Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

RELIGIEUSES,

POLITIQUES ET LITTÉRAIRES.

A VIS.

Il paroît un journal intitulé: Annales de la Religion, dont les principes sont très-opposés à ceux de nos Annales Religieuses. La facilité de confondre ces deux titres occasionne tous les jours des méprises qui ne sont pas à l'avantage de notre journal. Nous avons donc cru, pour éviter cet inconvénient, et ôter toute équivoque, lui donner un nouveau titre. En conséquence, il paroîtra incessamment sous celui d'ANNALES CATHOLIQUES.

Nous prévenons nos Abonnés que ce No.est le premier du trimestre. Ceux dont la souscription ne date du premier juillet dernier que pour trois mois, sont invités à renouveller sans retard, sans quoi nous nous trouverions forcés de cesser l'expédition, au prochain No.

Il nous est tombé par hasard entre les mains

une lettre pastorale du citoyen Grégoire exerçant provisoirement les fonctions de métropolitain du Centre, aux trois dioceses de Bourges, Gueret et Moulins. Nous allions mettre la main à la plume pour faire quelques Tome II. No. 20.

T

le patrimoine même des dieux. C'est ici l'époque des bonnes mœurs chez les Romains et le commencement de leurs longs triomphes. Le second trait est celui des soldats d'Auguste, qui, dans une occasion semblable loin de respecter le temple des dieux, ne respecterent pas même leurs statues, qu'ils précipiterent de leurs autels pour s'en -partager les dépouilles. Ce qui fit sourire l'empereur, dit l'histoire, quand un de ses vétérans, dont il avoit été par hasard le convive, lui apprit agréablement qu'il venoit de dîner aux frais d'une jambe de la déesse Anaitis. C'est ici l'époque de la plus profonde corruption chez les Romains et le commencement de leur humiliante servitude. Car cet Auguste qui, sourioit au dépouillement des temples, étoit Auguste le triumvir, le Robespierre des Romains; le même général, que déportoit par un simple décret, les tranquilles habitans de la Pouille, pour faire de leurs héritages celui de ses vétérans; comme Virgile, dont le pere avoit été seul excepté de la loi, l'a si bien chanté dans ses Eglogues. Ainsi , partout, l'époque la plus brillante d'un peuple, fut celle où ses princes, ou ses magistrats, réunirent aux lumieres d'une raison droite et saine, les vertus d'une piété douce et pure; et par-tout l'époque la plus désastreuse d'une nation, fut celle où l'impiété triompha dans ses chefs. Le dernier roi des Assyriens fut l'impie Balthasar; ce roi d'Israël, qui, dans un temps de famine, où ses peuples n'avoient pas du pain pour se nourrir, n'étoit travaillé

que d'une sollicitude, celle de fournir à la nourriture de ses chevaux, ce roi étoit sans religion et sans Dieu, dit l'histoire, comme il étoit sans entrailles. Ce Phalaris, qui avoit fait construire un bœuf d'airain, dans lequel il se plaisoit à renfermer des victimes humaines et à les consumer par le feu; cet exécrable tyran étoit un monstre d'impiété, en même-temps que de cruauté; et ce Robespierre dont la tyrannie n'a pas d'exemple dans l'univers, ce Robespierre, qui à couvert la France de deuil et de larmes, fait luimême cette aveu, qu'il fut « un assez mau» vais catholique dès le college (1) », c'est-àdire, que l'irréligion fut le seul culte de son enfance comme l'athéisme fut sa seule croyance dans l'âge des passions ».

[ocr errors]

L'auteur termine son discours par plusieurs regles politico-sacrées d'un sens trèsprofond, et auxquelles nous nous renvoyons les penseurs politiques.

Enfin, dans le neuvieme discours, le culte public est considéré dans ses rapports avec la vraie philosophie et le vrai bonheur; et dans l'impossibilité où nous sommes de tout extraire, il nous suffira de dire que l'auteur ne laisse rien à desirer à ses preuves, et qu'il résulte en effet de ce dernier discours, qu'un homme ne sauroit être véritablement homme, c'est-à-dire, un être raisonnable, vertueux et

(1) Dans un de ces derniers discours aux jacobins.

observations sur ce nouveau chef-d'œuvre, · quand nous avons reçu d'un de nos abonnés la piece suivante, qui suppléera parfaitement à tout ce que nous aurions dit, et dont nous n'avons pas cru devoir priver nos lecteurs.

COMPLIMENT

Au citoyen Grégoire, tantôt évêque du Cher, et tantôt évêque de Blois, sur son exaltation provisoire à la Métropole du Centre.

le pas,

Que vous êtes heureux, mon cher Grégoire, et comme votre étoile vous sert! Il a fallu que Torné, le métropolitain du Centre, ait jetté le manche après la coignée, pour laisser vaquer, tout exprès pour vous, un siége de cette importance. Il a fallu encore que le citoyen Héraudin, votre ancien dans la suffragance, n'ait pas voulu se baisser pour le ramasser, et qu'assez modeste pour vous céder il ait consenti volontiers à voir dans són cadet en prélature, son supérieur en hiérarchie circonstance unique à laquelle je ne croirois pas, si je ne la tenois de votre propre lettre. Ce n'est pas tout. Outre le diocese métropolitain de Bourges, deux autres évêchés, comme vous nous l'apprenez encore, ceux de la Creuse et de l'Allier sont vacans, de fait ou de droit; ce qui veut dire, à ce que je crois, qu'il y a encore là-dessous quelque petite apostasie. Graces donc à toutes ces vacances ainsi heureusement opérées, vous

voilà exerçant votre jurisdiction immédiate sur trois dioceses, outre la jurisdiction médiate sur huit nouvelle circonstance, qui n'aggrandit le domaine de votre sollicitude, que pour étendre l'horizon de votre gloire. Ce n'est pas tout encore.

Le titre seul de votre Métropole va donner lieu à des rapprochemens et des applications qui peuvent vous mener bien plus loin que vous ne pensez. C'est la Métropole du Centre; ce qui pourra peut-être vous faire regarder comme le point central, le centre d'unité, l'autorité centrale de l'église de France. Or, de cette dénomination à celle de Patriarche, il n'y a visiblement qu'un pas. Vous n'êtes pas encore au bout. J'ai fait une heureuse découverte en feuilletant mon Gallia Christiana, et qui peut-être vous aura échappé; c'est que l'archevêque de Bourges, car dans tout ce gros livre, il n'y a pas un seul mot du Métropolitain du Centre, s'intitule, depuis un tems immémorial, Patriarche d'Aquitaine. Vous voilà donc saisi incontestablement, et de fait et de droit, du Patriarchat d'une des plus grandes provinces des Gaules. Or, je demande s'il est possible que le prochain concile national, qui probablement se tiendra, l'an cinquieme, à la premiere sans - culotide, ne nomme pas, après avoir décrété l'urgence, au Patriarchat de la nation, le remplaçant par interim du patriarche d'Aquitaine. Je sens bien que je fais souffrir votre modestie, mais il faut cependant que vous m'écoutiez jusqu'aa bout. Il est établi d'après les saints canons, ou, ce qui est la même chose, d'après les

« ZurückWeiter »