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les évêques que nous avons toujours reconnus; soumis à la discipline à laquelle nous avons été toujours soumis, et ne voulant d'autres guides dans la foi, que ceux qui nous ont élevés dans la foi. Cette marche n'est pas savante, à la vérité, mais elle est simple et catholique. On ne fait pas avec elle briller son esprit, mais on est tout au moins en sûreté de conscience; on court bien le danger de passer pour esclave, mais au moins on ne cesse pas d'être fideles; et si on n'a pas la gloire de réformer philosophiquement l'église, on a du moins la consolation de ne pas la détruire.

Enfin sa lettre est terminée par une exclamation qui, dit-on, est son refrein ordinaire : Réunissons-nous, réunissons-nous dans la charité évangélique, là il est impossible que nous nous égarions. Hélas! c'est tout ce que nous desirons. Mais ceci demande une certaine explication. Réunissons-nous dans la charité: rien de mieux; mais il faut encore ajouter : et dans la même foi; car si la foi est vaine sans la charité, la charité n'est d'aucun prix, séparée de la foi. Réunissons-nous : cela veut dire, si je l'entends bien, réunissez-vous à moi. A moi, Claude Le Coz, et non à Pie VI. A moi, qui ne demande pas mieux de vous donner à tous bien cordialement ma bénédiction épiscopale, et non au souverain pontife qui me refuse inhumainement sa bénédiction apostolique. A moi évêque d'Ille et Vilaine, et non à M. de Girac, évêque de Rennes, que la loi ne repousse plus, et que l'église certainement appelle. A moi, qui n'a pris cet évêché que par désintéressement, et non aux cent trente évêques de France, qui n'ont quitté le

leur que par ambition. A moi, partisan d'une constitution civile, qui ne pouvoit pas être mauvaise, puisque je l'ai jurée, et non à mes rivaux qui sont juges en leur propre cause puisqu'ils n'ont pas juré. Je crois que c'est là le sens de cette invitation, et je ne vois pas trop qu'il puisse lui en donner une autre. En attendant donc une plus ample explication de sa part, que cependant nous le prions de garder pour son prône, nous lui demandons pourquoi donc il ne compte pour rien son évêque légitime, son évêque qui n'a jamais quitté la France; son évêque qui gouverne encore de fait par ses grands vicaires, en attendant de le faire en personne; son évêque qui est toutà-la-fois et l'enfant de l'église et l'enfant de l'état; son évêque qui est le frere de tous les évêques du monde ? Pourquoi, ne pouvant pas y avoir deux pasteurs dans un même troupeau, il faut que ce soit à celui qui n'a d'autre titre que sa nouveauté, que doit rester le gouvernement des ames, et non à l'ancien, que tout le monde veut, et qu'aucun catholique n'a droit de ne pas vouloir. Pourquoi, malgré son amour si ardent pour la réunion, il n'a pas même fait la démarche de l'inviter à remonter dans sa chaire, dont la violence l'a éloigné et où la loi ne l'empêche plus de paroître? Pourquoi, au-lieu de cette invitation dont l'honneur et la religion lui font un devoir sacré, il seme encore contre lui des propos offensans et des pamphlets injurieux (1). Enfin nous lui de

(1) Il paroît à Rennes une petite feuille imprimée, dans laquelle le citoyen Le Coz, après avoir cité des faussetés qui sont, selon lui, les plus propres à allarmer les

mandons ce qu'il faut donc penser de ces promesses, tant de fois réitérées, de se démettre entre les mains des anciens évêques. Quel sens clair et précis il faut donner à ces sacrifices que lui et ses pareils sont prêts de faire à l'amour de la paix. Et si le nom de charité, de réunion ne seroient plus que de vains mots et d'hypocrites subterfuges pour colorer une invincible obstination, et éluder un désistement qui humilie leur amour-propre.

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Nous disons donc, à notre tour, au prétendu évêque de Vilaine. réunissons-nous, réunissons nous. Car rien n'est bon, rien n'est sûr que l'unité; et voilà pourquor nous y restons.

citoyens, ajoute: On dit ailleurs que M. de Girac est rentré avec l'agrément du général Hoche, et que j'ai déja quitté mon diocese: plut à Dieu qu'il lui fût permis d'être ici, et qu'il y fût avec l'intention de tout sacrifier à la paix, au bonheur de ses concitoyens, et au maintien d'une religion à laquelle, sans doute, il gémit bien aujourd'hui de n'avoir point accordé les sacrifices qu'elle lui demandoit en 1791.

