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qui se sont répandus, n'ont eu d'autre fondement que le desir de quelques Français qui se trouvoient à Rome, et qui faisoient parler les consulteurs selon leurs vues.

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Réclamation au sujet d'une note insérée au bas d'une page de l'invitation adressée aux prêtres constitutionnels, No. 16 de ce Journal aux Auteurs des Annales Religieuses.

Nous avons lu, citoyens, avec plus que de l'étonnement, dans une note de votre No. 16, que lorsque l'infortuné Gobel, que, vous qualifiez de pseudo-évêque Métropolitain de Paris, se présenta, le 17 brumaire, an 2, à la barre de la convention nationale, il y tint le discours suivant:

« Je viens, suivi de mon clergé, déposer » sur l'autel de la patrie, les lettres de mon » sacerdoce, pour être brûlées en votre pré» sence. Je viens, au nom de la philosophie, » vous faire un aves trop long-temps différé. » Notre ministere n'est qu'un ministere d'er»reur et d'hypocrisie. Nous n'avons jamais. » cru ce que nous avons prêché. Nous en de» vions l'aveu solemnel à la patrie. Puisse » l'abjuration que nous faisons de notre état, » nous absoudre à vos yeux du crime d'en » avoir exercé les fonctions mensongeres! Et puisse l'église Métropolitaine, devenue le temple de la raison, être purifiée par le » culte de la liberté, du culte superstitieux

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et fanatique qui avoit jusqu'ici souillé tout » le cours de sa durée » !

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Voici, dans l'exacte vérité, le discours » prononcé par le citoyen Gobel, tel qu'il été signé de lui et de nous, et tel qu'il est consigné, non dans les journaux du temps, » vendus à la faction qui dominoit alors, mais dans les procès-verbaux de la convention, imprimés par ses ordres, séance du 17 bru

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» maire, an 2, page 21 et 22.

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» Né plébéien, j'eus, de bonne heure, dans »l'ame, les principes de la liberté et de l'égalité. Appellé à Passemblée constituante, » par le vœu de mes concitoyens, je n'attendis » pas la déclaration des droits de l'homme » pour reconnoître la souveraineté du peuple. » J'eus plus d'une occasion de faire publique»ment ma profession de foi politique à cet égard, et depuis ce moment, toutes mes opinions ont été rangées sous ce grand régulateur. Depuis ce moment, la volonté » du peuple souverain est devenue ma loi suprême, mon premier devoir, ma soumission à ses ordres. C'est cette volonté qui » m'avoit élevé au siége de l'évêché de Paris, » et qui m'avoit appellé, en même-temps, à » trois autres. J'ai obéi en acceptant celui » de cette grande cité, et ma conscience me » dit qu'en me rendant au vou du peuple du département de Paris, je ne l'ai pas » trompé; que je n'ai employé l'ascendant » que pouvoient me donner mon titre et ma place, qu'à augmenter en lui son attache»ment aux principes éternels de la liberté, » de l'égalité et de la morale, bases nécesTome II. No. 18.

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»saires de toute constitution vraiment répu » blicaine.

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Aujourd'hui que la révolution marche à > grands pas vers une fin heureuse, puisqu'elle ramene toutes les opinions à un seul >> centre politique; aujourd'hui qu'il ne doit plus y avoir D'AUTRE CULTE public et national que celui de la liberté et de l'égalité, » PARCE QUE LE SOUVERAIN LE VEUT AINSI,

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» conséquent à mes principes, je me soumets » à sa volonté, et je viens vous déclarer ici hau»tement que dès aujourd'hui JE RENONCE à » exercer mes fonctions de ministre du culte » catholique : les citoyens, mes vicaires, ici présens, se réunissent à moi, et en con» séquence NOUS VOUS REMETTONS

>>

» TITRES.

NOS

» Paisse, CET EXEMPLE, servir à consolider » le regne de la liberté et de l'égalité ! Vive » la république (i) » !.....

