâtissier italien, ei il pourra bientôt, comme par le passé, reprendre son commerce. Ceci prouve que rien n'est parfait dans aucun pays, et qu'on gagnerait beaucoup à prendre dans chacun ce qu'il y a de bon. De là l'utilité de comparer entre eux les usages et les institutions propres aux différentes contrées. (Gazette médicale.)

Nouveau moyen d'emploi externe du tartre stibie. Dans sa these soutenue à Strasbourg, M. Coze préconise un nouveau mode d'introduction du tartre stibié, et il donne une théorie de l'action de ce médicament. Des mouchetures pratiquées sur la partie malade permettent l'introduction directe de l'émétique dans le torrent circulatoire; le médicament est appliqué en poudre sur la peau divisée; la preuve de la pénétration du tartre stibié dans l'organisme est fournie par les effets thérapeutiques et par la présence de l'antimoine dans l'urine. Ce qu'il y a de remarquable dans ce procédé, c'est que l'émétique ainsi appliqué ne produit pas de pustules. Cherchant l'explication de ce fait, M. Coze l'attribue à l'état alcalin du sang, auquel la poudre d'emétique est mêlee. Comme preuve de cette influence, M. Coze a constaté un fait intéressant pour la pratique, c'est que l'addition d'un alcali à la pommade stibiée empêche toute pustulation, tandis que l'addition d'un acide rend la pustulation plus facile et plus complète.

Neuf observations de tumeurs blanches et d'autres affections graves des articulations ou des os montrent que l'application de cette méthode a amené plus d'une fois de l'amélioration dans l'état des malades. Les frictions sans pustules étant suivies d'absorption du tartre stibié, comme le prouve une analyse d'urine insérée dans la these, il serait possible, dans certains cas, de substituer l'usage des frictions stibiées alcalines aux inocula-tions, petite opération sanglante qui inquiète quelques malades et que l'état de la peau ne permet pas toujours de pratiquer.

L'auteur étudie ensuite l'action de l'émétique sur le globule sanguin; ce globule absorbe moins d'oxygène et

dégage moins d'acide carbonique lorsqu'il est influencé par l'émétique. Une expérience dans laquelle du sang avec et sans émétique a été mis en contact avec l'oxygène n'a laissé aucun doute à cet égard. Le sang émétisé ne fournissait que 5 pour 100 d'acide carbonique, tandis que la proportion était de 12 pour 100 pour le sang non additionné de tartre stibié.

L'action sur le tissu cellulaire est attestée par le fait que le tartre stibié imprime aux cellules du foie la dégénérescence graisseuse. La cessation des douleurs et une sorte d'anesthésie sous l'influence des hautes doses de tartre stibié tendraient aussi à faire attribuer une action sédative à ce médicament.

La conclusion de ce travail, c'est que le tartre stibié est un altérant qui agit comme désoxydant, qui diminue la nutrition et exerce en même temps une action sédative. La thèse de M. Coze donne plus que he promettait le titre à des indications pratiques utiles elle ajoute une théorie de l'action du tar re stibie, appuyée sur des expériences et sur une étude vraiment scientifique de la question. (Gazette médicale de Strasbourg.)

Alimentation lactée. Dans sa these sur l'alimentation lactée soutenue à Strasbourg, M. Leclerc expose avec clarté les avantages de ce régime, en indiquant les règles de l'emploi et les maladies qui exigent l'usage exclusif du lait. Douze observations, recueillies en partie à la clinique de M. le professeur Hirtz, viennent à l'appui de la thèse. Le régime est établi scientifiquement; la quantité de lait calculée pour un adulte doit s'élever à 4 litres. L'examen du lait au lacto-butyromètre et au microscope doit toujours précéder l'administration de ce liquide; le lait employé à l'hospice civil de Strasbourg est tous les jours analysé par M. Hepp, pharmacien en chef, qui détermine les proportions des éléments essentiels. Le lait est un aliment de facile et de rapide digestion, qui laisse peu de résidu et favorise la diurèse. C'est surtout dans les affections organiques, dans les ulcérations des parois du tube digestif, dans les hypertrophies du cœur et les hydropisies que ce régime a rendu de réels services; les malades doivent le suivre strictement; la moindre infraction détermine des rechutes. (Gazette médicale de Strasbourg.)