Il est donc bien évident, pour tout homme impartial, que dans ce doucereux libelle, le citoyen Le Coz met au nombre des faussetés les plus propres à allarmer les citoyens, le retour de M. de Girac que tout en faisant semblant de le desirer, il s'efforce de l'éloigner, en nous le présentant comme un événement invraisemblable et ridicule auquel il est impossible de croire; qu'il met de la mauvaise foi, en l'appellant rentré, pour faire entendre, contre la vérité, qu'il est émigré : qu'il est bien disposé à ne faire aucun sacrifice, puisqu'il accuse l'homme, dont il se dit le successeur, n'avoir pas voulu faire à la religion, ceux qu'elle lui demandoit en 1791: et que joiguant ici, selon son style ordinaire, une feinte modération à une dureté réelle, il parle de paix, de réunion et de charité, comme les philosophes nous parlent d'humanité et de tolérance.

de

Voilà pourquoi nous n'en sommes jamais sortis. Voilà pourquoi, unis invariablement au centre de la foi, nous attendons que tous les faux pasteurs viennent s'y rendre. Réunissons-nous à ces ministres qui, de l'aven même de leurs propres rivaux, ont une mission canonique, et non à ceux qui, dans la position la plus favorable où il soit possible de les placer, n'auroient encore qu'un ministere équivoque et une mission douteuse. "Réunissons-nous à ces pasteurs auxquels personne n'a répugnance de s'adresser, et non à ceux qui, réunissant contr'eux tous, tant de préventions dé tout genre, n'ont aucun droit d'exiger que nous les surmontions. C'est ainsi qu'il est impossible que nous nous égarions. Alors cesseront toutes les divisions; alors s'eclairciront des difficultés que Glaude Le Coz n'a nulle autorité de décider par lui-même. Alors il redeviendra ce qu'il étoit avant son intrusion, et ce que nous n'avons jamais cessé d'être, vrai enfant de l'église, n'ayant qu'un seul pasteur et un même bercail. Alors il réparera ses scandales, il nous édifiera par sa pénitence; et commençant par être en paix avec lui-même, il finira il finira par laisser en paix tont le monde.

Loi relative aux prêtres réclus, du 19 fructidor.

Les ecclésiastiques, dont la réclusion a été ordonnée par la loi du 3 brumaire dernier, en vertu des loix rendues contr'eux en 1792 et 1793 (vieux style), sont autorisés à reprendre la possession et jouissance de leurs biens.

Rétractation d'un curé constitutionnel.

Nous nous empresserons toujours de recueillir et de consigner dans notre journal toutes les rétractations du serment de la constitution civile du clergé qui parviendront à notre connoissance, pour l'édification des fideles catholiques et la consolation de l'église. Chaque rétractation est d'ailleurs une preuve sensible de la sainteté de la cause que nous défendons, et un argument à la portée de tous les esprits. On n'abandonne pas une opinion que l'intérêt a fait embrasser, et que tous les motifs humains engagent à retenir, sans être bien convaincu qu'on revient à la vérité à laquelle seule on peut faire tous ces sacrifices. On ne voit pas un prêtre catholique se convertir à la religion constitutionnelle; mais nous avons tous les jours la consolation d'en voir un grand nombre se convertir et à la vie et à la mort, à la religion de Jésus-Christ, et rentrer dans le sein de l'église qu'ils confessent avoir abandonnée, en se rendant schismatiques.

Je soussigné, Charles Gobil, recteur de la paroisse de Louvigné, évêché de Rennes, en présence de Dieu et du fond de non cœur, rétracte le serment criminel exigé des prêtres catholiques par l'assemblée nationale, que j'ai eu la lâche foiblesse de prêter: je rétracte tous les actes schismatiques par lesquels j'ai adhéré à l'évêque constitutionnel d'Ille et Vilaine (Le Coz): je reconnois, comme nuls, tous les actes exercés en vertu de sa prétendue jurisdiction. Je demande, ayec larmes, pardon des scandales très-nombreux que j'ai causés, et

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