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par la déclaration ci-dessus, n'en est pas moins une scene d'éternelle horreur. Le c. Priquelet nous promet un ouvrage là-dessus pour éclairer cet événement, Ah! quelque lumiere qu'il y apporte, il ne fera que fixer davantage les yeux du public sur ce grand scandale.

Pour nous, hélas! nous sommes loin de triompher personnellement des crimes de nos malheureux adversaires; mais quand il s'agit des grands intérêts de la vérité, quand il faut montrer aux peuples ou conduisent les mauvais principes, quand il faut justifier à leurs yeux la raison qui nous a empêchés de prononcer, en 1791, un serment qui nous eût rendus les esclaves du souverain de 1793, pouvons-nous hésiter de rapporter des faits que la réclamation" susdite, ne fait que fortifier par le témoignage des acteurs et des témoins, loin de les affoiblir? Les avez-vous entendues ces terribles paroles, ministres ci-devant constitutionnels? Depuis ce moment, la volonté du peuple souverain est devenue ma loi suprême; mon premier devoir le premier devoir d'un évêque), ma soumission à ses ordres.

Aujourd'hui que la révolution marche à grands pas vers une fin heureuse!!! (sous les poignards des Hébert, Chaumette et consorts)... aujourd'hui qu'il ne doit plus y avoir d'autre culte public que celui de la liberté, etc. conséquent à mes principes.....je renonce, etc.

Avouons que le citoyen Gobel fút en effet en ce point très conséquent à ses principes. Ela par la puissance civile, il se dépouille de son ministere à la voix de cette même puissance, et voilà le vice essentiel que nous ne cessons

de reprocher au sacerdoce constitutionnel, de demeurer attaché à des principes dont les conséquences effrayantes conduisent à cet abyme, c'est la ligne de démarcation qui nous sépare. Nous soutenons que notre sacerdoce est indépendant de la puissance civile. Le citoyen Gobel l'asservit à ses lois. Nous soutenons que PEGLISE SEULE peut statuer, en dernier res-. sort, sur les lois de sa discipline; le citoyen Gobel la livre, pieds et poings liés, entre les mains du soUVERAIN Chaumette, Hébert et consorts. Oh! quand est-ce, Prêtres ci-devant constitutionnels! quand est-ce que, que, convaincus que la gloire même de votre ministere vous rattache à nos immuables principes, vous reviendrez à votre premiere vocation? Oh! comme ce jour seroit heureux pour nous, comme il seroit glorieux pour vous-même, comme il seroit consolant pour l'église du ciel et de la terre!

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Goupil de Préfeln a fait, le 7 fructidor, 24 août, un rapport au nom de la commission chargée d'examiner la résolution portée par Te Conseil des Cinq Cents contre les prêtres insermentés. Il a divisé son rapport en trois parties: Dans la premiere, il a considéré la résolution. dans ses rapports avec l'acte constitutionnel; dans la seconde, il a examiné cette résolution dans ses rapports avec la morale; et dans la troisieme, illa examinée dans ses rapports avec

la politique; et sous ces trois rapports, il la jugée digne d'être rejettée par le Conseil des

Anciens.

En effet, cette résolution attaque l'acte constitutionnel dans plusieurs de ses articles fondamentaux, tel que celui qui garantit à tous les citoyens la liberté de conscience, celui qui défend de donner aux lois un effet rétroactif, celui qui assure aux citoyens le droit de ne pouvoir être jugé sans le concours d'un jury."

Goupil-de-Préfeln en conclut que d'après Pacte constitutionnel il n'existe ni ne peut exister des lois pénales contre les prêtres.

Quant à ses rapports avec la morale, le citoyen Goupil regarde la résolution comme contraire à l'éternelle justice, comme subversive de toute législation équitable, comme atroce dans ses dispositions. C'est là qu'au milieu de plusieurs principes philosophiques, il a néanmoins avoué que parmi tous les cultes, celui qui proposoit aux hommes la morale la plus pure, la plus sublime, la plus parfaite, c'étoit le culte chrétien.