TRAVAUX ACADÉMIQUES.

Nouvelle modification du Sphygmomètre du D. Poznanski. Au mois de mai de l'année courante. M. le docteur Poz

nanski a présenté à l'Académie de médecine le Sphygmomètre de sa construction, ayant pour base la neutralisation de la force capillaire au

moyen d'une tige centrale en permanence. La modification actuelle, sans toucher à la base de l'invention, regarde seulement les accessoires, qui, au point de vue de l'application de l'instrument, constituent d'ailleurs presque l'essentiel.

L'instrument qui autrefois a été présenté par M. Poznanski, quelque sensible qu'il fût, offrait de graves inconvénients. Le tube en cristal étant capillaire et condé, et partant trèsfragile, exigeait un étui dont le volume et la forme étaient un peu gênants. M. le docteur Poznanski vient d'obvier à ces inconvénients par la disposition suivante: il a emboîté le tube

capillaire dans un tube de caoutchouc durci, qui en même temps sert de réservoir pour le mercure. Pour qu'au moment de l'application le mercure se meuve sur un plan incliné, sans que le tube soit coudé, M. le docteur Pozhanski a eu recours à un expédient nouveau et simple en même temps; il a fait couper la base de l'instrument en biseau, et par ce moyen, outre que la marche du mercure. s'opère sur un plan incliné, le disque de l'instrument qui doit s'appliquer au parcours de l'artère, en devenant oval, a acquis presque le double de longueur, ce qui augmente de beaucoup la sensibilité de l'instrument.

La fenêtre pratiquée dans le tube de caoutchouc, permet d'observer les mouvements du mercure motivés par les battements du pouls, qu'on enregistre à l'échelle qui s'y trouve, et qui est divisée en centimètres et en millimetres. A sa base et à son extrémité supérieure, le sphygmomètre est fermé par la peau de chevreau qui y est lixée au moyen des anneaux.

L'instrument ainsi constitué ne dé

passe pas 10 centimètres de long; étant droit et hullement fragile, il est à présent très positifel rend l'observation aussi exacte que facile. La sensibilité du sphygmomètre actuel étant si grande que les battements du pouls produisent des chocs du mercure d'un centimètre en moyenné, cet instrument trouvera probablement une large application au lit du malade,

VARIETES.

Par décret du 28 décembre 1868, l'Empereur, sur la proposition du maréchal ministre de la guerre, a promu dans l'ordre de la Legion d'honneur les médecins dont les noms suivent:

Au grade d'officier: MM. Morgon et Jacquin, médecins-majors de 1re classe. Au grade de chevalier: MM Fristo, Massola, Bézard, médecius-majors de 2e classe; Vincent-Génod, Fornier, médecins aide-majors; -Roussin (François-Zacharie), pharmacien-major de 1re classe.

Par décret en date du 30 décembre 1868, rendu sur la proposition de l'amiral ministre de la marine et des colonies, ont été promus où nommés dans l'ordre de la Légion d'honneur, savoir:

Au grade d'officier: MM. Jonon (Guy-Théobald), médecin principal de la marine; Nielly (Hugues-Marie-Charles), médecin principal de la marine; Hugoulin (Joseph-François), pharmacien principal de la marine.

Au grade de chevalier MM. Falot (Aimé-Michel), médecin de 1re classe de la marine; Pavot (Théodore-Louis-Marie). médecin de 1re classe de la marine; Noury (Mathurin-Jean-Jules, médecin de 1re classe de la marine; - Mattei (Jérôme), médecin de 1re classe à la Guadeloupe; De Lostalot-Bachoué (Jacques), médecin de 2e classe de la marine; Casimir), médecin auxiliaire de 3e classe; médecin de 1re classe de la marine; decin de 1re classe de la marine.

