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Nous avons reçu une lettre en date du 4 octobre, sans signature, terminée par ces mots: Je suis un de vos lecteurs assidus.

Dans cette lettre, on nous propose, sur le mariage, plusieurs questions auxquelles les circonstances ne nous permettent pas de faire une réponse publique. Nous prions: l'auteur de cette lettre de se faire connoître, et nous lui répondrons directement. Nous profitons de cette occasion pour prévenir tous ceux qui auroient des difficultés à nous faire, ou des questions à nous proposer, de signer leurs lettres, de marquer le lieu de leur domicile, afin que nous puissions leur adresser nos réponses, toutes les fois que nous serons empêchés de les consigner dans notre journal.

Il nous vient de toutes parts des réclamations contre l'opinion que nous avons énoncée dans ce journal en faveur de l'acte de soumission aux loix de la République. On nous. écrit que plusieurs évêques de France condamnent cette soumission, et qu'en conséquence la plupart des dioceses ne peuvent s'y déterminer. Il peut sans doute se faire que les attentats qui se sont commis en France contre la religion catholique, et les loix persécutantes qui en ont été la suite, aient fait une forte impression sur ces évêques, qui d'ailleurs reviendront de leur sentiment quand ils seront plus amplement instruits de la position actuelle des choses. Mais ces autorités, toutes respectables qu'elles sont, ne peuvent nullement ba

yeux

lancer toutes celles que nous avons, et qui sans contredit, sont bien faites pour entraîner notre détermination. Eh! comment pourrionsnous hésiter encore, quand il nous est démontré que le Souverain Pontife approuve et commande cette soumission: quand nos évêques restés parmi nous sont du même avis; quand un grand nombre de ceux qui sont dans les pays étrangers ne la blâment pas, et notamment M. l'archevêque de Paris? Que ceux qui par leur trop grande délicatesse laissent ainsi des dioceses entiers sans aucun culte public, ou à la merci des faux pasteurs, jettent les sur la Capitale, où l'état de la religion est si consolant; et qu'ils nous disent ensuite s'ils croient servir la religion et procurer le plus grand bien des fideles, en persistant dans leur refus. Nous croyons donc devoir encore, pour effacer entiérement tous leurs scrupules, leur faire part de trois nouveaux écrits qui nous paroissent démontrer la légitimité de cette soumission. Le premier est intitulé: Lettre d'un prêtre catholique, ou Tableau général de la conduite des chrétiens durant le cours des persécutions et dans les révolutions des empires, 150 pages in-8°., beau caractere; prix 48 sols, et 3 liv. port franc par la poste pour la province. A Metz de l'imprimerie de Colignon, et se trouve à Paris, chez Le Clere.

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Cet ouvrage, plein d'érudition et de connoissances, est écrit avec autant de pureté que de modération. C'est une longue suite d'exemples tirés de la conduite des chrétiens de tous les siecles, qui parfaitement adaptés aux circonstances présentes, nous paroissent propres

déterminer les consciences les plus timorées, et à éclairer les esprits les plus prévenus.

Le second écrit a pour titre: Dissertation où l'on justifie la soumission aux loix de la République française, et le serment de la liberté et de l'égalité. A Paris, chez Le Clere. Prix 24 sols, et 30 sols port franc.

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On trouve ici de nouvelles lumieres et quoique nous ne pensions pas, comme l'anteur, qu'on puisse soumettre à la rigueur d'une démonstration certains principes politiques qui sont susceptibles de tant d'explications, comme certains traits historiques qui souffrent tant de difficultés; nous ne croyons pas moins que la lecture de cet ouvrage peut être fort utile.

Le troisieme est intitulé: Réflexions sur la déclaration exigée des ministres du culte, par la loi du 7 vendémiaire; troisieme édition. A Paris, chez Le Clere, rue SaintMartin, et chez Guerbart, rue du Colombier, hôtel du Parc, no. 3 (1), 16 pages, petit caractere; prix 6 sols, port franc.

C'est le précis du travail d'un de nos légitimes évêques restés en France, distingué par ses lumieres, et que la Providence a sauvé comme nous, miraculeusement du fer des assassins. C'est sur tout dans cet écrit que l'on remarquera cette juste mesure qui distingue ordinairement les esprits bien faits. Il a parfaitement justifié l'oracle de Saint Paul, qu'il a pris pour épigraphe: Etre sage

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(1) On trouve chez les mêmes Libraires les Observations sur le dernier Bref du Pape, dont nous avons inséré une partie dans notre numéro précédent.

avec sobriété. Il se garde bien de transformer en question de droit ce qui n'est qu'une question de fait, et de tomber dans l'inconvénient de ceux qui voudroient faire, des mysteres politiques sur lesquels les maîtres même de la philosophie ne s'entendent pas, autant d'arrêts irréfragables auxquels nous sommes obligés de croire, sous peine de renoncer au sens commun. « Les sages, nous dit-il, ont toujours évité de discuter de semblables questions. On doit regarder comme certain que la question de la souveraineté a été traitée par les publicistes et par les théologiens comme une ques tion purement politique. Ils ne l'ont jamais -mise dans la classe des questions dogmatiques. Ceux qui prétendent que les ministres du culte catholique ont pu et dû faire la déclaration de leur soumission aux loix, comme ceux qui, en la refusant, paroissent annoncer une opinion contraire, sont parfaitement d'accord sur les points essentiels. Les uns et les autres font profession de croire que lorsque les loix civiles portent atteinte, soit au dogme, soit à la morale ou à la discipline de l'église, elles ne peuvent être les objets que d'une soumission purement passive. Les uns et les autres font encore profession de croire que de pareilles atteintes ne peuvent jamais servir de prétexte pour troubler l'ordre public. Comme les premiers chrétiens, ils souffrent avec patience ce qu'ils ne peuvent empêcher, et la soumission est alors purement passive pour ceux qui ont fait la déclaration, comme pour ceux qui l'ont refusée. Il est donc certain que la diversité des opinions sur cette question, ne vient que de la maniere de l'envisager, etc.

L'auteur applique fort bien à la circonstance présente les déclarations que fit le clergé de France en 1790 et 1791. D'abord il fit, comme le reste de l'assemblée constituante, le serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir la constitution sans aucune restriction. Il est à remarquer que ce ne fut qu'au mois de juillet suivant, et lorsque l'assemblée s'occupant d'une prétendue constitution civile du clergé, que M. l'évêque de Clermont déclara, au nom du clergé, qu'en renouvellant, à la fédération prochaine, le serment déja prêté, il excepteroit les objets spirituels. Une pareille explication n'auroit plus d'objet aujourd'hui, puisque cette constitution prétendue est heureusement supprimée, et que le gouvernement actuel entend qu'elle n'est plus une loi de l'Etat, et qu'il ne prétend gêner ni l'exercice du culte, ni la liberté des opinions religieuses.

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La question semble déja résolue de l'aveu et du consentement du clergé même. Il a offert en 1790 de jurer fidélité à la nation à la loi et au roi, et de maintenir les objets décrétés, sauf les objets spirituels. Or, la constitution décrétée alors portoit, article III; le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Il est assez remarquable que lorsque ce principe fut consigné dans lá constitution de 1791, il n'éprouva aucune opposition dans les deux côtés de l'assemblée constituante; et quoique la plupart des principes et des opérations de cette assemblée soient devenus, dans la suite, l'objet d'un grand nombre de protestations, on ne

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