Et dans la partie politique de son rapport, il a fait cet autre aveu, qu'une religion, nemo fausse, étoit le lien le plus puissant qui pût. exister parmi les hommes; que vouloir Foter au peuple, c'étoit vouloir le démoraliser, etc.

C'est dans cette partie que Goupil a cité les heureux effets de la proclamation du général Hoche aux départemens de l'Ouest. Ce général, dans cette proclamation, a prontis la sûreté des prêtres catholiques à ces départemens, il n'en a excepté que les prêtres qui piêcheroient la révolte contre les lois. Et certes!

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de pareils prêtres, s'il pouvoit en existar en France, seroient bien coupables devant Dieu et devant les hommes, et il n'est pas douteux qu'ils cesseroient d'être catholiques en mêmetemps qu'ils compromettroient dans l'état, le catholicisme, et qu'ils quitteroient l'esprit de JésusChrist, esprit de soumission et de paix, pour suivre leur esprit particulier, désavoué par les principes même de leur sacerdoce.

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Nous ne disons rien des principes théolo giques contenus dans le discours de Goupil de Préfeln. Ces principes nous ont paru tout à-fait inintelligibles; mais les blasphemes dont ils étoient obscurcis, ne sont rien en comparaison de ceux vomis dans la séance du 8, par Creuzé-Latouche.

Ce député, membre aussi de la commission a parlé pour le rejet; mais après avoir épuisé contre la religion et les prêtres en général, et le christianisme et les prêtres catholiques. en particulier, les injures les plus atroces et les plus usées que les ennemis de la vérité ont publiées dans les divers temps, il n'est pas jusqu'au code évangélique dont J. Jacques Rousseau fait un éloge si sublime qui n'ait excité le courroux de cet orateur. Il a recueilli quelques passages, dont il a dénaturé le sens, et il a prétendu que si ce livre divin nous prêchoit quelques vertus, il nous prêchoit de inême le vice. En effet, at-il dit, n'est-ce pas que l'instituteur des prêtres nous dit qu'il est venu apporter, non la paix, mais la guerre; qu'il est venu ariner le fils contre le pere, le pere contre le fils; qu'il faut tout quifter pour le suivre, c'est-à-dire, parens, amis, patrie, ctc, Creuzé-Latouche en a con

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clu que l'esprit dn sacerdoce étoit vil, cruel, absurde, détestable, sanguinaire par essence, ce qu'il s'est efforcé de prouver par une bizarre compilation de faits mille fois répétés par les enucmis du Christ et de ses prêtres, et auxquels on a si souvent répondu d'une maniere victorieuse.

Après cette diatribe violente, il s'est élevé la plus grande rumeur. dans l'assemblée; il s'agissoit de savoir si le Conseil des Anciens sanctiouneroit de telles horreurs et en ordonneroit l'impression; plusieurs membres l'invoquoient à grands cris, le président la met aux voix, la premiere épreuve paroît douteuse; la seconde épreuve est pour le refus. Ceux qui tenoient pour l'impression en doutent; ils demandent in appel nominal; l'appel nominal a lieu; quatre-vingt-trois voix sont pour l'impression, quatre-vingt-onze contre. Ainsi se termina cette seconde séance.

Mais dans la séance du 9 fructidor, Péloquence tonchante et sublime de Portalis, attirant à sor, comme un autre Orphée, les cœurs les plus durs et les plus infléxibles, a réuni tous les suffrages en faveur des bons principes; la résolution a été unanimement rejettée et l'impression du discours du citoyen Portalis a été consentie, à la très-grande majorité. (On peut se le procurer chez le citoyen Le Clere).

Nous rendrons compte dans notre prochain numéro de ce discours qui devient nécessaire à tous les prêtres catholiques de France qui voudront exercer le culte public et avoir présent à l'esprit les titres et les droits que la législation leur assure, et la réserve qu'elle leur

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