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Pélissier BalthasarGeoffroy (Bruno - Victor-César), Follet (Jacques-Charles- Benjamin), mé

Par décrets en date du 26 décembre 1868, rendus sur la proposition du grand chancelier de la Légion d'honneur, ont été nommés ou promus dans l'ordre impérial de la Légion d'honneur:

Au grade d'officier: M. Bancel-Dupuy (Félix-Edouard-Joseph), ancien chirurgien-major dans la garde impériale, ancien médecin en chef de la Maison centrale et de l'hôpital civil de Melun.

Au grade de chevalier: M Bottini (Jean-Dominique), ancien chirurgien major de l'armée sarde, ancien médecin de l'hôpital civil et militaire de Menton, etc.

Par décret en date du 30 décembre 1868, rendu sur la proposition du maréchal ministre de la guerre, ont été promus dans le corps des officiers de santé de l'armée de terre:

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10 Au grade de médecin principal de 1re classe (choix), MM. Catteloup (Bon-Auguste), médecin principal de 2e classe à l'hôpital de Vincennes. Bouffar (Jacques-Auguste), médecin principal de 2e classe à l'hôpital de Perpignan. Frasseto (Pierre-Simon), médecin principal de 2e classe à l'hôpital d'Ajaccio. Fropo (Augustin-Joseph), médecin principal de 2e classe à la gendarmerie de la garde impériale.

20 Au grade de médecin principal de 2o classe (choix). MM. Lasserre (Jean-Pierre-Rémy), médecin-major de 1re classe à l'hôpital de Bayonne. Bonnard (Adrien-Louis - Paul), médecin-major de 1re classe des hôpitaux de la division d'Oran. Ladureau (Louis-Adolphe-Joseph), médecin-major de 1re classe à l'hôpital de Cambrai. Souville (Gaston-Félix), médecin-major de 1re classe à l'hôpital du Gros-Caillou. Masse (Jacob), médecin-major de

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1re classe des hôpitaux de la division d'Alger.

Lecomte (Pierre-Onésime

Nicolas), médecin major des hôpitaux de la division d'Oran. Colin (LéonJean), médecin-major de 1re classe, professeur à l'Ecole impériale d'application de médecine et de pharmacie militaires.

Par décret en date du 6 janvier 1869, M. Cavalier (Henri-Louis-Antoine), docteur en médecine, a été nommé professeur de pathologie et thérapeutique générale à la Faculté de médecine de Montpellier.

M. le préfet de la Seine vient de prendre un arrêté que tous les amis de l'hygiène publique accueilleront avec reconnaissance.

Voici le texte de l'arrêté :

ARRÊTÉ.

Article 1er. A partir du 1er janvier 1869, les parents qui auront à faire constater à domicile la naissance d'un enfant devront faire la demande par écrit dans les vingt-quatre heures de la naissance, à la mairie de leur arrondissement, avec indication :

1o Des noms, prénoms et domicile des parents;

20 Des jour et heure où la naissance a eu lieu;

30 Du sexe de l'enfant.

Art 2..

La constatation, à domicile sera faite, sans frais d'aucune espèce pour les parents, par un médecin de l'état civil.

Art. 3. Le bulletin de constatation. déposé à la mairie par le médecin de l'état civil tiendra lieu de présentation de l'enfant pour la déclaration de naissance, qui devra toujours y être faite dans les termes et délais des articles 55 et suivants du Code Napoléon.

Le préfet de la Seine, HAUSSMANN.

Association des médecins de la Seine. La prochaine assemblée générale ordinaire, dans laquelle aura lieu le renouvellement partiel du bureau, est fixée au dimanche 31 janvier 1869.

Comme d'habitude, une convocation portant l'indication détaillée de l'ordre du jour sera adressée en temps convenable à chaque sociétaire : néanmoins, par suite d'une décision récente, « la délibération relative aux candidatures doit être publiée avant le mois de janvier. »

D

Le résultat de cette délibération pour les élections prochaines est le suivant : Les candidats proposés par la commission générale sont : Président, M. Nélaton; Vice-présidents, MM. Barth et Béclard; Secrétaire général, M. Orfila.