Tel est, citoyen, le véritable discours, transcrit mot pour mot, du citoyen Gobel, à la barre de la convention, le 17 brumaire, an 2. Et ce qu'on ne doit pas oublier, sous

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(1) Extrait des N. N. Ecclés., feuille du 11 septembre 1794. «On présente le bonnet rouge à Gobel; il » le met sur sa tête; les applaudissemens recommencent et se prolongent. Un grand nombre demandent l'acco» lade pour l'évêque de Paris. Le président répond: D'après L'ABJURATION qui vient d'etre Jaite, » l'évêque de Paris est un être de raison. Mais je vais » embrasser Gobel ». Cette anecdote du BONNET ROUGE, et ce discours du président non démenti sur-le-champ, comme il devoit l'être, si L'ABJURATION n'eût été véritable, ne peuvent être contestés; car on ne peut soupconner, dans cette affaire, le témoignage d'un auteur Constitutionnel très-prononcé.

les poignards des Chaumette, Hebert et consorts. Nous vous prions de vouloir bien comparer ce dernier discours avec celui que vous rapportez, avec des guillemets, dans votre numéro 16, et que nous avons aussi transcrit ci-dessus, mot pour mot. C'est à quoi nous nous barnons pour le moment. Nous croyons même devoir vous épargner ici les réflexions qu'un tel rapprochement doit naturellement faire naître à tout homine probe et sensé quelles que soient d'ailleurs ses opinions religieuses, parce que ces réflexions.... vous vous les ferez sûrement à vous-même.....

Salut et fraternité,

PRIQUELET, neveu du citoyen Gobel, tant en son nom, 'qu'en celui de ses anciens confreres, les ci devant vicaires Métropolitains de Paris.

Nous avons cru ne pouvoir refuser aux réclamans l'insertion littérale de leur réclamation. Ce n'est, de notre part, qu'un acte de justice. C'est d'après les journaux du temps que nous avions donné le discours du citoyen Gobel, dans notre n. 16. Nous n'avions garde de penser qu'il fût inexact. Il n'avoit pas été démenti dans le temps par ceux à qui il étoit imputé. Nos lecteurs jugeront eux-mêmes, d'après cet écrit, avoué et signé, si nous avons calomnié celui qui l'a prononcé, quand nons avons dit qu'il avoit fait une RENONCIATION SOLEMNELLE DE SON ÉTAT ET DE SON MI

NISTERE. Ils jugeront aussi si le titre de pseudo-évêque Métropolitain de Paris éloit

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une injure; si sa démarche peut être justifiée par ceux qui Pont accompagné et qui en ont partagé l'ignominie?

Quant aux autres circonstances que l'on nous reproche, nous aimons à croire que les journaux se sont également accordés à mettre dans la bouche du citoyen Gobel des paroles qu'il n'a point prononcées; cependant nous devons observer qu'un évêque qui a osé écrire de sa main, sous Robespierre, Chaumette et Hébert, que la volonté du peuple souverain,étoit devenue sa loi suprême, et la soumission aux ordres de ce peuple, son premier devoir que le même évêque qui ose énoncer de sang-froid' dans son discours, qu'il ne devoit y avoir, sous le poignard des Hébert et Chaumetté, etc. d'autre culte public et national que celui de la liberté et de l'égalité, parce que le souverain le vouloit ainsi; enfin qu'un évêque qui a pu ajouter que, conséquent à ses principes, il se soumet à la volonté de ce souverain; qui, pour être conséquent à ses principes, renonce aux titres de son apostolat; nous devons observer qu'un fel évêque, pressé par la crainte, a pu ajouter bien d'autres blasphemes non écrits, à ses blasphêmes notoirement écrits et avoués par son neveu, au nom des vicaires ses anciens collegues. Nous devons observer de plus, que la scene du bonnet rouge n'est pas démentie; que (le citoyen Gobel et ses vicaires présens), le président et d'autres orateurs, interprétant le discours ci-dessus, se livrerent à de nombreux blasphemes contre la religion et ses prêtres, qui ne furent pas démentis, et qui ne peuvent l'être, même aujourd'hui.

Ainsi donc cette scene déplorable modifiée

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