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ne sauroient convenir. C'est donc le Dieu, le Dieu créateur et législateur de l'univers il falloit le dire.

Ces droits et ces devoirs, déclarés en sa présence, sont-ils contraires à sa sagesse ? On n'oseroit pas les établir en sa présence. Y sont-ils conformes? On le reconnoît donc par la déclaration même, comme seul auteur et instituteur de tous les droits et de tous les devoirs, comme seul, universel et éternel législateur et juge de tous les siecles et de tous les pays, de tous les hommes et de toutes les nations. Or, ce législateur universel, devant qui tous les êtres parlent et agissent, qui précede l'infinité des temps, qui embrasse l'immensité des espaces, qui atteint l'éternité de la durée, qui soumet à sa vérité, à sa loi, à son jugement, et les hommes et les nations qui n'ont point de juges sur la terre, est-ce la nature qui ne voit ne parle, n'entend, ni n'agit? Non. C'est donc Dieu. Il falloit donc le nommer et le reconnoître de fait et de droit; et non pas le dissimuler sous des expressions trop justement suspectes de n'avoir été choisies que pour tromper la nation par une déclaration illusoire. On ne parle point, quand les sons qu'on profere, peuvent signifier également le our et

NON dans la bouche de ceux qui les prononcent, quand ils peuvent représenter également le our et le NON à l'oreille de ceux qui les entendent. Or, je demande ce que c'est qu'une déclaration, qui ne déclare rien, et ce que c'est qu'un serment exigé en présence d'un Etre-Suprême, qui n'est rien, dès qu'on ne le reconnoit pas pour Dieu, et qu'on ne recon

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noît pas lorsqu'on fait profession d'athéisme politique?

Que signifie un serment demandé à des hommes qui n'ont point de Dieu ?

En effet, à qui demande-t-ón le serment? à des hommes que la nation suppose politiquement sans Dieu; à qui la nation interdit politiquement de reconnoître un Dieu, puisqu'elle interdit tout culte de droit ou de fait, nie la vérité et la possibilité de toute révélation, réprouve à l'avenir et viole dans le passé tout engagement religieux. Ainsi, politiquement ou de droit, tous ceux à qui elle demande un serment sont, à ses yeux, sans Dieu. Comment peut-elle politiquement leur demander un serment qui suppose Dieu, un culte, une révélation, des engagemens religieux ?

Tous ceux à qui on demande le serment au nom de la nation, sont, de droit, athées pour elle. Mais puisque le systême politique est l'athéisme, ils peuvent aussi être athées de fait. Or, l'athée ne peut pas parler comme étant en la présence de Dieu qu'il ne reconnoît pas; il ne peut pas interpeller, comme témoin comme garant, comme juge, un Dieu qui n'existe point pour lui. Qu'est-ce done qu'un serment politiquement demandé par la nation à des hommes qui, de droit ou politiquement, sont tous athées, et qui, de fait ou réellement, le sont peut-être tous aussi.

L'assemblée constituante avoit juré des mandats impératifs; elle les a violés. La législature avoit juré la constitution de 91; elle

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l'a renversée de fond en comble. La convention avoit juré les droits de l'homme et des nations; il n'y a pas un seul de ses membres qui n'eût juré vingt fois de maintenir la constitution de 91, et elle a fait la constitution de 93, et créé le régime révolutionnaire, qui sont le code des brigands et des tigres. Elle a juré et elle a fait jurer au peuple la constitution de 93, et elle a fait celle de 95. Celle-ci est acceptée, jurée par la convention et par le corps législatif, et elle est détruite par la loi du 3 brumaire, par la promesse ou vou ou serment de haine à la royauté, par les nouvelles conditions de défaveur ajoutées à celles auxquelles le peuple acceptant a attaché le droit de jouir de tous les avantages sociaux, par tous les décrets ou arrêtés inconstitutionnels, dont le Gardien dè la constitution peut vous donner la nomenclature. Après cela, parlez- nous encore de promesses et de sermens,

La Sphere, poëme en huit chants, qui contient les élémens de la Sphere terrestre avec des principes d'astronomie physique; accompagné de notes, et suivi d'une notice des poëmes grecs, latins et françois qui traitent de quelque partie de l'astronomie; par DOMINIQUE RICARD, traducteur des Euvres Morales de Plutarque. A Paris chez Le Clere, imprimeur-libraire, 1 vol. in-8°. de 500 pages. Prix, pour Paris, 4 liv. et 5 liv. 10 s. franc de port par la poste pour les départemens.

La philosophie du siecle verse depuis long

temps ses poisons sur les différens genres de littérature, et il y a peu d'ouvrages qui n'en soient plus ou moins infectés. C'est ce qui rend infiniment rares les livres qu'on peut mettre sans danger entre les mains de la jeunesse; et les parens chrétiens, jaloux de conserver pour leurs enfans le dépôt sacré de la foi et des mœurs, ne sauroient mettre trop de soin dans le choix qu'ils en font. Ils ne peuvent donc que nous savoir gré du soin que nous prendrons de leur donner la notice des ouvrages, soit anciens, soit modernes, dont ils peuvent procurer avec confiance la lecture à leurs enfans.

Celui que nous leur annonçons est de ce petit nombre. Il est le fruit du loisir d'un homme de lettres, aussi distingué par les talens de son esprit que par les qualités de son cœur. M. Ricard, après avoir donné au public la traduction des Euvres Morales de Plutarque (1), ouvrage qui l'a placé dans un rang distingué parmi les bons écrivains de ce siecle, vient de s'acquérir dans ce poëme de nouveaux droits à la reconnoissance des gens de bien. Ce sujet, qui paroît au premier coup d'œil ingrat et stérile, le poëte a su le rendre intéressant et fécond par une foule de détails

(1) Le même auteur doit publier incessamment la traduction des Vies des Hommes Illustres de ce philosophe. Les littérateurs l'attendent avec empressement. Le citoyen Le Clere se propose de les mettre sous presse, lorsque l'auteur lui en procurera la facilité : il fera tous ses efforts pour répondre au desir qu'on ne cesse de lui témoigner de posséder un ouvrage si justement attendu.

ingénieux et d'épisodes pleins de goût et de sentiment. Les notes et le discours joints au poëme sont d'une grande instruction; et les lecteurs y trouveront dans un petit nombre de pages, le sommaire de longues lectures. La notice de tous les ouvrages de ce genre, anciens et modernes qui s'y trouve jointe, avec des citations propres à faire connoître le style de chacun, intéressera les lecteurs de toutes les classes.

La nature de ce journal ne nous permettent pas de longues citations : nous nous bornons à un morceau : c'est celui de la description de la Sphere, où l'on remarquera le mérite de la difficulté vaincue.

Sur le plan arrondi d'une base immobile
S'éleve un piedestal dont le contour agile
Porte tout l'édifice. A son sommet placés
Quatre arcs correspondans, en angles opposés,
Soutiennent sur l'appui de leur voûte légere,
Une bande plus large à forme circulaire ;
Son cercle intérieur, aux deux bouts échancré,
Reçoit facilement le globe coloré

Qui, sur le piedestal dont la cime creusée,
Correspond aux côtés de la bande écrasée,
Pose légèrement, et peut, dans son contour,
Librement se mouvoir, se fixer tour-à-tour.
De neuf cercles unis le solide assemblage
Forme le corps entier de cet utile ouvrage,
Dont cinq, égaux entr'eux et de même largeur,
Vont de toute la sphere embrasser la rondeur.
Les quatre plus petits, de grandeurs inégales,
Ne gardent pas entr'eux les mêmes intervalles.

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