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se permettent ces implacables ennemis de tout bien, jamais rassassiés de sang et de carnage; que toute la France apprenne qu'au mépris d'une constitution reçue de tous, l'exécrable regne de la TERREUR recommence, ou plutôt qu'il n'a jamais cessé. Alors, sans doute, un cri universel qui retentira d'un bout de -la France à l'autre, ira réveiller toutes les ames; et aussitôt, on verra (n'en doutons pont) les représentans de la nation reprendre l'opinion de la nation représentée, et l'affranchir, une fois pour toutes, de la tyran-nie de cette horde infâme d'administrateurs jacobins qui, oubliant sans cesse qu'il n'y a en France de loi recomtue qu'une résolution proposée par l'un des deux conseils et sanctionnée par l'autre, font exécuter avec v fureur digne des temps de Robespierre, tout ce que proposent contre des prêtres infortunés dans les convulsions de la rage, certains membres du conseil des cinq cents (1)

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On nous demande encore de Caen, si le serment de la liberté et de l'égalité, et la soumission sans restriction aux lois de la républi que exigée par le décret du vendémiaire y sont approuvés par léglise de Paris,

- Oui, sans doute, et le serment de la liberté

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(1) Ce que nous que nous disons ici n'est pas une exagération, c'est le récit veritable de ce qui se passe dans les départemens à Poccasion de de la résolution barbare de DRUCHE, acceptée au conseil des cinq cents, et dont le conseil des anciens fera bientôt justice, en la vouaht au mópris.

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et lapsoumission sont approuvés à Paris, et les prêtres qui exercent le culte n'ont fait aucune difficulté de faire l'un et l'autre. Nous savons même très-positivement, qu'il fut tenu, dans le temps à Paris, une assemblée composée de tous les prêtres qui forment le conseil de notre archevêque, pour y régler la conduite qu'il falloit tenir à l'égard de ce serment et de cette soumission, et qu'il fut décidé à la presqu'unanimité qu'on pouvoit faire l'un et l'autre. Le procès-verbal de cette assemblée fut envoyé à M. l'archevêque, qui approuva la décision. Nous tenons tous ces faits de l'ecclésiastique qui, ayant des affaires à Constance, offrit de se charger d'y porter le paquet de MM. les vicaires-généraux, et l'y porta en effet...!

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Nous pouvons encore assurer que les évêques restés en France et dont les siéges ont été supprimés par l'assemblée constituante approuvent le serment de la liberté et de l'égalité et la soumission; qu'ils ont fait l'un, et n'auroient pas refusé l'autre, si pour exercer leur ministère, on l'eût exigée d'eux.

Nous pouvons encore assurer que M. l'archevêque d'Aix nous a fait annoncer, de Londres, où il est, qu'il alloit travailler à la justification de ces deux actes purement civils dont il reconnoissoit d'avance la légitimité.

Nous allons consulter d'une maniere trèsprécise notre archevêque lui-même, quoique son opinion nous soit parfaitement connue; et nous osons nous flatter qu'il nous mettra à même de pouvoir citer son témoignage, comme l'ayant reçu immédiatement de lui. Si toutes

ces autorités ne suffisent pas à ceux qui se prévalant de quelques décisions isolées, condamnent les soumissionnaires et les regardent à l'égal des constitutionnels, nons invoquerons la plus grande de toutes les puissances pour un catholique, et nous ne désespérons pas d'obtenir du St.-Siége même, qui n'auroit pas manqué de condamner et le serment de liberté et la soumission, s'ils eussent été condamnables, une décision bien précise et sur l'un et sur l'autre.

Mais en attendant, pourquoi précipiter un jugement téméraire et incendiaire? Pourquoi donner aux constitutionnels le scandale d'une division faite pour les entretenir dans leur malheureux schisme? Nous avions annoncé une dissertation où nous nous proposions de traiter à fonds ces deux points importans. Nous avons cru devoir en suspendre encore la publication, pour ne rien préjuger sur cette matiere, et ne point hazarder une opinion qui peutêtre ne seroit pas conforme à celle de nos maîtres dans la foi. Attendons en paix et en silence, dans la disposition d'une soumission sans aux décisions

sans réserve eme. C'est quand cette au

de l'autorité

torité aura rompu le silence, c'est alors seu- › lement, si nous sommes assez heureux pour ne nous être pas trompés, qu'il sera permis de discuter et d'éclairer ces deux grandes questions.

Aux rédacteurs des Annales Religieuses.

Pan, département des Basses-Pyrénées, le 22 juillet 1795, (vieux style).

MONSIEUR,

C'est toujours avec un nouveau plaisir et même avec reconnoissance que je lis et relis votre journal des Annales Religieuses, dont je suis un des premiers abonnés. J'y trouve une bien douce consolation, qui remplit mon ame dans l'humble solitude ou l'autorité m'a réduit depuis près de cinq mois à cause de la rétractation de mon serment que je fis à la fin du mois d'octobre dernier. J'ai dit avec reconnoissance, car je dois à la vérité l'aveu que je vais vous faire (aveu que vous ne recevrez pas sans quelque satisfaction), que ce n'est qu'à vos Annales Religieuses que je dois, après Dieu, la connoissance des égaremens dans lesquels le serment de la constitution civile du clergé m'avoit plongé. Béni soit à jamais le Dieu de miséricorde, qui, par sa sainte grace, s'est servi de vous pour m'éclairer, par votre religieux journal, au milieu de mes paroissiens. Recevez-en, je vous prie, mon humble reconnoissance, que vous accueillerez, je l'espere, avec quelque intérêt.

Je suis, etc.

BALAGUE, prêtre et curé de Bouillon.

P. S. Si vous croyez qu'il peut résulter'

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quelque bien, pour la religion, d'insérer ma
lettre dans votre journal, à cause de l'heu-
reux effet qu'il a produit sur moi, en me rap-
pellant, par les fortes et séduisantes raisons
qu'il renferme, dans le sein de l'église, dont
je m'étois écarté par mon SCHISMATIQUE SER-
MENT; j'y consens bien volontiers. Je vous au-
torise même à me désigner par mon nom.
Heureux si je pouvois inspirer par mon exem-
ple à mes confreres engagez dans le schisme
l'estime que mérite votre journal. Je ne doute
pas
pas qu'ils n'en éprouvassent comme moi les
heureux effets, s'ils vouloient être de bonne-
foi eux-mêmes, et que les écailles de l'erreur
tombent de leurs yeux, ils ne s'empressassent
de chercher, comme S. Paul; un autre Ana-
nie pour les éclairer sur les démarches qu'ils
ont à faire. J'ai été le malheureux compagnon
de leur erreur, je desire que nous soyons,
eux et moi, par notre sincere retour à l'église,
des enfans soumis et de vrais pénitens. Quem
secutus es errantem sequere penitentem,
S. Ambrosius ad Theodosium.

N. B. L'auteur de cette lettre, qui donne par sa pénitence et son édifiant retour, tant de joie à l'église de France, nous demande une explication claire et précise de cette proposition, qu'on lit dans notre journal, No. 14, page 8. « Sans doute, il est défendu de cé»lébrer l'office divin, ou d'y assister dans un temple profané par l'exercice d'un culte étranger, schismatique ou hétérodoxe..... qui, au jugement des saints canons, rendent une église impure ».

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