ADMINISTRATION DE L'ASSISTANCE PUBLIQUE. Par suite des mouvements dans le personnel médical des hôpitaux de Paris, approuvés par l'administration : MM. les docteurs Hérard et Frémy passent à l'Hôtel-Dieu; M. le docteur Gallard, médecin, passe à l'hôpital de la Pitié ; MM. les docteurs Besnier, Desnos et Guyot, médecins, passent à l'hôpital Saint-Antoine ; - M. le docteur Laboulbene, passe à l'hôpital Necker; MM. les docteurs Matice et Axenfeld, passent à l'hôpital Beaujon; MM. les docteurs Woillez et Millard, passent à l'hôpital Lariboisière ; M. le docteur Mauriac passe à l'hôpital du Midi; M. le docteur Simon passe à l'hôpital des Enfants-Malades ;

M. le docteur Siredey, passe à la Direction des nourrices; M. le docteur Bernard passe à l'hospice des Ménages; M. le docteur Trélat, chirurgien, passe à l'hôpital de la Pitié; M. le docteur Panas, chirurgien, passe à l'hôpital Saint-Louis; M. le docteur Labbé, chirurgien, passe à l'hôpital Saint-Antoine; MM les docteurs Raynaud, Gombault, Féréol et Cadet de Gassicourt, médecins du Bureau central, sont nommés médecins des hôpitaux et passent, savoir : M. Raynaud, à l'institution Sainte-Périne; M. Gombault, à l'hospice de La Rochefoucauld ;- M. Féréol, à l'hospice des Incurables-Hommes; Et M. Cadet de Cassicourt, à l'hospice des Incurables-Femmes.

Nous annonçons avec douleur la mort d'un recommandable confrère, M. Gaillard, chirurgien en chef des hospices de Poitiers, membre correspondant de l'Académie de médecine.

Pour les articles non signes:

F. BRICHETEAU.

THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE.

Note sur l'efficacité de l'arsenic dans certaines espèces
de gastralgies,

Par le docteur Arth. LEARED, médecin au Great Northern Hospital, etc. (1);

Traduit par le docteur GAUchbt.

Je me propose de faire voir que certaines espèces de douleurs gastriques sont justiciables de l'arsenic (2), et d'indiquer, autant qu'il me sera possible, à quels signes on les peut reconnaître.

Dans ce sens qu'elle n'est sous la dépendance ni de la dyspepsie, ni de l'inflammation, ni d'une altération organique, la douleur de l'estomac est, dans un certain nombre de cas, une affection primitive. Les nausées, les vomissements et les autres symptômes gastriques spéciaux qui l'accompagnent en sont simplement la conséquence. C'est ce que j'espère être en état de démontrer. On admettra que la névralgie peut affecter l'estomac et les intestins aussi bien que la plupart des autres organes de l'économie. Or, si la maladie consiste essentiellement en une douleur non accompagnée des signes de l'inflammation, la douleur gastrique que nous avons à envisager ici ne doit-elle pas être regardée comme une névralgie?

Cette douleur primitive est loin de se rencontrer aussi fréquem ment que celle qui accompagne la dyspepsie. Il n'existe peut-être pas de souffrance plus cruelle quand la maladie revêt sa forme la plus intense. A l'angoisse d'une douleur extrème se joint l'angoisse d'une prostration profonde, et ce que le malade appelle une sensation de défaillance, d'anéantissement (sinking sensation) vient s'ajouter à sa détresse. Cette sensation et d'autres, difficiles à définir, qui ont pour siége l'estomac, sont probablement dues aux rapports de cet organe avec le plexus solaire du système nerveux sympathique.

(1) Extrait du British med. Journ., 23 et 30 novembre 1867.

(2) L'auteur dit : « Amenable to a treatment not yet employed by the profession, justiciables d'un traitement qui n'a pas encore été employé. » Cette expression, exacte peut-être en Angleterre, ne l'est pas en France où, depuis longtemps, le professeur Teissier, de Lyon, a signalé les bons effets de l'arsenic dans certaines gastralgies (Voir Trousseau et Pidoux, art. Arsenic); ces bons effets ont été démontrés également par Millet, de Tours (Emploi thérapeutique des préparations arsenicales, p. 80).

TOME LXXVI. 2e LIVR.

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