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établi par une constitution anéantie ne subsiste plus, qui vient donc donner naissance à des titres nouveaux? Quelle puissance vient donc faire M. Desbois évêque d'Amiens?....

Allons, Monsieur, c'est trop long-temps fermer les yeux à la lumiere; que vous, Monsieur, et tous les évêques et prêtres constitutionnels. imitent la pénitence édifiante d'un de leurs partisans (le ci-devant évêque du Mont-Blanc). Lisez sa rétractation, et qu'ils la lisent sans prévention, vous y trouverez, vous et les autres, les sentimens d'une véritable componction et d'un véritable repentir; qu'ils écoutent encore les dernieres paroles d'un de leurs plus estimables complices, ADRIEN LAMOURETTE, évêque de Rhône et Loire : le repentir de celui-ci ne doit pas être suspect; c'est au mo ment d'aller paroître au tribunal de Dieu, qu'il a fait le désaveu formel de son erreur. Quel coup terrible pour la fausse sagesse du siecle ennemie de la religion de Jésus-Christ, si ces deux grands exemples servoient à opérer la conversion de leurs imitateurs! Je n'en serois pas étonné, tout est possible à la grace de Dieu : quel heureux présage pour le bonheur de la France! Adieu, Monsieur, recevez mes res(pectueuses assurances.. LE CLERE.

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N. B. On nous demande de toutes parts une explication claire, précise, et qui ne laisse aucun doute sur la légitimité de la soumission aux loix de la république, exigée par le gou vernement des prêtres qui veulent exercer publiquement le ministere. Nous avons déja répondu à cet égard, page 370 de ee journal, (No. 8).

N'importe, ne voulant rien négliger de tout ce qui peut être utile et édifier, nous donnerons très-incesamment l'explieation qu'on nous demande. On peut y compter.

DRACI S.

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LORSQUE la fameuse loi du divorce vit le jour, elle causa dans toute la France une douleur universelle. Les citoyens honnêtes et sensés reconnurent qu'elle ouvroit une large porte à la licence et à la dépravation des mœurs, déja si générales.

Or, il est infiniment rare que le premier cri de la vertu ne soit qu'un vain son qui épous vante les gens pour des chimeres. Tout le monde convient aujourd'hui que nous n'avions que trop sujet de prendre l'alarme. Les auteurs même de ce décret funeste, désabusés enfin par une foule de réclamations qui leur sont parvenues de tous les points de la France n'ont pu s'empêcher de nommer une commission spéciale, à l'effet de rectifier ce que ce diTome II. No. 15.

D

plôme a de trop grossiérement contraire à l'honnêteté publique.

Mais au lieu de le remettre au creuset pour le purifier et le refondre, ne vaudroit-il pas mieux le jetter au rebut avec les scories révolutionnaires, et revenir de bonne foi à la jurisprudence de nos peres sur le mariage?

!

On s'imagine follement qu'ils n'avoient pas le sens commun, ou qu'ils n'aborderent jamais la question du divorce. On se persuade que la raison ne fait que d'éclore, et qu'elle est sortie tout récemment de la cervelle des sophistes modernes, comme Pallas sortit autrefois de la tête de Jupiter, suivant les fictions de la fable. Apprenez cependant: Hommes présomptueux que le savoir, la sagesse et le génie, ne furent peut-être jamais aussi rares dans ce pays qu'ils le sont maintenant, malgré vos prétendues lumieres. Apprenez que, depuis trois siecles principalement, le sujet qui nous occupe n'a cessé d'exercer les théologiens et les politiques. Il n'y a pas encore quarante ans que ce qu'il y avoit de plus habiles magistrats et jurisconsultes le discuterent avec le plus grand éclat. On n'a pas oublié, sans doute, le procès de Borac Levi contre Mandel Cerf, son épouse; toute l'Europe retentit alors de cette affaire.

Borac, juif de naissance, ayant embrassé la religion catholique, sa femme ne voulut plus vivre avec lui. Sur son refus, il résolut d'en épouser une autre, et présenta requête à l'official du diocese de Soissons, où il demeuroit, afin d'être autorisé à se remarier. La question étoit, comme l'on voit, de savoir si

le mariage est tellement indissoluble, que le lien ne puisse en être rompu dans le cas même d'un infidele converti à la religion, que sa femme ne veut pas suivre. Depuis plusieurs siecles la législation canonique introduite par le nouveau droit des Décrétales, décidoit pour la négative, et prétendoit même s'appuyer de l'autorité de S. Paul, quoique de savans hommnes aient toujours réclamé contre une telle interprétation (1). Dans ces derniers temps surtout, des lumieres plus pures s'étant répandues sur ce point, au moyen de l'étude profonde qu'on a faite du droit ancien, Pofficial de Soissons, qui avoit été à portée d'en profiter, trouva beaucoup de difficultés dans la demande de Levi. S'étant consulté quelque temps, il la lui refusa. Borac interjetta appel comme d'abus au Parlement de Paris, où le fond de la question fut agité fort au long, tant dans la plaidoierie que dans des mémoires et consultations, imprimés. Après les débats les plus approfondis, il intervint arrêt, le 2 janvier 1758, qui défendoit au prosélyte Borac de se marier pendant la vie de son épouse.

Depuis cette décision solemnelle, il étoit reconnú généralement dans tous les tribunaux, tant ecclésiastiques que civils, que J. C., en

(1) Si l'on veut s'en convaincre, on peut lire la Dissertation sur l'indissolubilité absolue du lien conjugal, 2 vol. in-1 2. imprimée à Paris, chez Le Clere, libraire, rue Saint Martin, N. 254, l'année 1788, avec approbation et privilége. Prix six liv. brochés, franc de port par la poste.

consacrant l'indissolubilité du mariage, n'a fait que sanctionner le droit naturel; ou, en d'autres termes, que la nature même, ainsi que l'évangile, prescrit le divorce.

Remettons ici quelques preuves de cette vérité, puisque de malheureuses circonstances nous y obligent. Ensuite nous répondrons aux objections d'une philosophie inquiette et délirante qui travaille, il y a long-temps, à nous ravaler à la condition des brutes.

Qu'est-ce que le mariage, considéré en luimême et abstraction faite de la religion chrétienne? C'est une société libre et volontaire entre un homme et une femme qui s'engagent à vivre inséparablement, l'un avec l'autre. Ainsi le définissent la plupart des auteurs qui en ont écrit, d'après les maximes du droit naturel.

Le mariage n'est pas une union éphémere, qui doive finir au gré de l'inconstance, du caprice et de la légéreté des époux. Il n'y a personne qui n'eût horreur de cet état, si chacun des conjoints pouvoit errer d'objet en objet, comme le papillon volage, Quel plaisir un homme goûteroit-il dans la compagnie d'une femme prête à céder aux caresses du premier séducteur? Et les femmes seroient-elles assez folles pour s'unir à des maîtres impérieux et bizarres, qui se réserveroient le privilége odieux de les répudier, pour courir sans cesse à de nouvelles jouissances?

D'ailleurs, si l'on étoit libre de suivre ainsi P'instinct brutal de la débauche, la société des bêtes seroit préférable à celle des hommes. La plupart restent constamment unies, au

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