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doute ces prétendus réfractaires qui puisent dans l'injustice même de ce nom, la preuve incontestable de leur intégrité. Comment seroient-ils infideles à la patrie, des hommes qui ont tout sacrifié, plutôt que d'être infidele à leur conscience? Ah! s'il est des hommes. dont le gouvernement ait à se méfier, c'est de ceux qui sont si soumis, et puis encore si soumis, qu'ils prendront toutes les religions qu'on voudra leur donner, et qui tromperont, s'il le faut, le gouvernement actuel avec aussi peu de scrupule qu'ils trompoient le gouvernement ancien, Songez que le républicanisme le plus fougueux n'est pas le plus sincere. Vous n'avez jamais trouvé un seul conspirateur parmi ces prêtres que l'on affecte d'appeller ultramontains; en peut-on dire autant de ces ministres infideles qui se targuoient d'un chaleureux patriotisme (1)? Abjurez donc toutes les préventions injustes; protégez une religion qui peut seule vous procurer ce repos, après lequel vous soupirez, et au-lieu de ces persécutions qui déshonorent encore le sol de la république, de ces réclusions illégales que

(1) Huguet, ex-conventionnel, et évêque ci-devant constitutionnel de la Creuze, a été pris parmi les 132 brigands qui ont attaqué le camp de Grenelle avec Javogue, ex-conventionnel. On à trouvé dans la poche de l'un d'eux, dit le message du directoire, Pécharpe de son ancien costume, des poiguards, des pistolets et des munitions. Si c'est Huguet qui étoit ainsi muni, il falloit que ce pauvre évêque eut une terrible poole.

rien ne peut justifier, rendez à leur famille comme à leur culte, ces prêtres vertueux qui, aussi respectueux pour les chefs de l'état que pour le chef de l'église, feront de leur soumission religieuse le garant même de leur soumission politique.

Puisse ce nouveau monument de la solli-* citude de Pie VI, pour la prospérité de la France et le maintien de la religion catholique, calmer de plus en plus tant de scrupules d'une impiété mal entendue! Puisset-il ramener ces esprits qui justement allarmés de tant d'innovations irréligieuses, seroient trop tentés d'oublier que la premiere des loix est d'obéir aux loix ! Qu'ils sachent que ce n'est point ici, ni une approbation de ce qui est injuste, ni moins encore une adhésion à ce qui est impie, mais une soumission bornée aux regles purement civiles. Soumission de-venue d'autant moins allarmante pour les consciences que l'acte constitutionnel s'est purgé de cette constitution dite civile du clergé, hors d'œuvre impur, qui devoit servir de préface à ce systême d'impiété qui cessera bientôt de prévaloir parmi nous.

Nous comptons donner le texte latin de ce Bref dans les prochains numéros.

Déclaration et rétractation du serment de Claude Humbert, curé légitimément et caniquement institué à Troisfontaines - laVille, diocese de Châlons-sur-Marne, le 28 avril 1784. Ladite déclaration et rétractation faite le 18 mars 1793, et exposition de sa foi sur les matieres qui divisent l'église de France.

La bouche et le cœur ne doivent pas tenir deux langages différens. La foi, comme l'enseigne S. Augustin, L. de fide et symbolo, cap. 1, impose à tout fidelle deux obligations, l'une de croire sincérement de cœur les vérités qu'elle nous enseigne, et l'autre de confesser de bouche ce que nous croyons de

cœur.

Appuyé sur ce principe incontestable, je déclare renoncer au serment par moi prêté. dans le courant du mois de janvier 1791; je le rétracte comme étant contraire à la foi de l'église universelle et à la vraie discipline.

Le jour où je le prêtai, après avoir fait lecture du décret qui l'exigeoit, après avoir exposé ma foi, ma croyance, j'annonçai que je préférerois plutôt à être privé de tout traitement que de faire quelque chose qui donnât

atteinte

atteinte à la foi et à la religion dans laquelle j'avois eu le bonheur de naître, et que j'étois chargé d'enseigner par le ministere sacré qui m'étoit confié. Tout cela fut annoncé au prône, qui étoit le moment où je venois de faire lecture du décret en question; mais attiré par un vil intérêt, craignant pour l'avenir, n'ayant d'autre ressource pour vivre que mon bénéfice, trop sensible à l'attachement de mes paje souffris que. Pacte fût rédigé simplement et sans restriction; ce qui, bien loin de me justifier, me rendoit doublement coupable. Aujourd'hui, je déclare ce serment impie et introduisant le protestantisme dans l'église

rens,

de France.

Je déclare et professe être invariablement attaché à la foi de l'église catholique, apostolique et romaine.

Je déclare et professe que l'église chrétienne est la société des fideles qui, sous les pasteurs légitimes, ne font qu'un même corps, dont J. C. est le chef invisible, et notre S. Pere, le Pape, le chef visible.

Je déclare et professe que le Saint-Siége apostolique et le pontife romain, a la primauté sur toute la terre; qu'il est le successeur de S. Pierre, prince des apôtres, le véritable vicaire de Jésus-Christ, le chef de toute l'église, le pere et le docteur de tous les chrétiens, et que Jésus-Christ lui a donné, en la personne de S. Pierre, le plein pouvoir de paître, de régler et gouverner l'église catholique et universelle; qu'il a par conséquent, comme il est défini dans les actes des conciles écuméniques, Tome II. No. 19.

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la primatie d'honneur et de jurisdiction, et que celui qui oseroit avancer, qu'il a seulement la suprême surveillance sans jurisdiction, comme on l'a publié dans plusieurs lettres soi-disant pastorales, des évêques constitutionnels, est un hérétique et un schismatique séparé de l'unité de foi, dont l'église romaine est le

centre.

Je déclare et professe qu'il appartient à l'église seule de se conduire, de se réformer, de statuer sur la foi et la vraie discipline, et que ces honorables fonctions n'appartiennent qu'au corps des évêques réunis sous l'autorité du chef de l'église, et c'est à ce corps que je demeure indivisiblement attaché.

Adhérant aux principes de foi exposés par les évêques de l'église de France, et adoptés par tous les évêques de l'Europe catholique, je proteste contre les innovations introduites dans l'église gallicane par la constitution soidisant civile du clergé.

Je déclare et professe ne reconnoître pour mon évêque qu'Anne-Antoine-Jules de Clermont Tonnerre, légitimement élu évêque de Châlons, et canoniquement placé sur ce siege; que c'est à lui seul qu'appartient de conduire et diriger le diocese de Châlons, ou, en son absence, à ses vicaires - généraux, à qui je demeure dévoué et soumis.

Dès ce moment je refuse toute communication avec l'évêque constitutionnel du département de la Haute-Marne , que je regarde comme un intrus et un usurpateur. Je demande pardon à Dieu d'avoir assisté, une

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