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a administré la Confirmation à près de qua tre cents personnes de tout sexe et de tout âge. C'étoit un spectacle d'autant plus inté ressant, qu'on ne l'avoit pas vu depuis plusieurs années, Chacun vouloit jouir de la présence de ce pontife vénérable. Chacun croyoit voir renaître en lui tout l'épiscopat français. C'étoit à qui lui rendroit plus d'honneurs et lui témoigneroit plus de joie. Pourquoi les trois évêques, ses anciens collegues, qui sont actuellement à Paris, ces transfuges de leur corps, qui ont déshonoré leur place et trahi leurs devoirs, en prêtant les premiers ce cou pable serment, source de tant de maux, ils pas été les témoins de cette scene attendrissante! Quelle honte et quels remords, s'ils en sont encore susceptibles, ne leur eûtelle pas inspirés! Quelle différence, grand Dieu entre ce prélat, auquel s'adressoient tous les respects et qui sembloit couvert de toute la majesté de la religion, et l'évêque d'Orléans, garçon d'un bureau de police, et l'évêque de Viviers, garçon de bibliotheque, et l'évêque d'Autun, garçon de l'Institut! Comment aussi l'épiscopat nouveau, dont Grégoire veut se faire le chef, ne meurt-il pas de honte, en se voyant enté sur ces trois garçons philosophes, qui le conspuent euxmêmes, après l'avoir créé! Notre dessein n'est pas sans doute de faire ici des remarques injurieuses; mais qui nous défendra de dire la vérité? Et qui peut trouver mauvais que nous fassions sentir toute la distance que mettent la religion et le devoir entre un homme' et un homme, entre un évêque et un évêque? Ainsi la religion triomphe seule d'une

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révolution qui a tout englouti. Ainsi sa con servation dans ce naufrage universel devient pour tous les hommes de bonne foi un mi racle perpétuel. Ainsi tous les efforts que J'on a faits pour détourner le peuple des institu tions catholiques, ne font que tourner à la honte de l'impiété. Ainsi, tandis que les philosophes n'ont pu encore donner à leurs fêtes décadaires ni le moindre intérêt ni la moine dre consistance, les fêtes religieuses conser yent invinciblement et ce charme qui attire et cet ascendant qui entraîne. D'où vient done cette différence? que tous nos grands penseurs nous expliquent ce phénomene? Qu'ils nous disent donc, s'ils le peuvent, comment depuis qu'ils ont tant de fêtes philosophiques sur le métier, ils n'ont pu inventer que d'insipides jeux et des spectacles soporifiques? Comment, dans leurs savantes veilles, ils n'ont rien pu trouver qui parle au cœur et éleve l'ame? Pourquoi Chénier et autres ceryeaux creux qui ont tant ruminé sur ces objets, ne demandent-ils pas aux ministres de la religion quel est donc ce secret qui rend les saintes solemnités si attachantes à-la-fois, et pour l'homme ignorant, et pour l'homme éclairé. Mais en attendant qu'ils fassent cette découverte, admirons le pouvoir de la religion; reconnoissons ce sublime besoin que nous avons tous d'elle; besoin d'autant plus fort qu'il est fondé sur nos miseres, et sur la nécessité où est la foible créature d'aimer, d'espérer et de croire.

Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs,

en leur communiquant le morceau suivant, qui vient parfaitement à l'appui de nos rẻflexions précédentes. Il est fait par un homme imbu peut-être trop long-temps des maximes du jour, et que les malheurs de sa patrie ont sans doute converti comme tant d'autres.

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«Tant que l'irréligion subsistera en France, » il y existera un levain d'anarchie, et si la religion catholique n'est pas la religion des français, toute autre religion qui lui sera » substituée, sera en contradiction avec le » caractere national. Les institutions catholiques conviennent à la nation françoise » sous une infinité de rapports temporels. Des » dogmes métaphysiques et abstraits convien» nent à un peuple ingénieux. Une religion qui exige les plus grands sacrifices d'une » raison orgueilleuse, et dans laquelle l'as» semblée des ministres des autels juge la >>foi avec un caractére d'infaillibilité, convient » à un peuple d'une imagination souvent dé» sordonnée et avide de nouvelles opinions. Un peuple dont la vivacité et l'impétuo»sité doivent être contenues, a besoin d'une >> religion réprimante et qui ait beaucoup de préceptes. Un peuple qui s'égare facilement » et qui se repent de même, est fait pour » une religion indulgente, toujours prête à » oublier et à pardonner, quand il existe aveu » et repentir. Une religion qui, par une mul»titude de cérémonies et de rites pieux, rap» pelle la présence de la divinité, est néces »saire à un peuple frivole et léger. Une re»ligion dont le culte est pompeux, et qui fait > servir tous les arts aux hommages qu'elle » rend à la divinité, doit plaire à un peuple

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qui aime les spectacles, l'éclat, la magnifi»cence et toutes les productions des arts. » Enfin une religion qui donne au sentiment » pour la divinité, un caractere d'amour, de passion et d'enthousiasme, est analogue au » caractere d'un peuple sensible, pour qui ai» mer est un besoin, et qui semble attacher à » toute exaltation, une idée de gloire ».

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Nous ne prétendons pas donner tous ces raisonnemens d'un homme du monde, comme des preuves dignes de la sublimité et de la sainteté de la religion : mais nous ne les regardons pas moins comme un hommage que la philosophie est forcée de lui rendre, et qui, s'il ne s'éleve pas à toute la hauteur de la foi catholique, nous prouve au moins les courtes vues des politiques insensés qui s'efforcent de la détruire.

RÉFLEXIONS sur la déclaration exigée des ministres du culte.

SECOND

EXTRAIT.

L'opposition que montrent quelques pieux ecclésiastiques pour la déclaration de la soumission aux loix de la république étant une véritable calamité dans l'église de France, nous pensons que nous ne pouvons mettre trop souvent sous les yeux de nos lecteurs les grandes raisons qui démontrent la légitimité de cette soumission. Nous le faisons avec d'autant plus de confiance, que les réflexions suivantes ne sont pas le langage d'un particulier sans mission. Nous le répétons, c'est un

de nos évêques fideles, résidant à Paris, qui a souffert persécution pour les vrais principes, et qui, prenant un grand intérêt à leur propagation, affligé autant que nous, de la division qui regne parmi les prêtres catholiques, a bien voulu nous communiquer ces réflexions, en nous permettant de les répandre,

Les circonstances orageuses où nous nous trouvons ne nous permettent pas de le faire connoître. Nous croyons mériter, de la part de nos. lecteurs, assez de confiance en notre véracité reconnue, pour qu'on ne nous soupçonne point de donner, sous un nom aussi imposant, nos propres opinions. Quelques évêques absens, (nous le savons), défendent de faire cette soumission. Un évêque qui est heureusement sur les lieux, à portée de juger par lui-même des convenances locales, soutient la légitimité de cet acte purement civil. Deux autorités qui méritent le même respect, la même déférence, se trouvent donc en contradiction, , pour le moment. De quel côté est la vérité? Du côté de celui dont la doctrine est conforme à la pratique de l'église dans tous les temps, et proclamée par le Bref du Souverain Pontife, du 5 juillet, dont l'authenticité nous est démontrée. Que doivent faire les ecclésiastiques des dioceses dont les évêques condamnent cette soumission? Loin de nous l'idée de leur prêcher l'insubordination et la désobéissance envers l'autorité spirituelle; qu'ils attendent en silence que leurs évêques mieux informés sur les convenances des lieux et sur le véritable état de la question, se réunissent à ceux de leurs illustres collegues dans l'épiscopat, qui n'ont jamais interdit eette soumission aux loix, qui

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